Comment écrire des lettres et des courriels inclusifs

Publié le 5 février 2018

Ce billet porte sur un article des Clés de la rédaction qui a été remplacé par du nouveau contenu. Veuillez consulter l’article Éléments de la lettre ou du courriel (s’ouvre dans un nouvel onglet) des Lignes directrices sur l’écriture inclusive (s’ouvre dans un nouvel onglet) pour accéder aux toutes dernières recommandations du Bureau de la traduction.

Le Bureau de la traduction a publié récemment une recommandation linguistique sur l’écriture inclusive dans la correspondance. Nous y proposons d’utiliser des techniques simples pour écrire des courriels et des lettres d’une façon qui inclut les personnes de toutes les identités de genre.

L’identité de genre expliquée

Le Lexique sur la diversité sexuelle et de genre du Bureau de la traduction dit que l’identité de genre est la « sensation intérieure et profonde d’être homme ou femme, homme et femme, ni homme ni femme ». Quand une personne ne s’identifie pas soit au genre masculin, soit au genre féminin, on dit qu’elle a une identité de genre non binaire.

La réponse à une question d’aujourd’hui

Notre recommandation sur l’écriture inclusive dans la correspondance répond à une question tout à fait actuelle. Mettons les choses en contexte. En 2017, le gouvernement du Canada a annoncé que les citoyens pourraient dorénavant indiquer un genre autre que « masculin » ou « féminin » dans leur demande de passeport. Certains gouvernements provinciaux offrent aussi l’option « X » pour d’autres pièces d’identité.

Par conséquent, des ministères et des organismes nous ont demandé de les conseiller sur la façon d’écrire de la correspondance qui s’adresse aux personnes de toutes les identités de genre. C’est à ce besoin précis que répond notre recommandation.

Ce qu’est l’écriture inclusive

En Europe, l’écriture inclusive se définit comme un ensemble de techniques de rédaction qui visent à inclure tant les femmes que les hommes.

Au Bureau de la traduction, nous nous sommes plutôt penchés sur les façons d’inclure toutes les identités de genre lorsqu’on écrit de la correspondance. Éliminer les mots « Monsieur » et « Madame » dans l’appel et la salutation et favoriser les formulations neutres dans le corps du texte sont différents moyens à employer pour que les personnes non binaires sentent bien que l’on s’adresse à elles.

Notre recommandation

Nous proposons d’écrire de façon inclusive quand on adresse une lettre ou un courriel :

  • à une ou des personnes dont on ignore le genre
  • à une ou des personnes non binaires
  • à un groupe de personnes diversifié (pour que chaque membre se sente inclus)

Vous apprendrez dans cette recommandation comment écrire l’adresse du destinataire, les formules d’appel et de salutation et, bien sûr, le corps de la lettre ou du courriel. Pour tout savoir sur le sujet, lisez la recommandation du Bureau de la traduction sur l'écriture inclusive dans la correspondance.

Bien entendu, quand vous savez que le destinataire s’identifie au genre masculin ou féminin, vous pouvez continuer d’appliquer les règles courantes de la correspondance, d’écrire des titres de civilité comme « Monsieur » et « Madame » et d’utiliser le masculin ou le féminin, selon le cas. Par contre, en cas de doute, les principes établis dans notre recommandation vous aideront à écrire de la façon la plus inclusive possible.

Nous vous invitons à lire la recommandation sur l’écriture inclusive dans la correspondance. Croyez-vous qu’elle sera utile à votre organisme ou à votre entreprise? Y avez-vous trouvé des techniques d’écriture que vous utilisiez déjà? Faites-nous part de vos impressions.

Avertissement

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Marc-André Descôteaux

Marc-André Descôteaux

Traducteur et réviseur depuis une vingtaine d’années, Marc-André Descôteaux s’intéresse au Web depuis l’époque du modem à 2400 bauds. Grand curieux, il est passionné de culture, de voyage et de langue.

 

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Commentaires

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Soumis par Alain Valade le 15 décembre 2022 à 9 h 48

Je parle pour la langue française bien sûr. Pourquoi ne pas simplement éliminer les genres comme les anglophones ? Donc , au lieu d'avoir UN et UNE , pourquoi ne pas simplifier avec un EUN ? ..... Il y aurait bien sûr un peu de travail pour harmoniser mais c'est peu par rapport aux nombreuses directives . Après tout , une langue doit être la plus simple possible.

Soumis par Mélanie Lévesque le 12 février 2018 à 10 h 47

Fascinant! Merci pour les recommandations.

Soumis par André Senécal, trad. a., réd. a. le 13 février 2018 à 13 h 11

Je suis d'accord avec toutes les recommandations, mais ai des réserves au sujet de la correspondance. Si l'on s'adresse à une personne précise dont on connaît le nom, ce n'est pas exclusif que de faire précéder son nom par Monsieur ou Madame, à moins qu'on sache pertinemment que la personne ne désire pas être « genrée ». C'est une question d'étiquette. Autrement, la dépersonnalisation de la correspondance est à préconiser.

Soumis par Blogue Nos langues le 13 février 2018 à 15 h 02

Merci de nous faire part de vos observations. Nous sommes bien d’accord avec vous, dans le cas où l'on écrit à quelqu'un dont on connaît le genre.

L’écriture inclusive est un sujet dont nous parlerons sûrement encore longtemps.

Soumis par Donald Barabé le 14 février 2018 à 12 h 08

Bonjour,
Je remarque que, dans la présente recommandation, le mot « genre » est systématiquement utilisé en remplacement du mot « sexe ». Le Bureau a-t-il émis un avis linguistique sur la question ?
Merci d'avance.

Soumis par Blogue Nos langues le 15 février 2018 à 17 h 02

En fait, le Bureau a publié récemment le Lexique sur la diversité sexuelle et de genre (accessible ici : http://www.btb.termiumplus.gc.ca/publications/diversite-diversity-fra.html), dans lequel vous trouverez l'explication voulue et plus encore.

Vous n'êtes sans doute pas le seul qui s'interroge à ce sujet.

Soumis par Maxine le 4 janvier 2019 à 13 h 32

J'aimerais savoir s'il y a un terme à utiliser en début de lettre au lieu du « Monsieur/Madame », comme, par exemple, dans les lettres d'offre ou de confirmation d'emploi, ou s'il est mieux de tout simplement l'éliminer, dans lequel cas, parfois, le ton peut sembler un peu moins « chaleureux »...

Soumis par Blogue Nos langues le 4 janvier 2019 à 14 h 01

Oui! Nous recommandons d'écrire tout simplement « Bonjour, ». L'expression ne marque pas le genre, et on ne risque pas de la trouver trop froide, trop formelle.

Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à lire la recommandation (http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.htm...) pour voir les autres conseils qui s'y trouvent.

Soumis par Lina le 9 juin 2019 à 8 h 14

J'aimerais savoir si le troisième genre non binaire est reconnu au niveau fédéral du Canada et aussi au Québec et quelles pièces d'identités sont concernées?

Merci beaucoup!

Lina

Soumis par Blogue Nos langues le 12 juin 2019 à 10 h 30

Bonjour Lina,
Beaucoup de fonctionnaires fédéraux s'intéressent à cette question pour adapter les communications et les services aux besoins des personnes non binaires. Le Bureau de la traduction a déjà publié une recommandation sur la façon d'écrire à des personnes non binaires. Vous pourrez la lire à l'adresse suivante : http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.htm...
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a émis un avis indiquant qu’il est désormais possible d'inscrire un X dans son passeport, document de voyage, certificat de citoyenneté ou sa carte de résident permanent : https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/avis....
En ce qui concerne le Québec, nous vous recommandons de consulter le site Web du gouvernement québécois.

Soumis par Nancy le 6 février 2020 à 11 h 02

Bonjour,
Dans la formule d'appel en français, pourrait-on aussi utiliser le « À qui de droit » comme on l'a déjà fait?
Autrement, est-ce que nous ne devrions pas dire : « Veuillez agréer nos meilleures salutations » au lieu de « Veuillez agréer mes meilleures salutations » dans la formule de salutation? Car il me semble que nous devons parler au nom de notre organisation et non de façon personnelle, selon une instruction que nous avons eue.
Je vous remercie pour votre attention.

Soumis par Blogue Nos langues le 6 février 2020 à 13 h 02

Bonjour!

L'expression « qui de droit », qui signifie « personne compétente, qui a le droit de décider », est un bon exemple d'expression non genrée. Cependant, les ouvrages de langue déconseillent son emploi ailleurs que dans le corps d'une phrase. Il n'est donc pas recommandé de l'employer comme formule d'appel.

Vous avez raison de dire que les formules de salutation comme « Veuillez agréer nos meilleures salutations » doivent être adaptées selon le contexte. Si on vous a donné l'instruction d'écrire au nom de votre organisme, alors c'est bien « nos meilleures salutations » que vous devriez employer. Par contre, il faudrait écrire « mes meilleures salutations » si la lettre est signée par votre ministre.

Merci pour vos questions. Nous sommes toujours heureux de lire ce qu'ont à dire nos lecteurs et lectrices.

Soumis par Jocelyne Hupé le 1er septembre 2021 à 16 h 04

Merci pour l'écrit. Moi, je voudrais savoir lorsque on donne la parole à quelqu'un dans une réunion cérémonieuse, Si on ne sait pas le genre, que dit-on au lieu de ex : Monsieur Untel, c'est à vous la parole. ou Madame Chose, la parole est à vous.

Soumis par M.-A. Descôteaux le 2 septembre 2021 à 13 h 26

Bonjour,
Dans le cas d'une réunion officielle ou d'une cérémonie, le comité organisateur a normalement le temps d'échanger avec les conférencières et conférenciers ou les lauréates et lauréats avant l'activité en question. Il peut en profiter pour demander d'avance à ces personnes comment elles souhaitent qu'on les présente. La ou le maître de cérémonie peut aussi poser ce genre de question le jour même, en se présentant aux personnes concernées.
On peut aussi faire un peu de recherche sur le Web pour voir comment les personnes concernées sont présentées à des réunions, dans des descriptions biographiques, et ainsi de suite.
Enfin, on peut également utiliser des formules non genrées comme « Je cède maintenant la parole à Claude Dupont », « Claude Dupont va maintenant nous entretenir de X » ou « Merci, Claude Dupont, d'avoir accepté de nous parler aujourd'hui de X. Nous vous écoutons. » Les possibilités sont nombreuses.
J'espère que ces quelques pistes vous seront utiles!

Soumis par Victoria le 8 septembre 2021 à 13 h 35

Merci beaucoup pour ces judicieux conseils communiqués dans les deux langues officielles.

Soumis par Denise le 25 janvier 2022 à 10 h 54

Avez-vous des suggestions pour les titres. Par exemple: conseiller. Doit-on écrire votre conseiller ou conseillère pourra vous fournir des informations supplémentaires. Ou votre conseiller(ère). Il semble y avoir plusieurs interprétations sur la façon d’écrire les titres.

Soumis par joanneleclair le 26 janvier 2022 à 13 h 58

Bonjour,
En effet, on recommande d’utiliser des doublets (forme féminine et masculine) dans les titres de fonction (voir notre article Féminisation des titres de fonction pour plus de détails). Il est aussi préférable d’écrire les doublets au long et d’éviter les formes abrégées, à moins d’un manque d’espace incontournable. La meilleure solution serait donc bien : « Votre conseiller ou conseillère pourra vous fournir des informations supplémentaires ».
 

Soumis par Olivier Perreault le 8 avril 2022 à 14 h 45

Bonjour,
J'ai été surpris de voir que la recommandation du Bureau de la traduction va jusqu'à demander d'éviter l'utilisation du genre, non seulement au niveau de l'adresse au destinataire, mais également au niveau des fonctions qui sont les siennes. On va au-delà de l'engagement pris par le gouvernement, ici, et on cause bien des mots de têtes - aux francophones essentiellement. Doit-on éviter d'utiliser des verbes ou des adjectifs s'accordant en genre lorsqu'on s'adresse par courriel à une personne? En français, voilà qui tiendrait de l'acrobatie. Libre à chacun de faire un effort du côté de cette exploration de ce que pourrait être un langage non-genré.

Soumis par Blogue Nos langues le 12 avril 2022 à 14 h 04

Bonjour,

Les procédés d’écriture inclusive comme l’élimination des marques du genre ne s’appliquent pas à l’ensemble de la correspondance et ne présentent aucun caractère obligatoire. Par exemple, lorsque vous vous adressez à une personne dont vous connaissez le genre, il demeure préférable d’appliquer les règles courantes de la correspondance en employant le titre de civilité « Monsieur » ou « Madame », en indiquant le titre de fonction de la personne et en faisant l’accord des adjectifs et participes passés au masculin ou le féminin, selon le cas.

La recommandation du Bureau de la traduction sur l’écriture inclusive dans la correspondance ne vise pas à éliminer totalement les marques du genre. Elle a été créée afin de proposer des solutions inclusives auxquelles avoir recours lorsqu’on ne sait pas quel genre il convient d’employer, par exemple lorsqu’on écrit à :

- une ou des personnes dont on ignore le genre;
- une ou des personnes non binaires (qui ne s’identifient ni exclusivement au genre masculin ni exclusivement au genre féminin);
- un groupe de personnes diversifié.

Dans ces cas, l’écriture inclusive devient un outil précieux puisqu’elle permet d’éviter toute erreur quant au genre de la ou des personnes à qui l’on s’adresse.

L’équipe du blogue Nos langues

Soumis par bernard le 23 mai 2022 à 11 h 09

Bonjour,
Merci pour votre aide.
Des exemples de textes, assez long, écrits en écriture inclusive serait le bienvenu.
Merci

Soumis par Sylvie Gervais le 23 novembre 2023 à 9 h 47

Bonjour, En anglais, nous disons Dear members. Que devons-nous écrire en français ? Chers et Chères membres ?

Soumis par Léa le 15 décembre 2023 à 6 h 38

Bonjour, je dois faire un document un peu "officiel" pour le droit à l'image et je dois mettre au départ :" Je soussigné Monsieur/Madame .... "est-ce qu'il y aurait un terme à ajouter pour les personnes non binaires ou bien je supprime madame/monsieur ?
Merci d'avance pour la réponse et bonne journée.

Soumis par Blogue Nos langues le 10 janvier 2024 à 18 h 14

Bonjour,

Dans ce contexte, afin d’inclure les personnes de tous les genres, nous vous recommandons d’éliminer la mention « Monsieur/Madame ». De plus, comme le mot « soussigné » s’accorde avec le sujet, il faudrait employer un doublet si on ne connait pas le genre de la personne qui signera le document : « Je soussigné ou Je soussignée […] ».

Nous vous invitons à consulter l’article soussigné, ée / soussigner du Juridictionnaire ou l’article soussigné des Clés de la rédaction pour en apprendre davantage sur l’emploi de ce mot.

Vous trouverez également une foule de ressources sur l’écriture inclusive à la section Écriture inclusive – Lignes directrices et ressources des Clés de la rédaction.
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