Le bénévolat est une des pierres d’assise de toute société. Mais dans nos communautés francophones, ce concept est bien plus. Le bénévolat devient une nécessité pour assurer la survie, la continuité et l’épanouissement des communautés.
Qu’est-ce que le bénévolat? Le dictionnaire indique que c’est une « activité assurée par une personne bénévole ». C’est bien, mais encore? Toujours d'après le dictionnaire, une personne bénévole « est une personne qui fait quelque chose pour autrui sans rémunération ».
Je reviens sur l’épanouissement de nos communautés francophones. La question suivante se pose : d’où vient cet appel du bénévolat chez nous dans nos communautés minoritaires? Pour certaines personnes, cet appel est inné et vient du plus profond de l’être. Il s’agit pour elles de faire quelque chose pour les autres. Chez d’autres, le bénévolat est un apprentissage. Voir les autres agir, faire quelque chose pour autrui, les incite à en faire autant. Le bénévolat est, somme toute, un échange de connaissances.
Il y a de nombreux types de bénévolat. Dans nos communautés, on note que tout le monde est plus ou moins bénévole et certains jusqu’à épuisement! On voit les mêmes personnes à tous les évènements organisés par l’association francophone locale. L’épanouissement ou la survie semble reposer sur leurs épaules.
Y a-t-il panne sans la relève? Comment faire pour amener de nouvelles personnes à faire du bénévolat et ainsi assurer la relève de nos communautés? Pour motiver de nouveaux bénévoles, il faut, je crois, les encourager à participer à des activités qu’ils aiment. La lecture aux jeunes et aux aînés, les activités touchant les arts, les jeux de société, le chant, le sport, les soirées communautaires sont des occasions de tout doucement s’impliquer, de collaborer, de se rendre utile et, sans s’en rendre compte, de se joindre à la communauté des bénévoles francophones.
J’habite à Terre-Neuve-et-Labrador depuis 43 ans. Le programme de moniteurs des langues officielles à temps partiel m’a amenée à Corner Brook, pour commencer mes études au Collège régional Memorial (maintenant le campus Grenfell) et à travailler comme monitrice de langues à Cap St. Georges sur la péninsule de Port-au-Port et plus tard à St. John’s à l’Université Memorial. Ne parlant pas l’anglais à cette époque, j’ai remercié mes parents à plusieurs reprises de m’avoir encouragée à participer au mouvement scout en anglais à Dorval, au Québec, et plus tard, mon père d’avoir accepté une mutation à Grand-Sault au Nouveau-Brunswick. De ces expériences de vie, j’appris premièrement qu’il y a des gens qui parlent anglais et qui vaquent à des activités semblables aux miennes. Et deuxièmement, qu’il y a des gens qui parlent et qui vivent en français ailleurs qu’au Québec, y compris dans la dixième province du Canada!
Le type de bénévolat que j’affectionne tout particulièrement est… de parler en français! Qui l’eût cru? C’est une sorte de militantisme tranquille. Je le fais partout! Dans le taxi, au café, avec les concierges et les agents de sécurité au travail. Des gens que je ne connais même pas me lancent un petit bonjour en rentrant au travail le matin!
L’appel du bénévolat, il faut y répondre. Tout le monde y gagne!