Les figures de style, pas besoin d’être Molière pour en faire. Si vous parlez français, vous faites des figures de style, c’est assuré. Hé oui, même de celles qui ont des noms à vous faire gagner au Scrabble, tels les kakemphatons, les prétéritions, les hyperhypotaxes, et j’en passe. Parcourons ensemble les principales. Au passage, n’hésitez pas à cliquer sur les termes en hyperlien pour en apprendre encore plus. Vous êtes prêt? Alors, voyons voir ce que tout cela mange en hiver!
Ce dont il retourne
Une figure de style est un procédé linguistique qui modifie le langage ordinaire pour le rendre plus expressif. Les figures de style peuvent jouer sur le sens, la forme, la sonorité ou l’ordre des mots. Il s’agit en quelque sorte d’une façon de dire les choses avec plus de panache!
Les figures en tant que telles
À l’école, nous apprenons en premier les figures d’analogie. D’abord, la comparaison telle que « être gras comme un voleur », « voir comme à travers une pelle », « s’habiller comme la chienne à Jacques ». Puis, nous apprenons la métaphore, sa petite cousine, mais sans terme comparatif (le « comme » des exemples ci-dessus). « Pleuvoir des clous ». « Être broche à foin ». « Prendre sous son aile ». « Courir un danger ». Je vous laisse continuer la liste…
Des expressions qui ont du style
Vous l’avez remarqué, les expressions sont de véritables nids à figures de style. Si vous affirmez qu’au hockey vous êtes un « Maurice Richard », vous lancez une antonomase, c’est-à-dire que vous utilisez un nom propre pour un nom commun. Criant à vos adversaires que « ça va être leur fête », vous êtes tellement sûr de vous que vous osez l’antiphrase, car bien évidemment vous avancez que la partie n’aura au contraire rien d’une rigolade. D’ailleurs, le verre que vous allez boire après pour fêter la victoire illustre bien la métonymie, qui consiste à désigner le contenant, le verre, pour le contenu… la bière.
Les affaires ne sont pas en reste
En entreprise, les figures de style peuvent être pertinentes. Pour faire preuve de tact, il arrive d’atténuer une notion avec un euphémisme. Ainsi envoie-t-on un appel d’intérêt non pas à des chômeurs mais à des « chercheurs d’emploi ». Les documents administratifs peuvent aussi se prêter à l’ellipse. Dans une phrase longue ou même télégraphique, ce type d’omission est pratique tant qu’il ne crée pas d’ambigüité. Peut-être avez-vous déjà utilisé une formulation du type : « la conférence commence à 9 h; l’inscription, à 8 h 30 ». Par contre, si l’imprimante vous fait « mauvaise impression », là vous êtes dans le calembour.
Les médias ont de la classe
Les médias sociaux s’accordent plutôt bien avec les figures de toutes sortes. Déjà, si vous « naviguez » sur Internet, vous détournez un mot de son sens premier et vous vous retrouvez en pleine catachrèse. Des syllabes se sont perdues dans la brume? Ce qui en reste n’en a pas moins de style. Le mot « petit » devenu « tit » est une aphérèse; « après-midi » devenu « aprèm » est une apocope. Même la disparition des espaces sème des perles. Précédées ou non d’un dièse (#), elles sont des amalgames : #kestufaisdièse K E S T U F A I S (qu’est-ce que tu fais) #yfaitbodièse Y F A I T B O (il fait beau), esketakompriE S K E T A K O M P R I (est-ce que t’as compris).
Ça ne prend pas la tête à Papineau
Voilà, les figures de style, nous en faisons tous, tout le temps, partout. Pour faire beau. Pour faire rire. Pour faire genre. Pour faire de l’effet. Ce sont justement dans les diverses déviations du sens commun que se cache toute la richesse des pensées, des émotions, des personnalités, des imaginaires.
Alors, quelles figures de style avez-vous utilisées aujourd’hui? Ce matin, en commentant les nouvelles, dans l’auto ou le bus, en arrivant au travail, à votre dernière réu? Pour vous inspirer, allez consulter l’article sur les figures de style des Clés de la rédaction et la liste de figures de style de l’Office québécois de la langue française.