Apprendre à lire et à écrire n’est pas chose facile, je le constate chez mes enfants depuis leur entrée à l’école. Or, on peut renforcer leurs compétences et les accompagner dans leur apprentissage sans trop en avoir l’air… par le jeu! Je vous propose quelques activités qui complètent agréablement les séances d’étude.
Petites récompenses
Les enfants adorent recevoir des surprises pour leurs efforts et leurs réussites. Par contre, il arrive à tous les parents de manquer d’idées! Demandez aux principaux intéressés de dresser la liste des petites récompenses qu’ils aimeraient recevoir pour une période définie. Par exemple, en précisant une saison, on les aide à cibler leurs idées et on peut faire l’exercice au moins quatre fois pendant l’année! Ainsi, le parent peut introduire la notion de la pertinence des idées pour un thème donné; par exemple, les craies à trottoir devraient se trouver sur la liste d’été.
Gentillesses pour la boîte à lunch
Petits cartons, autocollants, crayons : voilà tout ce qu’il faut pour préparer les gentillesses pour la boîte à lunch. Chaque personne décore ses cartons et y écrit un message gentil. On met ensuite les cartons dans un bocal. Au moment de préparer les boîtes à lunch les jours suivants, on pige un carton que l’on dépose dans chacune d’elles. Pour aider les plus petits, on peut écrire des messages qu’ils n’ont qu’à recopier. Aux plus grands, on propose d’écrire aussi des devinettes ou des haïkus. Les stylos à gel métallisé et les marqueurs parfumés sont des alliés de choix dans cet exercice.
Lettre à trous
Mes enfants sont fous de leur grand-mère! Malheureusement, elle est loin et écrire des lettres leur semble très long. J’utilise donc la lettre à trous! J’écris des débuts de phrases qu’ils complètent selon leur inspiration. Par exemple : « L’autre jour, quand je jouais dehors, », « À l’école, mon ami et moi », « L’autre jour, j’ai rêvé que ». Les amorces doivent être assez générales pour que les enfants puissent décider de la suite à leur guise.
Phrases en folie
Ma mère m’a initiée à ce jeu quand j’étais enfant et j’y prends encore autant de plaisir. Sur une feuille, le premier joueur écrit un sujet, il plie la feuille pour que les autres ne puissent pas le lire, puis il passe la feuille au suivant. Le deuxième joueur écrit un verbe, plie la feuille à son tour et la passe au suivant. Le dernier à recevoir la feuille écrit un complément. Ensuite, on déplie la feuille pour lire la phrase créée! On peut ajouter un sujet (et conjuguer le verbe au pluriel) et un adjectif : sujet 1 + sujet 2 + adjectif + verbe + complément.
Drôles de règles
On donne un nouveau souffle à nos jeux de société en écrivant… de nouvelles règles! On amène ainsi les enfants à utiliser l’impératif et l’infinitif. Si le jeu contient des cartes donnant des indications aux joueurs, on peut en créer de nouvelles et les ajouter à la pioche. Par exemple, quand on joue à « Jour de paye » chez moi, on peut piger la carte « Sautez sur un pied autant de fois que le dé vous le dira! », « Chantez une chanson et jouez de nouveau! », « Obtenez 20 $ de chaque joueur en échange d’un compliment! ».
Cartes à histoires
Imprimez des images et collez-les sur de petits cartons :
- des personnages (incluant des animaux)
- des actions (sauter, courir, cuisiner, jeter un sort, etc.)
- des lieux (parc, château, ville, campagne, forêt, etc.)
- des événements (tempête de neige, panne d’électricité, bal masqué, etc.)
Disposez-les en quatre piles et demandez à votre enfant de piger une carte sur chaque pile. Regardez les cartes 1, 2 et 3, qui représentent le début de l’histoire (la situation initiale) et discutez-en. Une fois la situation initiale bien définie, regardez la carte 4, qui est l’élément déclencheur. Ensuite, imaginez ensemble ce que fait le héros devant la situation (déroulement et dénouement de l’histoire); n’hésitez pas à piger une carte « personnage » si le héros a besoin d’un allié ou une carte « action » s’il est dans une impasse. Pour décrire la situation finale, on peut reprendre les trois cartes de départ. Les plus petits aimeront piger dans un sac leurs figurines préférées en guise de personnages. Vous enseignez ainsi à votre enfant les fondements du schéma narratif!
Quelle que soit l’activité proposée, les conditions gagnantes sont le rire et la pleine participation de l’adulte. Pour que les enfants s’amusent, il faut aussi mettre de côté la rigueur. S’il y a deux fautes dans la lettre pour grand-maman, je ne les corrige pas, car mon objectif est d’amener mes enfants à aimer écrire et, à mon avis, s’ils sentent qu’ils font des erreurs, ils ont moins de plaisir. Si un de mes garçons transforme tout récit en histoire de zombies péteurs, j’explore sans jugement cet univers déjanté, car ce qui compte est qu’il donne libre cours à son imagination.
Que vous soyez parent, enseignant ou éducateur, vous connaissez sûrement d’autres jeux de ce genre. Quels sont ceux qui soulèvent l’enthousiasme des enfants que vous côtoyez?