À mon arrivée au pays, je ne vous aurais jamais cru si vous m'aviez dit que je travaillerais un jour au gouvernement du Canada – là où le bilinguisme est un atout. Et si vous aviez prétendu que je suivrais des cours d'immersion française tout en étudiant le développement international et la mondialisation à l'Université d'Ottawa, j'aurais été aussi sceptique.
En effet, à l'époque, apprendre l'anglais était une tâche bien assez ardue pour moi!
Comment j'ai appris l'anglais
À l'âge de 8 ans, je ne connaissais même pas l'alphabet anglais quand ma famille a quitté Séoul, en Corée du Sud, pour aller vivre à Vancouver. Comme j'aimais beaucoup parler, vous pouvez deviner à quel point j'ai trouvé difficile d'arriver dans une ville où tout le monde parlait une langue qui m'était inconnue!
Au printemps 2004, j'étais la seule élève asiatique de mon école. Je ne savais dire que 5 choses en anglais : « hello », « hi », « sorry », « thank you » et « goodbye ». Il me fallait toute ma concentration pour exprimer les idées les plus simples, alors imaginez l'effort que je devais faire pour rattraper mes camarades de classe.
À cette époque, mon école n'offrait pas de cours d'anglais langue seconde. Avec le soutien de mes enseignants, qui me faisaient faire des dictées et des lectures tous les jours, j'ai appris l'anglais graduellement, mot après mot, phrase après phrase.
Et ensuite, j'ai découvert le français.
Comment j'ai appris le français
En quatrième année, j'ai suivi mon premier cours de français. Je suis tombée amoureuse de cette langue dès que j'ai appris à dire « Bonjour, je m'appelle… ». Les mots avaient un si beau son! J'ai tout de suite su que je voulais relever le défi d'apprendre cette nouvelle langue. Sachant que c'était l'autre langue officielle du Canada, j'étais d'autant plus motivée.
En sixième année, alors que je suivais toujours des cours d'anglais langue seconde, je me suis inscrite au programme d'immersion tardive en français. Ça a été tout à fait différent de mon apprentissage de l'anglais : le même effort me permettait d'avancer tellement plus rapidement!
J'ai constaté que si j'assimilais aussi bien la langue, c'était parce que nous étions tous au même niveau. Je ne travaillais pas pour rattraper les autres. Je m'amusais. Et chaque petit progrès me motivait. Je pouvais me détendre et profiter du bonheur d'apprendre l'autre langue officielle de mon pays d'adoption.
Où mes nouvelles langues m'ont amenée
Même si j'étais nouvellement arrivée au pays, avoir la chance d'apprendre les deux langues officielles m'a donné un profond sentiment d'appartenance et un grand amour pour le Canada. L'automne dernier, j'ai eu le privilège de travailler au sein du gouvernement comme stagiaire et d'être utile à notre pays.
Je suis aussi enchantée de pouvoir continuer à apprendre le français grâce au programme d'immersion de l'Université d'Ottawa. L'étude des langues est même devenue l'une de mes grandes passions. Au fil de mes études secondaires et universitaires, voyant combien le français m'avait enrichie, j'ai commencé à étudier l'espagnol, l'allemand et le mandarin.
Il n'est jamais trop tard pour apprendre une nouvelle langue. Il suffit d'être motivé, d'avoir un objectif clair et de persévérer, sans oublier de savourer toutes les petites victoires que l'on remporte. Dites-vous qu'avec une bonne dose de volonté et de détermination, vous n'aurez qu'à vous donner « une nouvelle chance » d'atteindre votre objectif. Je vous encourage tous à faire un « nouvel essai » pour concrétiser vos projets, quels qu'ils soient!
À présent, à vous de parler de votre expérience. Avez-vous déjà appris une nouvelle langue? Parlez-moi de vos difficultés et de vos réussites!
Traduit par Marc-André Descôteaux, Portail linguistique du Canada
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