Soumis par Nicole Leblanc-Dugas le 14 mars 2019 à 22 h 03
Je suis franco-ontarienne de Sudbury et mon époux est acadien d'origine. Certains Acadiens sont gênés par leur parler, mais je leur dis que leur langue est belle. N'est-ce pas poétique de se faire dire : « Je t'espère au coin de la rue après le travail »? En d'autres mots, attendre avec anticipation, avec impatience, avec espoir... voyons donc, « j'espère ta présence »! En fait, le sens d'attendre pour le verbe espérer remonterait loin dans l'histoire du français et voilà que l'Acadie a su bien le garder!
Aussi, le lexique reflète des époques comme des différences générationnelles : des mots changent de mode. Lors d'une visite à Moncton il y a plus de 40 ans, ma mère et moi demandions les directives pour nous rendre à telle place. Une dame nous répondit avec un accent non familier : « Sur le faîte de la butte. » Ne comprenant pas, je l'ai fait répéter. Sentant un malaise, ma mère me fit signe qu'elle avait compris. Selon les habitudes langagières d'une jeune Franco-Ontarienne, j'aurais mieux compris : « Sur le haut de la côte ». De plus, je sais maintenant que le mot « côte » est d'origine marine et donc, il possède à juste titre le sens de « bord de la mer », ce qui aurait été incorrect puisque la mer n'était pas à la vue à ce moment-là. Ce vocabulaire régional, différent de celui utilisé en Ontario français, démontre l'importance de s'adapter à la langue et à la réalité d'une région.
Ainsi, comme tu le dis, traduire c'est communiquer un message.
Bonne chance dans tes projets d'étude.