Vous a-t-on déjà demandé de rédiger ou de corriger vos textes selon la nouvelle orthographe? Vous sentez-vous perdu devant ces rectifications orthographiques qui restent bien inconnues malgré leur implantation en 1990? Bien sûr, la langue française semble complexe, car remplie d’exceptions, mais je préfère plutôt la voir comme étant riche et colorée.
Mais pourquoi devrait-on adopter l’orthographe rectifiée, vous demandez-vous?
Parce que toute langue évolue
Darwin disait : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais bien celles qui s’adaptent aux changements ». Les dictionnaires nous présentent chaque année de nouveaux mots pour nommer les dernières tendances ou réalités de notre société (véloroute, flexitarien, notification, postvérité, ubériser, etc.). Une société évolue, ses mots aussi! Pensez simplement au terme « clef » qui s’écrit aussi « clé ». Lequel est le plus utilisé de nos jours?
Les rectifications de l’orthographe ne touchent que les règles d’écriture de quelque 5 000 mots. Elles ont été adoptées pour simplifier certaines graphies ou supprimer des anomalies, des exceptions et des irrégularités de l’orthographe française.
Bien sûr, il y a des changements qui en font sourciller certains. Je pense, entre autres, à « oignon » qu’on écrit dorénavant « ognon » ou à « chariot » qui prend maintenant deux « r » ou encore à « nénuphar » qui s’écrit avec un « f ». Sachez toutefois qu’il y a une explication pour chacun des changements proposés. « Ognon » se veut la correction d’une anomalie et « charriot » s’harmonise avec les mots de sa famille qui prennent deux « r ». Quant à « nénufar », il s’agit de la correction d’une erreur étymologique, car on croyait que ce mot venait du grec et non de l’arabe.
Pour une plus grande cohérence
Ces nouvelles graphies ont été pensées et regroupées selon 7 grandes règles :
- le trait d’union et la soudure
- le pluriel régularisé
- les accents et le tréma
- la simplification des consonnes doubles
- le participe passé du verbe « laisser »
- les anomalies
- les recommandations générales
D’accord, il faut tenir compte de nouvelles exceptions, mais elles semblent beaucoup moins nombreuses qu’en orthographe traditionnelle. Aussi, il faut retenir que ces rectifications ne s’appliquent pas aux noms propres et marques de commerce.
Parce qu’il est facile de s’y retrouver avec les bons outils
La plupart des dictionnaires et outils de référence linguistique ont intégré les nouvelles graphies au cours des 10 dernières années environ. Divers correcteurs peuvent être réglés selon l’orthographe recommandée. Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, ainsi que le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick, le ministère de l’Éducation de l’Alberta et celui de la Saskatchewan reconnaissent la nouvelle orthographe. Un élève ou un étudiant de ces provinces peut donc écrire un texte en orthographe traditionnelle ou rectifiée sans être pénalisé.
Bien sûr, la maitrise croît avec l’usage. Pour y voir clair, je vous invite à consulter les liens proposés dans la Recommandation linguistique du Bureau de la traduction sur la nouvelle orthographe ou à vous procurer le « Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée » écrit par Chantal Contant, une linguiste qui a à cœur l’utilisation de l’orthographe rectifiée.
Plusieurs réformes ont eu lieu au fil des siècles, et ces phénomènes n’étaient pas propres à la langue française. Je serais d’ailleurs curieuse d’en apprendre davantage sur les réformes d’autres langues. N’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires!