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À propos du Navigateur linguistique

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Résultats 1 à 7 de 7 (page 1 de 1)

Périphrase : trouvez ce qu'elle désigne

Jeu où l'on doit trouver ce que désignent des périphrases.Parmi les choix de réponses, trouvez ce que désignent les périphrases suivantes.1. Ce matin en sortant de chez moi, j’ai aperçu la messagère du printemps.La fleur du lilasL’hirondelleLa marmotte2. J’ai plus de difficulté à apprendre la langue de Goethe que la langue de Shakespeare.L’italien et l’anglaisL’allemand et le françaisL’allemand et l’anglais3. Pendant son périple, il a eu la chance de voir la perle des Antilles.HaïtiLa JamaïqueCuba4. La mère des soupçons n’avait aucune emprise sur ces amoureux, qui avaient une grande confiance l’un envers l’autre.L’infidélitéLa colèreLa jalousie5. Julie est allée à la chasse aux papillons avec ses amis et a attrapé une bête à bon Dieu.Une sauterelleUne abeilleUne coccinelle6. En 1985, le chanteur français Renaud a lancé une chanson qui a fait scandale au Royaume-Uni, car elle portait sur la dame de fer.Margaret ThatcherÉlizabeth IILa panthère rose7. Pendant nos vacances, nous irons visiter l’Oncle Sam!La FlorideLes États-UnisLe Royaume-Uni8. Lors de son passage dans la cité phocéenne, il a pu assister à une partie de soccer de l’Olympique.NiceAthènesMarseille9. Je veux goûter toutes les spécialités de la Belle province!QuébecGaspésiePoitou10. L’être humain a beaucoup appris en observant les habitants du royaume de Neptune.Les astresLes oiseauxLes poissons  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
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Comparaison 1 : connaissez-vous l'expression?

Jeu où il faut compléter une série de comparaisons qui sont passées dans l'usage.La comparaison permet de créer une image qui met en évidence la ressemblance entre deux idées. Outil de prédilection des poètes, des écrivains et des publicitaires, la comparaison peut donner naissance à de belles envolées lyriques, mais aussi à des clichés!Voici une série de comparaisons qui sont passées dans l'usage. À vous de les compléter!1. Je ne vois pas grand-chose sans mes lunettes. Je suis myope comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe2. Charles-Éric a travaillé comme pour faire sa maîtrise en deux ans.l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe3. Enfin les vacances! Nous sommes libres comme !l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe4. Notre randonnée en montagne a été superbe mais épuisante. Ce soir-là, j'ai dormi comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe5. Elle grignote à peine quelques bouchées de temps en temps. Elle mange comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe6. Tu aurais dû voir ce que mon neveu a englouti hier au souper! Il mange comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe7. Jacob a perdu beaucoup de poids pendant sa maladie. Il est maintenant maigre comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe8. Les planchers frais cirés brillent comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe9. Le diagnostic est tombé comme : cancer en phase terminale.l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe10. On ne peut rien lui reprocher dans cette affaire. Il est blanc comme .l'airun clouun couperetun forcenéun loirun moineauneigeun ogreun sou neufune taupe  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
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Une erreur de style : l’anacoluthe

Billet de blogue en français portant sur l’anacoluthe, une faute de syntaxe courante quand elle n’est pas utilisée intentionnellement comme figure de style.Dans le billet Vous faites bonne figure avec style, je présentais certaines figures de style que nous utilisons tous : la comparaison, la métaphore, la métonymie, etc. Par contre, il y en a d’autres auxquelles il faut faire attention, parce qu’elles sont considérées comme des erreurs de style. Aujourd’hui, je vous parle de l’anacoluthe. Non, l’anacoluthe n’est pas une sorte de luth L’anacoluthe est une rupture dans la construction d’une phrase. C’est partir dans une direction et changer d’idée à mi-chemin. En d’autres mots, l’anacoluthe est un manque de suite dans les idées. Certains auteurs l’utilisent dans le but de surprendre ou de désorienter leurs lecteurs. Par exemple : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. Dans cette citation de Blaise Pascal, la surprise vient du fait que le lecteur se serait plutôt attendu à ce que le verbe « aurait changé » ait pour sujet « il », mis pour « le nez de Cléopâtre » : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, aurait changé toute la face de la terre. (le nez aurait changé…) C’est ainsi que la syntaxe fonctionne en français : le verbe de la proposition en tête de phrase (« eût été ») et le verbe de la proposition principale (« aurait changé ») doivent avoir le même sujet. Jouer avec cette syntaxe entraine une rupture de construction. Si Pascal le fait, pourquoi est-ce une erreur? L’anacoluthe est considérée comme une erreur, car elle ne respecte pas la logique du français. Certes, elle peut servir à créer un effet de style voulu. Toutefois, elle pose un problème quand elle crée un effet qui n’était pas souhaité. L’ennui, donc, avec l’anacoluthe, c’est qu’elle peut avoir des effets secondaires… Des effets secondaires? Mais quel rapport avec la grammaire? Par « effets secondaires », je veux dire des effets qui n’étaient pas prévus et qui nuisent à la compréhension du message. Voici quelques exemples d’effets secondaires de l’anacoluthe : Exemples d’effets secondaires de l’anacoluthe Effet Exemple Explication Ambiguïté En me levant, Pierre m’a serré la main. On ne sait pas qui fait l’action de « lever ». (Est-ce que je me lève moi-même ou est-ce Pierre qui me lève?) Contresens Les parents ont puni les enfants après avoir chahuté toute la journée. Cette phrase laisse croire que ce sont les parents qui ont chahuté, alors que ce sont les enfants. Illogisme Invendue, elle a appelé un agent immobilier. Ce n’est pas la propriétaire (« elle ») qui est invendue, mais la propriété. Comment être plus malin que Pascal Voici donc la règle : La proposition en tête de phrase et la proposition principale doivent avoir le même sujet. Pour ce faire, il existe plusieurs stratégies. Changer le sujet (et le verbe) de la proposition principale Exemple fautif : Pour faire suite à notre discussion, vous trouverez le rapport ci-joint. Correction : Pour faire suite à notre discussion, je vous transmets le rapport ci-joint. (La proposition placée en tête de phrase et la proposition principale ont maintenant le même sujet : je fais suite à notre discussion et je vous transmets…) Déplacer des éléments Exemple fautif : Rédigé par le comité, je vous présente le rapport. Correction : Je vous présente le rapport rédigé par le comité. Remplacer le verbe à l’infinitif par un nom Exemple fautif : Le rapport sera transmis à la direction pour approuver des changements. Correction : Le rapport sera transmis à la direction pour approbation des changements. Grâce à ces trois stratégies, vous pourrez éviter les erreurs de construction. D’ailleurs, si vous cherchez un exercice, je vous recommande ce jeu du Portail linguistique du Canada : Lutte contre l’anacoluthe. Vous pouvez aussi consulter l’article « anacoluthe » des Clés de la rédaction (Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada) et l’article sur l’anacoluthe de la Banque de dépannage linguistique (Office québécois de la langue française).
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs)
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Vous faites bonne figure avec style

Billet de blogue en français qui explique les figures de style et leur utilité à l’aide d’exemplesLes figures de style, pas besoin d’être Molière pour en faire. Si vous parlez français, vous faites des figures de style, c’est assuré. Hé oui, même de celles qui ont des noms à vous faire gagner au Scrabble, tels les kakemphatons, les prétéritions, les hyperhypotaxes, et j’en passe. Parcourons ensemble les principales. Au passage, n’hésitez pas à cliquer sur les termes en hyperlien pour en apprendre encore plus. Vous êtes prêt? Alors, voyons voir ce que tout cela mange en hiver! Ce dont il retourne Une figure de style est un procédé linguistique qui modifie le langage ordinaire pour le rendre plus expressif. Les figures de style peuvent jouer sur le sens, la forme, la sonorité ou l’ordre des mots. Il s’agit en quelque sorte d’une façon de dire les choses avec plus de panache! Les figures en tant que telles À l’école, nous apprenons en premier les figures d’analogie. D’abord, la comparaison telle que « être gras comme un voleur », « voir comme à travers une pelle », « s’habiller comme la chienne à Jacques ». Puis, nous apprenons la métaphore, sa petite cousine, mais sans terme comparatif (le « comme » des exemples ci-dessus). « Pleuvoir des clous ». « Être broche à foin ». « Prendre sous son aile ». « Courir un danger ». Je vous laisse continuer la liste… Des expressions qui ont du style Vous l’avez remarqué, les expressions sont de véritables nids à figures de style. Si vous affirmez qu’au hockey vous êtes un « Maurice Richard », vous lancez une antonomase, c’est-à-dire que vous utilisez un nom propre pour un nom commun. Criant à vos adversaires que « ça va être leur fête », vous êtes tellement sûr de vous que vous osez l’antiphrase, car bien évidemment vous avancez que la partie n’aura au contraire rien d’une rigolade. D’ailleurs, le verre que vous allez boire après pour fêter la victoire illustre bien la métonymie, qui consiste à désigner le contenant, le verre, pour le contenu… la bière. Les affaires ne sont pas en reste En entreprise, les figures de style peuvent être pertinentes. Pour faire preuve de tact, il arrive d’atténuer une notion avec un euphémisme. Ainsi envoie-t-on un appel d’intérêt non pas à des chômeurs mais à des « chercheurs d’emploi ». Les documents administratifs peuvent aussi se prêter à l’ellipse. Dans une phrase longue ou même télégraphique, ce type d’omission est pratique tant qu’il ne crée pas d’ambigüité. Peut-être avez-vous déjà utilisé une formulation du type : « la conférence commence à 9 h; l’inscription, à 8 h 30 ». Par contre, si l’imprimante vous fait « mauvaise impression », là vous êtes dans le calembour. Les médias ont de la classe Les médias sociaux s’accordent plutôt bien avec les figures de toutes sortes. Déjà, si vous « naviguez » sur Internet, vous détournez un mot de son sens premier et vous vous retrouvez en pleine catachrèse. Des syllabes se sont perdues dans la brume? Ce qui en reste n’en a pas moins de style. Le mot « petit » devenu « tit » est une aphérèse; « après-midi » devenu « aprèm » est une apocope. Même la disparition des espaces sème des perles. Précédées ou non d’un dièse (#), elles sont des amalgames : #kestufaisdièse K E S T U F A I S (qu’est-ce que tu fais) #yfaitbodièse Y F A I T B O (il fait beau), esketakompriE S K E T A K O M P R I (est-ce que t’as compris). Ça ne prend pas la tête à Papineau Voilà, les figures de style, nous en faisons tous, tout le temps, partout. Pour faire beau. Pour faire rire. Pour faire genre. Pour faire de l’effet. Ce sont justement dans les diverses déviations du sens commun que se cache toute la richesse des pensées, des émotions, des personnalités, des imaginaires. Alors, quelles figures de style avez-vous utilisées aujourd’hui? Ce matin, en commentant les nouvelles, dans l’auto ou le bus, en arrivant au travail, à votre dernière réu? Pour vous inspirer, allez consulter l’article sur les figures de style des Clés de la rédaction et la liste de figures de style de l’Office québécois de la langue française.
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs)
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calembour

Article qui explique ce qu’est le calembour et comment utiliser cette figure de style, et qui donne des exemples.
Sur cette page Faux proverbe Homonymie Paronymie Polysémie Création Un calembour consiste à interchanger des mots qui se ressemblent, mais qui ont un sens différent, pour créer un effet comique. Faux proverbe Le faux proverbe est un jeu de mots basé sur une expression connue ou un proverbe. tirer à boulettes rouges (tirer à boulets rouges) vieux motard que j’aimais (mieux vaut tard que jamais) on n’est pas sorti de l’eau, Berthe! (on n’est pas sorti de l’auberge) être né à la belle étoile (être né sous une bonne étoile) Homonymie On dit que deux mots sont homonymes quand ils se prononcent de la même façon, par exemple poux et pouls. Nous sommes très près d’avoir des problèmes, à seulement deux maîtres d’être suspendus de l’école! (au lieu de mètres) Je n’ai jamais rencontré un cancre pareil, c’est un sot périlleux! (au lieu de saut) Mais le bébé, il sait pas, il sait pas à quel sein se dévouer, pour lui, c’est la mère à boire. (Marc Favreau [Sol]; au lieu de saint, vouer et mer) Paronymie Les paronymes sont des mots qui se ressemblent, mais qui n’ont pas la même signification, par exemple poison et poisson. être chargé comme un mulot (être chargé comme un mulet) vendre son âne au diable (vendre son âme au diable) ouvrir une boîte de pandas (ouvrir une boîte de Pandore) il y a loin de la soupe aux lièvres (il y a loin de la coupe aux lèvres) une vérité de la police (une vérité de La Palice) Polysémie On dit qu’un mot est polysémique quand il a plusieurs significations. Par exemple, lâche veut dire « pas assez serré » ou « peureux ». Il aime jouer aux dames, il a des robes plus jolies que les miennes! Pour donner à sa maison un air d’été, il a accroché une jardinière sous sa fenêtre… la pauvre a hurlé toute la journée qu’on vienne la secourir! Création On peut aussi créer des calembours en inventant ou en déformant des mots. Par exemple, on peut joindre deux mots pour en combiner le sens (mot-valise). Être le coq louche de la bande (être la coqueluche) L’alpha et l’homme-méga (oméga) J’en avais assez de travailler comme cloporte-gobelet dans un bureau sans âme. Elle aimait la musique du monde et les mariacha-cha-cha! Autres exemples : Mon collègue fait de l’assiduité gastrique. (Il saute toujours son repas du midi.) Cette imprimante me fait mauvaise impression.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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Mots de tête : Vous avez dit animisme?

Un article sur l’animisme
Frèdelin Leroux fils (L’Actualité terminologique, volume 36, numéro 1, 2003, page 21) Ah! Voici le poignard qui du sang de son maîtreS’est souillé lâchement. Il en rougit le traître!(Théophile de Viau, Pyrame et Thisbé, 1621) Un animisme, qu’est-ce que ça mange en hiver? m’aurait sans doute demandé mon père. Et ce ne sont pas les dictionnaires qui lui auraient été d’une grande utilité. Certes, ils nous apprennent que c’est « une attitude consistant à attribuer aux choses une âme analogue à l’âme humaine », ou une croyance religieuse en Afrique, etc. Mais on n’y trouve rien qui ait un rapport quelconque avec la langue. Il peut s’agir pourtant, comme vous le savez peut-être, d’une faute de langue. Le Vade-mecum linguistiqueNote de bas de page 1 du Bureau de la traduction, après avoir défini l’animisme comme « le fait de prêter à des choses le comportement de personnes », en donne quelques exemples, jugés acceptables (du genre « la rivière baigne plusieurs villes »). Mais il ajoute qu’on abuse souvent de ce procédé dans la langue de l’administration, et en fournit cinq exemples, dont ces deux-ci : « Cette réforme se propose… » et « Cette situation réclame une prompte attention ». À première vue, ces deux tournures sont irréprochables. Mais le Vade-mecum vous dira qu’il s’agit, dans le premier cas, d’une pensée consciente qu’on ne saurait appliquer à une chose, et que dans le second, la situation n’étant pas douée de la parole, il faudrait plutôt écrire « nécessite ». J’imagine que vous avez dû rencontrer des dizaines d’exemples de ce genre. On en trouve même dans les dictionnaires : « le socialisme se propose d’apporter une transformation radicale » (Trésor de la langue française), « la situation réclame des mesures d’exception » (Larousse bilingue), etc. Alors, pourquoi parler d’abus? Je me demande si cela n’aurait pas plutôt à voir avec notre phobie de l’anglais. C’est un fait que l’anglais « animise » (si je puis dire) plus volontiers que le français. Il suffit de comparer un texte anglais et sa traduction pour s’en rendre compte. Là où un rapport addresses an issue, il y a fort à parier que dans la traduction ce soient les auteurs du rapport qui se penchent surNote de bas de page 2 le problème. Mais l’animisme semble rencontrer un bien meilleur accueil en Hexagonie (je sais, je sais, l’anglomanie y fait des ravages). Pour vous donner une bonne idée de l’étendue de son emploi, je suis obligé de vous imposer une longue et fastidieuse liste d’exemples. Je m’en excuse d’avance. Aussi, pour ne pas vous effrayer, je vais commencer par des choses que vous auriez pu écrire vous-mêmes (si vous n’aviez pas senti l’œil d’un réviseur dans votre dos). Pas plus qu’Alphonse Karr, vous n’hésiteriez à écrire qu’un rapport, ou une décision, constate : « les rapports municipaux avaient constaté queNote de bas de page 3… »; « cette décision constate queNote de bas de page 4… ». On encore qu’un rapport parle ou déclare : « le rapport au Président parle des règlesNote de bas de page 5… » et « le second rapport déclareNote de bas de page 6… » Ou bien que des statistiques mentionnent : « les statistiques de l’INSEE ne mentionnent pas les vols avec agression – ». Ou encore qu’une fiche souligne : « cette fiche médico-technique souligne que des précautions similairesNote de bas de page 7… ». Définir ou énumérer ne devrait pas poser de problème non plus : « un accord global définit des mesures à court termeNote de bas de page 8 »; « un décret énumérera les matériels ou éléments de chaque catégorieNote de bas de page 9 »; « la troisième partie énumère les mesuresNote de bas de page 10 ». Passons à un niveau plus abstrait. Dans les textes de nature juridique, on voit souvent l’action de décider (dans le sens de « juger », « trancher ») associée à une chose. À un point de vue, par exemple : « ce premier point de vue ne décide pas la questionNote de bas de page 11 ». Les textes ont aussi cette faculté : « une loi qui décidait que les députés resteraient sept ans en fonctionNote de bas de page 12 »; « la Convention de Lausanne décida l’échange de 400 000 musulmans de Grèce contre 1 300 000 chrétiens de TurquieNote de bas de page 13 ». Après ça, on ne s’étonne pas qu’une conférence en fasse autant : « la conférence de la paix décide de constituer chacune des provincesNote de bas de page 14 ». Ou qu’une charte prononce : « sur l’organisation desquelles la charte n’a pas prononcéNote de bas de page 15; ». Toujours dans le même domaine, le verbe organiser est couramment employé à propos de textes de loi : « la convention organise un système originalNote de bas de page 16 »; « une loi de 1957 et des textes postérieurs ont organisé la protection des travailleurs handicapésNote de bas de page 17 »; « les physiocrates auraient désiré que la Constitution organisât rationnellement l’exploitation des terresNote de bas de page 18 ». L’exemple suivant du Code administratif va dans le même sens : « les schémas directeurs orientent et coordonnent les programmes de l’ÉtatNote de bas de page 19 ». Vous conviendrez que ces exemples n’ont rien de bien choquant. Mais avec ceux qui suivent, on pourrait dire qu’on monte d’un cran dans l’échelle de l’animisme. Voici que des exemples suggèrent : « Plusieurs exemples ont déjà suggéré queNote de bas de page 20… ». Que les placards expliquent : « il est, expliquent les placards, l’auteur des guerres napoléoniennesNote de bas de page 21 ». Que les affiches recommandent : « les affiches recommandent le calme à la populationNote de bas de page 22 ». Et qu’une déclaration estime : « la déclaration estime en conséquenceNote de bas de page 23… ». Ou que des études apprécient : « les études d’impact devraient apprécier les incidences sur l’environnementNote de bas de page 24 ». Et si nous montions encore d’un cran? Ici, aucune action humaine n’est étrangère à ces êtres dits inanimés. Comme croire et espérer : « ces textes qui croient installer une paix éternelleNote de bas de page 25… »; « cet ouvrage espère avoir suscitéNote de bas de page 26… » (bien sûr, c’est l’auteur qui espère, mais c’est une sorte de métonymie, non?, l’ouvrage étant pris pour l’auteur). Après ces deux verbes, envisager fait figure de parent pauvre : « le programme d’épuration envisage la déparachutisation de l’arméeNote de bas de page 27 »; « le troisième [paragraphe] envisagera les idées les plus généralesNote de bas de page 28 ». Mais il ne suffit pas d’envisager, il faut savoir tenter : « le paragraphe deuxième tentera de décrire les principes de ces contraintesNote de bas de page 29  ». À défaut de tenter soi-même, on peut encourager : « ces deux théories encouragent la doctrine et la jurisprudence à rechercher des solutions convenablesNote de bas de page 30  ». Pour ensuite exiger : « les conditions d’admissibilité à l’agrément exigentNote de bas de page 31… ». Et pour finir par insister : « le document insiste sur le fait queNote de bas de page 32… »; « [ces normes] insistent sur la définitionNote de bas de page 33… ». On aura rarement vu des normes aussi polyvalentes : « ces normes prennent en compteNote de bas de page 34 l’aménagementNote de bas de page 35 »; « des normes juridiques chargées de répondre aux besoins collectifsNote de bas de page 36 » (de l’auteur du Style administratif). On dit que les Québécois ont un faible pour les pronominaux, mais les Français ne donnent pas leur place. Quand ce ne sont pas les pancartes qui s’obstinent : « au-dessus de l’ancienne cahute, une pancarte s’obstine à parler du bonheurNote de bas de page 37  », ce sont des lois qui s’évertuent : « les lois sur la bioéthique se sont évertuées à n’accepter le recours aux technologies de l’insémination artificielleNote de bas de page 38… ». Ou la Constitution qui s’efforce : « la Constitution du 24 juin 1793 s’est efforcée de traduire les aspirations profondes du peuple françaisNote de bas de page 39  ». On comprend mieux qu’une tendance puisse le faire : « une tendance proprement réformiste s’efforçant de montrerNote de bas de page 40… ». Un économiste va même jusqu’à attribuer cette faculté aux parties d’un ouvrage : « tels sont les problèmes que notre troisième partie s’efforcera de poserNote de bas de page 41 ». Encore quelques pronominaux, si vous le voulez bien. Une traduction : « la résolution du Conseil se contente de menacer l’IrakNote de bas de page 42 ». Un spécialiste de la traduction n’hésite pas à écrire : « les Instructions officielles se montrent conscientes du dangerNote de bas de page 43 ». Et voici que revient le « cliché » déconseillé par Hanse et Godiveau : « cet ouvrage se penche sur les autres langues parlées en FranceNote de bas de page 44 ». J’ai réservé pour la fin quelques exemples que je qualifierais de cas limites. Un bon journaliste : « la plate-forme de l’opposition tire la sonnette d’alarmeNote de bas de page 45  »! Un académicien du 19e siècle, Alexis de Tocqueville : « de nouvelles alarmes y virent mettre sur pied la garde nationaleNote de bas de page 46 ». Un exemple presque farfelu : « le champion olympique français Pierre Durand accuse le milieu du cheval d’avoir toujours fermé les yeuxNote de bas de page 47 » (il suffit pourtant de remplacer « milieu » par « monde », et l’animisme passe). Et je termine comme j’ai commencé, avec Alphonse Karr : « le second projet [de construction] se mit en campagne de son côté et revint avec un nombre égal d’acquiescementsNote de bas de page 48 ». On n’oserait plus écrire ainsi. Par crainte du ridicule. Mais au temps de Théophile de Viau, son fameux vers – il faut savoir que Pyrame et Thisbé est une tragédie – ne faisait probablement pas rire les spectateurs. Autres temps… Après tous ces exemples, hésiteriez-vous encore à écrire « qu’une demande a obtenu satisfaction » (autre animisme jugé inacceptable par le Vade-mecum)? Dans un article du Monde diplomatique (octobre 2000), j’ai rencontré deux fois la même tournure : « près de 100 % des 100 000 demandes koweïtiennes ont obtenu satisfaction ». Si j’osais formuler une règle, je dirais que tant qu’un animisme n’a rien de ridicule ni de choquant, il n’y a pas lieu de s’en priver. C’est d’ailleurs un procédé que je trouve utile, notamment pour donner de la couleur ou de la vie au texte. Ou encore – considération plus terre à terre –, pour faire des économies d’espace. Dans un rapport, par exemple, s’il faut éviter des tournures comme « le rapport examine », « le chapitre passe en revue », etc., et écrire chaque fois « l’auteur du rapport examine », « dans ce chapitre, l’on passe en revue », ça commence à faire un peu long, et même un peu lourd. Alors, vivement l’animisme! Mais moderato.RéférencesNote de bas de page 1 Vade-mecum linguistique, Bureau des traductions, Ottawa, Secrétariat d’État, 1985, p. 61-62.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Pour Joseph Hanse (Nouveau dictionnaire des difficultés de la langue française) et Roland Godiveau (1000 difficultés courantes du français parlé), se pencher sur est un « tic de langage » dont il ne faut pas abuser.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 Alphonse Karr, Les guêpes, vol. 1, Paris, Lévy Frères, 1858, p. 138.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Eugène Pouillet, Traité des brevets d’invention, Paris, Marchal et Billard, 1899, p. 184.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Roger Errera, Les libertés à l’abandon, Seuil, coll. Politique, 1968, p. 154.Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 Ibid., p. 27.Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 Catherine Vincent, Le Monde, 27.11.91.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 Denis Hautin-Guiraut, Le Monde, 19.05.92.Retour à la référence de la note de bas de page 8Note de bas de page 9 Code administratif, Paris, Dalloz, 1969, p. 8. (Décret-loi de 1939.)Retour à la référence de la note de bas de page 9Note de bas de page 10 Cinquième plan de développement économique et social 1966-1970, tome II (Annexes), Paris, Journaux officiels, p. 69.Retour à la référence de la note de bas de page 10Note de bas de page 11 Mirabeau, Discours, Folio, 1973, p. 243. (Discours prononcé le 25 août 1790.)Retour à la référence de la note de bas de page 11Note de bas de page 12 Jacques Godechot, Constitutions de la France depuis 1789, Garnier-Flammarion, 1979, p. 73.Retour à la référence de la note de bas de page 12Note de bas de page 13 François Nourissier, L’homme humilié, Paris, Éditions Spes, 1950, p. 37.Retour à la référence de la note de bas de page 13Note de bas de page 14 Grand Larousse universel, tome 11, 1991, p. 7756.Retour à la référence de la note de bas de page 14Note de bas de page 15 Étienne de Jouy, L’hermite en province, Paris, Pillet aîné, 1819, p. 185.Retour à la référence de la note de bas de page 15Note de bas de page 16 Roger Errera, op. cit., p. 177.Retour à la référence de la note de bas de page 16Note de bas de page 17 Grand Larousse encyclopédique, 2esuppl., 1975, article « handicapé ».Retour à la référence de la note de bas de page 17Note de bas de page 18 Jacques Godechot, op. cit., p. 21.Retour à la référence de la note de bas de page 18Note de bas de page 19 Code administratif, p. 902. (Loi de 1957.)Retour à la référence de la note de bas de page 19Note de bas de page 20 Jean Dufournet, préface à Aucassin et Nicolette, Garnier-Flammarion, 1973, p. 19.Retour à la référence de la note de bas de page 20Note de bas de page 21 Bertrand de Jouvenel, La dernière année, Paris, La Diffusion du Livre, 1946, p. 16.Retour à la référence de la note de bas de page 21Note de bas de page 22 Ibid., p. 34.Retour à la référence de la note de bas de page 22Note de bas de page 23 Jacques Decornoy, sélection hebdomadaire du Monde, 08-14.9.83.Retour à la référence de la note de bas de page 23Note de bas de page 24 Gérard Bramoullé, La peste verte, Paris, Les Belles Lettres, 1991, p. 189.Retour à la référence de la note de bas de page 24Note de bas de page 25 Philippe Boucher, Le Monde, 16.02.91.Retour à la référence de la note de bas de page 25Note de bas de page 26 Youssef Sedik, traducteur du Coran, cité par Catherine Bédarida, Le Monde, 02.10.02.Retour à la référence de la note de bas de page 26Note de bas de page 27 Jacques Perret, Le vilain temps, Paris, Éditions du Fuseau, 1964, p. 69.Retour à la référence de la note de bas de page 27Note de bas de page 28 Jean Fourastié, Essais de morale prospective, Paris, Denoël/Gonthier, 1966, p. 12.Retour à la référence de la note de bas de page 28Note de bas de page 29 Ibid.Retour à la référence de la note de bas de page 29Note de bas de page 30 Jean Veil, introduction au Code civil, Garnier-Flammarion, 1986, p. 9.Retour à la référence de la note de bas de page 30Note de bas de page 31 Livres de France, 25.09.79, p. 120.Retour à la référence de la note de bas de page 31Note de bas de page 32 Jacques Decornoy, ibid.Retour à la référence de la note de bas de page 32Note de bas de page 33 Catherine Vincent, ibid.Retour à la référence de la note de bas de page 33Note de bas de page 34 Le Colpron considère que prendre en compte est un anglicisme…Retour à la référence de la note de bas de page 34Note de bas de page 35 Ibid.Retour à la référence de la note de bas de page 35Note de bas de page 36 Robert Catherine et Guy Thuillier, Conscience et pouvoir, Éditions Montchrestien, 1974, p. 11.Retour à la référence de la note de bas de page 36Note de bas de page 37 Daniel Rondeau, L’enthousiasme, Paris, Quai Voltaire, 1988, p. 138.Retour à la référence de la note de bas de page 37Note de bas de page 38 Didier Eribon, Le Nouvel Observateur, 28.10-03.11.99.Retour à la référence de la note de bas de page 38Note de bas de page 39 Jacques Godechot, op. cit., p. 73.Retour à la référence de la note de bas de page 39Note de bas de page 40 Colette Audry, Léon Blum, Paris, Denoël/Gonthier, 1970, p. 73.Retour à la référence de la note de bas de page 40Note de bas de page 41 Jean Fourastié, op. cit., p. 80. (Voir aussi p. 83.)Retour à la référence de la note de bas de page 41Note de bas de page 42 Noam Chomsky, De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Marseille, Agone, 2001, p. 74. (Traduit par Frédéric Cotton.)Retour à la référence de la note de bas de page 42Note de bas de page 43 J.-R. Ladmiral, Traduire : théorèmes pour la traduction, Petite Bibliothèque Payot, 1979, p. 49.Retour à la référence de la note de bas de page 43Note de bas de page 44 Philippe Cusin, Le Figaro littéraire, 16.01.97.Retour à la référence de la note de bas de page 44Note de bas de page 45 Pierre Drouin, Le Monde, 28.02.86.Retour à la référence de la note de bas de page 45Note de bas de page 46 Alexis de Tocqueville, Souvenirs, Folio, 1978, p. 206. (Texte de 1850.)Retour à la référence de la note de bas de page 46Note de bas de page 47 Nathaniel Herzberg, Le Monde, 01.08.90.Retour à la référence de la note de bas de page 47Note de bas de page 48 Alphonse Karr, op. cit., p. 137.Retour à la référence de la note de bas de page 48
Source : Chroniques de langue (la langue française vue par des langagiers)
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possible (expressions avec possible)

Article sur des expressions correctes ou fautives avec le mot possible, accompagnées d’exemples et de certaines explications.
Voici des expressions correctes ou fautives avec le mot possible, accompagnées d’exemples et de certaines explications. Les locutions sont invariables. Expressions avec possible Expressions avec possible suivis d’explications et d’exemples Locutions Explications Exemples au possible Locution adverbiale qui se place après un adjectif et qui signifie « beaucoup », « extrêmement ». Ces outils sont utiles au possible. dans la mesure du possible, dans toute la mesure possible À éviter : dans toute la mesure du possible Essayez dans la mesure du possible de respecter les échéances. est-il possible que… Cette expression est généralement suivie du subjonctif. Cependant, si le fait est certain, on peut employer l’indicatif (Est-il possible qu’il sera arrivé?); et si on marque une hypothèse, on peut employer le conditionnel (Est-il possible qu’il serait en vacances?). Est-il possible qu’il soit déjà parti? faire son possible, faire tout son possible À éviter : faire tout en son possible Elle a fait tout son possible pour arriver à l’heure. il est possible que… Cette locution adverbiale est toujours suivie du subjonctif. Il est possible que j’aille au cinéma ce soir. Il est possible qu’il pleuve demain. Dieu possible Cette expression figée exprime la surprise, l’indignation, l’étonnement. On l’entend surtout dans certains parlers ruraux d’Europe. C’est pas Dieu possible qu’ils aient dit ça!  
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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