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Résultats 1 à 10 de 12 (page 1 de 2)

Expressions bilingues relatives à l’hiver : ne restez pas de glace!

Jeu français qui consiste à choisir l’expression anglaise correspondant à l’expression française liée au froid et à l’hiverEn français comme en anglais, de nombreuses expressions évoquent le froid ou l’hiver. Saurez-vous garder votre sang-froid et trouver l’expression anglaise qui correspond à chacune des expressions françaises suivantes?1. Être gelé ou gelée jusqu’aux osbe frozen as hard as a rock be cold as icebe chilled to the bone2. Glacer le sang dans les veinesmake someone’s blood run coldgive someone the cold shoulderbe cold-blooded3. Être une personne glacialebe hot and coldbe a real cold fishbe cool as a cucumber4. Être blanc ou blanche comme neigebe as pure as the driven snowbe as white as snowbe snowed under5. Faire boule de neigemake snowballscurl up in a ballsnowball6. S’aventurer sur un terrain glissantbe on a slippery slopeskate on thin iceskate around an issue7. Prendre un coup de froidcatch a coldtake a cold blowget cold feet8. Laisser quelqu’un froid ou froideleave someone out in the coldabandon someoneleave someone cold9. Mettre quelque chose sur la glaceice something downput something on icebe the icing on the cake10. Ne pas passer l'hivernot make it through the winternot miss the winternot let the winter pass you by  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
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8 mots français intraduisibles qui me manquent quand je parle anglais

Billet de blogue en français traitant de mots français sans équivalent direct en anglais, et de leurs divers sens.Depuis la conquête de l’Angleterre par les Normands, en 1066, l’anglais et le français sont intimement liés par des siècles d’échanges de mots et un bassin commun de mots d’origine romane. Je suis une Canadienne anglophone, mais j’ai fréquenté l’école française dès la maternelle. J’ai rapidement découvert les similarités entre les deux langues et j’apprenais facilement mes leçons. Mais il y a toujours des mots français qui me manquent quand je parle anglais. Certains n’ont tout simplement pas d’équivalent! Je finis par les utiliser en français dans mes conversations anglaises. Est-ce que je me fais comprendre? Ça, c’est une autre question... 1. Si « Si » est un petit mot porteur de tant de sens. En anglais, on le traduit généralement par if, so ou yes. Mais en français, « si » est un mot spécial parce qu’il veut dire à la fois « oui » et « non ». Il faut toutefois l’utiliser correctement et dans le bon contexte, car il sert à répondre par l’affirmative à une question ou une affirmation négative. Exemple : — Tu n’aurais pas fait la lessive? — Si! J’ai déjà rangé les vêtements propres! Enfant, quand j’ai appris ce mot, mon petit moi anglophone a été stupéfait par les possibilités qu’il apportait. Il faut croire que j’étais déjà fascinée par la linguistique, car je trouvais ça merveilleux! Puisque le français a tendance à formuler les questions à la forme négative, le mot « si » est indispensable. En anglais, on aime poser les questions à la forme affirmative, ce qui explique peut-être que cette langue n’ait pas de mot équivalent. Quand je parle anglais, je me trouve souvent prise au piège quand j’ai besoin d’un mot pour contredire une affirmation négative. Je finis alors par bredouiller un « si, si, si » aussi confus qu’inutile! 2. Chez La préposition « chez » (en anglais seulement) se démarque de toutes les prépositions en ce qui concerne sa traduction en anglais. Elle se traduit couramment par at, for, among ou in. « Chez » renvoie habituellement à un lieu, à un domicile ou à un commerce, mais s’insère également dans plus d’une expression. Exemple : Je t'appellerai une fois que je serai chez moi. / I will call you once I get home. La plupart du temps, « chez » signifie « à l’endroit qui appartient à ». On comprend bien, au nombre de mots qu’il faut pour expliquer cette simple préposition, qu’il n’existe pas un seul mot qui la traduise parfaitement en anglais! 3. Tartiner « Tartiner » signifie « étaler quelque chose », généralement sur une tartine (un morceau de pain grillé). Vu la place qu’occupent le fromage et le pain dans la culture française, l’existence de ce curieux verbe n’est pas étonnante! J’aime tant dire « tartiner » – la sonorité du mot évoque presque sa signification! L’absence de ce mot en anglais ne m’empêchera pas de demander, dans la langue de Shakespeare : « pass the caramel au beurre salé so I can tartiner my toast »! 4. Bof Le mot « bof » est aussi français que le vin, le haussement d’épaules et l’expression « n’importe quoi! ». Quand une affirmation les laisse indifférents ou leur déplaît, les francophones utilisent l’interjection « bof! ». Cette exclamation est difficile à traduire avec précision en anglais, car elle dénote tantôt le mécontentement, tantôt l’indifférence. Les mots anglais les plus proches seraient whatever! ou meh!, mais ils ne sonnent pas aussi bien à mes oreilles. Bof! Je vais continuer d’employer l’interjection française! 5. Voilà « Voilà » est un autre de ces tout petits mots porteurs de tant de significations. Employé comme expression, il se traduit de multiples façons en anglais. Par exemple, il peut vouloir dire « here/there » et « this/that », mais il sert également à insister sur un élément, à simplement combler un silence ou à appuyer une affirmation. En français, « voilà » comprend tous ces sens. Formé à partir du verbe « voir » et de l’adverbe « là », il signifie littéralement « vois là ». Exemple : — T’as vu mon téléphone? / Have you seen my phone? — Sur la table, le voilà! / It's on the table; here it is! « Voilà » est un mot-cheville particulièrement utile que l’on peut notamment insérer à la fin d’une phrase comme un synonyme de l’expression « en effet ». C’est un mot tout simplement indispensable, voilà! 6. Bref Le mot « bref », cousin de l’adverbe « brièvement », correspond approximativement à l’anglais brief et dénote une période courte. Dans la conversation, on utilise souvent « bref », « enfin bref » et « bon bref » pour combler un silence ou pour conclure une idée. Dans la langue parlée, « bref » pourrait se traduire par les expressions in a nutshell, to make a long story short, basically ou anyway, mais aucune de ces expressions anglaises n’a le punch de ce mot français. Bref, ce mot résume bien les choses et il me manque en anglais! 7. Flemme J’espère que vous n’avez pas la flemme de continuer à lire mon billet! « Avoir la flemme » veut dire « être paresseux », mais aussi « ne pas avoir l’énergie ». On retrouve le plus souvent « la flemme » après le verbe « avoir »; l’expression « avoir la flemme » se traduit à peu près en anglais par I don’t feel like it (je n’en ai pas envie). Bien sûr, on peut dire en anglais qu’« on n’a pas le cœur à la fête ce soir », mais n’est-il pas plus amusant de dire que c’est « because you have la flemme »? Le nom « flemme » a donné naissance au verbe « flemmarder », mon mot préféré pour dire « paresser ». 8. Spleen Je pense que j’ai gardé le meilleur pour la fin. Comme « flemme », « spleen » a été popularisé par la littérature française du 19e siècle. Il décrit un sentiment de mélancolie sans cause apparente. Le spleen et la flemme sont des notions voisines et les deux sont des états d’âme typiquement français qui n’ont pas d’équivalent anglais. Voilà, bref, 8 mots qui me manquent quand je m’exprime en anglais. Et vous, y a-t-il des mots français qui vous manquent dans la langue anglaise? Traduit par Marc-André Descôteaux, Portail linguistique du Canada
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs)
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Concevoir un lexique bilingue : l’approche collaborative

Billet de blogue en français expliquant comment Parcs Canada a produit un lexique bilingue pour faciliter le travail de tout son personnel.Réserve de ciel étoilé, corps du ciel profond, cub-of-the-year, benchmark ecosystem… autant de termes et d’expressions qui sont utilisés dans le cadre des activités de Parcs Canada, mais dont l’équivalent n’est pas nécessairement connu dans l’autre langue officielle par ceux qui les utilisent. Vous imaginez les problèmes de communication que ça peut créer? Heureusement, un traducteur-réviseur particulièrement débrouillard avait la solution! Bien au fait des difficultés qu’avaient ses collègues dans leur travail, il savait qu’un lexique bilingue serait d’une grande utilité. Justement, il constituait depuis des années sa propre base de données linguistique bilingue qu’il espérait partager avec eux un jour. Le moment était venu d’en profiter!   Consulter pour concevoir un outil efficace et pertinent L’équipe du Laboratoire d’innovation de Parcs Canada a offert au traducteur-réviseur de l’aider à mettre sur pied un projet pilote. Nous avons vite compris que pour réussir, il faudrait consulter de nombreux collaborateurs internes. Nous avons donc adopté une approche collaborative en 3 étapes : Nous avons d’abord créé un comité consultatif composé de langagiers et d’experts de divers domaines. Nous les avons interrogés sur leurs besoins et leurs attentes comme futurs utilisateurs du lexique. En parallèle, nous avons fait des recherches et consulté des informaticiens pour explorer les plateformes technologiques disponibles. Nous avons transféré la banque de données dans un fichier Microsoft Excel. Nous pensions que cet outil avait beaucoup de potentiel, mais la lourdeur du fichier nous a vite fait comprendre que nous devions chercher une autre solution. Malgré les limites de Microsoft Excel, nous avons invité les membres du comité consultatif à tester le lexique pendant 6 semaines. Leur rétroaction a été extrêmement utile. Elle nous a aidés à valider la pertinence du contenu et à cerner ce qui comptait le plus pour les utilisateurs. En effet, nous en avons conclu que c’est la simplicité d’utilisation qui primait. Nous avons donc transformé le lexique en un tableau que nous avons publié dans l’intranet. Un rêve devenu réalité Après des mois de consultations et d’entrée de données, le lexique bilingue de Parcs Canada a été mis en ligne. Il compte plus de 2400 termes et expressions couramment utilisés par l’équipe et les collaborateurs de Parcs Canada. On y trouve aussi des expressions à éviter, des contextes et des liens vers des sources fiables, ainsi que des notes explicatives. Quelques conseils pour établir votre propre lexique Si vous songez à créer un lexique bilingue pour votre organisme, pensez aux personnes ou aux groupes qui pourraient vous aider. Dans notre cas, le Laboratoire d’innovation a joué un rôle central. Il a trouvé les personnes les mieux placées pour participer et a vu à ce que le projet se déroule rondement. Nous avons aussi fait appel à des professionnels de la langue et à des experts de différents domaines à Parcs Canada. Ces collaborateurs choisis ont participé au projet dès le début et nous ont aidés à produire un outil qui répond vraiment à leurs besoins. Ainsi mobilisés, ils sont devenus naturellement des ambassadeurs du lexique. Cela contribuera à assurer sa pérennité. Votre entreprise ou votre organisme a-t-il déjà produit un document comme le nôtre? Sinon, pensez-vous qu’il gagnerait à le faire? Parlez-nous-en dans la section des commentaires.
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs)
Nombre de consultations : 8 956

Expressions imagées bilingues 2

Jeu où il faut choisir, pour une expression anglaise donnée, l’expression imagée française qui lui correspond.Toutes les langues possèdent des expressions imagées qui rendent les textes plus vivants, plus éloquents. Mais d’une langue à l’autre, on a souvent recours à des images fort différentes pour exprimer la même idée. Trouvez l’expression française qui correspond à chacune des expressions anglaises suivantes :1. to blow one’s own hornsouffler dans sa trompettese péter les bretellesflatter quelqu’un dans le sens du poil2. to have a lot on your plateavoir du pain sur la planchene pas être dans son assietteen avoir plein le dos3. Move your feet, lose your seatQuand le chat n’est pas là les souris dansentUn de perdu, dix de retrouvésQui va à la chasse perd sa place4. a tall taleune longue histoireune histoire à dormir deboutun conte de fées5. to give the shirt off one’s backavoir le cœur sur la mainavoir la bride sur le coulaisser sa chemise6. to be a no-showne pas être drôleposer un lapinprendre la poudre d’escampette7. things always come in threesil n’arrive jamais rien pour rienun ménage à troisjamais deux sans trois  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada
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temps (à temps plein/à plein temps/à temps complet)

Article sur les expressions à temps plein, à plein temps et à temps complet.
Les tournures à temps plein, à plein temps et à temps complet sont attestées comme équivalents de full(-)time : Je travaille à temps plein. J’étudie à plein temps. Je travaille à temps complet.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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Mots de tête : « une table à mettre »

Un article sur l’expression mettre la table
Frèdelin Leroux fils (L’Actualité langagière, volume 3, numéro 4, 2006, page 16) La table est mise pour les crapauds (Jacques Ferron, Escarmouches, 1975)Note de bas de page 1. La blague a de la barbe, je sais, mais au cas où votre mémoire en aurait aussi, il ne serait peut-être pas mauvais de la rafraîchir. La mère demande à son jeune fils d’aller mettre la table, et celui-ci, pour faire le malin, de répondre : « D’accord, mais je la mets où? ». Étymologiquement, il a raison, puisque autrefois on mettait réellement la table, c’est-à-dire qu’on installait des tréteaux sur lesquels on posait des planches en guise de table. Dans mon jeune temps, c’est à mes sœurs que revenait la tâche de mettre la table. Comme de l’« ôter », d’ailleurs. Les temps ont bien changé. Aujourd’hui, c’est presque à l’envi que tout le monde la met : « McClellan met la table pour les discussions sur la santé » (Le Droit, 22.01.03); « la Chine a mis la table pour les Jeux démocratiques de Pékin en 2008 » (Le Devoir, 30.08.04). Le grand bédéiste Jacques Ferrandez est aussi de corvée : « Avec les cinq albums de ses Carnets d’Orient, il a mis la table pour raconter la guerre d’indépendance algérienne » (Le Droit, 19.04.03). Même notre ancien « plus meilleur » premier ministre y prenait plaisir : « Jean Chrétien a mis la table pour un duel irrévocable » (Le Devoir, 05.06.02). Et cette table, on la met n’importe où : « les organisateurs avaient déjà mis la table dans une déclaration commune » (La Presse, 10.8.06), et pour tout et n’importe quoi : le déclenchement d’élections (Le Devoir, 17.10.00), une année qui s’annonce compliquée (Le Journal de Montréal, 21.12.00), un partage des actes professionnels (Le Devoir, 02.02.02), une guerre à finir entre les forces du Bien et du Mal (Le Droit, 03.07.03), la surenchère idéologique (Le Droit, 01.05.04), un mélodrame (Le Devoir, 11.09.04), un concert (La Presse, 24.07.06), en prévision d’expositions estivales (Le Droit, 21.05.05). Il arrive même que des adversaires, en instance de négociations, oublient un instant leurs différends pour s’aider mutuellement : « La SAQ et le syndicat mettent la table » (Le Devoir, 10.12.04). Accordez-vous donc, comme disait je ne sais plus qui, c’est tellement beau l’accordéon. Mais le plus étonnant, peut-être, c’est de voir que cela peut se faire même sans intervention humaine : « son parcours met la table pour le deuxième temps de la valse tragique » (Le Devoir, 25.03.02); « une vision des relations de travail qui met la table à une précarisation » (Le Devoir, 03.03.03); « un discours politique destiné à mettre la table pour les prochaines années » (Le Devoir, 13.06.03)… Cette sorte d’animisme me rappelle l’exemple inoubliable que je vous ai signalé il y a quelques années : « la plate-forme de l’opposition tire la sonnette d’alarme »Note de bas de page 2. Une vision ou un discours qui met la table, c’est à peu près dans les mêmes eaux. À cette étape-ci, vous devez vous demander d’où nous vient cette expression, et si elle figure dans les dictionnaires. Les locutions avec « table » ne sont pas rares : faire table rase, jouer cartes sur table, se mettre à table, etc., mais on ne trouve aucun signe de « mettre la table » au figuré, aussi bien dans les dictionnaires unilingues que bilingues. Lionel MeneyNote de bas de page 3 est le seul à relever cet usage. Mais alors que je m’attendais à ce qu’il évoque la possibilité d’un calque (« to set the table »), il se contente de signaler quelques équivalents « français » : tout est (fin) prêt, archiprêt, décidé, tout est en place, les conditions sont réunies, les dés sont jetés. Par déformation professionnelle, je n’ai pu m’empêcher d’aller vérifier si les dictionnaires n’auraient pas traduit une de ces expressions par « the table is set ». Chou blanc à tout coup. Mais le Robert-Collins traduit « tout est en place pour le drame » par « the scene is set for the tragedy », ce qui n’est pas loin de « the table is set ». Et en furetant du côté anglais, j’ai trouvé ceci : « the scene was set for their romance = toutes les conditions étaient réunies pour leur idylle ; this set the scene for the discussion = ceci a préparé le terrain pour les discussions ». Où l’on voit que « mettre la table » peut être synonyme de « paver la voie »Note de bas de page 4. Il est pour le moins curieux que les dictionnaires anglais ou bilingues ignorent la tournure « to set the table ». On a l’impression que les anglophones l’emploient à tour de bras. Sur la Toile, on en trouve plus de 250 000 exemples – pas tous au figuré, bien entendu. Un site intitulé ClichéSite.com indique que le terme viendrait du base-ball : « To set the table-a baseball cliché that means to put a runner on every base. Usually used in anticipation of a very good hitter coming to bat next ». L’image est parlante. Si les occurrences du tour français sont moins nombreuses, elles ne sont pas rares : « mettre la table » (46 300), « la table est mise » (23 700), « mis la table » (9 900), etc. Comme pour l’anglais, les emplois figurés sont largement minoritaires. Et il s’agit essentiellement de sites québécois ou canadiens. Comme ces paroles de la chanson Libérez-nous des libéraux du groupe Loco Locass : « Maintenant la table est mise pour quatre ans à pâtir, à pâlir à vue d’œil ». Mais j’ai quand même trouvé quelques exemples européens, signe que l’expression se répand sur le vieux continent : « La table est mise pour le Renaudot […] » (Livresse.com, 3.11.03). Et ce blogue d’une ministre de l’Environnement sous le gouvernement Juppé, Corinne Lepage : « C’est avec tous ceux qui nous rejoignent que je veux mettre la table pour obliger à ouvrir le débat » (21.03.06). Ou encore ce site d’un critique d’ATTAC : « La recette anti-libérale miracle d’ATTAC [est] une très ancienne recette qui a cuit et recuit dans la même gamelle depuis que Robespierre et Babeuf ont mis la table : le recours à l’État-Providence. » Il est amusant d’imaginer ces deux adversaires en train de mettre la table, ensemble surtout. Je vous ai presque menti tout à l’heure en disant que Meney était le seul à enregistrer cette tournure. Dans son Code des ticsNote de bas de page 5, Jean Paré se contente de la mentionner, sans explication, mais en la qualifiant, ironiquement, de « belle figure de style ». Quant au Québécois instantanéNote de bas de page 6, il lui donne un sens très pointu : « s’apprêter à discuter de tout ». Comme on le voit – et la kyrielle d’équivalents proposés par Lionel Meney l’indique assez –, le sens est encore quelque peu flou. Aussi, il ne faut pas s’étonner de rencontrer des méprises comme celle-ci : « Ce sont les deux organismes gouvernementaux et principaux bailleurs de fonds "qui ont mis la table" ("dressé un état des lieux", en québecquois [sic], ndlr) » (lefilmfrançais.com). Il s’agit du texte d’un critique de cinéma québécois, Jean-Pierre Tadros, que les responsables du site ont jugé utile d’expliquer à leurs lecteurs européens. Mais je serais fort étonné que ce soit ce que l’auteur avait en tête. Le Petit Larousse donne cette définition d’ « état des lieux », au figuré : « constatation d’une situation à un moment donné »; le Hachette-Oxford traduit par « appraisal » et le Larousse par « to take stock of the situation ». On le voit, on est plutôt à la fin du processus, alors que « mettre la table » se situe au début… J’ai relevé dans le Bouquet de Claude Duneton un exemple qui est à mi-chemin entre le sens propre et le sens figuré (j’espère que vous avez l’estomac bien accroché) : « mettre la table pour les asticots », au sens de mourir. Et dans un dictionnaire d’argot en ligne (languefrancaise.net/glossaire), on trouve une acception de la « table est mise » qui est loin du sens propre… Je vous laisse le plaisir d’en faire la découverte, car ce n’est pas publiable dans L’Actualité. Certes, « la table est mise » sent le cliché, mais il faut reconnaître que cela fait image, et peut être utile, à condition de ne pas en abuser (Joseph HanseNote de bas de page 7 et Roland Godiveau déconseillent l’emploi du cliché « se pencher sur », mais est-ce que ça vous dissuade de l’employer?). Et comme il n’est pas sûr que ce soit un calque, sans lui donner le bon Dieu sans confession, on pourrait tout au moins lui donner le bénéfice du doute. En attendant que les dictionnaires l’accueillent. Après tout, ils l’ont fait pour plein de termes considérés comme fautifs : « en charge de », la fameuse « tasse de thé », « manger son chapeau », « patate chaude »). Aussi, je ne pense pas qu’à ce banquet des invités inattendus il serait malvenu de « mettre la table »… Références Note de bas de page 1  Article paru dans la Revue socialiste, hiver 1963-1964. Retour à la référence de la note de bas de page 1 Note de bas de page 2  Voir « Vous avez dit animisme? », L’Actualité terminologique, vol. 36, nº 1, 2003. Retour à la référence de la note de bas de page 2 Note de bas de page 3  Lionel Meney, Dictionnaire québécois-français, Guérin, 2eéd., 2003. Retour à la référence de la note de bas de page 3 Note de bas de page 4  Voir Mots de tête, Éditions David, 2002, ou L’Actualité terminologique, vol. 35, nº 2, 2002. Retour à la référence de la note de bas de page 4 Note de bas de page 5  Jean Paré, Le code des tics, Boréal, 2005, p. 151. Retour à la référence de la note de bas de page 5 Note de bas de page 6  Benoît Melançon, Dictionnaire du québécois instantané, Fides, 2004. Retour à la référence de la note de bas de page 6 Note de bas de page 7  Joseph Hanse, Nouveau dictionnaire des difficultés de la langue française, Duculot, 1983; Roland Godiveau, 1000 difficultés courantes du français parlé, Duculot, 1978. Retour à la référence de la note de bas de page 7
Source : Chroniques de langue (la langue française vue par des langagiers)
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Traduire le monde : Venise du Nord et autres surnoms

Un article sur les surnoms de villes et de pays
André Racicot (L’Actualité langagière, volume 6, numéro 2, 2009, page 23) Vous seriez étonnés de voir le nombre de villes qui s’attribuent le nom de Venise du Nord. Parmi les lauréates, mentionnons Amsterdam, Bruges, Saint-Pétersbourg et Stockholm. Je suis sûr qu’il y en a d’autres, car lorsque je donne mes cours aux traducteurs, je constate que le sujet demeure controversé. Mais, heureusement, on ne compte qu’une seule Venise de l’Orient : Bangkok. Venise, que l’on pourrait surnommer la cité de la lagune, portait jadis le nom de Sérénissime République, mais aussi de cité des doges, en hommage à ceux qui la gouvernaient. Comme on le voit, les surnoms remontent à la nuit des temps. Pensez à Paris, la Ville lumière, à Rome, la Ville éternelle et à Jérusalem, la Ville sainte, aussi appelée Cité de David. Les villes du Nouveau Monde ont aussi hérité de surnoms. Les amateurs de sport sont familiers avec la ville de l’automobile (Detroit, du moins jusqu’à nouvel ordre), la ville des vents (Chicago), la ville des fèves au lard (Boston, Beantown en anglais), la ville des anges (Los Angeles), la ville de l’acier (Pittsburgh), la ville de l’amour fraternel (Philadelphie, fondée par la Société des amis, c’est-à-dire les quakers). Pour des raisons évidentes, les Américains appellent San Francisco Shaky Town. Mais Boston a sans doute hérité du plus beau surnom, l’Athènes de l’Amérique, en raison de ses prestigieuses institutions d’enseignement : Harvard, le MIT, la John Kennedy School of Government, et j’en passe. Plus près de nous, qui ne connaît pas la Ville-Reine (Toronto)? Mais sait-on que Vancouver est surnommée le jardin du Pacifique? Les plus âgés se rappelleront que Montréal a longtemps été désignée comme la ville aux cent clochers, titre qu’elle partage avec Prague et Rouen. Parfois, le trait dominant est la couleur : la ville dorée (Prague), la ville rose (Toulouse), la ville rouge (Marrakech), la ville bleue (Jodhpur). Mais la palme revient à la ville blanche : La Paz, Casablanca, Alger, Lisbonne, Cadix, Arequipa (Pérou), Belgrade. Les cités ont également la cote. Pensons à la cité des papes (Avignon), qui a effectivement accueilli la papauté de 1309 à 1376. Quant à la cité de la joie (Calcutta), elle a donné son nom à un livre célèbre de Dominique Lapierre et Larry Collins. Si l’on remonte à l’Antiquité, la colonisation grecque a laissé des traces à Marseille, qui porte encore le nom de cité phocéenne. Une curiosité : quelle ville est surnommée la cité du lys? Je vous laisse quelques instants pour deviner… Québec? Non, pas du tout! Pensez à la capitale de la Renaissance, la magnifique Florence, dont le lys est le symbole, peut-être parce que les Médicis ont jadis investi la cour de France, mais cela reste à vérifier. Bien entendu, les pays ont aussi leurs pseudonymes. Il est parfois inspiré par la forme : l’Hexagone pour la France et la Botte pour l’Italie. La politique peut aussi être source d’inspiration. Ainsi, les Français appelaient l’Allemagne l’ennemi héréditaire, à une autre époque bien sûr, tandis que l’Angleterre était la perfide Albion. L’Empire ottoman, avant d’être ramené aux dimensions de la Turquie actuelle, était désigné sous le nom d’homme malade de l’Europe. Il occupait alors une partie des Balkans, que certains ont surnommés la poudrière de l’Europe. La ville principale de l’empire, Istanbul, était appelée la Sublime Porte, parce qu’elle donnait accès à la mer Noire, et aussi à l’Asie. Les empires ne le cédaient en rien aux cités. Tout d’abord l’Empire britannique, celui où le soleil ne se couchait jamais, disait-on. Mais que dire du céleste empire ou encore de l’Empire du milieu? Tout le monde aura reconnu la Chine. Un autre empire a aussi connu son heure de gloire, sous la férule du pays du soleil levant, le Japon. Si les empires accumulaient les richesses, ils ne détestaient pas non plus enfiler les perles : la perle du Danube, Budapest, la perle de l’Orient, Alexandrie, la perle de la Méditerranée, Malte, et la perle du désert, Tombouctou. Quant au titre de perle des Antilles, il est réclamé par Haïti, la Martinique et la Guadeloupe. À quand un surnom pour le Canada? Certains le désignent déjà comme le pays des érables. Pas mal, non?
Source : Chroniques de langue (la langue française vue par des langagiers)
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escampette (prendre la poudre d’escampette)

Article sur l’expression « prendre la poudre d’escampette », ses synonymes et ses équivalents anglais
L’expression prendre la poudre d’escampette signifie « prendre la fuite » : Les enfants ont brisé une fenêtre avant de prendre la poudre d’escampette. Après ce fiasco, je n’avais qu’une envie : prendre la poudre d’escampette! Escampette est un diminutif dérivé du substantif escampe, lui-même tiré du verbe escamper. Ce dernier est un vieux mot qui signifie « déserter » (fuir le camp ou champ militaire). À l’origine, on utilisait donc prendre l’escampette comme synonyme de « prendre la fuite ». On ne sait pas précisément comment la poudre s’est ajoutée à l’expression, mais le sens est demeuré le même. Synonymes français Une abondance de mots et expressions rendent la même idée que l’expression prendre la poudre d’escampette en français : décamper déguerpir filer ficher le camp s’enfuir (sans demander son reste) prendre ses jambes à son cou Équivalents anglais Il existe une grande variété de verbes et d’expressions anglaises qui ont un sens comparable à prendre la poudre d’escampette : to flee to bolt to run away to run off to clear out to take flight to take off to abscond to decamp to scarper to make a [run, break, dash] for it to head for the hills Le présent article a été créé dans le cadre d’un partenariat avec madame Linda de Serres, docteure en psycholinguistique. Madame de Serres est professeure titulaire et chercheure au Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse notamment à la didactique des langues secondes et à l’alphabétisation des adultes.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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go (tout de go)

Article sur l’expression « tout de go »
L’expression tout de go veut dire « directement, sans préambule, à brûle-pourpoint, sans détour, sans cérémonie » : Julio m’a pris par surprise en me présentant sa candidature comme ça, tout de go. Elles n’ont pas mis de gants blancs : elles m’ont annoncé la nouvelle tout de go. Tout le monde était déjà là quand Maria est entrée tout de go. Il s’agirait d’une déformation de l’expression tout de gob. Le nom gob, dérivé de gober, n’est plus en usage aujourd’hui. Seul le verbe gober (« engloutir ») est encore employé. Sans surprise, avaler tout de gob, jadis courant, voulait dire « avaler d’un trait ». L’expression n’a donc rien à voir ni avec le jeu de go, qui vient de l’Asie orientale, ni avec le verbe anglais to go (aller). Équivalents anglais Tout de go peut notamment se rendre par les expressions anglaises suivantes : right up front outright just like that straight off the bat Le présent article a été créé dans le cadre d’un partenariat avec madame Linda de Serres, docteure en psycholinguistique. Madame de Serres est professeure titulaire et chercheure au Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse notamment à la didactique des langues secondes et à l’alphabétisation des adultes.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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florès (faire florès)

Article sur la locution « faire florès »
La locution faire florès, qui appartient au registre littéraire, signifie « obtenir un succès éclatant », « se faire une grande réputation » ou « être en vogue » : L’agriculture bio fait florès depuis plusieurs années. Cette artiste a fait florès après la parution de son premier album. Qui sait quel défi sera le prochain à faire florès sur les médias sociaux? Faire florès a aussi un sens vieilli, à savoir « manifester sa richesse, faire des dépenses éclatantes » : L’argent lui brûle les doigts; dès qu’il en a, il fait florès. Équivalents anglais Selon le contexte, la locution faire florès peut être rendue en anglais par les expressions suivantes : to flourish to enjoy success to be thriving to be all the buzz to be all the rage to be the hype to have its moment (in the sun) to make it big Le présent article a été créé dans le cadre d’un partenariat avec madame Linda de Serres, docteure en psycholinguistique. Madame de Serres est professeure titulaire et chercheure au Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse notamment à la didactique des langues secondes et à l’alphabétisation des adultes.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)
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