Le bilinguisme : un cadeau pour mes enfants

Publié le 10 juin 2024

Je croyais que mes enfants n’auraient aucune difficulté à devenir parfaitement bilingues.

Tout d’abord, nous vivons à Gatineau, au Québec, où près de 65 % de la population est en mesure de tenir une conversation en anglais et en français.

Ensuite, mon mari et moi formons un couple bilingue : il est francophone et je suis anglophone. Nous avons toujours utilisé les deux langues, c’est-à-dire qu’il parle surtout en français, et moi, en anglais. Nous avons même prononcé nos vœux de mariage dans les deux langues, sauf qu’à cette occasion, mon mari s’est exprimé en anglais, et moi, en français!

J’ai vu de nombreuses familles bilingues où les enfants semblaient passer d’une langue à l’autre sans problème, mais jusqu’à maintenant, ce n’est pas le cas pour mes enfants, âgés de 7, 5 et 2 ans. Leur enseigner l’anglais requiert plus d’efforts que je ne l’avais imaginé.

Parler une langue minoritaire

Il s’avère qu’il est souvent difficile de persuader les enfants de parler une langue minoritaire. En ce moment, la langue anglaise, minoritaire dans ma famille, est plutôt laissée pour compte : mes enfants fréquentent une école et une garderie francophones, toutes leurs activités parascolaires se déroulent en français, et les conversations avec la famille de mon mari se tiennent toutes en français. Pour compliquer les choses, les membres de ma famille n’habitent pas à proximité (j’ai de la famille à Barrie, à Toronto, à Calgary, à Vancouver, au Mexique, en Angleterre, en Allemagne et en Suisse), alors la plupart du temps, mes enfants doivent s’exercer à parler anglais par vidéo ou au téléphone.

Par contre, comme l’anglais fait partie du quotidien de mes enfants depuis leur naissance, leur compréhension passive de cette langue est excellente. Ma fille et mes fils écoutent de la musique et regardent des films en anglais, et aiment qu’on leur lise des livres dans la langue de Shakespeare. Quand on leur pose des questions en anglais, ils les comprennent, mais y répondent en français (la plupart du temps), et c’est là que les choses se corsent.

Le défi que doivent maintenant relever mes enfants est de perfectionner leur connaissance active de l’anglais en utilisant leur vocabulaire passif pour parler et écrire. Pour ma part, je dois trouver des moyens de les soutenir tout au long de ce parcours.

Trouver des méthodes positives

Voici quelques-uns des moyens que j’utilise pour faire davantage de place à l’anglais dans notre quotidien :

  • Je m’efforce de parler anglais la majorité du temps devant mes enfants. Bien sûr, je dois parler français dans certains contextes : en présence de ma famille élargie (puisque je suis la seule anglophone), avec le personnel de l’école et de la garderie et lorsque je fais des courses à Gatineau. En dehors de ces situations, je me fais un devoir de parler anglais.
  • Je veux que ma fille et mes fils aient une relation positive avec la langue anglaise. C’est pourquoi je ne les oblige pas à me répondre en anglais. Je veux que, dans leur esprit, l’anglais soit synonyme de plaisir.
  • J’expose mes enfants à des choses que j’aimais lorsque j’étais jeune : mes livres, mes chansons et mes films préférés, des comptines, de la musique et des expressions. Tout en anglais, bien sûr!
  • Pour les vacances d’été, je prévois faire garder mes enfants par des anglophones. L’été dernier, j’ai embauché un adolescent, le fils d’une amie anglophone, pour qu’il passe du temps avec mon fils aîné quelques avant-midi par semaine.
  • J’espère envoyer mes enfants faire une « immersion anglaise » en Alberta. Dans quelques années, l’envie leur prendra peut être d’aller passer une semaine ou deux dans l’Ouest avec grand-maman et grand-papa!

L’avenir s’annonce prometteur

Je sais qu’il n’y a pas de solutions instantanées et que je dois attendre que les stratégies que j’adopte portent leurs fruits. D’ici là, j’essaie d’être patiente. Mes trois jeunes enfants ont une excellente compréhension passive de l’anglais et possèdent du vocabulaire dans les deux langues. Je suis parfois surprise par leur capacité à enchaîner des phrases en anglais, souvent au moment où je m’y attends le moins! Et comme l’anglais est omniprésent, je ne doute pas que mes enfants finiront par le parler avec aisance.

Entre-temps, je suis heureuse que ma fille et mes fils aient une base solide en français, puisqu’il est beaucoup plus facile d’apprendre une langue à leur âge qu’une fois adulte. En outre, je suis contente de savoir que, grâce aux langues, le Québec et le reste du monde seront à leur portée. Comme je l’ai toujours dit : « Parler plusieurs langues, c’est communiquer avec plus de gens. »

Et vous? Élevez-vous vos enfants dans plus d’une langue? Faites-nous part de vos sages conseils dans les commentaires!

Avertissement

Les opinions exprimées dans les billets et dans les commentaires publiés sur le blogue Nos langues sont celles des personnes qui les ont rédigés. Elles ne reflètent pas nécessairement celles du Portail linguistique du Canada.

En savoir plus sur Lindsay Bach

Lindsay Bach

Lindsay Bach

Bien qu’elle ait grandi dans une famille anglophone en Ontario et en Alberta, Lindsay s'est intéressée à la langue française dès son plus jeune âge. Diplômée en traduction, elle fait partie de l’équipe du Portail linguistique du Canada. Elle est ravie de consacrer ses journées à satisfaire sa passion pour tout ce qui touche la grammaire et la traduction.
 

Écrire un commentaire

Veuillez lire la section « Commentaires et échanges » dans la page Avis du gouvernement du Canada avant d’ajouter un commentaire. Le Portail linguistique du Canada examinera tous les commentaires avant de les publier. Nous nous réservons le droit de modifier, de refuser ou de supprimer toute question ou tout commentaire qui contreviendrait à ces lignes directrices sur les commentaires.

Lorsque vous soumettez un commentaire, vous renoncez définitivement à vos droits moraux, ce qui signifie que vous donnez au gouvernement du Canada la permission d’utiliser, de reproduire, de modifier et de diffuser votre commentaire gratuitement, en totalité ou en partie, de toute façon qu’il juge utile. Vous confirmez également que votre commentaire n’enfreint les droits d’aucune tierce partie (par exemple, que vous ne reproduisez pas sans autorisation du texte appartenant à un tiers).

Participez à la discussion et faites-nous part de vos commentaires!

Commentaires

Il n’y a aucun commentaire pour l’instant.

Français