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Résultats 31 à 40 de 52 (page 4 de 6)

fractions

Article sur les règles à suivre pour écrire les fractions en chiffres et en lettres.
Écriture des fractions en chiffres Fractions ordinaires Fractions décimales Signe décimal Emploi du zéro Arrondissement des fractions Préposition de Cartes et plans Typographie Écriture des fractions en lettres Trait d’union Accord Nombre + de/des Écriture des fractions en chiffres Fractions ordinaires Les fractions ordinaires s’écrivent généralement en toutes lettres, mais dans certains cas, par exemple dans les ouvrages de mathématiques, les documents financiers et les textes scientifiques ou techniques, elles doivent être écrites en chiffres. Il convient alors d’observer les règles énoncées ci-dessous. Dans les ouvrages scientifiques et les manuels scolaires, le numérateur et le dénominateur, centrés l’un au-dessus de l’autre, sont séparés par une barre horizontale : span { display: block; padding: 0.1em; } .frac span.bottom { border-top: 1px solid; text-align: center; } .frac span.symbol { display: none; } /*-->*/ /*-->*/ 1⁄2 2⁄3 3⁄4 4⁄5 L’emploi de la barre horizontale étant peu commode, il est de plus en plus courant de séparer les deux termes de la fraction par une barre oblique : ½ ⅔ ¾ ⅘ Bien que, dans certaines fractions, le dénominateur ait l’apparence d’un nombre ordinal (quatre barre oblique cinq4/5 se dit « quatre cinquièmes »), il n’est jamais suivi du e abréviatif. On n’utilise pas les fractions ordinaires avec les symboles du Système international d’unités. On n’écrira donc pas 1 barre oblique 21/2 km, mais un demi0,5 km. Fractions décimales Les fractions décimales sont normalement écrites en chiffres. Signe décimal Le signe décimal en français est la virgule. Elle n’est ni précédée ni suivie d’une espace. C’est l’usage que recommandent l’ACNOR, l’ISO, l’AFNOR et le BNQ. Les décimales ne sont jamais séparées de l’unité. On écrit donc : 1,50 m (et non 1 m,50 ni 1 m 50) 3,25 km (et non 3 km,25 ni 3 km 25) Emploi du zéro Lorsque le nombre est inférieur à un, la virgule décimale doit être précédée d’un zéro : 0,55 kg 0,767 mm 0,1 kPa Placé après le signe décimal, le zéro ajoute un élément de précision utile aux statisticiens. En effet, dans l’exemple suivant : Les installations génératrices ont fourni 15,0 % de toute l’énergie produite pendant l’année. L’expression 15,0 % signale que le chiffre réel de production est compris entre 14,96 et 15,04 %, alors que 15 % signifierait que le chiffre réel se situe entre 14,6 et 15,4 %. La pratique de Statistique Canada est de mettre le zéro après la virgule dans les tableaux (presque toujours publiés en présentation bilingue), mais de le supprimer lorsqu’il est évident que les calculs, dans les textes, ont été poussés à deux ou trois décimales. Arrondissement des fractions Dans un texte courant, il n’y a pas lieu de développer une fraction jusqu’à sa dernière décimale. Cette recherche de la précision absolue est d’ailleurs impossible pour les fractions dites périodiques : 2/13 ~ 0,153846153846… 3/11 ~ 0,272727… 7/11 ~ 0,636363… ~ = tilde (valeur approchée) où les mêmes groupes de chiffres reviennent indéfiniment dans le même ordre. L’Association canadienne de normalisation recommande de conserver un nombre de chiffres significatifs de la partie décimale selon la méthode suivante : Lorsque le premier chiffre supprimé est inférieur à cinq, le dernier chiffre retenu reste inchangé. Par exemple, 3,141 326 arrondi à quatre chiffres devient 3,141. Lorsque le premier chiffre supprimé est supérieur à cinq, ou lorsque c’est un cinq suivi d’au moins un chiffre différent de zéro, le chiffre que l’on retient est augmenté d’une unité. Par exemple, 2,213 72 arrondi à quatre chiffres devient 2,214. Et 4,168 501 arrondi à quatre chiffres devient 4,169. Lorsque le premier chiffre supprimé est cinq, et qu’il n’est suivi que de zéros, le chiffre que l’on retient est augmenté d’une unité s’il s’agit d’un chiffre impair, et reste inchangé dans le cas d’un chiffre pair. Par exemple, 2,35 arrondi à deux chiffres devient 2,4. Et 2,45 arrondi à deux chiffres devient aussi 2,4. Préposition de Un nombre fractionnaire est généralement suivi de la préposition de : 1/25 de seconde 8/10 de millimètre 16,8 p. 100 d’augmentation 11° 16’ 14’’ de latitude N ¼ de cuillerée à thé de sel Toutefois, cette règle ne s’applique pas au nombre fractionnaire ½ (un demi, une demie) : ½ cuillerée à soupe de vanille Dans un tableau ou une opération, de ne s’écrit pas, mais se dit à l’énonciation du nombre. Cartes et plans En cartographie et dans les plans de construction, on représente les échelles numériques en séparant les données soit par une barre horizontale : 1⁄100 000 soit, selon l’usage le plus fréquent, par une barre oblique : 1/100 000 On doit traiter l’indication de l’échelle comme une fraction ordinaire, c’est-à-dire sans accoler au second terme la lettre supérieure du numéral ordinal : À l’échelle 1/100 000, 1 mm représente 100 m. On n’écrit donc pas 1/100 000e, même si l’on prononce « un cent‑millième ». Typographie Les mesures typographiques relèvent de la numération duodécimale (ayant pour base le nombre douze), tout comme l’est le calcul du temps (basé sur 12 heures). Les fractions de ces unités sont donc de même nature que les fractions ordinaires. Pour cette raison, il n’est pas admis de les accoler au nombre entier ou de les représenter sous forme de fractions décimales. La seule façon correcte de les représenter est la suivante : une justification sur 22 picas ½ un cadrat fondu sur 2 cadratins ½ une espace de 2 points à 2 points ½ (le mot espace est féminin en typographie) Écriture des fractions en lettres Voici les règles à suivre pour écrire correctement les fractions en lettres. Trait d’union Il ne faut pas mettre de trait d’union entre le numérateur (1er nombre) et le dénominateur (2e nombre) : 42/100 = quarante-deux centièmes 11/24 = onze vingt-quatrièmes En orthographe traditionnelle, les éléments des numérateurs et des dénominateurs qui sont inférieurs à 100 doivent être reliés par des traits d’union, sauf s’ils sont reliés par la conjonction et (et un, et onze). En nouvelle orthographe, les nombres comportant plus d’un élément sont toujours reliés par des traits d’union. Par contre, il n’y a jamais de trait d’union entre le numérateur et le dénominateur. Exemples de fractions écrites en lettres écriture des fractions en lettres selon l’orthographe traditionnelle et la nouvelle orthographe Fraction Orthographe traditionnelle Nouvelle orthographe 32/47 trente-deux quarante-septièmes trente-deux quarante-septièmes 153/1000 cent cinquante-trois millièmes cent-cinquante-trois millièmes 24/40 vingt-quatre quarantièmes vingt-quatre quarantièmes 1/71 un soixante et onzième un soixante-et-onzième 71/200 soixante et onze deux centièmes soixante-et-onze deux-centièmes La règle de la nouvelle orthographe permet de distinguer 1000/125 (mille cent-vingt-cinquièmes) et 1100/25 (mille-cent vingt-cinquièmes), qui s’écrivent de la même façon en orthographe traditionnelle (mille cent vingt-cinquièmes). Accord Les dénominateurs prennent le pluriel quand le numérateur est supérieur à 1. Cette règle s’applique aussi bien à l’orthographe traditionnelle qu’à la nouvelle orthographe. 1/100 = un centième 42/100 = quarante-deux centièmes ¼ = un quart ¾ = trois quarts Nombre + de/des Les tournures comportant un chiffre ou un nombre suivis des mots de ou des sont correctes : Neuf de ses vingt-quatre employés ont eu une augmentation de salaire. Six des seize candidats ont réussi l’examen.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 2 285

année/période/époque

Article portant sur la façon d’écrire une période s’étendant sur deux ou plusieurs années, comme celles d’un exercice financier, d’une année scolaire ou d’une guerre.
Sur cette page Abréviation des années Non-abréviation des années Trait d’union Préposition devant une saison ou un mois En lettres Le nombre qui désigne une année s’appelle un millésime. Précisons d’abord qu’il n’y a pas d’espace entre les chiffres d’un millésime : 1867 En général, les périodes s’étalant sur deux ans ou plus s’écrivent sans abréger les années, de même que les années 2000 et suivantes : l’exercice 2015-2016 la Nouvelle-France (1534-1760) l’année 2010 Abréviation des années Il est possible d’abréger les années qui désignent des périodes historiques bien connues. Seulement, il faut le faire de manière uniforme, soit en retranchant les deux premiers chiffres dans les deux cas, soit en les conservant dans les deux cas : la guerre de 14-18ou la guerre de 1914-1918 (et non : la guerre de 1914-18) On peut écrire en lettres ou en chiffres la désignation abrégée d’une décennie qui constitue une époque historique ou mémorable. Toutefois, on n’utilise la forme abrégée que s’il n’existe aucun risque d’ambiguïté quant au siècle. Il est à noter qu’on ne met pas d’apostrophe devant le chiffre de la dizaine, cet usage appartenant à l’anglais : les années cinquante les années 50 (et non : les années ’50) On écrira donc : les années vingt ou les années 20, appelées les années folles la crise des années trente ou des années 30 Il est aussi possible d’écrire, sans abréger : les années 1920, les années 1930, etc. Il est correct, quoique considéré comme familier, d’abréger le millésime de l’année de naissance : un homme né en 1975 ou né en 75 Non-abréviation des années Par contre, quand il est question d’une année quelconque, on inclut les quatre chiffres du millésime : une personne arrivée au Canada en 1992 (et non : en 92, ni : en ’92) Pour la notation des années financières ou scolaires, on conserve toujours les quatre chiffres : l’exercice 2017-2018 (et non : l’exercice 2017-18, ni : l’exercice 17-18) l’année scolaire 2015-2016 (et non : l’année scolaire 2015-16) Trait d’union On sépare deux années par un trait d’union, et non par une barre oblique : notre bilan des réalisations 2015-2016 (et non : bilan des réalisations 2015/2016) la Feuille de route pour les langues officielles 2013-2018 Préposition devant une saison ou un mois Le millésime qui suit un nom de saison ou de mois peut être précédé ou non de la préposition de : à l’hiver 2001 à l’hiver de 2001 en juillet 2016 en juillet de 2016 Pour plus d’information, voir l’article pré– (préfixe). En lettres Les millésimes sont écrits en toutes lettres dans les actes notariés, les textes judiciaires et les documents juridiques : Fait à Montréal, le 25 janvier mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Voir mille/mil pour plus de renseignements à ce sujet.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 1 921

âge (chiffres ou lettres)

Article sur la façon d’écrire l’âge.
L’usage moderne laisse le choix d’écrire l’âge en lettres ou en chiffres : Les pensions de retraite sont payées aux cotisants âgés de soixante-cinq ans. / Les pensions de retraite sont payées aux cotisants âgés de 65 ans. Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, voir an (les X ans) et âge (X ans d’âge).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 1 903

midi/minuit

Article sur l’accord du verbe qui suit les mots midi et minuit et l’écriture de midi et minuit en lettres ou en chiffres.
Accord du verbe Midi signifie « au milieu du jour » et minuit « au milieu de la nuit ». Ils désignent donc un moment précis du jour ou de la nuit. Il s’ensuit que logiquement les termes midi et minuit demandent le verbe au singulier : Midi sonne. Minuit sonne. Certains auteurs emploient quand même le pluriel, en sous-entendant que ce sont les douze coups de l’horloge qui sonnent. L’accord au pluriel est correct. Il se fait suivant le sens plutôt que selon les règles grammaticales. En lettres ou en chiffres On écrit midi et minuit en chiffres lorsque d’autres heures sont écrites en chiffres dans le même contexte : Vous pourrez quitter le bureau à 11 h ou à 12 h. (et non : à 11 h ou à midi) Selon la nature du texte, on peut écrire tous les chiffres en lettres : Les invités arriveront entre onze heures et midi.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 1 718

mille (trait d’union)

Article sur l’emploi du trait d’union avec mille, parfois adjectif numéral, parfois nom commun.
En orthographe traditionnelle, le nombre mille n’est jamais précédé ni suivi du trait d’union, ni normalement suivi de la conjonction et : mille vingt deux mille cent quatre-vingt-dix-sept hectares l’an mille (ou mil) sept cent vingt et un La conjonction et dans l’emploi du nombre 1001 subsiste dans certaines expressions consacrées et certains titres d’ouvrages : les mille et une façons de… (faire quelque chose) Les mille et une nuits En nouvelle orthographe, tous les éléments qui composent les nombres doivent être liés par des traits d’union, y compris les noms de quantité millier, million, milliard, etc. Les nombres composés avec mille peuvent donc s’écrire de deux façons : Exemples d’écriture des nombres Mille : Exemples d’écriture des nombres Orthographe traditionnelle Nouvelle orthographe mille deux cents mille-deux-cents deux mille cent quatre-vingt-dix-sept hectares deux-mille-cent-quatre-vingt-dix-sept hectares l’an mille (ou mil) sept cent vingt et un l’an mille-sept-cent-vingt-et-un mille onze mille-onze Pour plus de renseignements, voir mil, vingt, cent, mille (accord), mille, million, milliard, etc. (grands nombres).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 1 676

quatre-vingt

Article sur le terme quatre-vingt, qui peut être un adjectif numéral ou un nom commun.
Sur cette page Nombre cardinal Ajout d’un s Invariable Nombre ordinal Invariable Nom commun Le nombre : ajout d’un s Le numéro : invariable Renseignements complémentaires Quatre-vingt(s) peut être un adjectif numéral cardinal (ou nombre cardinal), un adjectif numéral ordinal (ou nombre ordinal) ou un nom commun. Nombre cardinal Ajout d’un s Le mot vingt dans quatre-vingt prend un s s’il termine le nombre ou s’il est placé devant les noms communs millier, million ou milliard : quatre-vingts ans mille quatre-vingts dollars deux cent quatre-vingts acres de terrain quatre-vingts millions d’habitants quatre-vingts milliards de litres d’essence Pour le tirage, j’ai choisi le nombre cent quatre-vingts. Invariable Quatre-vingt est invariable s’il ne termine pas le nombre ou s’il est placé devant le nombre mille : quatre-vingt-onze pages quarante-cinq milliards cinq cent quatre-vingt-quatorze quatre-vingt-six millions de tonnes quatre-vingt-une bougies sur un gâteau quatre-vingt mille habitants Nombre ordinal Invariable Le nombre ordinal quatre-vingt est invariable quand il a le sens de « quatre-vingtième ». Il désigne alors un rang, un ordre : la page quatre-vingt (= la 80e page) les années quatre-vingt (= la 80e année) il travaille au quatre-vingt de la rue Crémazie (= le 80e, un numéro civique) le numéro quatre-vingt (le numéro 80) C’est le quatre-vingt qui est sorti au tirage (le numéro 80). Le numéro quatre-vingt est invariable, car un numéro fait partie d’une série, d’un ordre. Il ne faut pas le confondre avec le chiffre quatre-vingts. Remarque : La graphie années quatre-vingts est aussi admise. Voir à ce sujet l’article Les années quatre-vingt ou quatre-vingts? dans les Chroniques de langue. Nom commun Le nombre : ajout d’un s Le nom masculin quatre-vingts s’écrit toujours avec un s s’il désigne le nombre : deux fois quarante est égal à quatre-vingts (2 X 40 = 80) le nombre quatre-vingts Quatre-vingts est un multiple de dix. Le chiffre quatre-vingts me rappelle le décès de ma grand-mère. Le numéro : invariable Le numéro quatre-vingt est considéré comme un nom masculin invariable, car il a une valeur ordinale. C’est le quatre-vingt qui est sorti au tirage. Au sens de « la chambre 80 » ou de « la table 80 », il s’agit d’un nom féminin. Il est aussi invariable, car c’est un numéro : L’addition de la quatre-vingt est prête. Renseignements complémentaires Voir aussi vingt.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
Nombre de consultations : 1 677

Prendre pour acquis

Un article sur l’expression prendre pour acquis
Jacques Desrosiers (L’Actualité terminologique, volume 31, numéro 1, 1998, page 13) Les disputes linguistiques portent en général sur des expressions dont l’emploi est très répandu mais que les dictionnaires refusent d’accueillir. Leurs partisans les défendent au nom de l’Usage, leurs détracteurs les rejettent au nom de la Norme. Ces disputes ressemblent à des querelles des anciens et des modernes, où les seconds accusent les premiers d’être ennemis de l’usage, lesquels ennemis se défendent en invoquant le « bon » usage. L’usage, dans ces chicanes, est comme les fleurs et le printemps : tout le monde est pour. Ce n’est pas tout à fait le cas d’un autre genre de querelles qui, pour être plus rares, ne manquent pas moins de piquant : elles portent sur des tournures qui non seulement sont fréquentes dans l’usage, mais en plus figurent en toutes lettres dans de respectables ouvrages, – et sur lesquelles on continue à s’acharner, en excommuniant à la fois usage et dictionnaires. Pensons à s’avérer faux dont il a été question dans L’Actualité terminologiqueNote de bas de page 1 et que certains considèrent encore comme une contradiction, alors qu’il est reçu par le Grand Larousse de la langue française, rien de moins, depuis un quart de siècle. Plusieurs sources soutiennent qu’avoir le meilleur sur quelqu’un est un calque inacceptable de to get the better of someone, mais l’expression figure dans le Trésor de la langue française (TLF), le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (GDEL) et le Hanse, qui tous ignorent royalement l’objection que sa syntaxe serait fautive. La responsabilité de ne pourrait être suivi d’un infinitif, prétend-on : nous aurions le droit de dire la responsabilité de la gestion, mais non la responsabilité de gérer. Or le Grand Robert renferme plusieurs citations d’écrivains célèbres, comme Colette ou Jean d’Ormesson, qui commettent volontiers cette soi-disant fauteNote de bas de page 2. Paul Léautaud va jusqu’à écrire : On n’est pas plus responsable d’être intelligent que d’être bête (à l’entrée fier). Calques de l’anglais? On ne peut s’empêcher de penser à ce que disait le préfacier du Thomas à propos des néologismes, à savoir que ceux « adoptés par quelques bons écrivains […] ont de fortes chances de survivre à toutes les censures »Note de bas de page 3. Entre peut-être aussi dans la même catégorie l’un des « anglicismes » les plus répandus chez nous : prendre pour acquis. Tout le monde connaît par cœur l’article de catéchisme : ne dites pas prendre pour acquis, dites tenir pour acquis!  Prendre pour acquis est marqué d’infamie par à peu près tous les ouvrages normatifs publiés au Canada depuis les années 60, du premier Dagenais à la toute dernière édition du Multidictionnaire, en passant par Objectif : 200, le Dictionnaire de Darbelnet, le Colpron, tous les recueils d’anglicismes et manuels du bon parler sur le marché, les fiches Repères-T/R du Bureau de la traduction, les fiches de Radio-Canada, les logiciels de correction dernier cri et une foule d’autres documents qu’il serait fastidieux d’énumérer tellement la liste en serait longue, sans parler des sites Web consacrés aux anglicismes, des meilleurs comme celui de l’OLF, à d’autres moins connusNote de bas de page 4, où la probabilité que prendre pour acquis y figure, vissé sur le banc des accusés, est de cent pour cent. Prendre pour acquis, dit l’auteur du Dictionnaire des canadianismes, Gaston Dulong, est « à proscrire ». Un peu plus, et on croirait que son emploi est nocif pour l’environnement. Ses chances de survie semblent minces. Seule sa popularité, son emploi vivant dans le français de tous les jours peut expliquer qu’on continue à le condamner avec tant de vigueur. Peut-être craint-on qu’en le laissant entrer dans la langue, on ouvre la porte toute grande aux pires abus; ce serait le loup dans la bergerie. Mais faut-il vraiment garder le cadenas dans la porte? On peut émettre des doutes. Primo, prendre pour acquis n’est pas une spécialité locale. Il figure dans le TLF depuis dix ans, sagement intercalé entre prendre ses désirs pour des réalités et prendre qqch. pour argent comptant, avec une citation de Maurice Merleau-Ponty remontant à 1945Note de bas de page 5. On dira que le TLF est un dictionnaire descriptif et non normatif, les auteurs prennent pourtant bien soin de souligner dans la préface que « toute collaboration élaborée [telle qu’un dictionnaire] vise à l’adhésion du destinataire » et que « les exemples, en même temps qu’ils sont des preuves, sont aussi des modèles d’énoncés analogues »Note de bas de page 6. La grammairienne Madeleine Sauvé l’avait aussi relevé il y a une vingtaine d’années (sans l’entériner) sous la plume d’Alain Rey, responsable de la rédaction des dictionnaires RobertNote de bas de page 7. Il figure dans le Robert québécois d’aujourd’hui, qui le traite comme un parfait synonyme de tenir pour acquis, mais ce dictionnaire-là, bien sûr, on le consulte en cachette… Certains reprocheront à Merleau-Ponty d’avoir commis une faute, à Alain Rey d’avoir eu un moment d’inattention, au TLF son manque de prudence, au Robert québécois son laxisme douteux… Mais quand on voit une expression circuler à gauche et à droite pendant un demi-siècle, on peut se demander s’il est encore possible de la faire disparaître, surtout si elle en vient à faire partie du bagage linguistique d’auteurs dont le français est soigné, comme le philosophe québécois Michel Morin qui écrit : l’individu… […] a pris pour acquis que son avènement à l’Humanité passait par ce que la Culture lui proposaitNote de bas de page 8, ou l’essayiste français Gerald Messadié qui s’en approche en écrivant : Et l’on a vu se constituer ainsi un « athénocentrisme » qu’on prenait pour un fait acquisNote de bas de page 9. Secundo, si l’on peut concéder que prendre pour acquis est plus particulièrement fréquent dans le contexte général de la traduction, où il faut souvent rendre to take for granted, on peut en dire autant de tenir pour acquis. Ce n’est pas un tour si courant en français. Sa syntaxe est bien sûr irréprochable. Mais il faut se forcer un peu pour l’employer; il a quelque chose d’endimanché qui se porte mal le reste de la semaine. Il est d’ailleurs cocasse de constater que ceux qui accusent prendre pour acquis d’anglicisme nous enjoignent d’employer à sa place « l’expression » tenir pour acquis. Car, en dehors des ouvrages normatifs, cette prétendue « expression » n’apparaît que dans le GDEL et le Lexis. Comment une « expression » française peut-elle être parfaitement ignorée par le Petit Robert, le Grand Robert, le Petit Larousse, le Grand Larousse, le Trésor de la langue française, le Logos-Bordas, le Dictionnaire du français plus, bref par la majorité des dictionnaires français? Alors qu’on croit avoir découvert qu’à l’anglais to take for granted correspond en français, par une coïncidence dans l’évolution de la langue, une expression toute faite et comme tombée du ciel, on finit par se demander si elle n’a pas été promue artificiellement au rang d’expression figée pour contrer l’autre. Tout se passe comme si on avait édicté un commandement : to take for granted tu traduiras toujours par tenir pour acquis! La correspondance entre les deux est si forte que chaque fois qu’on voit l’un dans l’anglais, on peut être sûr que la traduction nous servira l’autre; et, inversement, quand tenir pour acquis apparaît dans un texte français, on peut souvent gager qu’on est en train de lire une traduction et non un original. C’est du moins ce que j’ai constaté dans le compte rendu des Débats de la Chambre des communes. Lorsqu’on y lit, le 8 octobre 1997, dans une intervention du ministre Pierre Pettigrew : Je prends pour acquis que les députés connaissent bien leur comté, il suffit de remonter un peu pour voir que nous sommes dans un passage coiffé de la mention [Français]. Quand, le même jour, on y lit que Le Canada peut tenir pour acquis qu’en toute circonstance un véritable gouvernement dirigera le pays, on découvre vite qu’il s’agit d’une [Traduction]. J’ai été frappé de le relever sous la plume du journaliste Gilles Lesage, qui écrivait dans sa revue de la presse anglophone dans Le Devoir du 22 octobre 1996 : tenant pour acquis qu’une autre majorité libérale était déjà dans le sac; mais j’ai aussitôt constaté qu’il traduisait dans ce passage un article du Toronto Star. Pourtant, dans leur partie anglais-français, les dictionnaires bilingues, eux, ne traduisent pas to take for granted par tenir pour acquis. Ils proposent des tournures traditionnelles comme « considérer que qqch. va de soi, tenir pour certain ou établi, être convaincu » (Grand dictionnaire français-anglais/anglais-français de Larousse), « considérer comme allant de soi ou admis, tenir pour certain » (Robert & Collins Super Senior), « considérer qqch. comme admis ou comme convenu » (Harrap’s Shorter), « considérer qqch. comme allant de soi » (Hachette-Oxford), « considérer comme admis » (Password). Les bilingues recourent aux ressources générales du français. Il est étonnant que, dans leur partie français-anglais, le Harrap’s, le Robert & Collins et le Hachette-Oxford redécouvrent par magie tenir pour acquis, qu’ils rendent alors par to take for granted. De fait, l’usage de nombreux locuteurs est hésitant : on connaît tenir pour acquis, mais on ne peut s’empêcher d’employer prendre pour. Dans un discours prononcé à Laval en octobre 1996, le PDG de la Banque de développement du Canada affirme que l’avenir ne peut plus être pris pour acquis, puis, quelques minutes plus tard, comme pour se reprendre, il parle d’une vue à court terme, où l’avenir est tenu pour acquisNote de bas de page 10. Même indécision dans ce texte de l’Ordre des comptables agréés du Québec : nous tenons pour acquis que […] ce pourcentage et si on prend pour acquis que la TVQ sera harmonisée avec la TPSNote de bas de page 11… On a beau déraciner prendre pour acquis, il repousse toujours. En dernier recours, les durs de durs parmi les puristes invoqueront des arguments sémantiques et syntaxiques contre prendre pour acquis. Ils soutiendront que tenir pour et prendre pour n’ont pas le même sens : les deux veulent dire « considérer comme », mais prendre pour connote souvent une idée de méprise, comme le souligne le Dictionnaire historique de la langue française (établi par Alain Rey!). Prendre quelqu’un ou quelque chose pour, c’est « regarder à tort comme étant», dit encore le Grand Larousse. En somme, prendre pour acquis ne devrait pas tant son allure suspecte au fait qu’il soit un calque de l’anglais – après tout, tenir pour acquis n’est pas beaucoup plus éloigné du mot à mot, il ressemble à son correspondant anglais comme deux gouttes d’eau, – qu’au fait que prendre une chose ou une personne pour implique qu’on se trompe, qu’on est victime d’une confusion. Pensons à des tournures comme pour qui se prennent-ils?, je l’avais prise pour une autre, ils prennent des vessies pour des lanternes. Autrement dit, prendre pour est péjoratif. C’est justement parce qu’ils lui avaient donné un sens positif inattendu que les soixante-huitards avaient obtenu un si bon effet de style en écrivant sur les murs de Paris : Prenez vos désirs pour des réalités! Il importe de retenir que l’idée de méprise n’est pas obligatoire : le Robert historique dit bien qu’elle est « souvent » présente. Dans cet exemple du TLF, prendre pour a plus le sens neutre d’« interpréter » ou de « considérer comme » que celui de « se tromper » : Il la prie de sécher ses larmes, qui pourraient être prises pour un augure sinistre par ses guerriers. Il faut rappeler que prendre pour a longtemps été construit dans la langue classique sans l’idée de méprise, avec exactement le même sens qu’aujourd’hui tenir pour, comme dans prendre pour bon ou encore dans ces exemples, de Montaigne (XVIe s.) et de Rousseau (XVIIIe) respectivement, que donne le Grand Robert : nous prendrions pour certain l’opposé de ce que dirait le menteur et je le prenais tout de bon pour raisonnable. Calques de l’anglais? Du côté de la syntaxe, on opposera que prendre pour acquis est mal construit, étant donné qu’au contraire de tenir pour, prendre pour peut se faire suivre d’un substantif ou d’un pronom, mais non d’un adjectif comme acquis. Mais cette objection est superficielle : les emplois de la langue classique que l’on vient de citer montrent que prendre pour s’est longtemps fait accompagner d’adjectifs. Si prendre pour acquis et tenir pour acquis continuent à se regarder en chiens de faïence, leur face à face risque de durer longtemps. Personne n’a l’autorité pour décider seul; c’est l’usage qui tranchera, et ce qu’en feront les grands dictionnaires : ou bien ils accueilleront prendre pour acquis, ou bien ils l’écarteront pour de bon au profit de tenir pour acquis. Peut-être les deux tournures disparaîtront-elles pour laisser la place à des formulations traditionnelles comme considérer comme acquis. J’ai quand même l’impression que prendre pour acquis s’imposera avec le temps, si ce n’est déjà fait. L’acharnement linguistique à maintenir tenir pour acquis en vie ne devrait pas susciter trop d’espoir. Il faudrait le faire avaler de force aux bilingues, avertir les Merleau-Ponty et autres Alain Rey que prendre pour acquis n’est pas français, écrire aux auteurs des grands dictionnaires comme le Grand Robert, le Trésor de la langue française, le Grand Larousse et quelques autres, sans oublier l’Académie française, pour leur signaler qu’ils ont négligé d’inscrire dans leurs pages cette juteuse expression qu’est tenir pour acquis. En somme, il faudrait presque avoir une dent contre l’usage. Références Note de bas de page 1 L’Actualité terminologique, vol. 30, nº 2, 1997. Retour à la référence de la note de bas de page 1 Note de bas de page 2 Une responsabilité écrasante pèse sur vous tous, – celle de protéger, de prolonger, d’embellir ma scintillante, ma précieuse petite vie d’elfe (Colette, citée au mot écrasant dans le Grand Robert). Bon nombre d’historiens […] ont la responsabilité assez lourde d’avoir contribué à cette contagion (d’Ormesson à enticher). Pauline prenait la responsabilité de modifier les chiffres (Jacques Chardonne, à faux). Retour à la référence de la note de bas de page 2 Note de bas de page 3 Cité par Jacqueline Bossé-Andrieu, « Entre la norme et l’usage (suite et fin) », L’Actualité terminologique, vol. 30, nº 3, p. 21. Retour à la référence de la note de bas de page 3 Note de bas de page 4 Voir entre autres VOCOR (www.ntic.qc.ca/cscantons/vocor/Vocor_page_1.html), Sans faute! De Planète Québec (planete.qc.ca/chroniques-de-langue/sdl/sdl6.htm) ou les téléinformations linguistiques des HEC (www.hec.ca/servco/telep.htm). Retour à la référence de la note de bas de page 4 Note de bas de page 5 « Il y a une conception objective du mouvement qui le définit par des relations intramondaines, en prenant pour acquise l’expérience du monde. » Retour à la référence de la note de bas de page 5 Note de bas de page 6 TLF, vol. 1, p. XVI. Retour à la référence de la note de bas de page 6 Note de bas de page 7 Le célèbre lexicographe écrivait, parlant de Furetière : « sans mépriser les indications qu’il y trouve, le biographe ne doit rien prendre pour acquis de ce texte ». Cité par Madeleine Sauvé, Observations grammaticales et terminologiques, fiche nº 108, octobre 1978, p. 4. Retour à la référence de la note de bas de page 7 Note de bas de page 8 Mort et résurrection de la loi morale, Montréal, Hurtubise HMH, 1997, p. 28. Retour à la référence de la note de bas de page 8 Note de bas de page 9 Histoire générale de Dieu, Paris, Robert Laffont, 1997, p. 279. Retour à la référence de la note de bas de page 9 Note de bas de page 10 www.bdc.ca/site/francais/right/gallery/down.html. Retour à la référence de la note de bas de page 10 Note de bas de page 11 www.ocaq.qc.ca/francais/biblio/comifisc/Que01_97.htm. Retour à la référence de la note de bas de page 11
Source : Chroniques de langue (la langue française vue par des langagiers)
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symbole qui suit un nombre

Article sur le symbole qui suit un nombre exprimé en chiffres ou en lettres.
Quand une somme est écrite entièrement ou partiellement en lettres, on doit écrire les unités au long, et non employer un symbole : 100 millions de mètres cubes (et non : 100 millions de m3) cent millions de mètres cubes (et non : cent millions de m3) Par contre, on emploie le symbole lorsque la somme est écrite en chiffres : 100 000 000 m3
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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virgule (dans un nombre)

Article sur l'emploi de la virgule dans les nombres
Les nombres de plus de trois chiffres sont formés de triades, complètes ou non, séparées par une espace, de droite à gauche pour les nombres entiers : 2 650 53 000 360 000 et de gauche à droite à partir de la virgule décimale pour les fractions : 56 789,432 19 La séparation n’est jamais obligatoire quand le nombre comporte seulement quatre chiffres : 1 500 lettres ou 1500 lettres On ne sépare pas les tranches de trois chiffres dans les nombres qui ont une fonction de numérotage, comme les millésimes, matricules, articles de lois, numéros de vers, de pages ou de chapitres, adresses : l’année 1995 le dossier 16145 10400, rue Laurier  
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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énième/nième

Article sur les mots énième et nième.
Les mots énième et nième sont synonymes. Ils désignent tous deux un nombre indéterminé et élevé. Ils sont souvent employés péjorativement, pour marquer l’exaspération : C’est la énième fois que je le répète. Il doit recommencer ces interminables additions pour la nième fois.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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