Réviseurs débutants, pensez « valeur ajoutée »

Publié le 21 mai 2018

C'est immanquable dans une carrière de réviseur : un jour, quelqu'un vous a demandé de « jeter un petit coup d'œil » à un document. Si ça se trouve, il a ajouté que le texte avait besoin d'une « simple correction d'épreuves ». Ces mots vous rappellent de mauvais souvenirs? Une fin de semaine ensoleillée que vous avez dû passer au travail pour raccommoder un texte décousu? J'en suis désolé! Mais si vous êtes réviseur, ces souvenirs font partie de votre réalité.

Même si vous avez peu d'expérience de la révision, on vous a demandé votre aide. Et il est fort probable que le document en ait grandement besoin! La première chose à faire est de voir quel genre d'intervention est requis.

D'abord, un conseil

Les réviseurs débutants ont tendance à se lancer tout de suite dans le texte en vérifiant l'orthographe, la grammaire, la ponctuation et les majuscules. Ces choses sont importantes, mais vous devez résister à la tentation.

Permettez-moi d'être très direct : beaucoup de clients et d'auteurs (ce ne sont souvent pas les mêmes personnes) trouvent ces choses secondaires.

Mon approche privilégiée

Le meilleur moyen d'attirer l'attention et de gagner le respect de vos clients est de penser « valeur ajoutée ». Distancez-vous de la correction d'épreuves et de la préparation de copie, et intéressez-vous surtout au style (révision de forme) et au contenu (révision de fond). Si le sens de ces termes n'est pas clair pour vous, consultez les Principes directeurs en révision professionnelle de Réviseurs Canada, un document accessible gratuitement. Ce document ne compte que 13 pages, mais mérite d'être lu avec attention.

Si le temps presse (car on ne nous accorde souvent qu'une fraction du temps nécessaire pour faire la « correction d'épreuves »), concentrez-vous d'abord sur le public cible et l'objectif du document, ainsi que sur le moyen de communication choisi. Il faut :

Public cible

  • que le niveau de difficulté et le ton conviennent au public cible
  • que le document ne contienne pas de termes techniques que le public cible risque de ne pas connaître
  • que les titres et les paragraphes d'introduction, dans le cas de pages Web, contiennent des mots que le public cible est susceptible de chercher dans Google
  • que le document soit publié sur la bonne plateforme, là où le public cible le trouvera

Objectif

  • que le document soit présenté comme il se doit (par exemple, une politique devra être structurée comme les autres politiques de l'organisation)
  • que l'intention de l'auteur soit claire et que les lecteurs sachent ce qu'ils doivent faire après avoir lu l'information

Moyen de communication

  • que le moyen de communication convienne au contenu (par exemple, s'il s'agit d'un courriel de 400 mots, il serait peut-être préférable d'en faire une page Web ou un document à télécharger; les spécialistes de la gestion de l'information de votre organisation pourraient proposer un support plus durable que le courriel)

Autres points à garder à l'esprit

Si le document contient des tableaux et des colonnes de chiffres, sortez votre calculatrice pour vérifier si les totaux sont exacts. Le texte fait référence aux chiffres d'un tableau? Assurez-vous que les données correspondent. De même, si le document contient plusieurs tableaux, ils doivent être bien numérotés.

Mettez vos connaissances à profit, et n'ayez pas peur de vérifier les faits si quelque chose vous semble curieux. Ne présumez pas que l'auteur est un expert et qu'il ne peut pas être dans l'erreur. Quand vous trouvez quelque chose qui cloche, insérez une note dans la marge pour indiquer avec tact à l'auteur que l'information pourrait être « à vérifier ».

Ensuite, faites la correction d'épreuves ou la préparation de copie. Intervenez avec modération pour éviter de changer le sens ou d'introduire des erreurs dans le texte. Si vous avez Antidote, PerfectIt ou un autre logiciel du genre, profitez-en! Cela accélérera le processus.

Vous laisserez peut-être échapper un petit détail; ça nous arrive à tous un jour ou l'autre. Mais c'est en relevant une erreur de contenu ou en soulevant une question sur le public cible, l'objectif du document ou le moyen de communication choisi que vous offrirez vraiment une révision à valeur ajoutée. Et ça ne passera pas inaperçu; les auteurs et les clients vous seront reconnaissants de vos efforts.

Est-ce qu'un client vous a déjà remercié d'avoir trouvé une faute importante ou d'avoir attiré son attention sur un point touchant le public cible, l'objectif du document ou le moyen de communication choisi? Parlez-nous-en dans la section des commentaires!

Traduit par Marc-André Descôteaux, Portail linguistique du Canada

Avertissement

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En savoir plus sur Tom Vradenburg

Tom Vradenburg

Tom Vradenburg est actif depuis une trentaine d'années dans le milieu de l'édition, surtout comme réviseur. Membre de longue date de Réviseurs Canada, il dirige aujourd'hui une petite équipe de communications à Statistique Canada, et il consulte TERMIUM Plus® comme jamais auparavant. Tom s'efforce de bien écrire l'anglais et de le faire avec esprit depuis ses 11 ans, âge auquel il s'est abonné à Sports Illustrated et a découvert Monty Python’s Flying Circus.

 

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Soumis par Sandra Gravel le 22 mai 2018 à 17 h 51

Excellent conseil! La notion de valeur ajoutée est cruciale en révision linguistique. Merci pour cet article.
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