En rédaction, la question du genre peut se poser dans des situations aussi nombreuses que variées : la biographie d’une personne non binaire, la préparation d’un modèle de lettre pouvant s’adresser à des personnes de diverses identités de genre, la compilation des résultats d’un sondage mené auprès d’une certaine population, etc. C’est entre autres à cette question que tentent de répondre les Lignes directrices sur l’écriture inclusive (s’ouvre dans un nouvel onglet) publiées dans le Portail linguistique du Canada. Celles-ci se composent de bon nombre de principes et procédés, et s’accompagnent de plusieurs ressources.
Voici un survol de 10 choses intéressantes à savoir à leur sujet.
Historique
1) Les Lignes directrices sur l’écriture inclusive sont le fruit des efforts concertés d’un groupe de travail.
Composé de plus de 35 organisations fédérales, provinciales et territoriales, ce groupe est coprésidé par Femmes et Égalité des genres Canada, Patrimoine canadien et Services publics et Approvisionnement Canada (représenté par le Portail linguistique du Canada, au Bureau de la traduction). Les Lignes directrices sont accessibles en ligne dans le Portail linguistique du Canada depuis l’automne 2022, en français et en anglais.
2) Avant la publication des Lignes directrices, différents groupes de la fonction publique fédérale ont été appelés à commenter leur contenu.
Ces groupes se composaient notamment :
- de spécialistes de la langue et des communications;
- de ministères et organismes;
- de réseaux d’équité, de diversité et d’inclusion.
Principes et procédés
3) Les Lignes directrices présentent un éventail de procédés qu’offrent le français et l’anglais pour écrire de manière inclusive.
Ces procédés n’ont rien de révolutionnaire; ils existent déjà, que ce soit le recours à la reformulation (p. ex. utiliser des périphrases, des tournures impersonnelles), l’emploi de mots épicènes (c’est-à-dire de mots qui s’écrivent de la même façon au masculin et au féminin) ou encore l’adaptation au public cible. Tous ces procédés sont considérés comme des pistes de solutions et non comme des règles absolues.
4) Chaque procédé est assorti d’avantages et d’inconvénients.
Aucune solution n’est parfaite et aucune solution ne convient à toutes les situations. L’un des principes des Lignes directrices est de combiner les procédés existants et de les appliquer selon la nature du texte et le public cible.
5) La clarté de l’information fait partie des six grands principes de l’écriture inclusive.
L’objectif de l’écriture inclusive est justement d’inclure. Le message doit donc être accessible à tout le public cible. Les Lignes directrices précisent que l’accessibilité est un facteur à prendre en considération. Par exemple, le point médian peut être utile lorsqu’il y a une contrainte d’espace, mais dans la plupart des autres cas, il vaut mieux opter pour un autre procédé, comme la reformulation ou l’emploi des doublets complets.
6) Selon les Lignes directrices, on peut envisager d’employer des procédés exploratoires lorsqu’on s’adresse à des personnes non binaires ou qu’on les désigne.
Ces procédés sont notamment le recours à des néologismes, par exemple « iel » (combinaison des pronoms « il » et « elle ») et « auteurice » (combinaison des noms « auteur » et « autrice »), et à de nouvelles terminaisons, comme dans « présidenx » (où le « x » désigne le genre neutre). Avant de les utiliser, il est recommandé de se renseigner sur la façon dont la ou les personnes concernées souhaitent être désignées.
7) Des exemples de notes explicatives sont également donnés.
On souligne toutefois que l’utilisation d’une note justifiant l’emploi du masculin générique n’est pas considérée comme inclusive. La note servira plutôt à exprimer la volonté de respecter les principes d’inclusion, à préciser qu’une citation, par exemple, ne suit pas ces principes, ou à expliquer la décision de recourir à des procédés exploratoires, notamment pour désigner une personne non binaire.
Ressources
8) L’Inclusionnaire est l’une des nombreuses ressources en ligne qui accompagnent les Lignes directrices.
L'Inclusionnaire (s’ouvre dans un nouvel onglet) est un recueil très utile proposant des solutions inclusives. On peut y faire une recherche dans l’index ou par mot clé. Voici un exemple tiré de l’entrée « auteur » :
Exemples et solutions | |
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Phrase genrée | Solutions inclusives |
Connaissez-vous l’auteur du rapport? |
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9) Plusieurs ressources sur le vocabulaire respectueux et inclusif peuvent être utilisées en plus des Lignes directrices.
- Un glossaire (s’ouvre dans un nouvel onglet) définit les termes utilisés dans les Lignes directrices, avec des renvois aux articles connexes.
- Le Guide de la terminologie liée à l’équité, la diversité et l’inclusion (s’ouvre dans un nouvel onglet) recense les termes de ces domaines, avec des notes sur l’usage.
- La section « Écriture inclusive » de la Collection de ressources linguistiques canadiennes (s’ouvre dans un nouvel onglet) présente une foule de guides, lexiques et autres ressources de différentes organisations canadiennes.
- Le blogue Nos langues propose quelques billets sur le sujet, dont Mythes sur l’écriture inclusive (s’ouvre dans un nouvel onglet).
- Les Clés de la rédaction renferment des indications sur la féminisation des titres de fonction (s’ouvre dans un nouvel onglet).
Évolution
10) Les Lignes directrices continueront d’être mises à jour.
La langue évolue constamment, tout comme les réalités qu’elle décrit. Seul le temps nous dira quels termes ou procédés s’implanteront dans l’usage.