Soumis par Steeves Gourgues le 11 octobre 2020 à 12 h 38
Ainsi, commentant la dernière phrase de mon billet, voici ce qu'il m'écrit : « Étant donné que le français en France était diversifié, il faudrait préciser de quel français il s’agit. À mon avis, c’est celui des classes populaires de la région parisienne avec la prononciation de l’ancienne aristocratie ainsi que par l’apport dans le vocabulaire des parlers régionaux du nord et de l’ouest de la France, là d’où viennent, après Paris, la majorité des colons de la Nouvelle-France. ».
Au sujet des emprunts aux langues amérindiennes, j'ai eu droit à ce long commentaire de sa part : « Pour les langues amérindiennes, il faut faire attention. Telles que vous le dites, les langues amérindiennes seraient sur le même pied que les parlers régionaux français et auraient influencé le français. C’est beaucoup! Les termes régionaux employés en Nouvelle-France ne sont pas à proprement parler des emprunts, ils sont issus des patois apportés par les colons eux-mêmes. Pour les langues amérindiennes, il faut préciser que ce sont de véritables emprunts avec une seule langue en particulier, l’algonquin (30 mots maximum), dont au moins la moitié est arrivée par l’anglais après la Conquête (sachem, toboggan, wigwam, tomahawk, etc.). En fait, les emprunts faits par les colons français atteignent tout au plus une dizaine de mots : manitou, mocassin, maskinongé, ouananiche, achigan, carcajou et quelques autres, dont deux du mohawk et deux du huron. On va dire que, comme "influence", c’est plutôt limité. Je n’oserais employer le mot "influence", un terme trop fort dans ce cas-ci. Par contre, vous seriez surpris de la quantité de mots français dans certaines langues amérindiennes de l’Ontario et du Québec et de l’est du Canada.»
Je lui adresse ici mes remerciements pour cet échange des plus éclairants.