L’histoire de deux résidences en traduction

Publié le 24 janvier 2022

Vous avez probablement déjà entendu parler des programmes de résidence, comme les programmes d’artistes ou de cadres en résidence. Le gouvernement du Canada a même son propre programme de fonctionnaires en résidenceNote 1. Souvent, la résidence se déroule au sein d’une université, mais elle peut également se faire dans un autre type d’établissement, comme un musée ou une bibliothèque. Les résidences peuvent durer de quelques mois à plus d’un an et, en principe, la personne en résidence arrive avec un certain type d’expertise qu’elle est disposée à transmettre aux membres de l’établissement d’accueil.

Certaines résidences sont axées sur le travail linguistique. Dans ce billet de blogue, vous découvrirez le parcours de deux spécialistes de la traduction qui ont récemment terminé un programme de résidence.

Chercheuse en résidence : Lynne Bowker

Je suis professeure à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, mais de juin à décembre 2019, j’ai été chercheuse en résidence à la Bibliothèque de l’Université Concordia à MontréalNote 2. Ce poste ne s’adressait pas particulièrement aux chercheurs en traduction; il était ouvert aux chercheurs de tous les domaines. Les chercheurs avaient été invités à présenter des projets qui gagneraient à être menés dans une bibliothèque universitaire, et j’ai présenté avec succès un projet visant à aider les étudiants étrangers à acquérir des compétences en traduction automatiqueNote 3. J’ai beaucoup appris des bibliothécaires universitaires, qui possédaient une vaste expérience de domaines connexes tels que l’enseignement de notions liées à la maîtrise de l’information et à la culture numérique. Les bibliothécaires m’ont donc aidée à créer des ateliers de formation sur la traduction automatique pour les étudiants étrangers.

De mon côté, j’ai mis à profit mes connaissances en recherche pour aider les bibliothécaires à mener leurs propres projets de recherche. J’ai travaillé avec une personne qui souhaitait mener des recherches sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les bibliothèques, avec une équipe qui voulait élaborer une méthode pour évaluer l’utilité d’un tutoriel sur les compétences en recherche documentaire et avec quelqu’un qui s’intéressait aux questions liées au droit d’auteur et à la traduction.

Comme ma résidence s’est déroulée juste avant le début de la pandémie de COVID-19, j’ai pu la faire sur place, à la bibliothèque. L’un des points forts de cette expérience a été pour moi de pouvoir parler de langue et de traduction avec des personnes qui n’étaient pas des traducteurs ni des langagiers. Dans mon travail habituel, je collabore principalement avec d’autres langagiers professionnels et des langagiers en apprentissage, alors le fait de travailler dans une bibliothèque et de pouvoir examiner les questions linguistiques sous d’autres angles a été très enrichissant.

Langagière en résidence : Veronica Cappella

Je suis traductrice du français vers l’anglais au Bureau de la traduction, un important fournisseur de services linguistiques (traduction, terminologie et interprétation) au sein du gouvernement du Canada. J’ai participé au programme de langagiers en résidenceNote 4 dans le cadre du partenariat entre le Bureau de la traduction et l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa à la session d’hiver 2021. Ce programme s’inscrit dans le prolongement de la vision du Bureau de la traduction, qui consiste non seulement à fournir des services linguistiques de qualité aux clients gouvernementaux, mais aussi à soutenir l’industrie de la langue au Canada et à encadrer la nouvelle génération de langagiers. Mon rôle de langagière en résidence m’a permis de rencontrer des étudiants et des professeurs, de parler de mon expérience et de transmettre mes connaissances de traductrice professionnelle. Ces rencontres ont été mutuellement très enrichissantes. Non seulement j’ai pu parler des aspects plus routiniers du métier de traducteur professionnel et d’aspects qui sont peu abordés dans les cours de traduction (comme l’importance de réseauter, le processus de traduction de la réception à la livraison d’une demande et le travail au sein d’une équipe de langagiers), mais j’ai beaucoup appris sur les nouvelles avancées dans mon domaine, surtout en ce qui concerne la technologie. Bien que j’aie obtenu mon diplôme universitaire il y a tout juste 12 ans, des progrès importants ont été réalisés à cet égard, et les nouvelles technologies sont de plus en plus utilisées quotidiennement par le grand public. Ces échanges ont élargi mes horizons et m’ont permis de voir au-delà des projets de traduction quotidiens. Ils m’ont également permis de réfléchir à l’incidence des nouvelles technologies sur la traduction et aux moyens d’adapter nos méthodes et processus pour répondre à une demande sans cesse croissante (de traduction professionnelle et non professionnelle).

Pour les étudiants en traduction, j’estime que le programme de langagiers en résidence est une occasion de réfléchir à leur projet de carrière en traduction et de faire preuve de créativité pour élargir leurs recherches d’emploi. En raison de la pandémie de COVID-19, toutes les discussions et les échanges ont été virtuels cette année, ce qui témoigne de la polyvalence et de la flexibilité du travail de traduction. En effet, il est possible de travailler de n’importe où, à condition de disposer d’une bonne connexion Internet, et le télétravail s’accorde avec la personnalité plus solitaire de nombreux traducteurs.

Continuons le cycle de transmission des connaissances

Les programmes de résidence offrent une occasion précieuse aux spécialistes de la langue de transmettre leurs connaissances à un grand nombre de personnes, mais ils ne sont pas le seul moyen de communiquer notre passion pour les langues. À quels types d’activités de transmission des connaissances liées aux langues avez-vous participé? Faites-nous part de votre expérience en laissant un commentaire ci-dessous ou en rédigeant votre propre billet de blogue.

Avertissement

Les opinions exprimées dans les billets et dans les commentaires publiés sur le blogue Nos langues sont celles des personnes qui les ont rédigés. Elles ne reflètent pas nécessairement celles du Portail linguistique du Canada.

En savoir plus sur Lynne Bowker et Veronica Cappella

Lynne Bowker et Veronica Cappella

Lynne Bowker est titulaire d’un doctorat en ingénierie du langage délivré par l’Institut des sciences et de la technologie de l’Université de Manchester, en Angleterre. Elle est professeure titulaire à l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa et traductrice agréée du français vers l’anglais, membre de l’Association des traducteurs et interprètes de l’Ontario.

Veronica Cappella est titulaire d’un baccalauréat en traduction et en études hispaniques du Collège Glendon de l’Université York, à Toronto. Elle est traductrice du français à l’anglais au Bureau de la traduction et membre agréée de l’Association des traducteurs et interprètes de l’Ontario (trad. a., français-anglais).

 

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