En tant que fonctionnaire francophone, j’ai toujours considéré que vivre dans la région de la capitale nationale représentait un défi autant qu’une chance. J’ai le privilège d’être exposée à une grande diversité sur le plan de la culture, des loisirs et des activités, mais j’ai parfois du mal à me faire comprendre quand je m’exprime dans la langue de Molière.
Parler français dans les boutiques et restaurants
Cette réalité ne date pas d’hier. Dans le marché By à Ottawa, l’un des attraits touristiques majeurs de la région, je n’arrive pas toujours à me faire comprendre quand je m’adresse à quelqu’un en français dans les boutiques et les restaurants. Par contre, beaucoup d’employés profitent de leur travail pour s’exercer à parler français. Je leur suis toujours reconnaissante de leurs efforts, même si ce n’est pas parfait.
Parler français au travail
Étant parfaitement bilingue, j’ai la fâcheuse habitude de parler automatiquement en anglais quand je réalise que mon interlocuteur est anglophone. Je reconnais que je dois faire des efforts pour d’abord parler dans ma langue maternelle. Même si je suis fière de ma langue au plus haut point, j’avoue être la première à passer à l’anglais dès que je suis en présence d’anglophones. Cela est encore plus vrai en milieu de travail. J’ai travaillé au sein de différents ministères et j’ai trouvé que le lieu, l’époque ou le poste ne changeaient rien à cette réalité.
J’ai toujours espéré que mes collègues anglophones bilingues osent parler français un peu plus souvent, que ce soit lors de rencontres d’équipe, de discussions en petits groupes sur un dossier précis ou même de conversations personnelles. Je tiens à féliciter ceux qui font des efforts pour s’adresser à moi en français. J’espère toujours que cette pratique saura inciter d’autres collègues à faire la même chose.
C’est à l’avantage de tous
Comme le mentionne le rapport intitulé Le prochain niveau : Enraciner une culture de dualité linguistique inclusive en milieu de travail au sein de la fonction publique fédérale, nous devons continuer de faire des progrès afin de bien servir les fonctionnaires, et les Canadiennes et Canadiens, en ce qui a trait aux deux langues officielles. Je crois fermement que certains petits gestes quotidiens, dans le milieu de travail, peuvent faire beaucoup progresser notre dualité linguistique. Ces petits gestes sont la responsabilité de tous et chacun. Les anglophones devraient oser parler français, et les francophones les encourager à le faire. Avec le temps, de la bonne volonté et un contexte propice à l’apprentissage, les gens se sentiront de plus en plus à l’aise de s’exprimer dans leur deuxième langue officielle. Nos milieux de travail deviendront alors encore plus riches, plus diversifiés et plus inclusifs.
De votre côté, résistez-vous à la tentation de passer à l’anglais quand votre interlocuteur n’a pas le français comme langue maternelle? Trouvez-vous que les gens de votre milieu font des efforts pour vous parler dans votre langue? Parlez-moi de votre expérience dans les commentaires!