Micheline Marchildon : une alliée naturelle de la francophonie

Publié le 18 mars 2024

Du rire plein la voix, le regard pétillant, Micheline Marchildon incarne la fierté des francophones hors Québec. Nous la rencontrons dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie (RVF), dont elle est co-porte-parole cette année. En moins d’une minute, on se sent à l’aise en sa présence; elle nous transmet même sa formidable énergie. Elle se raconte avec générosité. Elle a le sens du punch et son amour pour l’improvisation et l’humour colore son propos. Micheline, c’est une personnalité haute en couleur! Voici l’entrevue que l’équipe du blogue Nos langues a eu le plaisir de réaliser avec l’humoriste, comédienne et animatrice franco-manitobaine.

Des idoles de proximité

Micheline a grandi en français « dans le fin fond de la prairie du Manitoba », comme elle le dit elle-même, avec trois chaînes de télévision et un intérêt inné pour l’humour. Ses influences, elle les présente avec enthousiasme. Elle parle d’abord de Michel Courtemanche, qu’elle voyait dans les galas Juste pour rire diffusés à Radio-Canada quand elle était enfant. Elle était fascinée par cet humour très physique, où les mots se faisaient rares.

Elle écoutait aussi Vincent Dureault à la radio, même les soirs de réveillon de Noël. C’était comme s’il faisait partie de sa famille. « À 15 ans, j’ai fait partie de la ligue pour adulte, la Ligue d’improvisation du Manitoba, et j’ai eu l’honneur de jouer avec lui! », s’exclame-t-elle. Cette proximité avec les vedettes locales constitue un des privilèges qu’offre la vie dans une petite communauté. Enfant, Micheline regardait avec plaisir l’émission d’humour à sketchs Feu vert de Janine Tougas, sans savoir qu’elle travaillerait plus tard avec elle sur plusieurs projets, dont un balado sur sa vie d’humoriste!

Micheline ne cache pas non plus les effets humoristiques qu’elle a empruntés aux nombreuses comédies de situation américaines qu’elle a dévorées pendant son adolescence. Le sens du punch, l’autodérision et le rythme des textes sont des éléments qu’elle met à profit dans son humour encore aujourd’hui.

L’insécurité linguistique, source d’inspiration

Quand on aborde avec elle la question de l’insécurité linguistique, Micheline déclare en riant : « J’ai une belle relation avec mon insécurité linguistique! Je l’ai embrassée et acceptée il y a longtemps; ça me donne beaucoup de blagues! » Ceux et celles qui la connaissent pensent au Guide Micheline des F.H.Q (francophones hors Québec). Il s’agit de capsules humoristiques (télé et radio) dans lesquelles elle donne des recettes comiques pour gérer l’insécurité linguistique.

Micheline admet qu’elle a cheminé vers cette acceptation avec l’aide d’autres personnes, comme Marc Prescott, dramaturge franco-manitobain. Il lui a appris, quand elle avait 19 ans, comment trouver de la fierté dans leur dialecte, leur français, et l’a incitée à parler avec passion et conviction. Ce conseil l’a beaucoup inspirée. « On est parfaits dans nos imperfections francophones de chez nous », précise-t-elle.

L’anecdote préférée de Micheline sur l’insécurité linguistique la ramène à ses 21 ans, alors qu’elle fréquentait l’Université Laval. Le jour de son audition pour la Ligue d’improvisation universitaire, elle était entourée d’une cinquantaine de personnes, surtout des Québécois de la Ville de Québec, qui vivaient en français seulement. Elle était nerveuse et craignait de ne pas utiliser les bons mots français. Son inspiration du moment? Faire toute son audition dans un charabia imitant un langage inconnu, à la manière de Michel Courtemanche! Son trait de génie lui a valu une place dans l’équipe.

Les conseils de Micheline pour contrer l’insécurité linguistique

  • Écoutez des dialectes du français; vous verrez que le français le plus parlé dans le monde est celui des dialectes, pas celui de l’Académie française.
  • Prenez conscience des niveaux de langue! Ils sont comme nos vêtements : nous ne portons pas nos beaux vêtements propres à longueur d’année! Le plus souvent, on s’habille pour être bien, de manière décontractée. Il faut parler la langue qui nous permet d’être à l’aise et de nous amuser!
  • Osez employer de nouveaux mots, en famille ou avec des proches d’abord, pour vous habituer, puis de plus en plus souvent. Utilisez un nouveau mot ou une nouvelle expression par semaine, par exemple.
  • Parlez avec confiance, passion et intention. C’est le message qui compte, et non la perfection. La perfection ne doit pas être l’ennemi du bon.

Fière co-porte-parole des RVF

Pour Micheline, la fierté d’être francophone réside d’abord dans l’affection qu’elle porte au français et à sa collection de mots favoris. Sa réflexion sur le sujet est profonde, élaborée et enthousiaste. Selon elle, la francophonie est un fil conducteur qui nous unit dans le temps, honore nos ancêtres, continue dans les grands mouvements historiques, et nous rejoint dans le présent, mais aussi un trait d’union entre les personnes, les communautés, les nations!

Micheline Marchildon est une alliée naturelle de la francophonie. Elle endosse donc le titre officiel de co-porte-parole des RVF avec l’entrain qui l’habite quand elle explique que le rire est fédérateur et que la francophonie est un trait d’union. Et ces deux éléments se combinent si bien! Elle est honorée d’avoir été choisie pour souffler sur cette flamme qu’est la francophonie, parler de son parcours et faire connaître ce grand événement aux francophiles et francophones. « J’invite les gens aux RVF! Je les invite à visiter le site Web rvf.ca (s’ouvre dans un nouvel onglet) et à découvrir les outils, les concours, les activités, les ressources éducatives, les films gratuits et, bien sûr, nos spectacles! », conclut-elle.

Avertissement

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Marise Guay

Marise Guay

Marise Guay a obtenu un baccalauréat en traduction et a commencé sa carrière au Bureau de la traduction comme traductrice. Elle a ensuite occupé des fonctions de langagière-analyste et s’est concentrée sur la création de contenu linguistique et la communication claire. Ses tâches se sont diversifiées pour englober la gestion de contenu Web, la rédaction de messages promotionnels et la création de publications pour les médias sociaux.

 

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Soumis par Monique Gignac le 20 mars 2024 à 9 h 49

Excellents conseils pour contrer l'insécurité linguistique!
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