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Résultats 1 à 10 de 231 (page 1 de 24)

Anglicismes lexicaux : ne tombez pas dans le piège!

Jeu portant sur les anglicismes lexicaux, des mots empruntés presque tels quels à l'anglais.Les calques de l’anglais sont fréquents dans un contexte de dualité linguistique. Insidieux, ils se faufilent subtilement dans nos textes et nos conversations; on n’y voit souvent que du feu! Les anglicismes lexicaux, comme parking, sont les plus faciles à reconnaître. Repris intégralement de l’anglais, ils conservent la même forme graphique et le même sens en français.Voyons si vous trouverez le mot qui convient dans les phrases suivantes ou si vous tomberez dans le piège!1. L’entreprise a repéré .un client potentielun prospectun prospect potentiel2. Je n’ai plus de poudre de pour notre chocolat chaud.cacaococoacoco3. Nous devons sur les solutions.nous concentrerfocussernous focusser4. Il porte de beaux pantalons en .velours côtelécorduroyvelours cordé5. Elle met toujours de dans sa sauce.l’origanl’oréganol’orégan6. Malik portait un pour l’événement.tuxedotoxédosmoking7. J’ai fait construire ma maison par un .contracteurentrepreneurcontractant8. Le comprend un stage en entreprise.cursuscurriculumcuriculum9. Au printemps, il y a de la partout.slocheslushgadoue10. Carla a loué un au centre-ville.studiobachelorstudio-bachelor  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
Nombre de consultations : 58 677

Calques de l'anglais

Jeu où on doit trouver les expressions qui sont calquées sur l'anglais.Parmi les choix de réponses suivants, trouvez le calque de l'expression anglaise. En d'autres mots, détectez l'expression fautive. Les trois autres choix constituent des expressions françaises correctes.1. for your informationà titre de renseignementpour votre informationpour informationà titre indicatif2. to have nothing to do with somethingn’avoir rien à faire avec quelque chosen’avoir rien à voir avec quelque chosen’y être pour rien3. to leak informationdévoiler de l’informationfavoriser des fuitesébruiter une nouvellelaisser couler de l’information4. to play second fiddlejouer un rôle secondairejouer les seconds violonsjouer un rôle de second planjouer les seconds rôles5. to take the floorprendre le plancherprendre la parolemonopoliser l’attention6. to be in charge ofavoir la charge deavoir la responsabilité deêtre chargé deêtre en charge de7. to pass a remarkfaire une remarqueformuler une remarquepasser une remarqueémettre une remarque8. to pay somebody’s expensescouvrir les dépenses de quelqu’unrembourser les dépenses de quelqu’undéfrayer les dépenses de quelqu’undéfrayer quelqu’un9. to make false pretencesfaire des déclarations mensongèresfaire de fausses représentationsjeter de la poudre aux yeuxdéguiser la vérité10. insofar as I am concernedpour ma parten ce qui me concernequant à moien autant que je suis concerné  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
Nombre de consultations : 25 316

référence (faire référence à)

Article portant sur l’expression faire référence à, calque de l’anglais au sens de désigner, et qui comporte des solutions de rechange.
En linguistique, l’expression faire référence à, au sens de « désigner », est un calque de l’anglais to make reference to. On utilise plutôt référer à, qui signifie « avoir pour référent » (un mot réfère à une chose) ou se référer à, qui est d’usage moins fréquent. Selon le contexte, on peut aussi recourir aux verbes : s’appeler dénommer désigner nommer représenter signifier Exemples Le mot « gilet » réfère à/désigne un vêtement sans manches porté par-dessus une chemise. (et non : fait référence à) L’animal fabuleux qui crache du feu se dénomme/s’appelle « dragon ». Le mot « dragon » signifie « animal fabuleux qui crache du feu ». La colombe représente la paix. Sens français Une référence est l’« action de se référer ou de renvoyer le lecteur à un texte, une autorité ». On dit correctement faire référence à quelqu’un ou à quelque chose au sens de « recourir à une autorité, à quelqu’un, aux paroles de quelqu’un, à l’avis de quelqu’un ». Se référer à est synonyme dans ce sens. Ainsi on peut : faire référence à un ouvrage, un article, un tableau, un journal, une théorie, un auteur, un événement passé, un jugement en cour, etc. Exemples Dans sa thèse, il a fait référence à de nombreuses études menées par Santé Canada. Il fait référence à son accident de travail du 3 octobre. Selon le contexte, on peut aussi employer des tours comme : avoir recours à recourir à consulter se/s’en rapporter à se reporter à renvoyer à s’appuyer sur faire allusion à faire état de mentionner parler de évoquer
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 14 494

nuage (avoir la tête dans les nuages)

Article sur l’expression avoir la tête dans les nuages et des solutions de rechange.
L’expression avoir la tête dans les nuages est très fréquente dans l’usage canadien, mais n’est pas attestée. Il s’agit d’un calque de l’anglais to have one’s head in the clouds. Selon le contexte, on dit plutôt : être dans les nuages se perdre dans les nuages vivre dans les nuages glisser dans les nuages être dans la lune planer ne pas avoir les pieds sur terre Ces expressions signifient « être rêveur, distrait, étourdi, avoir l’esprit ailleurs, perdre le sens des réalités, vivre dans un autre monde ».
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 6 260

Narrative et engage : deux faux amis à contourner

Billet de blogue en français traitant des faux amis employés couramment dans la langue administrative.Il y a des mots anglais qu’on lit si souvent qu’on s’imagine bien les comprendre. Pourtant, à les regarder de près, on voit qu’ils n’ont pas uniquement – ou du tout! – le sens qu’on leur prêtait. Un mot français ne suffit pas à les traduire… et celui qui se rapproche le plus de l’anglais nous mène souvent droit dans un piège! Voici deux exemples inspirés des textes que je vois au quotidien. Le cas de narrative Le mot anglais narrative est courant dans le monde des médias et de la politique, et il a aussi fait son chemin dans la langue administrative, friande de mode. Précisons d’abord que « narratif » existe bien en français, mais uniquement sous la forme d’un adjectif, et qu’il signifie « relatif à un récit » (comme dans « schéma narratif »). Nous sommes bien loin du nom anglais en vogue que le dictionnaire Lexico définit ainsi : A representation of a particular situation or process in such a way as to reflect or conform to an overarching set of aims or valuesNote de bas de page 1. Alors, que devrions-nous en faire dans nos écrits et nos traductions? Je vous propose de fouiller votre vocabulaire et de trouver des mots qui reflètent le sens que vous souhaitez donner à votre narrative. Voici quelques exemples : [Exemples d’emploi du mot anglais narrative et leur traduction en français] Exemple d’emploi du mot narrative Traduction possible en français Do you realize that you’re repeating the same dumb narrative? Te rends-tu compte que tu répètes les mêmes bêtises? They are reinforcing their preferred narrative, regardless of fact. Ils s’accrochent à leur leitmotiv en dépit des faits. This recounting doesn’t fit their narrative. Ce récit ne cadre pas avec leur version des faits. According to your narrative, the company did not comply with their own regulations. Vous prétendez que l’entreprise n’a pas respecté ses propres règlements. The narrative for the next budget is being set right now. Les thèmes principaux du prochain budget se décident en ce moment. They identify four key narratives: activism, working to plan, unity, and scientific guidance. Il en ressort quatre idées centrales : l’activisme, le respect d’un plan, la solidarité et les conseils des scientifiques. Our narrative needs to be clear, direct, and engaging. Notre message doit être clair, direct et accrocheur. Demandez-vous si, dans le contexte, narrative a un sens négatif, neutre ou positif. Ensuite, inspirez-vous des mots qui l’entourent. Vous verrez que les solutions abondent! Parlons d’engagement Il y a quelques années, je vous ai parlé de l’expression to engage with dans Le jargon du bureau : trouver le mot juste en français. Sa cousine engagement est elle aussi sur toutes les lèvres et elle embête bon nombre de traducteurs et traductrices, à l’instar de la forme to engage (sans with). Précisons tout de suite que le nom « engagement » et le verbe « engager » existent en français, mais qu’ils se limitent essentiellement à l’action de lier par une promesse ou un contrat. Le hic, c’est que le mot anglais a beaucoup de sens et qu’il est souvent utilisé de façon passablement vague dans la langue de l’administration. Que faire? Je recommande d’abord de vous demander s’il est employé pour désigner un état ou une action. Cela vous aidera à comprendre si l’on parle, par exemple, du sentiment d’appartenance du personnel (As a result of the massive layoffs, employee engagement was at a low point) ou plutôt du processus qui consiste à solliciter des partenaires (Stakeholder engagement will be key to getting more feedback from them). C’est déjà là une bonne piste. Ensuite, interrogez-vous sur le sens de la démarche dont il est question. S’agit-il de « consulter » des gens, de « mobiliser » des organismes, de « rallier » quelqu’un à un projet ou à une cause, de « participer » à un projet, de « mettre à contribution » des personnes intéressées, voire de « communiquer », de « garder le contact » ou de « collaborer » avec des partenaires? Méfiez-vous des automatismes, car tous ces sens sont bien différents! Assurément, ce bref tour d’horizon ne permet pas de recenser toutes les possibilités. Aidez-moi à ajouter des cordes à mon arc : parlez-moi en commentaire des mots que vous voyez dans vos lectures et vos textes. Nous profiterons ainsi toutes et tous d’un nouveau bouquet de solutions! Note 1 Lexico, définition du mot anglais « narrative », acception 1.3. Retour à la référence de la note de bas de page 1
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs)
Nombre de consultations : 4 829

responsable pour/de

Article sur l'expression responsable pour, considérée comme un calque de l’anglais, et la construction responsable de suivie de l’infinitif.
Le tour responsable pour est un calque de l’anglais responsible for. En français, on emploie plutôt responsable de ou : avoir la responsabilité de avoir pour responsabilité de avoir pour rôle de être tenu de être chargé de Responsable de peut être suivi d’un nom ou, malgré les mises en garde d’autrefois, d’un verbe à l’infinitif. Exemples La rédactrice en chef est responsable de la qualité de la publication. Thomas est responsable de concevoir la nouvelle version de notre produit électronique vedette. Renseignements complémentaires Voir l’article « Responsable, mais de quoi? », paru dans L’Actualité langagière et repris dans les Chroniques de langue.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 4 357

engagement

Article sur le sens du nom engagement.
Au sens de « rendez-vous » Employé au sens de « rendez-vous », le nom engagement est un anglicisme à éviter : J’ai un rendez-vous avec une cliente à deux heures cet après-midi. (et non : j’ai un engagement avec une cliente) Par contre, le fait d’avoir fixé un rendez-vous, d’avoir accepté une invitation ou d’avoir promis d’assister à une cérémonie constitue un engagement. On peut donc très bien dire : J’ai le regret de devoir décliner votre invitation en raison d’un engagement antérieur. Il a pris des engagements qui l’empêchent de partir en voyage. Prépositions à employer On accepte, on contracte ou on prend l’engagement de faire quelque chose : Il a pris l’engagement de venir en aide aux plus démunis. Je prends l’engagement de respecter le Code de la sécurité routière. Au sens de « ce qui incite à agir », engagement s’emploie avec la préposition à : C’est un engagement à bien faire. C’est un engagement à continuer dans cette voie. Pour traduire commitment Engagement n’est pas toujours le mot idéal pour rendre l’anglais commitment. On pourra lui préférer entre autres, selon le contexte : détermination dévouement empressement intérêt mission objectif promesse tâche tenir parole tenir ses promesses vocation volonté Ne pas confondre to commit oneself, qui signifie « s’engager », avec to be committed, qui signifie « avoir à cœur; être déterminé ». Voir l’article commitment du Lexique analogique
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 3 486

papillon (avoir des papillons dans l’estomac/au ventre)

Article sur l’expression avoir des papillons dans l’estomac/au ventre, canadianisme calqué sur l’anglais.
L’expression avoir des papillons dans l’estomac/au ventre est un canadianisme qui n’est pas employé dans le reste de la francophonie. Elle est calquée sur l’anglais to have butterflies in one’s stomach. L’expression française attestée est avoir le trac.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 3 393

délibéré, ée / délibérément / délibérer

Article portant sur le verbe délibérer et ses dérivés utilisés dans le domaine juridique.
Si, dans le vocabulaire judiciaire, le prononcé désigne la phase de l’instance au cours de laquelle la juridiction saisie est appelée à rendre oralement sa décision, le délibéré est, quant à lui, la phase de l’instance qui succède à l’instruction et aux plaidoiries et qui précède le prononcé. C’est une période comprise entre l’audition d’une affaire et la date à laquelle le jugement sera rendu, délai que s’accorde le tribunal pour parvenir à sa décision. En cours de, pendant le délibéré. Au terme du délibéré. À ce stade de la procédure, la juridiction tenue de statuer se retire pour se donner une période de réflexion, pour délibérer, c’est-à-dire pour tenir conseil, examiner la ou les questions qui ont été soumises à son appréciation. Les juges statuant en formation collégiale dans le cas des juridictions supérieures – cour d’appel, tribunal de grande instance, cour de cassation, cour suprême – peuvent se réunir, si tel est leur bon plaisir, dans une salle attenante à la salle d’audience. Puisque délibérer signifie tenir conseil, cette salle s’appelle, en France, chambre du conseil. Au Canada, les juges se réunissent à huis clos, c’est-à-dire sans la présence des parties et du public ("in camera"), en cabinet ou dans la salle des délibérés selon la durée prévue du délibéré. La discussion entre eux ou la période de réflexion que prend le juge unique a pour but d’arrêter les termes de la décision qui sera rendue. Le délibéré n’est pas propre aux tribunaux de juridiction supérieure; il se dit aussi pour les tribunaux administratifs et en matière d’arbitrage 1. On dit la mise en délibéré, et non la [prise du] délibéré, pour désigner le fait pour le tribunal, à la clôture des plaidoiries ou des débats, de réserver l’examen de l’affaire avant de rendre sa décision; il la soumet à une délibération préalable au prononcé après renvoi de la décision à une date ultérieure. Affaire, cause mise en délibéré. Dans le langage du droit judiciaire au Canada, les locutions verbales mettre en délibéré et prendre en délibéré entrent manifestement en vive concurrence, parfois dans le même arrêt 1. Il importe de constater que la première est l’expression juridique consacrée dans le vocabulaire français et que la seconde paraît subir l’influence du verbe anglais dans la locution to take under advisement. Puisque dans l’emploi courant on dit correctement mettre et non [prendre] une question en délibération, bien que l’on puisse prendre des délibérations, faut-il préciser, tout invite à considérer la locution prendre en délibéré comme une forme à tout le moins suspecte. Aussi sera-t-on bien avisé et fera-t-on preuve de prudence en préférant la première à la seconde. Pour varier l’expression, on dira tout aussi bien la cause que le juge a mise en délibéré que le juge a tenu la cause en délibéré. Dans la procédure française, la note en délibéré est le document dans lequel les plaideurs représentés par leurs avocats remettent au tribunal saisi, après les plaidoiries, leurs observations écrites pour l’aider dans son délibéré. « À partir de la mise en délibéré, seules peuvent être remises au tribunal les notes, qualifiées de notes en délibéré, qui doivent se borner à rappeler et à préciser les arguments développés à l’audience et ne doivent contenir aucun moyen de droit ou de fait non consigné dans les conclusions. » Vider un délibéré signifie rendre une décision après s’être consultés ou après réflexion. La cour vide son délibéré lorsqu’elle prononce son jugement en audience publique. Le délibéré est qualifié de judiciaire quand il est le fait des tribunaux judiciaires, d’administratif quand il est celui des tribunaux administratifs ou des assemblées délibérantes. Le délibéré judiciaire peut revêtir trois formes. Les magistrats peuvent délibérer sur le siège, et non [sur le banc] ou, comme on trouve en Belgique, [sur les bancs]; on dit alors qu’ils délibèrent séance tenante. Il y a en ce cas jugement sur le siège, les juges se concertant à voix basse dans la salle d’audience avant de rendre jugement sur-le-champ, l’affaire ne présentant pas de difficultés particulières. Motifs rendus sans délibéré, et non [à partir du siège]. Il arrive souvent aux juges de première instance de rendre des jugements sans délibéré ("unconsidered"), les exigences de ces procès étant telles qu’ils n’ont pas le temps de consulter la jurisprudence. Les juges peuvent se retirer et, après un intervalle plus ou moins long, rendre leur jugement. Le délai – de huitaine, de quinzaine ou d’une période indéterminée – tient lieu de délibéré. Le juge qui délibère en cabinet, contrairement à celui qui délibère sur le siège, réfléchit dans son bureau à la décision qu’il rendra. Enfin, le prononcé du jugement peut être remis à une date ultérieure, non précisée : l’affaire est alors en délibéré. La juridiction tient séance, elle siège en audience publique ou à huis clos. Dire qu’elle est en délibéré signifie qu’elle s’est retirée pour réfléchir, ne siégeant plus. Aussi faut-il éviter de dire, même à propos de la première forme de délibéré, qu’un tribunal [siège en délibéré]. Le verbe délibérer est transitif indirect : on délibère de ou sur quelque chose. Délibérer du jugement. Le tribunal doit rendre le jugement après en avoir délibéré. Il délibère sur toutes les questions pertinentes qui feront l’objet de ses motifs. Dans l’exemple qui suit, l’emploi du pronom relatif qui est fautif : « Les décrets qui doivent être délibérés en Conseil des ministres donnent toute la latitude au chef de l’État pour inscrire ou non à l’ordre du jour les décrets qu’il souhaite réserver à sa signature. » Il eût fallu écrire : dont il doit être délibéré. Le délibéré est secret : il se déroule hors la présence des parties à l’instance, de leurs avocats, des intervenants ou des tierces parties. Délibéré à huis clos. Concept, principe, privilège, secret du délibéré. Caractère confidentiel du délibéré. Il est assujetti à d’autres conditions de validité : il doit réunir les juges qui ont assisté à toutes les séances de la cause et les magistrats participant au délibéré doivent avoir la qualité de juge. Les questions déjà tranchées ou les questions non pertinentes sont rejetées du délibéré, les mémoires sont écartés du délibéré. Délibérer valablement, délibéré valable. Le délibéré peut être bref (quelques minutes, s’il est sur le siège) ou mériter une plus ample réflexion : long délibéré. Il peut s’étendre sur quelques semaines ou, même, sur quelques mois. Il peut être facile, simple ou difficile, ardu, complexe, épineux, divisif. En droit successoral, le mot délibérer se dit notamment de l’héritier qui s’accorde une période de réflexion avant de se prononcer sur le legs dont il est bénéficiaire. « L’héritier dispose, pour délibérer sur son acceptation du legs, un délai de quarante jours. » Faire inventaire et délibérer. Plus généralement, on appelle délibéré toute concertation entre les membres d’un organisme appelé à prendre une décision ou d’une assemblée délibérante. Durant cette concertation, les membres s’accordent une période de discussion et de réflexion pour s’assurer du bien-fondé et de la teneur de leur décision. Il faut éviter de dire qu’une décision que doit rendre une autorité judiciaire ou administrative est [en réserve] ("under reserve"); on remplacera cet anglicisme de construction par la locution en délibéré. « À la clôture de l’audience, j’ai indiqué que je mettrais ma décision en délibéré » ("reserve my decision"). Il convient d’ajouter qu’il est tout à fait correct de dire que, lorsque le juge met une affaire en délibéré, il en réserve l’examen avant de rendre sa décision, ce qui n’autorise pas nécessairement à dire que sa décision est [en réserve] ou [mise en réserve]. Dans l’usage courant, est qualifié de délibéré ou bien ce qui est volontaire, c’est-à-dire ce qui est conscient, intentionnel et voulu, ou bien ce qui est ferme, c’est-à-dire ce qui est assuré, décidé, déterminé, énergique, hardi et résolu. Aussi ce qui est fait délibérément est-il fait à dessein, consciemment, de plein gré, de sang-froid, en (toute) (pleine) connaissance de cause, exprès, expressément, intentionnellement, sciemment ou volontairement. Les acceptions juridiques sont toutefois plus nuancées. En effet, le droit établit des distinctions et considère qu’il importe de ne pas confondre les desseins et les intentions. Le sens juridique de l’adjectif conscient enrichit celui de l’adjectif délibéré en ajoutant l’idée que ce qui est délibéré doit être fait en connaissance de cause. « Un acte scellé doit être signé, scellé et remis, et l’apposition du sceau (sceau 1, sceau 2) doit être faite de propos délibéré et en pleine connaissance de cause. » En matière pénale, la connaissance conjuguée à l’acte délibéré peut être considérée comme un degré minimal de culpabilité, un élément constitutif de l’acte coupable. De même, le sens juridique de l’adjectif volontaire enrichit celui de l’adjectif délibéré en ajoutant l’idée que ce qui est délibéré doit être fait de façon volontaire. Par exemple, le consentement implique l’acquiescement ou l’assentiment délibérément et volontairement donné par une personne capable. La personne qui a perdu conscience ou qui est incapable de communiquer parce qu’elle se trouve dans un état d’ivresse avancé n’est pas en mesure de donner un acquiescement à la fois délibéré et volontaire. Le législateur canadien a entendu qu’une distinction soit faite dans l’interprétation de l’article 231 du Code criminel entre le propos délibéré et l’intention. Le tribunal doit tenir compte de tous les facteurs qui ont pu miner la capacité de l’accusé de former une intention par opposition à sa capacité d’agir avec préméditation et de propos délibéré. Autrement dit, conclure à l’existence de l’intention n’oblige pas nécessairement à décider qu’il y a eu tout à la fois préméditation et propos délibéré, l’accusé ayant pu être atteint d’une maladie mentale ou se trouver dans un état d’ivresse avancé dont les effets auraient influé sur sa capacité d’agir avec préméditation et de propos délibéré. Ainsi, les expressions avec préméditation et de propos délibéré ne sont pas synonymes. Un acte est accompli de propos délibéré, s’il est réfléchi plutôt que précipité ou impulsif. Une personne commet un meurtre de propos délibéré lorsqu’elle prend le temps de songer aux conséquences, c’est-à-dire lorsqu’elle soupèse les avantages et les inconvénients de l’acte qu’elle se propose de commettre. L’intention et le propos délibéré doivent être distingués également. « La capacité mentale requise pour former une simple intention est moindre que celle qui est nécessaire pour agir avec préméditation et de propos délibéré. » La préméditation comporte l’idée d’une planification et le propos délibéré connote l’idée de l’acte volontaire. L’acte qui n’est pas commis de propos délibéré sera jugé accidentel. Dans la locution de propos délibéré, le substantif propos souligne ce qu’on se propose de faire, ce qu’on se fixe pour but de son action. Ce n’est pas une suite de paroles, un discours. Le propos que l’on conçoit est le dessein, l’intention, la résolution que l’on a. Le ferme propos est une résolution bien arrêtée. Dire de quelqu’un qu’il se forme le propos d’accomplir une action signifie que telle est son intention, ce que la common law désigne par la locution latine mens rea, ou l’élément moral, l’intention coupable, qu’elle oppose à l’actus reus, ou l’élément matériel de l’infraction.
Source : Juridictionnaire (difficultés de la langue française dans le domaine du droit)
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loger (une plainte, une réclamation, un appel, etc.)

Article portant sur le verbe loger et sur ses utilisations tant fautives que correctes.
Le verbe loger n’a pas en français le sens de « présenter », « formuler » ou « communiquer ». Par exemple, les expressions loger une plainte/une réclamation/un appel sont des calques de l’anglais to lodge a complaint/a claim/an appeal. Expressions verbales à employer Au lieu d’employer le verbe loger, on emploie les verbes suivants avec certains noms. Loger : Expressions verbales à employer Nom Employez plainte porter plainte déposer une plainte introduire une plainte adresser une plainte engager une plainte faire une plainte formuler une plainte transmettre une plainte grief présenter un grief déposer un grief formuler un grief appel interjeter appel faire appel réclamation présenter une réclamation déposer une réclamation introduire une réclamation adresser une réclamation écrire une réclamation envoyer une réclamation exposer une réclamation faire une réclamation formuler une réclamation demande introduire une demande adresser une demande déposer une demande exposer une demande faire une demande formuler une demande présenter une demande soumettre une demande transmettre une demande acheminer une demande requête introduire une requête garantie constituer une garantie consigner une garantie déposer une garantie présenter une garantie recours admettre un recours déposer un recours examiner un recours exercer un recours former un recours introduire un recours lancer un recours présenter un recours refuser un recours rejeter un recours Sens français Le verbe loger a le sens d’« installer une personne », de « demeurer, habiter », souvent de manière temporaire : La gardienne sera logée et nourrie pour la semaine. Notre maison peut loger aisément dix personnes. Il a aussi le sens de « mettre (une chose) quelque part », « faire entrer ou pénétrer » : Les enfants en bas âge logent parfois de menus objets dans leur nez ou leurs oreilles. L’homme s’est suicidé en se logeant une balle dans la tête.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 3 222