Les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexuées et autres (2ELGBTQI+Note de bas de page 1) trouvent souvent difficile d’affirmer leur identité en milieu de travail. De nombreuses personnes de cette vaste communauté décideront de se montrer telles qu’elles sont au travail seulement si elles sentent que leur environnement est inclusif et que leurs collègues font preuve d’ouverture à l’égard de la diversité.
Pour favoriser une saine culture de respect et d’inclusivité en milieu de travail, il faut pouvoir compter sur des personnes alliées, c’est-à-dire des personnes qui sont à l’écoute des besoins d’individus ou de groupes pris pour cible ou faisant l’objet de discrimination, et qui n’hésitent pas à les défendre. Les personnes alliées s’efforcent de lutter contre toute forme d’oppression en appuyant et en défendant les personnes stigmatisées ou traitées de façon injuste et celles qui font l’objet de discrimination.
Les personnes alliées ont un rôle actif à jouer, et l’alliance inclusive est un cheminement qui implique de déployer des efforts constants, de s’engager à apprendre et d’adopter un certain état d’esprit.
Une des façons de montrer sa solidarité envers la communauté 2ELGBTQI+, et de contribuer par le fait même à l’établissement d’un milieu de travail véritablement inclusif pour tout le monde, est d’adopter un langage inclusif.
Je vous présenterai maintenant quelques idées et conseils pour vous aider à améliorer vos compétences en matière de communication inclusive.
Qu’est-ce que le langage inclusif?
Les mots ne provoquent pas de contusions, mais ils peuvent meurtrir l’esprit.
Nous devons nous efforcer de communiquer de manière à tisser des liens, à lever les obstacles et à accueillir les vérités des autres personnes.
Dans un article publié dans l’infolettre de l’American Psychological Association destinée à la population étudiante, il est écrit ce qui suit : [traduction] « Le langage inclusif ne se limite pas à éviter d’utiliser quelques expressions et termes désuets et offensants. Il consiste plutôt à communiquer d’une manière qui tient compte des rapports de force et de la dynamique de notre société ainsi que de leurs effets préjudiciables, et à démontrer son respect à l’égard de la diversité des personnesNote de bas de page 2. » Ici, on entend notamment la diversité des identités de genre, des expressions de genre, des orientations sexuelles et des expériences vécues.
Selon le guide sur le langage inclusif du gouvernement de l’État de Victoria, [traduction] « l’adoption d’un langage inclusif permet de veiller à n’exclure personne lors des conversations et de l’exécution du travailNote de bas de page 3 », et cela s’applique à la fois aux collègues et aux gens que nous servons en tant que fonctionnaires. En outre, il convient d’utiliser un langage inclusif, que l’on s’adresse directement à une personne ou que l’on parle d’elle en son absence.
Voici quelques façons d’adopter un langage inclusif :
- Lorsque vous vous présentez, mentionnez d’emblée vos pronoms et encouragez les autres à en faire autant. Évitez également de présumer le genre d’une personne en fonction de son apparence.
- Utilisez des mots épicènes; par exemple, dites « Bonjour tout le monde! » plutôt que « Bonjour à tous! ».
- Employez un langage axé sur la personne afin d’éviter de déshumaniser inutilement les gens et de les réduire à leur identité de genre ou à leur identité sexuelle (par exemple, dites « les hommes gais » plutôt que « les gais » et « une personne transgenre » au lieu de « un transgenre »)Note de bas de page 4.
On peut utiliser un langage inclusif, peu importe le mode de communication : courriels, médias sociaux, sites Web, communication de vive voix, images.
La responsabilité d’adopter un langage inclusif revient à l’ensemble des membres du personnel, peu importe la classification et le niveau de leur poste. Que l’on occupe un poste de premier échelon ou de direction, il est toujours possible de faire preuve de leadership dans ce domaine.
Évolution de la langue
Il faut réfléchir à notre manière de communiquer avec les membres de la communauté 2ELGBTQI+ et de les désigner, car lorsqu’il s’agit d’assurer une pleine inclusion au travail et dans la société, les attitudes représentent souvent le plus grand obstacle pour l’ensemble de la communauté.
Il importe de ne pas oublier que la langue reflète les attitudes et les perceptions de la société. Elle change et évolue donc constamment afin de mieux correspondre aux nouvelles idées, opinions et connotations.
Au fil des générations, il y a eu de grands changements dans la société concernant la manière dont nous parlons de la vaste communauté 2ELGBTQI+ et dont nous nous adressons aux personnes qui en font partie. La communauté s’est d’ailleurs réapproprié certains termes qui étaient auparavant utilisés pour la dénigrer.
Pour appliquer les principes du langage inclusif, on doit se concentrer sur les personnes et mettre de côté les étiquettes. Il faut aussi porter attention à la façon dont les différents groupes s’identifient et parlent de leurs expériences, puis en tenir compte lorsqu’on communique avec eux ou qu’on parle d’eux. Il n’y a donc pas d’approche unique qui tienne.
Bonnes intentions et conséquences
Dans une alliance inclusive, les bonnes intentions peuvent parfois rater la cible et entraîner des conséquences négatives malgré nous. Si cela se produit, une des choses les plus importantes à faire est d’écouter et de tirer des leçons de la situation.
Lorsqu’on adopte un langage inclusif, il peut arriver que l’on commette des erreurs, mais ce n’est pas grave! Il suffit d’accepter d’être novice lorsqu’il s’agit de comprendre toutes les dimensions de l’identité des gens et de leurs expériences de vie.
Engagez-vous à faire mieux la prochaine fois. Pour y arriver, il vous faudra peut-être remettre en question vos propres préjugés inconscients, prendre le temps de réfléchir, vous investir dans des activités d’apprentissage et mieux écouter.
Le changement résulte de petits gestes posés au fil du temps. Commençons dès aujourd’hui, ensemble.
Adapté par l’équipe du Portail linguistique du Canada