Pour des cerveaux bilingues : l’importance de l’enseignement du français langue seconde au Canada

Publié le 16 novembre 2020

J’étudie pour devenir enseignante en immersion française. Pour moi, les avantages d’apprendre une langue seconde ont toujours été évidents. Toutefois, l’idée d’inscrire leur enfant à un programme d’immersion effraie certains parents. D’autres n’y pensent tout simplement pas. En dépit des craintes habituelles et de la croyance qu’il est inutile d’apprendre une nouvelle langue, l’enseignement du français comme langue seconde est essentiel au Canada. Avant d’être une enseignante en devenir, j’ai moi-même suivi un programme d’immersion française. Voici les quatre principales raisons pour lesquelles je trouve que l’immersion est une idée fantastique :

1. Un bulletin scolaire de champion

Les parents et les élèves déjà avancés dans leur parcours scolaire partagent une même inquiétude quand il est question de l’enseignement des matières scolaires en français aux élèves anglophones. Ils craignent que le fardeau que représente l’apprentissage dans une langue seconde entraîne à la baisse les résultats scolaires. En réalité, il s’agit là d’un mythe. De multiples études ont montré que les élèves qui ont reçu leur enseignement en français obtiennent presque toujours des résultats équivalents ou supérieurs à ceux de leurs pairs qui l’ont reçu en anglaisNote 1. D’autres études ont même prouvé que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les élèves anglophones inscrits à un programme d’enseignement intensif en langue seconde ont généralement une meilleure compréhension de l’anglais que leurs semblables unilinguesNote 2. Étonnant, n’est-ce pas?

2. Un stimulant pour le cerveau

Ça peut sembler exagéré, mais c’est vrai! Des chercheurs ont montré que la connaissance d’une deuxième langue améliore le développement cognitif, surtout quand l’apprentissage se fait en bas âgeNote 3. Grosso modo, on peut dire que le bilinguisme remodèle le cerveau d’une façon qui rehausse la mémoire, la créativité, la capacité à résoudre des problèmes et plus encore. Mais ce n’est pas tout. Des scientifiques ont mené des recherches pour déterminer si les personnes qui parlent une deuxième langue sont protégées contre les maladies liées à l’âge comme l’alzheimer et la démenceNote 4. Eh bien, il semble qu’en effet, un cerveau dégourdi contribue à une vie en bonne santé!

3. Emploi : l’embarras du choix

Je n’apprendrai à personne que le Canada est un pays bilingue. Cependant, tout le monde ne saisit peut-être pas ce que cela signifie pour le groupe de personnes qui parle les deux langues officielles. De nos jours, non seulement le bilinguisme ouvre la porte à des emplois qui ne sont pas offerts aux personnes unilingues, mais il donne accès à de meilleures promotions et à un salaire plus élevé. Au gouvernement fédéral et dans les organismes établis dans des régions bilingues comme Ottawa et le Nouveau-Brunswick, être bilingue est souvent essentiel pour accéder à des échelons supérieurs. Partout au Canada, des entreprises se font concurrence pour embaucher du personnel capable de s’exprimer dans les deux langues officielles. Il en résulte que les employés qui parlent français ont souvent la chance de gagner plus d’argent que leurs homologues unilingues. Oui, c’est vraiment payant d’être bilingue!

4. Un plus pour la dualité linguistique

On trouve des communautés francophones partout au Canada, même dans les provinces que l’on considère entièrement anglophones, comme nous le rappelle Alex Hughes dans son billet de blogue sur le rôle de l’immersion française (s’ouvre dans un nouvel onglet) dans la vitalité de la dualité linguistique en Colombie-Britannique. L’apprentissage du français facilite les communications entre les régions anglophones et francophones du pays et contribue à nous unir dans nos différences. Pour un élève anglophone, étudier en français, c’est une chance d’apprendre l’autre langue officielle et de tisser de véritables liens interculturels.

L’avenir de l’enseignement du français langue seconde

Malgré tous les côtés positifs des programmes d’immersion, le manque d’enseignants qualifiés nuit beaucoup à l’accès aux programmes d’enseignement en françaisNote 5. Avec plus de ressources, on pourrait étendre la portée de l’immersion française (et d’autres programmes analogues, comme ceux de français enrichi) au cours des prochaines années. Ces programmes sont si enrichissants! J’espère que nous trouverons des moyens d’améliorer l’offre et de donner ainsi à chaque enfant la chance de devenir bilingue.

Traduit par Marc-André Descôteaux, Portail linguistique du Canada

Avertissement

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En savoir plus sur Rianna Crawford

Rianna Crawford

Rianna Crawford

Rianna Crawford étudie l’enseignement des langues secondes à l’Université d’Ottawa. En troisième année de son parcours universitaire, elle se spécialise dans l’enseignement du français comme langue seconde et fait une mineure en traduction. Elle aspire à enseigner le français et a à cœur de promouvoir l’enseignement du français et l’essor de la langue française partout au Canada.
 

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Soumis par Virginie Renaud Bergevin le 18 novembre 2020 à 18 h 54

Est-ce pareil dans tous les pays?
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