habileté 2 / habilité 2

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  1. Les mots habileté et habilité ne s’emploient pas avec la même préposition : habileté de plaider avec éloquence, habilité à succéder (mais capacité de contracter, d’aliéner).
  2. Il arrive que l’on confonde les paronymes habileté et habilité : seul ce dernier appartient au vocabulaire du droit. Dans la langue usuelle, l’habileté est une qualité personnelle, mais le terme juridique habilité vise une autorisation légale.
  3. Le dérivé substantif habileté n’est pas de la même racine et n’entre pas dans la même famille de mots que le dérivé habilité. Il s’entend de la qualité dont une personne est pourvue et qu’elle manifeste d’exécuter ce qu’elle entreprend avec adresse, intelligence, finesse, acuité d’esprit et compétence. Possède l’habileté nécessaire celui qui est adroit, apte à agir comme il le faut en tout temps, qui est capable de tirer son épingle du jeu dans toutes les circonstances, qui agit convenablement, même dans des situations difficiles et délicates.

    Les auteurs d’ouvrages consacrés à la déontologie professionnelle ne manquent jamais d’énumérer les nombreuses habiletés juridiques qui se révèlent indispensables à l’exercice du droit.

    Quant à l’habilité, elle désigne l’autorisation accordée à une personne et sa capacité juridique de remplir toutes les conditions légales requises pour assurer l’exercice légitime d’un droit.

    Celui qui se trouve ainsi habilité justifie nécessairement de son habilitation.

  4. La difficulté qui explique cette confusion terminologique, outre la paronymie, vient du fait que l’adjectif habile est le même pour les deux substantifs dans l’une de leurs acceptions. « L’avocat de la défense a été très habile dans son argumentation et dans ses conclusions. » (= il a brillamment fait oublier les faiblesses de sa défense; il a fait preuve d’habileté.) « S’il réussit l’examen du barreau, l’étudiant en droit devient un avocat habile à exercer sa profession. » (= remplissant les conditions d’exercice de sa nouvelle profession, il est de ce fait légalement autorisé à la pratiquer.)

    Autrement dit, étant ainsi habile au sens exprimé dans le deuxième exemple, l’étudiant devient, peut-on en conclure, habilité à exercer le droit, à plaider en justice, à être commis à des dossiers.

    En revanche, l’emploi du verbe habiliter au sens d’autoriser ou de mettre en mesure d’agir constitue une impropriété. Par exemple, l’étude des règles et des principes de droit n’aura pas pour effet d’[habiliter] les légistes à mieux rédiger des textes, mais ils seront en mesure de mieux les rédiger, de perfectionner, de parfaire leurs prestations rédactionnelles.

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