Bonjour my friend! : au cœur de la dualité linguistique canadienne

Publié le 25 novembre 2019

Du 15 avril au 21 juin, la tournée Bonjour my friend! a amené Laura Lussier et Shaunpal Jandu à parcourir le Canada d’un océan à l’autre à la rencontre des Canadiennes et des Canadiens. Son objectif? Souligner le cinquantenaire de la Loi sur les langues officielles et susciter le dialogue sur la dualité linguistique et son avenir au pays.

Nous avons discuté avec Laura et Shaunpal, les deux ambassadeurs de la tournée, pour faire le bilan de leur grande traversée du Canada.

Blogue Nos langues (BNL) : Avant d’aborder la tournée, nous aimerions vous connaître davantage. D’où venez-vous et que faites-vous dans la vie?

Laura : Je viens de Saint-Boniface, au Manitoba, où j’habite encore avec mon mari. Je suis artiste du théâtre et de la télévision – comédienne, metteure en scène et réalisatrice. Je suis aussi coach professionnelle certifiée; je travaille avec des jeunes créateurs et professionnels ambitieux qui veulent réduire leur stress et obtenir davantage de succès dans leur vie.

Shaunpal : Je suis né à Montréal, mais j’ai vécu un bon nombre d’années à Toronto et j’habite aujourd’hui à Ottawa. Je suis graphiste et consultant pour le gouvernement fédéral.

BNL : Comment avez-vous été sélectionnés pour participer à la tournée et qu’est-ce qui vous a amenés à accepter l’invitation?

Laura : C’est le directeur général adjoint de la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures qui m’a convaincue de faire partie du projet! J’ai accepté l’invitation parce que j’ai vécu la dualité linguistique toute ma vie : j’ai un parent francophone et un parent anglophone, et je vis en situation minoritaire. Je trouve que le fait de vivre en deux langues a enrichi ma vie énormément. J’étais curieuse de découvrir comment d’autres vivent la dualité linguistique et comment ils voient l’avenir de nos deux langues officielles.

Shaunpal : Moi, c’est le directeur général de la Fondation qui m’en a parlé. Il voulait vraiment que je sois de la partie, car je représente une voix qu’on n’entend pas souvent, même si un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens partagent ma réalité. Je suis un Canadien de première génération qui a étudié le français alors que mes parents ne connaissaient pas du tout cette langue.

Je voulais vraiment participer à un projet offrant aux Canadiennes et aux Canadiens la possibilité de discuter des deux langues officielles du Canada et j’avais hâte d’entendre leur opinion sur la dualité linguistique.

BNL : On décrit souvent la dualité linguistique comme la coexistence de deux communautés linguistiques majoritaires réparties sur tout le territoire canadien. Ce concept était au cœur de la tournée Bonjour my friend! Quelle était votre perception de la dualité linguistique avant la tournée et quelle est-elle à présent?

Laura : Les mots « dualité linguistique » n’étaient pas dans mon vocabulaire avant la tournée. C’est un concept relativement nouveau pour la plupart des Canadiens, moi comprise. Dans l’Ouest, on parle surtout de bilinguisme. Maintenant, je comprends la différence entre ces deux concepts, et nous avons passé une bonne partie de la tournée à sensibiliser les gens à la dualité linguistique. Ce que j’ai vraiment compris pendant la tournée, c’est comment la dualité linguistique a mené à la diversité qu’on connaît aujourd’hui.

BNL : En parcourant le Canada, vous avez eu la chance de rencontrer beaucoup de gens de diverses communautés. Dans l’ensemble, que disent les gens sur la dualité linguistique et le bilinguisme?

Shaunpal : La majorité des Canadiennes et des Canadiens croient fermement qu’avoir deux langues officielles est positif. Même s’ils ne connaissent pas ou n’utilisent pas eux-mêmes les deux langues, ils y voient une caractéristique importante de l’identité canadienne.

BNL : Quels sont les principaux points communs que vous avez observés entre les différentes communautés de langue officielle en situation minoritaire?

Laura : On est tous fiers. On se retrouve tous à l’occasion d’activités culturelles et artistiques. On trouve des façons créatives d’incorporer le français dans nos vies quotidiennes. Malgré la distance entre les communautés francophones hors Québec, il existe des liens étroits et une grande solidarité entre elles.

Shaunpal : J’ai aussi constaté qu’il y a un lien fort entre la langue française et la culture française. Ça a été une découverte pour moi. Je connais trois langues, et mes parents encore plus, alors le lien entre langue et culture n’a jamais été évident pour nous. À mes yeux, la langue était simplement un moyen de communiquer avec les autres.

BNL : Vous avez dû entendre énormément de points de vue sur la dualité linguistique pendant la tournée. Y a-t-il un témoignage qui vous a particulièrement inspirés?

Laura : Un homme que j’ai rencontré à Edmonton était tellement convaincu de la valeur du français qu’il a commencé à apprendre le français avec sa femme aussitôt qu’ils ont décidé qu’ils voulaient avoir des enfants. Maintenant, toute la famille parle les deux langues officielles!

BNL : Votre tournée d’un bout à l’autre du pays a duré près de 70 jours. Vous avez certainement découvert des endroits qui resteront gravés dans votre mémoire. Quel endroit vous a plus particulièrement marqués et pourquoi?

Shaunpal : Le Canada! C’était la première fois que je traversais le pays d’un océan à l’autre. J’ai bien du mal à choisir un seul endroit! De la beauté des Rocheuses à la chaleur de la côte Est, en passant par le ciel majestueux des Prairies, notre pays est vraiment fantastique.

Quelle belle aventure ont vécue les ambassadeurs de la tournée! Espérons que vous avez eu la chance de les rencontrer. Maintenant, à vous la parole : pourquoi la dualité linguistique est-elle importante à vos yeux?

Avertissement

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Marc-André Descôteaux

Marc-André Descôteaux

Traducteur et réviseur depuis une vingtaine d’années, Marc-André Descôteaux s’intéresse au Web depuis l’époque du modem à 2400 bauds. Grand curieux, il est passionné de culture, de voyage et de langue.

 

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