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3 différences stylistiques entre l’anglais et le français
onomatopées et interjections
Sur cette page Onomatopée ou interjection Interjection et point d’exclamation Après une interjection répétée Après ô Accord en nombre Onomatopées dans différentes langues Figure de style Verbes et noms créés à partir d’onomatopées Exemples d’onomatopées Les onomatopées sont souvent associées aux bruits que font les enfants qui apprennent à parler. Ces mots peuvent donc nous sembler un peu simplets de prime abord. Cependant, on ne peut ignorer l’importance des onomatopées en langue écrite, puisqu’elles servent à reproduire ou à imiter les bruits de la nature, des choses, des animaux, etc. Présentes dans toutes les cultures, les onomatopées seraient même à l’origine du langage humain. Onomatopée ou interjection L’onomatopée est un « mot inventé qui imite le cri d’un animal ou le bruit d’une personne ou d’une chose ». L’onomatopée et l’interjection sont souvent confondues. En fait, l’onomatopée entre dans la catégorie grammaticale de l’interjection. Elle peut être utilisée comme interjection (le coq fait cocorico!) ou comme nom (le cocorico du coq). L’interjection est un « mot invariable isolé qui traduit un sentiment, une émotion, un ordre » (hélas, chut, oh). L’interjection n’est pas toujours une onomatopée. À titre d’exemple, les mots suivants sont des interjections, mais pas des onomatopées, car ils n’imitent pas un bruit en particulier : Hélas! (interjection de plainte exprimant la douleur, le regret) Coucou! (cri des enfants qui jouent à cache-cache, de quelqu’un qui annonce son arrivée inattendue) Tchin-tchin! (mot que prononcent les gens qui trinquent; viendrait de « tsing tsing », qui signifie « salut » en pidjin, un dialecte chinois) Zut! (exclamation exprimant le dépit, la colère; interjection provenant probablement d’une onomatopée) À l’inverse, une onomatopée n’est pas toujours utilisée comme interjection. Par exemple, le mot glouglou n’est employé que comme nom commun masculin. Interjection et point d’exclamation En général, les interjections sont immédiatement suivies d’un point d’exclamation, même à l’intérieur d’une phrase : Ah! Aïe! Chut! Ha, ha, ha! Hé hé! Oh! Ouf! j’ai eu chaud! Toutefois, lorsque deux interjections (ou plus) se groupent pour former une locution interjective, on place un point d’exclamation seulement après la dernière interjection, à la fin de l’énoncé. Oh oui! Non mais! Eh là! Eh bien! Oh là là! Ah non! Vous ne recommencerez pas ça! Pas possible! Si le deuxième élément exprime une idée distincte, les deux éléments sont séparés par un point d’exclamation : Non! Vraiment! Ah! Ouf! Après une interjection répétée Si l’interjection est répétée, on place généralement le point d’exclamation après le dernier élément répété et on sépare les autres d’une virgule : Ah, ah! C’est maintenant que tu avoues! Ha, ha, ha! que tu es drôle! Brrr, brrr! Il fait froid dehors! Lorsque l’interjection est répétée, les possibilités sont infinies en ce qui concerne tant la répétition du signe d’exclamation que l’emploi de la majuscule : tout dépend de l’effet que l’on veut obtenir. Si l’on veut appuyer sur les interjections, on peut soit les écrire chacune avec une majuscule, soit répéter le point d’exclamation, ou utiliser les deux procédés à la fois. Si l’on veut accélérer le rythme, notamment pour imiter le rire, on peut même supprimer la virgule. Bref, toutes ces possibilités sont admises : Ha, ha, ha! Ha! Ha! Ha! Ha! ha! ha! Ha ha ha! Après ô L’interjection ô, aussi appelée ô vocatif, peut servir à interpeller ou à invoquer. On ne met jamais de point d’exclamation après ô. Cependant, cette interjection commande la présence d’un point d’exclamation en fin de phrase : Ô désespoir! Ô combien j’espère vous revoir! Pour en savoir davantage à ce sujet, voir point d’exclamation. Accord en nombre Employée comme interjection, l’onomatopée reste invariable. L’oiseau fait cui-cui dans son nid. Employée comme nom, elle prend généralement la marque du pluriel. Les sons répétés sont soudés selon la nouvelle orthographe : les cuicuis des oiseaux dans le parc les tictacs de l’horloge Toutefois, certains mots aux sons répétés s’écrivent encore avec un trait d’union. Ils sont généralement invariables : les coin-coin des canards les cui-cui Mais il y a des cas flottants où le pluriel au dernier mot est attesté : des miam-miam des miam-miams Le pluriel en s, qui est la tendance moderne, est toutefois préférable. Onomatopées dans différentes langues Curieusement, les onomatopées varient à l’écrit selon les langues, même si nous entendons tous les mêmes sons. Par exemple, voici comment le chant du coq est perçu à travers le monde : en français : cocorico en anglais : cock-a-doodle-doo en allemand : kikeriki en italien : chicchirichi Pour connaître l’équivalent en anglais de certaines onomatopées françaises, consultez la rubrique Exemples d’onomatopées ci-dessous. Figure de style En littérature, l’onomatopée devient une figure de style lorsqu’elle s’intègre à une unité lexicale. On retrouve des onomatopées dans les récits, les poèmes, etc. Toc, toc! J’entends quelqu’un frapper à la porte. Nous entendons le ding-dong de la sonnette. Comme on peut le constater, il est possible de s’amuser avec les mots. L’onomatopée permet de mettre de la vie dans nos textes. Verbes et noms créés à partir d’onomatopées Beaucoup de mots ont été créés à partir d’onomatopées. Les onomatopées servent à former des noms (gazouillis, roucoulement) et des verbes (chuchoter, ronronner, vrombir) dérivés. Liste de verbes ou de dérivés d’onomatopées Verbe ou nom Origine caqueter dérivé de la racine kak– (cri de certains oiseaux) chuchoter dérivé de la racine chu–, qui forme chut (bruit d’un murmure) claquer dérivé de la racine klakk–, d’où clac (bruit court, sec et fort) coasser dérivé de l’onomatopée grecque koax (cri de la grenouille) froufrou construit à partir de l’onomatopée frou (bruit léger produit lorsqu’on frôle un tissu) glouglouter dérivé de l’onomatopée glouglou (bruit d’un liquide qui s’écoule et, par analogie, cri du dindon) miauler dérivé de la racine miau–. Le cri du chat a d’abord été désigné par l’onomatopée miault, qui est devenue miaou. tam-tam construit à partir d’une onomatopée empruntée au créole français de l’océan Indien (bruit rythmé et assourdissant) blablater dérivé de l’onomatopée blabla. Signifie « tenir des propos sans intérêt, se lancer dans un verbiage creux ». Exemples d’onomatopées Liste d’onomatopées et le bruit, cri ou sentiment exprimé. Onomatopée Bruit, cri ou sentiment exprimé ah sentiment vif, insistance ou renforcement; marque la surprise, la perplexité, retranscrit le rire aïe (répété plusieurs fois) douleur et, par extension, surprise désagréable, ennui areu areu premiers sons du langage que le bébé émet en signe de bien-être atchoum En anglais : achoo éternuement badaboum chute suivie de roulement bang explosion violente bang En anglais : pop éclatement d’un ballon bang (pistolet); pan (pistolet); boum (canon); ra-ta-ta-ta (mitraillette) En anglais : bang, blam, boom, kaboom ou pow tir de canon, de mitraillette ou de pistolet bè; bê En anglais : bah bêlement (de la chèvre, du mouton) blablabla; blabla verbiage bof mépris, lassitude, indifférence boum quelque chose qui cogne, tombe, explose (boum : tir de canon) broum ronflement et trépidation d’un moteur bzzz vol des insectes (abeilles, moustiques) chut murmure (se dit pour demander le silence) clac bruit sec, claquement coac coac; coa, coa En anglais : ribbit ribbit cri de la grenouille cocorico En anglais : cock-a-doodle-doo cri du coq coin-coin (invariable) En anglais : quack quack cri du canard cot cot gloussement, caquètement de la poule crac bruit sec (choc, rupture), évènement brusque croâ (souvent répété) En anglais : caw caw cri du corbeau cuicui; cui-cui; piou piou (poussin), cot cot (poule) (familiers) Au pluriel : des cuicuis, des cui-cui En anglais : chirp chirp, tweet tweet pépiement d’oiseau ding tintement, coup de sonnette drelin (vieilli) bruit d’une clochette, d’une sonnette (on emploie maintenant dring ou ding) dring En anglais (sonnerie de téléphone) : ring ring, ring a ling, ring ding, ding dong, ding ding bruit d’une sonnette (électrique), d’une sonnette de téléphone euh marque le doute, l’hésitation, l’embarras, la recherche d’un mot glouglou (employé seulement comme nom, pas comme interjection) bruit que fait un liquide qui coule dans un conduit, hors d’un récipient cri du dindon, de la dinde groin groin En anglais : oink oink cri du cochon ou du sanglier grrr grondement du chien; exprime l’agressivité, la hargne ha douleur, surprise (agréable ou non), rire (souvent répété) ha ha; hi hi; ho ho; hé hé (ricanement) En anglais : hahaha, heh heh, hohoho, (tee-) heehee éclats de rire hé; eh sert à interpeler, à appeler, à attirer l’attention hi (souvent répété) rires ou parfois pleurs meuh meuglement de la vache miam; miam-miam (familier) En anglais : om nom nom, yum, yum-yum ou mmmm plaisir de manger miaou Se met au pluriel : des miaous. En anglais : meow, miaow ou mew cri du chat oh marque la surprise ou l’admiration, renforce l’expression d’un sentiment ouah; ouaf-ouaf; wouf (généralement répétés); grr (grognement) En anglais : woof, arf, bow wow, bark, werf, ruff (généralement répétés) aboiement de chien ouah; waouh admiration, joie, jubilation ouch; aïe; ouille (canadianisme) douleur ouf soulagement ouille (souvent répété; régionalisme : ouch) exprime la douleur, la surprise et le mécontentement ouin bruit de pleur, de sanglot oups exprime la surprise face à une bêtise, une gaffe, un raté paf bruit de chute, de coup pff; pfft; pfut… exprime l’indifférence, le mépris pin-pon En anglais : wee woo, nee nar, nee naw bruit des avertisseurs à deux tons des voitures de pompiers plic; plic ploc En anglais : drup drup, drip drop, plink plonk bruit d’une goutte d’eau qui tombe plouf; ploc; floc En anglais : splash bruit de chute dans l’eau (floc : bruit d’un plongeon) prout (enfantin) bruit de pet pschitt; pschit; pscht bruit d’un liquide qui fuse, qui jaillit, comme du champagne psitt; psst (familier) bref sifflement qui sert à appeler, à attirer l’attention ronron (familier) En anglais : purr (ronronnement) ronflement sourd et continu, ronronnement du chat smack En anglais : mwah, smooch, smack baiser sonore snif bruit de reniflement, symbolisant la tristesse tchou tchouu; tagadam; tougoudoum (bruit des roues sur les rails) En anglais : choo choo, whoo whoo, whoot whoot bruit du train tic-tac; tictac (nouvelle orthographe) Au pluriel : des tic-tac ou des tictacs En anglais : tick tock bruit d’une horloge ou d’un autre mécanisme semblable toc; toc-toc (souvent répété) En anglais : knock knock (bruit lorsqu’on frappe à la porte) bruit, heurt bruit lorsqu’on frappe à la porte toc-toc; boum-boum En anglais : thump thump, lub-dub, bum-bump battement de cœur tsoin-tsoin; tsointsoin (nouvelle orthographe) Au pluriel : des tsoin-tsoin, des tsointsoins imite de façon comique un bruit d’instrument à la fin d’un couplet vlan bruit fort et sec vouh; wouuuh En anglais : swish (brise légère), whoosh (vent fort) bruit du vent vroum bruit d’un moteur qui accélère zzzz… bruit continu qui vibre légèrement, comme un bourdonnement d’insecte, un ronflement, le bruit d’un coup de fouet, etc.Concevoir un lexique bilingue : l’approche collaborative
lettres moulées (en)
Dans les formulaires, il faut éviter de traduire in block letters et print par en lettres moulées, cette dernière formulation évoquant l’idée d’une écriture régulière et bien formée, et non celle d’une écriture en lettres détachées. Il est préférable d’utiliser : en caractères d’imprimerie en lettres détachées en lettres majusculesadresse (traduction d’une adresse)
Sur cette page Titre de civilité Titres de fonction, noms de services et raisons sociales Nom de l’immeuble Voie de communication Point cardinal Apartment, Room, Suite, Floor, Ground Floor Nom des villes Exemples Non-homogénéité Renseignements complémentaires Les éléments de l’adresse peuvent être rédigés en anglais ou en français, en tenant compte de la langue du destinataire et de la province ou du territoire de réception. Quelques grands principes s’appliquent cependant à la transposition en français des adresses libellées en anglais. Il faut tenir compte du caractère francophone ou bilingue de la province ou du territoire (ou de la ville) de réception. Ainsi, les adresses sur les envois à destination du Québec, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et d’Ottawa pourraient être traduites. En raison de la politique du gouvernement du Canada concernant les langues officielles, toutes les adresses de l’administration fédérale peuvent être rédigées en français. Sur les envois partant du Québec, tous les noms de provinces ou de territoires peuvent être inscrits en français. Voir provinces et territoires du Canada. Remarque : Les adresses figurant dans les exemples ci-dessous sont présentées conformément aux règles d’écriture des adresses inscrites dans une lettre (voir l’article adresse (règles d’écriture)). Pour savoir comment présenter les adresses sur une enveloppe ou un colis, consultez l’article adresse sur une enveloppe ou un colis (Recommandation linguistique du Bureau de la traduction). Titre de civilité On peut traduire le titre de civilité si l’on sait que l’on s’adresse à un francophone. En cas de doute, il faut s’abstenir. Titres de fonction, noms de services et raisons sociales Il n’est conseillé de traduire les titres de fonction, les noms de directions, divisions, services, etc. et les raisons sociales que si l’on en connaît la forme officielle en français. Nom de l’immeuble Le terme Building, qui peut se traduire par « édifice » ou par « immeuble », n’est pas traduit lorsqu’il entre dans une appellation dont il n’existe pas d’équivalent officiel en français. Les génériques Tower, Complex, Centre peuvent être traduits par les termes « tour », « complexe » et « centre ». Voie de communication Dans ses Directives d’adressage, Postes Canada conseille de traduire uniquement les termes génériques pour lesquels il n’existe en français qu’un seul équivalent, soit Street, Avenue, Boulevard. À noter que les termes Street et Avenue ne sont pas traduits lorsqu’ils sont précédés d’un numéral ordinal : 52nd Street West (et non : 52e Rue Ouest) 1st Avenue (et non : 1re Avenue) On ne met pas de virgule entre le numéro et l’odonyme dans les cas où l’on n’a pas traduit celui-ci : 350 Chickadee Road (et non : 350, Chickadee Road) Point cardinal Le point cardinal n’est traduit que lorsque le générique a été traduit : 130, rue Yonge Nord mais 52nd Street West Apartment, Room, Suite, Floor, Ground Floor Les adresses de la fonction publique comportent souvent un numéro de bureau ou d’étage. Dans les cas où la voie de communication (l’odonyme) est donnée en français, on traduit les termes Apartment, Room, Suite, Floor, Ground Floor par « appartement », « pièce » ou « bureau », « étage », « rez-de-chaussée ». L’utilisation des mots chambre et suite dans ce contexte est un calque de l’anglais. On indique le bureau et l’étage sur la même ligne que le nom de la rue ou, si l’on manque d’espace, sur la ligne précédente (ou, le cas échéant, sur la ligne précédant le nom de l’immeuble). Apartment, Room, Suite, Floor, Ground-Floor : Exemples d’adresses dans la fonction publique Anglais Français Mr. Yves Landry Area Director Citizen Services – New Brunswick Service Canada 633 Queen St., 2nd floor, Suite 270 Fredericton, New Brunswick E3B 1C3 Monsieur Yves Landry Directeur régional Services aux citoyens – Nouveau-Brunswick Service Canada 633, rue Queen, 2e étage, bureau 270 Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 1C3 Ms. Marianne Doucet Director, Public Affairs Communications Division Parole Board of Canada Floor 7, Room 700B Leima Building 410 Laurier Avenue West Ottawa, Ontario K1A 0R1 Madame Marianne Doucet Directrice, Affaires publiques Division des communications Commission des libérations conditionnelles du Canada 7e étage, pièce 700B Immeuble Leima 410, avenue Laurier Ouest Ottawa (Ontario) K1A 0R1 Nom des villes En principe, dans une adresse libellée en anglais, on ne traduit jamais un nom de lieu. Au Canada, seules quelques villes ont un nom ayant deux formes officielles, l’une en français et l’autre en anglais. La liste de ces noms peut être consultée à la page Noms géographiques approuvés en anglais et en français du site de Ressources naturelles Canada. Par exemple, le nom des villes de Saint John (Nouveau-Brunswick) et de St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) ne se traduit pas. La forme française Saint-Jean, bien que passée dans l’usage au Nouveau-Brunswick, n’a aucun statut officiel. (De même, quand on traduit du français à l’anglais, les noms des villes Montréal et Québec restent tels quels, car elles aussi ne possèdent qu’une forme officielle.) Exemples Exemples de noms de villes au Canada Anglais Français Mrs. Caroline Albert Customer Service Director Service New Brunswick Grand Falls Complex 131 Pleasant Street P. O. Box 5001 Grand Falls, New Brunswick E3Z 1G1 Madame Caroline Albert Directrice du service à la clientèle Service Nouveau-Brunswick Complexe de Grand-Sault 131, rue Pleasant C. P. 5001 Grand-Sault (Nouveau-Brunswick) E3Z 1G1 Mr. Yvan Gratton Manager Sudbury Tax Centre Ontario Offices Canada Revenue Agency 1050 Notre Dame Avenue Greater Sudbury, Ontario P3A 5C1 Monsieur Yvan Gratton Gestionnaire Centre fiscal de Sudbury Bureau de l’Ontario Agence du revenu du Canada 1050, avenue Notre Dame Grand Sudbury (Ontario) P3A 5C1 Non-homogénéité Les adresses ainsi traduites ne présenteront pas toujours un aspect homogène, c’est-à-dire qu’elles pourront comporter des éléments en français et d’autres en anglais. Cette incohérence apparente se justifie par le fait que chaque élément de l’adresse concerne des personnes et des services différents (le facteur, le destinataire, etc.). Renseignements complémentaires Voir adresse (règles d’écriture) et adresse sur une enveloppe ou un colis (Recommandation linguistique du Bureau de la traduction).Titres des lois et règlements : quelques règles
Fanny Vittecoq (L’Actualité langagière, volume 3, numéro 1, 2006, page 9) Qu’on soit jurilinguiste, traducteur ou rédacteur, on a parfois besoin d’un petit rafraîchissement sur les règles concernant les titres de lois afin… de ne pas les enfreindre. Je vous propose un petit cocktail à saveur juridique portant sur la majuscule, l’italique, la traduction et les divisions des textes législatifs. Majuscule et italique Dans l’administration fédérale, les titres de lois prennent la majuscule au premier mot, et s’écrivent en italiqueAller à la remarque a. Cette convention vise les lois, arrêtés, chartes, codes, constitutions, etc., ainsi que les textes d’application des lois, comme les règlements, les ordonnances et les décrets. Le sigle d’un titre de loi s’écrit en caractères romains et ne prend pas d’accent. La Loi sur la sécurité dans les sports a été abrogée en 1997. La Loi sur la protection des renseignements personnels Le Règlement modifiant le Règlement sur la santé des animaux La Charte canadienne des droits et libertés La Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCEE) prévoit… Le nom des accords, ententes ou traités internationaux s’écrit habituellement en caractères romains. On emploie également le romain dans le cas des projets de loi désignés par un numéro : L’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce L’ONU a adopté la Convention relative au statut des réfugiés en 1951. Le projet de loi C-24 Enfin, on emploie la minuscule initiale et le romain si l’on ne cite pas le titre exact d’un texte de loi : La loi sur l’évaluation environnementale ne fait pas l’unanimité. « Loi » ou « règlement » employés elliptiquement Employés seuls, en ellipse ou comme générique, les mots loi et règlement prennent généralement la minuscule et s’écrivent en romain. On peut toutefois les mettre en italique avec la majuscule initiale s’ils sont précédés d’un article défini et s’il est clair dans le contexte qu’on parle d’une loi ou d’un règlement en particulier : Ce règlement modifié a été approuvé et enregistré le 24 octobre 2002. La nouvelle loi désigne un certain nombre de régions bilingues. En cas de conflit entre le contenu de la présente brochure et les dispositions de la Loi sur les langues officielles, c’est la Loi qui prévaut. Traduction des titres de lois [Cette rubrique a été modifiée] L’ensemble de la législation du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires est accessible en ligne : lois, règlements, projets de loi et état des projets de loi, ainsi que les gazettes officielles dans lesquelles l’information utile est publiée. Le degré de bilinguisme législatif varie d’une région à l’autre. Les lois fédérales, les lois du Nouveau-Brunswick, du Québec et du Manitoba ainsi que la plupart des lois de l’Ontario sont officielles en anglais et en français. Il faut indiquer le titre de loi en français quand il existe une version officielle de la loi : La Loi sur les véhicules à moteur du Nouveau-Brunswick. Pour les lois non traduites, on peut conserver le titre anglais dans un texte français. Le genre de l’article qui précède un nom étranger correspond généralement au genre qu’aurait en français l’équivalent du terme générique anglais. Étant donné que l’équivalent français de act est loi, on devrait en principe employer l’article féminin la. On constate cependant que l’article masculin devant un titre anglais contenant le mot Act est beaucoup plus fréquent dans l’usage : La/le Motor Vehicle Act de la Colombie-Britannique. De plus, les règles de l’élision s’appliquent devant les mots étrangers comme devant les mots français : Un rapport d’évaluation des impacts environnementaux est exigé en vertu de l’Environmental Protection and Enhancement Act de l’Alberta. On peut aussi opter pour l’ajout d’une traduction non officielle en français. On écrit alors le mot loi avec la minuscule, et le titre traduit se met en caractères ordinaires. On peut l’intégrer dans le texte, suivi du titre anglais officiel entre parenthèses, ou encore le mettre sous forme de note en bas de page. La loi sur les véhicules à moteur (Motor Vehicle Act) de la Colombie-Britannique. Divisions des textes de lois On emploie habituellement des lettres et des chiffres, arabes ou romains, pour désigner les divisions d’actes notariés et d’autres documents juridiques ou administratifs (sections, articles, paragraphes, alinéas, etc.). Selon le Guide canadien de rédaction législative française, on subdivise les lois et les règlements fédéraux de la façon suivante : Anglais Français part I partie I division A section A subdivision a sous-section a section 12 article 12 subsection 12(1) paragraphe 12(1) paragraph 12(1)(a) alinéa 12(1)a) subparagraph 12(1)(a)(i) sous-alinéa 12(1)a)(i) clause 12(1)(a)(i)(B) division 12(1)a)(i)(B) subclause 12(1)(a)(i)(B)(VI) subdivision 12(1)a)(i)(B)(VI) sub-subclause 1 sous-subdivision 1 schedule annexe table tableau ou table figure figure On cite une disposition législative de façon précise : le paragraphe 12(1), l’alinéa 12(1)a). Bien qu’il soit aussi possible d’écrire « le paragraphe (1) de l’article 12 » parce qu’il n’y a qu’un paragraphe (1) dans un article, il serait faux d’écrire « l’alinéa a) de l’article 12 », « le sous-alinéa (ii) de l’article 12 », etc. parce qu’il pourrait y avoir plus d’un alinéa a) ou de sous-alinéa (ii) dans un article, ce qui porterait à confusion. La lettre indiquant l’alinéa se met en italique. Notez que le mot anglais paragraph se rend par alinéa : « l’alinéa 12(1)a) », et non « le paragraphe 12(1)a) ». De plus, le terme sous-paragraphe, calque de l’anglais subparagraph, est à éviter. On dit plutôt sous-alinéa. Il importe de préciser que les lois du Québec sont divisées différemment. Remarques Remarque a L’Office québécois de la langue française recommande d’écrire les titres de lois, chartes, règlements, etc., en caractères ordinaires plutôt qu’en italique. Retour à la remarque a Remarque : Depuis des modifications faites à la présentation des textes de loi en 2016, la lettre indiquant l’alinéa ne se met plus en italique. Liens utiles Gazette du Canada. Lois sanctionnées et règlements officiels : http://canadagazette.gc.ca/index-f.html Recherche des lois et règlements codifiés du Canada : http://laws.justice.gc.ca/fr/index.html LEGISINFO, un outil de recherche sur les projets de loi. Parlement du Canada : http://www.parl.gc.ca/LEGISINFO/index.asp?Lang=F Lois et règlements : L’essentiel (2e édition). Bureau du Conseil privé, Gouvernement du Canada, 2001 : http://sbisrvntweb.uqac.ca/archivage/17572868.pdf « La justice et la loi au Canada » : http://canada.justice.gc.ca/fr/jl/index.html Loi sur les textes réglementaires : http://lois.justice.gc.ca/fr/S-22/texte.html « La common law et le droit civil ». Le Canada en devenir! : http://www.canadiana.org/citm/specifique/lois_f.html#common. Enquête nationale sur les services de rédaction législative : http://www.justice.gc.ca/fr/ps/inter/survey/page8.htmlniveaux de langue
Il faut savoir choisir le vocabulaire et le niveau de langue qu’on emploie en fonction du lecteur, c’est-à-dire de son milieu culturel, social, etc. Il va de soi que l’on évite d’employer dans le langage écrit des termes vulgaires ou grossiers. Cependant, il en existe d’autres qui, inoffensifs en apparence, peuvent mettre dans l’embarras la personne qui les écrit. Il s’agit de mots populaires, moins provocants, qu’un usage courant a banalisés (rendus ordinaires), comme : bagnole, pour voiture, ou baraque, pour maison. D’autres termes sont tout simplement trop spécialisés ou relevés pour être glissés dans un texte courant ou administratif, car ils sont difficiles à comprendre. Par exemple : la puérilité de ses propos, au lieu de l’insignifiance de ses paroles. Mise en relief On peut employer l’italique ou les guillemets pour mettre en relief les mots ou expressions qui s’écartent du langage standard, comme les tours populaires, familiers ou de tout autre niveau de langue – joualisant, technique, archaïque, ironique, etc. –, les régionalismes, les mots impropres ou insolites, les surnoms, les néologismes, les jeux de mots, ainsi que les mots qu’on emploie dans un sens spécial. Certains auteurs favorisent l’italique pour cette fonction, mais l’emploi des guillemets reste très vivant : Italique Inutile de vous dire qu’ils se sont fait maganer. Les épluchettes étaient très populaires au 19e siècle (R. Dubuc et J.‑C. Boulanger). Dans le St-Laurent, il y a formation de frasil surtout entre Montréal et Sorel (Trésor de la langue française au Québec). Ce sont des oiseaux nidifuges, c’est-à-dire qui fuient le nid, qui le quittent tôt. Guillemets Inutile de vous dire qu’ils se sont fait « maganer ». Le secteur de l’énergie est le plus gros « buveur » d’eau. Elle a eu le « plaisir » de se voir assigner cette corvée. Un oiseau est un « porte-plumes » (J.-P. Colignon). Niveaux de langue, définitions et exemples Voici des définitions et des exemples permettant de distinguer les différents niveaux de langue : Niveaux de langue, définitions et exemples Niveau de langue Définition Exemples Niveau vulgaire Emploi de mots vulgaires ou d’expressions grossières, qu’il vaut mieux éviter dans la langue courante ou recherchée. - charogne, chien sale (pour désigner une personne) Niveau populaire Niveau de langue plus relâché et considéré comme incorrect. - M’as t’dire de quoi… - les ceusses (au lieu de celles) Niveau familier Mots ou structures de phrases que l’on emploie dans la conversation courante, lorsqu’on s’adresse à des amis ou à des gens que l’on connaît bien. - Passe-moi le beurre! - être maboul (au lieu de un peu fou) - maganer (dans le sens de endommager) Niveau courant ou standard Langage correct que l’on utilise habituellement. - Pourrais-tu me donner le beurre? Niveau soutenu ou soigné Façon de s’exprimer correctement et avec distinction. On emploie ce registre entre autres dans les journaux, les textes administratifs, les travaux scientifiques, un cours, un discours, etc. - Pourriez-vous m’aider, s’il vous plaît? Niveau littéraire (ou très soutenu, recherché) Style de communication comportant des mots ou des constructions qui ne sont pas d’usage courant. Il peut même s’agir de mots et de constructions rares. - abîme (au lieu de précipice) - bannir (au lieu de supprimer, exclure) - ladre (au lieu de avare)marques de commerce
Sur cette page Définitions et synonymes Règles d’écriture Symboles de marque de commerce Noms désignant la marque et l’entreprise Renseignements complémentaires Définitions et synonymes Juridiquement, on distingue les marques de commerce des marques de commerce déposées et des noms commerciaux. Examinons les définitions de ces termes. Marque de commerce (trademark) Mot ou groupe de mots, avec ou sans dessin ou représentation graphique particulière (symbole, sigle ou logotype), servant à désigner les produits ou les services d’une personne ou d’une organisation et à les distinguer de ceux de ses concurrents. Une marque doit donc être originale et devenir distinctive dans l’esprit des consommateurs. Marque de commerce déposée (registered trade-mark) Marque de commerce inscrite au Registre des marques de commerce du gouvernement fédéral – c’est-à-dire qui a été formellement enregistrée auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC) – qui atteste officiellement les droits du propriétaire sur la marque. On dit aussi, dans le même sens : marque déposée nom déposé marque de commerce enregistrée marque enregistrée On compte parmi les noms de marques les noms de voitures, d’avions, de boissons, de fromages, de parfums, de médicaments, de logiciels informatiques et d’autres produits sur le marché. Nom commercial Nom sous lequel une entreprise ou un particulier choisit d’exercer une activité commerciale, et qui peut dans certains cas être identique à la marque de commerce. Règles d’écriture Majuscule Les marques de commerce sont des noms propres qui ont un caractère distinct. Elles prennent donc la majuscule initiale lorsqu’elles désignent des produits : La Boréale est une bière québécoise. Il avait une Camaro. De plus, ils s’écrivent en caractères ordinaires (et non en italique) et sont invariables lorsqu’ils sont précédés de l’article : La Boréale et la Blanche de Chambly sont des bières québécoises. Il avait une Camaro et deux Chevrolet. On leur a acheté des Popsicle pendant la canicule. Minuscule Il arrive qu’une marque de commerce devienne tellement connue qu’elle en vient à être utilisée comme terme générique, perdant ainsi son caractère de produit distinct. Les noms de marques peuvent donc s’incorporer à la langue pour devenir de véritables noms communs figurant au dictionnaire. Ils prennent alors la minuscule initiale et varient généralement en nombre. Certains sont tellement implantés qu’on en oublie l’origine; on n’a qu’à penser aux mots suivants, tous d’anciens noms de marques déposées : une aspirine du cellophane un dictaphone des jeeps du nylon un pédalo un trampoline On peut préférer faire précéder le nom de marque du nom d’espèce. Les noms de marques retrouvent alors leur valeur de noms propres. L’usage n’est toutefois pas constant, et il n’est pas rare de voir la majuscule : une aspirine / un comprimé d’aspirine des kleenex / des mouchoirs Kleenex un frigidaire / un réfrigérateur Frigidaire des jeeps / des camionnettes Jeep un oka / du fromage Oka un diesel / un moteur diesel Italique ou guillemets Le nom des produits commerciaux en général s’écrit sans guillemets ni italique : un Coca-Cola des bottes Sorel une cafetière Melitta un jeu de Monopoly L’appellation de certaines créations de luxe telles que les parfums et les vêtements haute couture s’écrit parfois entre guillemets, mais habituellement en italique : un flacon de « Neiges » / un flacon de Neiges la robe « Soir de Bal » / la robe Soir de bal le parfum « J’adore » / le parfum J’adore Genre Pour déterminer le genre du nom de marque et de l’article qui l’accompagne, on utilise le nom générique sous-entendu à l’esprit : Je vous conseille de prendre un Advil. (nom masculin comprimé sous-entendu) Le Ritalin est contre-indiqué pour votre enfant. (nom masculin médicament sous-entendu) J’adore ma Ford. (noms féminins voiture ou automobile sous-entendus) Symboles de marque de commerce Contrairement aux États-Unis où les noms déposés doivent être signalés par le symbole R majuscule encerclé®, au Canada, la Loi sur les marques de commerce n’a normalisé aucun symbole en particulier et son emploi n’est pas obligatoire. Les symboles R encerclé® ou M majuscule D majusculeMD sont généralement utilisés pour identifier une marque de commerce enregistrée, tandis que les symboles TM ou MC sont utilisés pour identifier une marque de commerce non enregistrée. Certains ouvrages de langue recommandent de toujours employer M DMD en français plutôt que le symbole R encerclé®. D’autres recommandent d’employer le symbole M DMD si la marque est enregistrée ou déposée au Canada, et le symbole ® si la marque est enregistrée aux États-Unis (par exemple : RollerbladeR encerclé en exposant® et AspirinM D en majuscules et en exposantMD). Cette règle est toutefois difficile à appliquer. Dans l’usage, le symbole ® est largement employé en français. Voici les principaux symboles des marques de commerce. On les met en exposant et en caractères ordinaires (c’est-à-dire, pas en italique). Symboles acceptés en français Marques de commerce : Symboles acceptés en français et exemples Symbole Description Comment l’afficher Exemple M D en majusculesMD symbole français de marque déposée MD en exposant MARQUEM D en majuscules et en exposantMD ® symbole anglais de marque déposée (registered trademark) Alt 0174 MARQUE® MC marque de commerce non enregistrée MC en exposant MARQUEMC TM symbole anglais de marque de commerce (trademark) non enregistrée Alt 0153 MARQUETM SM symbole anglais de marque de service (service mark) SM en exposant MARQUESM Astérisque En remplacement de l’un des symboles R encerclé®, M D en majusculesMD, M C en majusculesMC et T M en majusculesTM, il est aussi possible d’apposer à côté de la marque un astérisque (*), qui renvoie à une note (par exemple, en bas de page dans une publicité ou au bas du produit, sur un emballage) : *Marque déposée du Bureau de la traduction (en anglais : *Registered trademark of…) *Marque de commerce du Bureau de la traduction [si le produit n’est pas enregistré] (en anglais : *Trademark of…) L’utilisation de l’astérisque permet notamment de préciser le nom du titulaire de la marque. Nom écrit en majuscules suivi du symbole Il n’est pas rare de voir certains noms de marque écrits tout en majuscules dans les textes, suivis du symbole de marque déposée. Cet emploi est correct si on veut insister sur la marque, dans une publicité par exemple. Comparez ces exemples : Pour vos maux de tête, prenez ADVIL®. Pour vos maux de tête, prenez deux Advil. En général, le symbole suit le nom de marque écrit de manière habituelle, c’est-à-dire avec une majuscule à la première lettre seulement : Qui ne prend pas, à l’occasion, des analgésiques de marque Tylénol®, Advil®, Motrin® ou Aspirin®? Remarque : Il faut noter que le nom de marque officiel Aspirin ne prend pas de e final. Symbole © (droit d’auteur) Il ne faut pas confondre le symbole d’une marque de commerce avec le symbole du droit d’auteur © (aussi appelé copyright, forme acceptée en français). Le droit d’auteur protège entre autres les œuvres littéraires, artistiques, dramatiques ou musicales, y compris les programmes informatiques. Le symbole s’obtient en tapant Alt 0169. Aucune règle juridique n’oblige le propriétaire d’une marque quant à l’endroit où le symbole doit être apposé. En règle générale, le symbole © est suivi, dans un ordre quelconque, du nom du titulaire des droits d’auteur et de la mention de l’année de la publication. Placé après le nom, le symbole est en exposant non précédé d’une espace, mais s’il est placé devant le nom, il n’est généralement pas en exposant et est suivi d’une espace : LATTER© (logiciel) © 2016 Druide informatique © Services publics et Approvisionnement Canada, 2016 © 2015, Éditions Julie Roy © Julie Roy, 2015 Il est à noter que le symbole ⓟ est le symbole anglais de phonogramme (phono copyright symbol) utilisé pour les œuvres musicales enregistrées, comme les disques. Noms désignant la marque et l’entreprise Juridiquement, on distingue les marques de commerce des marques de commerce déposées et des noms commerciaux. Certaines marques déposées (trademarks), comme les marques de voitures et de bières, portent le même nom que l’entreprise. Ce nom est appelé nom commercial (trade names). Dans ce cas, on met un article devant le nom de marque, mais pas devant le nom de l’entreprise : La BMWBMW est la meilleure voiture. (plutôt que : BMWBMW est la meilleure voiture) BMWBMW a réalisé des profits cette année. (et non : La BMWBMW…) BMWBMW est une bonne marque de voiture. (et non : La BMWBMW…) Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, voir médicaments (noms de médicaments) et véhicules (voitures, avions, bateaux, etc.).Dépasser le mot image : une obligation pour le traducteur
Maurice Rouleau (L’Actualité terminologique, volume 35, numéro 3, 2002, page 6) Vinay et Darbelnet racontent, dans la préface de leur ouvrage Stylistique comparée du français et de l’anglaisNote de bas de page 1, que c’est sur l’autoroute qui relie New York à Montréal que « l’histoire commence ». En lisant, avec les yeux de Français et de linguistes qu’ils étaient, des écriteaux du genre Slow-men at work ou Dual highway ends, ils prirent conscience que le français et l’anglais recouraient à des moyens linguistiques différents pour exprimer la même réalité. Cette différence de point de vue, ils la formulèrent alors de la façon suivante : l’anglais privilégie le plan du réel; le français, celui de l’entendement.PLAN DU RÉEL/PLAN DE L’ENTENDEMENT Par cette formule lapidaire, les auteurs nous disent que l’anglais fait appel à des mots images plutôt qu’à des mots signes, à des mots qui collent au concret plutôt qu’à l’abstrait, à des mots qui parlent aux sens plutôt qu’à l’esprit; que l’anglais donne dans le particulier (des exemples) plutôt que dans le général (principe). Bref, l’anglais ne voit pas la réalité avec les mêmes yeux que le français. Quiconque s’attarde le moindrement à comparer un terme anglais et son équivalent français constatera, très souvent, la justesse de leur observation : dress rehearsal devient une « générale »; overhead projector, un « rétroprojecteur »; garbage collector, un « éboueur ». Si vous demandez à un francophone qui a une vision parfaite si le myope voit bien de près ou de loin, vous obtiendrez, une fois sur deux, une mauvaise réponse. Le problème ne se pose même pas à l’anglophone, car, pour lui, être myope, c’est être short-sighted. Le terme dit tout, il est descriptif, il fait image : une short-sighted person voit nécessairement bien de près. L’hypermétrope ou le presbyte deviendra en anglais a far-sighted person. Les équivalents anglais sont imagés; ils parlent aux sens; les termes français seraient eux aussi imagés si l’étude des racines grecques et latines était au programme, mais tel n’est pas le cas. Ils tombent donc de ce fait dans la catégorie des mots qui font appel à l’entendement. Cette particularité du vocabulaire ne devrait toutefois pas poser de problème au traducteur, car les équivalents se trouvent généralement consignés dans les dictionnaires, ces témoins de l’usage. La situation est peut-être différente quand il s’agit d’expressions du genre : you are barking up the wrong tree ou mark my words, qui, évidemment, ne se rendent pas par « tu te trompes d’arbre » ou « note bien mes paroles », mais bien par « tu frappes à la mauvaise porte » et « je t’aurai prévenu » ou « je t’aurai mis en garde ». Ces expressions ne devraient pas, elles non plus, poser de problème au traducteur, à la condition évidemment qu’il se rende compte du caractère figé de l’énoncé, car il les trouvera dans des dictionnaires spécialisésNote de bas de page 2.EXTENSION DU CARACTÈRE IMAGÉ, CONCRET DE L’ANGLAIS Si le caractère imagé, concret, de l’anglais se limitait à des mots ou à des expressions figées, la différence entre les deux langues ne serait pas trop problématique. Mais ce caractère se retrouve bien au-delà du mot : dans des groupes de mots associés accidentellement, dans des propositions, voire même dans des phrases. Le problème qui se pose alors, c’est que l’équivalent de ces formules concrètes n’est pas consigné dans le dictionnaire. Si le traducteur en formation et, à plus forte raison, celui qui est en exercice ne sont pas conscients de cette particularité, leurs traductions ne pourront que s’en ressentir. Voyons quelques exemples où celui qui ne tiendrait pas compte de cette différence entre les deux langues (concret/abstrait; particulier [exemples]/général [principe]; mots images/mots signes) produirait un texte qui manquerait d’élégance, qui ne serait pas idiomatique, qui ne correspondrait pas à la façon habituelle qu’a le français de dire la réalité.Since there were only two tides per day, the tide miller had to mill when the tide was right-whether at midnight or middayNote de bas de page 3.Le traducteur ne doit évidemment pas s’attendre à trouver dans un dictionnaire l’équivalent de whether at midnight or midday. La précision apportée par l’auteur fait appel à deux moments particuliers de la journée, mais non des moments privilégiés pour observer une marée haute. Le lecteur se doit de comprendre que l’information fournie a une portée plus générale que les deux temps particuliers indiqués : la marée haute peut se produire à toute heure du jour et de la nuit et, à ce moment-là, le meunier doit être au travail. Alors traduire cette précision par « que ce soit à midi ou à minuit » n’a rien de faux. On pourrait même aller jusqu’à prétendre que les équivalents choisis (midi et minuit) sont heureux, car ils reprennent l’allitération observée dans les mots anglais (midday et midnight), ce qui ne serait pas faux. Mais la question est tout autre : dans un contexte non traductionnel, le locuteur francophone s’exprimerait-il de cette façon? Fort probablement que non. Il aurait sans doute dit : « quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit » ou de façon encore plus économique « de jour comme de nuit ». Ce faisant, il aurait opté pour le général et non le particulier comme le fait l’anglais.TRADUCTION :Puisqu’il n’y a que deux marées par jour, le meunier se devait d’être au poste à marée haute, de jour comme de nuit. When was the last time you bit into a really delicious peach, the juice fairly bursting through the skin? When was the last time you sat down to a steaming plate of fresh asparagus – the tender just-ripe tips, not the stringy kind you generally get at the supermarketNote de bas de page 4.En écrivant the juice fairly bursting through the skin, l’auteur recourt à une image, celle d’une explosion : le fruit est tellement rempli de jus qu’il est sur le point d’éclater. Pour rendre cette idée, le français dira que le fruit est « bien juteux », une formulation qui fait plus appel à l’entendement qu’aux sens. Quant à sat down to, le traduire par « s’attabler devant » un plat d’asperges ne serait pas faux. Ce serait par contre accorder beaucoup d’importance à un point de détail, dont le français peut aisément se passer. En effet, il importe peu que nous soyons attablé (cas particulier), à genoux, en tailleur ou debout devant un plat d’asperges; ce qui importe (idée générale), c’est d’y goûter, de les déguster. Ces deux phrases pourraient donc se traduire de la façon suivante :TRADUCTION :Quand avez-vous, pour la dernière fois, mordu dans une vraie bonne pêche on ne peut plus juteuse? Quand avez-vous, pour la dernière fois, dégusté des pointes d’asperges bien mûres, tendres et non filandreuses comme celles qu’offrent généralement les supermarchés? My memory bank is filled with vivid pictures of camps, and I would not trade a single one. But motels have hot running waterNote de bas de page 5!Notons au passage l’utilisation, dans ce court paragraphe, du mot bank (concret) pour désigner l’endroit où sont stockés les souvenirs, par analogie avec la banque, là où l’on stocke son avoir. En français, le mot mémoire (abstrait) suffit amplement pour rendre l’idée. Quant à traduire I would not trade a single one par « je n’en échangerais aucun », force est de reconnaître que cette formulation manque d’appui. Si l’on échange quelque chose, il faudrait pouvoir préciser avec qui et contre quoi se fait cet échange. Si l’auteur n’est pas prêt à échanger ses souvenirs, c’est qu’à ses yeux ils n’ont pas de prix, qu’ils sont inestimables. Voilà l’idée à rendre.Regardons de plus près la courte phrase : But motels have hot running water! Une mise en contexteNote de bas de page 6 s’impose pour bien comprendre la phrase et, par conséquent, la bien traduire. L’auteur cherche à nous dire pourquoi le meilleur moment d’une partie de chasse est, pour lui, le retour au motel. La traduction « Mais les motels ont l’eau chaude. » rendrait compte des mots anglais utilisés, mais certes pas de l’idée cachée derrière ces mots. L’eau chaude représente, pour l’auteur, une commodité qu’il apprécie grandement et dont la présence traduit un certain confort que la tente ne peut lui procurer, à savoir prendre une bonne douche après une journée de chasse. L’auteur recourt donc à un détail, l’eau chaude (concret), pour désigner une réalité plus générale, à savoir le confort (abstrait) que l’eau chaude symbolise.TRADUCTION :Que de souvenirs inoubliables et inestimables! Oui, mais que de confort dans un motel! But no matter which we did first, the most pleasant part was to finally be propped up in bed, clean and stuffed, with the knowledge that we did not have to move for the next ten hours. Cette phrase, qui clôt le texte d’où provient l’exemple précédent, contient deux segments imagés. Rendre propped up in bed par « adossé sur ses oreillers » pourrait, dans certaines circonstances, avoir du sens. Ici, toutefois, compte tenu du reste de la phrase, une telle traduction serait malvenue, sauf si vous aimez dormir assis! L’auteur décrit, encore une fois, une situation particulière pour désigner une situation plus générale : être à l’aise, bien installé dans son lit et non couché sur la dure comme cela lui est arrivé dans des camps de fortune. Quant au nombre d’heures indiquées, for the next ten hours, il n’est certainement pas à prendre au pied de la lettre. L’auteur choisit ici de parler de dix heures, non pas parce qu’il dormira dix heures, mais pour illustrer par une durée concrète que la période de repos sera longue. Traduire ce passage par « rester immobile durant 10 heures » aurait de quoi effrayer quiconque n’a besoin que de sept ou huit heures de sommeil. L’utilisation du verbe to move sert à mettre en opposition les nombreux déplacements que l’auteur a faits durant sa journée de chasse et le fait qu’il n’aura pas à bouger du motel for the next ten hours. Comme il mentionne qu’il est installé dans son lit, et que c’est généralement pour y dormir, les dix heures ne font référence qu’à la période de repos qui s’annonce, autrement dit qu’à une BONNE nuit de sommeil, où « bonne » englobe à la fois l’idée d’une « longue » nuit et d’une nuit « réparatrice ».TRADUCTION :Peu importait la décision, le moment le plus plaisant restait celui où nous nous installions confortablement dans notre lit, propres, repus et assurés de passer une bonne nuit de sommeil. Most secretaries live in an area between being too assertive and being too passive. Often a secretary feels she has to think twice before stepping in and correcting the grammar, even when she knows her « superior » can’t frame a good sentenceNote de bas de page 7.Rendre to live in an area par « vivre dans une zone » serait ici incongru. Pour en faire une bonne traduction, il faut, comme toujours, débusquer le sens derrière cette image et trouver les mots pour le dire. To live ici fait référence aux états d’âme de la secrétaire, à rien d’autre. Elle se trouve donc prise entre deux feux. Elle ne vit pas là, elle est tout simplement hésitante.Il est vrai qu’il est difficile d’écrire correctement si l’on ne maîtrise pas bien la grammaire. Mais est-ce vraiment la seule faiblesse du patron? Il y a fort à parier qu’une personne qui ne maîtrise pas la grammaire ne maîtrisera pas non plus l’orthographe, la ponctuation, etc. C’est donc dire que l’auteure ne mentionne qu’un cas particulier (faute de grammaire) pour souligner un problème plus fondamental, plus général (ne pas savoir écrire). De plus, l’utilisation du mot sentence ne serait pas à traduire par « phrase ». Encore une fois, l’auteure recourt à un cas particulier pour désigner quelque chose de plus vaste, de plus général : le texte.TRADUCTION :La plupart du temps, elle ne sait trop que faire : s’affirmer ou s’effacer. Par exemple, même si elle sait son « supérieur » incapable d’écrire correctement, elle hésitera à intervenir. A coarse probe cannot be used to search out a fine crevice. Light is the probe that is employed with the microscope, and the coarseness of this probe is unalterably set by the wavelength of visible light (0.4 to 0.7 µm)Note de bas de page 8.Voilà les deux premières phrases d’un texte technique portant sur le pouvoir de résolution du microscope. Traduire la première par « Une sonde grossière ne peut être utilisée pour fouiller une fente mince » pourrait, aux yeux de certains, paraître acceptable, étant donné que les mots ont été traduits, mais l’idée, elle, n’aura pas été rendue. L’anglais a recours à des mots qui font image : probe, crevice, des mots insérés dans une phrase qui fait elle-même image, une phrase dont le sens dépasse la simple addition des mots. Derrière ces deux mots particuliers, probe et crevice, se cache un principe (généralisation) : pas question d’espérer faire un travail délicat avec un outil grossier. Ce principe est, dans la deuxième phrase, appliqué à la microscopie. Si, pour effectuer un bon travail, il faut utiliser le bon outil, il faudra, si l’on veut distinguer, à l’aide du microscope, deux objets rapprochés, utiliser une lumière ayant une longueur d’onde qui permette de faire ce travail. Autrement dit, plus la longueur d’onde est courte, plus rapprochés seront les objets que ce microscope nous permettra de voir distinctement. Le pouvoir de résolution du microscope est donc fonction de la longueur d’onde utilisée.TRADUCTION :La qualité d’un travail va de pair avec celle de l’outil. En microscopie photonique, l’outil, c’est la lumière; et sa précision est fixée par la longueur d’onde de la lumière visible (0,4 à 0,7 µm).Voilà donc quelques exemples qui illustrent bien la prédilection de l’anglais non pas pour le mot image – ce que nous savions déjà grâce à Vinay et Darbelnet – mais pour la proposition image, pour la phrase image. J’entends par là des propositions ou des phrases qui donnent dans le concret, dans le particulier, dans les exemples plutôt que dans l’abstrait, le général, dans le principe.CONSÉQUENCE DE CETTE PRÉDILECTIONCette prédilection pour l’image, le concret, le particulier imprime à la phrase une structure assez stéréotypée chaque fois que l’auteur recourt à deux cas particuliers ou plus : il présente les cas particuliers – objets de sa prédilection – avant de mentionner le générique en question. Cette tournure appelle diverses solutions, selon les besoins. En voici quelques exemples. In many parts of the world there are people who believe in spirits, witches, warlocks, fairies, elves, leprechauns, goblins, demons, jinns, sprites, pixies, and other supernatural beingsNote de bas de page 9.L’auteur termine ici sa longue énumération par and other supernatural beings, formulation qui se veut un générique. Le lecteur en conclut donc qu’il vient de lire une liste de cas particuliers. Mais à y regarder de plus près, cette conclusion n’est pas tout à fait exacte. En effet, warlock et witch désignent des êtres humains ayant un pouvoir spécial et non pas des êtres surnaturels. De plus, sprite, qui figure parmi les spécifiques, est en fait lui-même un générique qui a pour synonymesNote de bas de page 10 : brownie, dryad, elf, fairy, goblin, imp, leprechaun, naiad, Oceanid, peri, pixie, spirit et sylph. À remarquer : cinq de ces synonymes figurent déjà dans la liste des spécifiques du texte original…Le traducteur ne devrait pas se sentir obligé de traduire tous les spécifiques, et encore moins quand ces spécifiques, ou supposés spécifiques, font injure à la logique, comme c’est le cas dans la phrase étudiée. Ici, le traducteur doit aller à l’essentiel et bien faire la distinction entre « être surnaturel » et « pouvoir surnaturel ».TRADUCTION :Dans bien des pays, des gens croient aux êtres surnaturels : les démons, les fées, les elfes, les djinns, etc.En anglais, une énumération aussi longue, même bien faite, n’est pas pratique courante. Plus souvent, l’anglais ne fait appel qu’à deux cas particuliers, comme en font foi les quelques exemples qui suivent. It is a fact that it has to be written very carefully into a job description just what a secretary’s duties are, or she will be told to clean off the desk, pick up cleaning and the likeNote de bas de page 11.Ici, pour nous dire que la secrétaire risque d’être appelée à faire des choses qui ne relèvent pas de sa tâche, l’auteure, en bonne anglophone, préfère nous donner deux exemples : to clean off the desk et to pick up cleaning, et, pour nous faire comprendre qu’il s’agit bien d’exemples, elle ajoute, pour terminer : and the like. Ces trois mots se veulent sans doute une généralisation, mais sous une forme assez floue. L’auteure laisse au lecteur le soin de trouver le terme générique qui décrit bien les deux cas particuliers, à savoir faire des tâches « domestiques ». Il y a lieu de préciser que ces deux cas particuliers n’ont pas à être traduits tels quels, car ils ne servent qu’à illustrer le principe général caché dans and the like. Le traducteur pourrait tout aussi bien utiliser deux autres cas de figure, car ce qu’il lui faut traduire, c’est le message et non les mots. Si jamais l’espace lui manquait, il pourrait également couper court, sans perte de sens.TRADUCTION :Les tâches d’une secrétaire doivent toujours être bien définies, sinon elle risque de devenir la femme à tout faire. It is expected, however, that the reader will recognize that a man must be older than his children, that when two people win a mixed doubles match, one is male and the other is female, and a few other equally simple facts from everyday experienceNote de bas de page 12.Dans cet exemple-ci, le rédacteur prend soin de préciser que les exemples donnés sont tirés des facts from everyday experience. Cet élément d’information se trouve, comme dans les exemples précédents, en fin de phrase. Avant de donner dans le général, l’anglais privilégie le particulier. Dans le premier cas, il est dit qu’un homme est nécessairement plus âgé que ses enfants. Il n’en est pourtant pas autrement avec la femme! Le rédacteur semble s’être inspiré du cas qu’il avait sous les yeux et qui, par hasard, était un père avec son fils. Dans le second, il est dit que l’équipe gagnante, dans un double mixte, est composée d’un homme et d’une femme. Il en est pourtant de même pour l’équipe perdante! Le rédacteur s’est donc, cette fois-ci, inspiré uniquement d’une des deux équipes qui s’affrontent dans un match, laissant au lecteur le soin de conclure qu’il en est de même pour l’autre. Force est de reconnaître que traduire uniquement les mots ferait injure à la logique. Mieux vaut, en français, aller chercher le général qui se cache derrière ces particuliers.TRADUCTION :Le lecteur devrait toutefois pouvoir exploiter certaines réalités quotidiennes, comme le fait qu’un parent est plus âgé que son enfant; que, dans un double mixte, chaque équipe est formée d’un homme et d’une femme. Rheumatoid arthritis, Lupus erythematosus, and other inflammatory diseases can also cause median nerve compression, as can tissue edema conditions arising from pregnancy, diabetes, hypothyroidism, and obesityNote de bas de page 13.Ici, les auteurs, deux médecins, nous informent que les deux cas particuliers nommés : rheumatoid arthritis et lupus erythematosus font partie des inflammatory diseases. Fait à remarquer, ici encore, ce terme générique est introduit par and.Par contre, dans le dernier membre de phrase, le générique tissue edema conditions précède une énumération des cas particuliers. Mais cette façon de faire n’est pas le procédé inverse de celui que nous abordons. En effet, les spécifiques ne sont pas des exemples d’œdème, mais bien plutôt des exemples de causes d’œdème, d’où d’ailleurs la présence de arising from.TRADUCTION :Le syndrome du canal carpien (SCC) peut être causé par diverses maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux aigu disséminé (LED), ou encore par un œdème secondaire à la grossesse, au diabète, à l’hypothyroïdie, à l’obésité.CONCLUSION Vinay et Darbelnet nous ont fait prendre conscience que, pour exprimer la réalité, l’anglais recourait, de préférence, à des mots images et le français à des mots signes. Dans le présent article, nous montrons que cette préférence de l’anglais pour l’image, le concret, le particulier va bien au-delà du mot, comme nous l’ont appris Vinay et Darbelnet; elle se retrouve dans des propositions et parfois même dans des phrases complètes. Les exemples étudiés dans le présent article l’illustrent bien. Cette façon de faire se rencontre sous tellement de plumes différentes qu’il ne peut s’agir d’idiosyncrasie, mais bien plutôt d’une façon bien anglaise de dire la réalité. Aussi anglaise que l’utilisation du mot image. Elle n’est d’ailleurs pas réservée qu’aux textes généraux (voir l’exemple nº 6). La question est de savoir comment traduire ce genre de proposition ou de phrase. Étant donné que le traducteur doit rendre le message et non les mots, il lui faut évaluer la pertinence de la proposition image dans la phrase ou celle de la phrase image dans le paragraphe. Et cela, dans le texte de départ comme dans le texte d’arrivée, car le destinataire, un francophone, doit comprendre. Et sa compréhension passe généralement non pas par le plan du réel, mais bien par le plan de l’entendement. C’est donc dire que les propositions ou les phrases ne peuvent être traduites littéralement. La méconnaissance ou l’ignorance de cette particularité de la langue anglaise est sans doute à l’origine de bien des traductions surprenantes. J’en veux pour preuves les termes intent-to-treat analysis et state-of-the-art performance. Les équivalents proposés pour intent-to-treat analysis sont fort variés. On trouve dans le GladstoneNote de bas de page 14 : analyse selon le principe de l’intention de traiter; dans TERMIUM® : analyse des sujets retenus au début de l’essai clinique; dans le Grand dictionnaire terminologiqueNote de bas de page 15 : analyse du projet thérapeutique (!); dans d’autres sourcesNote de bas de page 16 : analyse des sujets retenus au début de l’étude/l’essai clinique, analyse des patients sélectionnés, analyse selon l’intention de traiter, etc. À noter, dans tous ces cas, on a reproduit l’expression imagée de l’anglais, plutôt que tenté de trouver une formulation qui correspondrait mieux à l’esprit français, c’est-à-dire qui se situerait sur le plan de l’entendement. D’où le caractère un peu étonnant des équivalents. Dans le cas de state-of-the-art, il arrive qu’il soit traduit littéralement. C’est ce qu’a fait la Société française de biologie cliniqueNote de bas de page 17, dans son Dictionnaire des termes à l’usage de la validation de techniques, où l’on trouve « performance de l’état de l’art » comme équivalent de state-of-the-art performance. Il y a même lieu de se demander si cette traduction littérale ne serait pas en train de faire son chemin dans la langue des linguistes? À preuve, le communiqué suivant reçu dernièrement par courrier électronique :« Un bref état de l’art des travaux récents en sémantique formelle consacrés au calcul des valeurs aspectuo-temporelles amène à soulever un certain nombre de questions fondamentales pour la recherche dans ce domaine, et en particulier les quatre questions suivantes… » Si le traducteur ne réalise pas qu’il est en présence d’un mot image, d’un mot concret, d’un cas particulier, il n’est pas étonnant, quand il est confronté à une proposition ou à une phrase image, concrète, que ses traductions soient gauches. En fait, si le traducteur saisit bien le rôle des cas particuliers, des cas concrets, des exemples que contient le texte anglais, deux possibilités s’offrent à lui : se contenter de traduire littéralement le segment de phrase (voir l’exemple nº 1 : whether at midnight or midday), ce qui peut à l’occasion être possible; ou s’éloigner des mots pour exprimer l’idée qui se cache derrière eux (voir les exemples nos 2, 3, 4, 5, 6), ce qui est souvent la solution la plus heureuse. Cette prédilection de l’anglais pour les cas concrets, pour l’image n’est pas sans se refléter sur la manière d’écrire. Appelé à donner des exemples de ce qu’il avance, l’anglophone commence par des cas particuliers, ce qui est tout à fait conforme à sa vision du monde, et finit généralement son énumération de deux exemples ou plus par and suivi du générique (voir les exemples nos 8, 9, 10) ou de ce qu’il croit être un générique (voir l’exemple nº 7). Face à une telle formulation, le traducteur a plusieurs choix.Il pourrait traduire les cas particuliers dans l’ordre où ils sont présentés. La traduction de l’exemple nº 10 pourrait être : « L’arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux aigu disséminé et autres maladies inflammatoires peuvent causer une compression du nerf médian… » Il pourrait aussi choisir de présenter le générique avant les spécifiques. Cela donnerait : « Le syndrome du canal carpien peut être causé par diverses maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux aigu disséminé… » Dans un tel cas, le générique pourrait aussi être suivi d’un élément permettant d’introduire une énumération : le deux-points, le « dont », le « par exemple » ou encore le « notamment ». Ces deux dernières solutions ne sont toutefois pas interchangeables. Dans l’exemple nº 10, en optant pour « notamment », le traducteur accorderait aux deux pathologies mentionnées une place prépondérante dans la liste des facteurs étiologiques du syndrome en question, ce que le « par exemple » ne fait pas. Une courte recherche documentaireNote de bas de page 18 permettrait à tout traducteur de rejeter le « notamment ». Le traducteur pourrait laisser tomber les spécifiques et se contenter du générique, si l’économie dans la formulation devenait primordiale (voir l’exemple nº 8). Finalement, s’il le juge à propos, rien ne l’empêche de changer d’exemplesNote de bas de page 19, à la condition évidemment que ces derniers servent la même fin.Même si l’anglais aime bien le plan du concret et le français celui de l’entendement, il ne faudrait pas en conclure que cette façon de faire est l’apanage de la seule langue anglaise. Taine et GideNote de bas de page 20 n’ont-ils pas formulé de façon imagée le principe mis de l’avant par Vinay et Darbelnet! Le premier a dit : « Traduire en français une phrase anglaise, c’est copier au crayon gris une figure en couleur »; et le second : « Il est du génie de notre langue de faire prévaloir le dessin sur la couleur ». Le français peut recourir à l’image et il y recourt, mais moins fréquemment. Simple question de dosage.RéférencesNote de bas de page 1 Vinay J.-P., J. Darbelnet, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Montréal, Beauchemin, 1958.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Par exemple, Dubé G., E. Fortin, Dictionnaire des expressions imagées/Images in Word Dictionary, Montréal, Stanké, 1998.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 « Tidal Power », in P. Horguelin, Pratique de la révision, 2e édition, Longueuil, Linguatech, 1985, p. 172.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Crockett, J.U., Vegetables and Fruits, The Time-Life Encyclopedia of Gardening, New York, Time-Life Books, 1975, p. 7.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Backtracking, in Rouleau, M. Initiation à la traduction générale. Du mot au texte, Brossard, Linguatech éditeur, 2001, p. 188.Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 Paragraphe précédent : To me the most pleasant part of a hunting trip is a motel room. I hasten to add that I do not always stay in motels. I have had my share of raunchy shacks, pup tents, and bare ground. Campfires are as soothing as old brandy. Everyone should have the experience of arriving back at camp after dark and trying to start a fire with wet leaves and twigs.Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 A Pink-Collar Worker’s Blues in Rouleau, M., Initiation à la traduction générale. Du mot au texte, Brossard, Linguatech éditeur, 2001, p. 186.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 Rouleau, M., Initiation à la traduction générale. Du mot au texte, Brossard, Linguatech éditeur, 2001, p. 99.Retour à la référence de la note de bas de page 8Note de bas de page 9 Ingle D.J., Is it really so? A Guide to Clear Thinking, Philadelphia, The Westminster Press, 1976, p. 11.Retour à la référence de la note de bas de page 9Note de bas de page 10 « Dictionnaire des synonymes anglais » in le Robert/Collins Super Senior, anglais-français, Paris, Le Dictionnaire Robert, 1995, p. 1057-1290.Retour à la référence de la note de bas de page 10Note de bas de page 11 A Pink-Collar Worker’s Blues, in Rouleau, M., Initiation à la traduction générale. Du mot au texte, Brossard, Linguatech éditeur, 2001, p. 186.Retour à la référence de la note de bas de page 11Note de bas de page 12 Wylie C.R. Jr., 101 Puzzles in Thought and Logic, New York, Dover, 1957.Retour à la référence de la note de bas de page 12Note de bas de page 13 Burns, K.P., R.R. Johnson, Carpal Tunnel Injuries in the Laboratory, in Rouleau M., La traduction médicale. Une approche méthodique, Brossard, Linguatech éditeur, 1994, p. 66.Retour à la référence de la note de bas de page 13Note de bas de page 14 Gladstone, W.J., Dictionnaire anglais-français des sciences médicales et para-médicales, 4e édition, Edisem, Saint-Hyacinthe, 1996.Retour à la référence de la note de bas de page 14Note de bas de page 15 http://www.granddictionnaire.comRetour à la référence de la note de bas de page 15Note de bas de page 16 Communication personnelle de Mme Sylvie Vandaele, prof. de traduction médicale, Université de Montréal.Retour à la référence de la note de bas de page 16Note de bas de page 17 Communication personnelle du Dr Bernard Dingeon, Chambery, Savoie, France.Retour à la référence de la note de bas de page 17Note de bas de page 18 « La compression du nerf au poignet (syndrome du canal carpien) peut être secondaire à une compression survenant dans le métier exercé, à une ténosynovite associée à une arthrite, ou à une infiltration locale comme l’épaississement du tissu conjonctif et le dépôt de substance amyloïde au cours du myélome multiple, ou de mucopolysaccharides. D’autres maladies de systèmes associés à une incidence accrue du syndrome du canal carpien sont l’acromégalie, l’hypothyroïdie, la polyarthrite rhumatoïde, et le diabète sucré. » Braunwald, E., et al., Harrison Principes de médecine interne, 4e édition française, Paris, Médecine-Sciences Flammarion, 1988, p. 2067.Retour à la référence de la note de bas de page 18Note de bas de page 19 As I see it, the slave mentality is alive and well. . . . It is there every time a secretary says, "Yes, I’ll do that. I don’t mind." or finds ashtrays for the people who come to talk to someone else. Ici, find ashtrays pourrait être traduit par « servir un café », sans que le sens n’en soit modifié, car, avec la loi anti-tabac, nombreux sont les endroits où il est interdit de fumer.Retour à la référence de la note de bas de page 19Note de bas de page 20 Vinay J.-P., J. Darbelnet, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Montréal, Beauchemin, 1958. p. 59.Retour à la référence de la note de bas de page 20détail (pour plus de détails)
Il est correct de rendre l’expression anglaise for more details par pour plus de détails. Certains auteurs la préfèrent même à pour de plus amples détails, les mots amples et détails évoquant des idées contradictoires. Pour plus de détails sur l’étude, contactez la personne responsable. Vous pouvez lire, pour plus de détails, les articles que contient votre pochette. Si l’expression semble cavalière dans certains contextes, par exemple dans une lettre adressée à un ministre, on peut toujours la remplacer par une formule plus relevée comme si vous souhaitez davantage de précisions.Organisation ou organisme?
Gérard Asselin (L’Actualité terminologique, volume 16, numéro 5, 1983, page 3) Ces deux termes sont-ils synonymes quand il s’agit de désigner des associations?Organisme Le terme organisme est ainsi défini :Ensemble organisé de la vie sociale ou politiqueNote de bas de page 1.Organe important ou ensemble d’organes. Ex. : organisme de retraites, organisme payeur…Note de bas de page 2 De nos jours, organisme tend à devenir abstrait pour désigner un ensemble, un groupement ou une association. Dans l’administration fédérale, l’usage tend à remplacer agence par organisme pour rendre le terme anglais agency. En voici quelques exemples tirés des lois fédérales :Agency means a water quality management agency.Organisme désigne un organisme de gestion de la qualité des eauxNote de bas de page 3.Approved instalment credit agencyOrganisme agréé de crédit à tempéramentNote de bas de page 4Provincially approved agencyOrganisme approuvé par la provinceNote de bas de page 5Export credit agencyOrganisme de crédit à l’exportationNote de bas de page 6Selling agencyOrganisme de venteNote de bas de page 7Federal agencyOrganisme fédéralNote de bas de page 8 La banque de terminologie du Bureau, pour regulatory body, donne organisme directeur, organisme de régie, organisme réglementaire, organisme investi de pouvoir de réglementation. Le terme organisme a d’autres équivalents en anglais. Il se rend parfois par authority, body, corporation, organization (of a society).Organisation Le Petit Robert définit ainsi le mot organisation : « Association qui se propose des buts déterminés. » En pratique, organisation s’emploie concrètement pour désigner une association importante sur le plan international :Organisation des Nations Unies Organisation des États américains Organisation du Traité de l’Atlantique Nord Organisation européenne de coopération économique Organisation internationale de police criminelle (Interpol) Organisation africaine et malgache de coopération économique Organisation de l’aviation civile internationale Organisation des territoires de l’Asie du Sud-Est Organisation internationale du commerce Organisation internationale du travail Organisation internationale pour les réfugiés Organisation mondiale de la santé Organisation pour l’alimentation et l’agricultureOrganisation désigne aussi une association de très grande envergure sur le plan national. En voici quelques exemples français :Organisation scientifique du travail Organisation scientifique du travail en agricultureDans les lois fédérales canadiennes, organisation rend le terme anglais organization sur le plan international :Organization means (b) any international organization of which Canada is a member.Organisation désigne (b) toute organisation internationale dont le Canada fait partieNote de bas de page 9. Le terme organisation se rend parfois en anglais par : body (organized body of workers), build-up (military build-up – NATO). Bref, de nos jours organisme tend, sur le plan abstrait, à désigner une association; il rend aussi le terme agency. Organisation tend à désigner, sur le plan concret, une association internationale, ainsi qu’une association très importante à l’échelon national.RéférencesNote de bas de page 1 Grand Larousse encyclopédique.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 CILF, Vocabulaire de l’administration, 1972.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 Statuts révisés du Canada 1970, 1er suppl., c.5.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 S.R.C. 1970, N-10.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 S.R.C. 1970, c.1.Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 S.R.C. 1970, E-18.Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 S.R.C. 1970, A-6, W-9.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 S.R.C. 1970, 1er suppl., c.5.Retour à la référence de la note de bas de page 8Note de bas de page 9 S.R.C. 1970, P-22.Retour à la référence de la note de bas de page 9alliance / allié / parenté
L’alliance est le lien qui unit l’un des conjoints aux parents de l’autre : « C’est par le mariage que l’alliance s’établit entre chacun des époux et les parents de l’autre. ». Elle se distingue de la parenté, qui est le lien établi, soit par la nature entre des personnes qui descendent les unes des autres ou d’un auteur commun, soit par l’effet de la loi, par exemple entre l’adoptant et l’adopté. Comme les personnes unies par alliance ne sont pas au sens strict des parents, le terme parent par alliance est donc critiquable, bien qu’il soit consacré par l’usage. On lui préférera le mot allié. La proximité de l’alliance se détermine comme celle de la parenté. On y distingue la ligne directe, ascendante ou descendante, ainsi que la ligne collatérale. Les alliés au premier degré en ligne directe sont appelés beau-père, belle-mère, beau-fils ou gendre, belle-fille ou bru. Ceux du deuxième degré dans la ligne collatérale portent le nom de beau-frère et belle-sœur. Les alliés plus éloignés conservent l’indication du degré de parenté suivie de l’expression par alliance : cousin, oncle par alliance. Alliance et allié ont remplacé les termes vieillis affinité et affin, et ont été retenus par le Comité de normalisation de la terminologie française de la common law comme équivalents, en droit successoral de common law, des termes anglais "affinity" et "relative by affinity". Syntagmes et phraséologie Le conjoint, le mariage qui produit, qui crée l’alliance, le lien d’alliance. Alliance légitime, naturelle, adoptive. Alliance, allié au premier, au deuxième, au troisième degré. Allié collatéral, en ligne collatérale, en ligne directe. Être allié au degré d’oncle et de neveu. Allié légitime naturel, adoptif. Être allié à qqn, être l’allié de qqn. Renseignements complémentaires parenténoms propres en langue étrangère
Sur cette page Genre et article Accord du verbe Élision Renseignements complémentaires Genre et article On donne généralement aux noms en langue étrangère le genre des noms français auxquels ils correspondent. Pour les dénominations qui ne possèdent pas de nom officiel en français (p. ex. Foreign Office), on retient le genre du terme générique en langue étrangère une fois traduit. Pour ce faire, on détermine quel serait l’équivalent français du terme générique de ce nom (l’équivalent de Office serait « bureau »), et on retient le genre de cet équivalent (bureau est masculin) et l’article correspondant (le). Dans les exemples suivants, l’équivalent français du terme générique figure entre parenthèses : la British Broadcasting Corporation (corporation = une société, féminin) la Library of Congress (library = une bibliothèque, féminin) la Harvard School of Public Health (school = une école, féminin) le California Institute of Technology (institute = un institut, masculin) le Canadian Golf & Country Club (club = un club, masculin) le Centro Panamericano de Idiomas (centro = un centre, masculin) le Museo Storico Italiano della Guerra (museo = un musée, masculin) Accord du verbe Le verbe s’accorde avec ce terme générique : L’Istituto per la Ricostruzione Industriale s’est classé… (masculin, car istituto se traduit par institut) Élision Les règles de l’élision s’appliquent avec les mots étrangers comme avec les mots français : l’American Broadcasting Corporation (et non : la American…) University Il vaut mieux toutefois, pour des raisons d’euphonie, ne pas faire l’élision devant le u de university. Quand on conserve le nom d’une université en anglais, il convient d’écrire, par exemple : la University of Wisconsin H aspiré ou muet L’élision ne se pratiquant pas devant le h aspiré, il convient de ne pas la faire devant certains h aspirés étrangers : des représentants de la Hollande la plaine de Huesca Toutefois, on fait l’élision devant un h muet : le représentant d’Hochelaga l’Université d’Hawaii Certains cas sont flottants. Il est parfois difficile de déterminer s’il s’agit d’un h muet ou aspiré. On peut alors consulter une encyclopédie et regarder la transcription phonétique au début de l’entrée. Selon l’ouvrage utilisé, l’apostrophe ou l’astérisque signifie qu’il s’agit d’un h aspiré. S’il n’y a rien devant le h, il s’agit d’un h muet. Ia, io, ie, etc. L’élision se fait devant ia, io, ie, etc. : « Rhinocéros », d’Ionesco l’Ienissei, fleuve sibérien le pont d’Iéna Y On fait généralement l’élision devant le y français, mais assez rarement devant le y d’origine étrangère : la Yougoslavie le Yucatan le yacht le yogourt le parc de Yellowstone le Yémen la bataille de Yorktown Exceptions York (l’York, le duc d’York) l’ypérite, l’ypérité l’yeuse yeux (une paire d’yeux) l’y, m’y (y français) Renseignements complémentaires Voir élision.noms géographiques étrangers
Sur cette page Orthographe Genre et article Trait d’union Toponyme et point cardinal On hésite souvent sur la façon correcte d’écrire les toponymes étrangers. Certains noms possèdent un équivalent reconnu en français – comme Barcelone, Floride, Londres ou Rome –, mais beaucoup d’autres sont orthographiés de diverses façons dans les dictionnaires. Ce sont des traductions consacrées par l’usage. De même, quantité de lieux ne sont pas désignés sous le même nom d’une langue à l’autre, notamment en anglais et en français. C’est le cas d’un bon nombre de villes qui ont conservé leur appellation originale en anglais, mais non en français : Aachen en allemand et en anglais, mais Aix-la-Chapelle en français Barcelona en espagnol et en anglais, mais Barcelone en français Lucca en italien et en anglais, mais Lucques en français Il faut donc toujours faire preuve de prudence dans ce domaine. Devant les caprices de l’usage, le rédacteur doit consulter les sources récentes les plus fiables, à commencer par de bons dictionnaires de noms propres. On surveillera l’usage des médias d’information de bonne tenue, tant au Canada qu’en Europe. Internet ainsi que l’utilisation judicieuse des moteurs de recherche peuvent permettre de découvrir des ressources précieuses. On s’en tiendra à des sites linguistiques de bonne réputation et à des publications sérieuses de langue française. Le fait qu’une graphie est la plus employée sur la Toile ne signifie pas qu’elle est la plus valide. Il faut filtrer ses recherches et garder en tête que n’importe qui peut publier n’importe quoi dans Internet. Orthographe L’orthographe des noms géographiques varie parfois d’un ouvrage à l’autre. Par exemple, le nom du Koweït s’écrit selon différents dictionnaires et encyclopédies Koweït, Koweit, Kuwait ou Kuweit. Pour la capitale de la Somalie, on relève les variantes Mogadiscio, Mogadishu, Muqdisho. Si l’on veut faire un choix éclairé, il faut s’appuyer sur certains principes : Employer une forme courante. Il faut éviter les graphies parfaitement françaises, mais qui sont inexistantes ou qui n’ont plus cours. Ainsi on doit écrire : Canterbury (et non : Cantorbéry) Istanbul (et non : Istanboul) Johannesburg (et non : Johannesbourg) New Delhi (et non : Nouvelle-Delhi) Lorsque l’usage est hésitant, on doit néanmoins choisir la forme la plus française possible. Par exemple, Koweït est préférable à Kuwait. De même, on évitera d’écrire Muqdisho au lieu de Mogadiscio. Tenir compte de l’évolution de l’usage. L’usage anglais finit par s’imposer dans certains cas. Djakarta s’écrit maintenant Jakarta; Hanoï est devenu Hanoi. Certains auteurs écrivent Taiwan, d’autres Taïwan avec tréma. De même, des pays changent de nom, par exemple : la Biélorussie devenue le Bélarus la Moldavie devenue la Moldova Il faut noter que les noms employés aux Nations Unies ne correspondent pas toujours à l’usage courant. Il faut distinguer les noms en usage dans la correspondance diplomatique et ceux figurant dans les dictionnaires et journaux français. Par exemple, on parle officiellement de la Moldova dans les cercles diplomatiques, tandis que l’usage courant penche pour Moldavie. Par ailleurs, certains surnoms ont cessé d’être utilisés quand une région est devenue un État souverain. C’est le cas de Kirghizie et de Turkménie, devenues Kirghizistan et Turkménistan. La Birmanie a été rebaptisée Myanmar. Toutefois, ce nom est controversé et le Canada emploie Birmanie dans les textes diplomatiques. Le Canada appelle aussi officiellement République de Macédoine ce que d’autres États désignent comme l’ex-République yougoslave de Macédoine. Il convient de noter que Le Petit Larousse signale les graphies francisées de certains noms de pays et de villes : Nigeria écrit Nigéria Liberia écrit Libéria Guatemala écrit Guatémala Venezuela écrit Vénézuéla Belize écrit Bélize Detroit écrit Détroit Baton Rouge écrit Bâton-Rouge St. Louis écrit Saint-Louis On peut donc utiliser ces graphies sans problème. Par ailleurs, certaines appellations sont d’usage courant, mais ne figurent pas dans les dictionnaires, parce qu’il s’agit de surnoms : le Centrafrique pour la République centrafricaine la Tchéquie pour la République tchèque Il n’est pas obligatoire de conserver les signes diacritiques des langues étrangères. Toutefois, leur omission peut être considérée comme une altération de la graphie originale. Il faut garder en tête que les accents de toutes sortes, les trémas, les tildes, les barres, etc. infléchissent la prononciation. Les rédacteurs ont tendance à conserver les signes des langues européennes. Il serait donc préférable d’écrire : León São Paulo Düsseldorf Hjørring Les ouvrages spécialisés, particulièrement certains dictionnaires, encyclopédies et atlas, recourent à des graphies savantes, qui s’écartent de l’usage courant. Elles peuvent dérouter le lecteur. Aussi est-il préférable en général d’éviter certaines graphies qui visent à refléter la prononciation exacte du nom dans la langue d’origine, comme : Arabie sa’udite Āfghanistān Tōkyō Xi’an Genre et article On trouve généralement le genre des noms de pays dans les dictionnaires courants. L’emploi ou non de l’article est rarement précisé. Par exemple, beaucoup de rédacteurs écrivent le Bahreïn, alors que ce toponyme ne prend pas l’article. La préposition à employer n’est pas plus indiquée (à Bahreïn). Malheureusement, les ouvrages de référence donnent peu de précisions sur le genre, l’article et la préposition à employer avec les États fédératifs, les régions, les villes, etc. On arrive parfois à trouver ces renseignements, par hasard, dans le corps de l’article. Par contre, le rédacteur doit souvent se livrer à des contorsions si le genre n’est pas précisé. On peut employer un générique comme « l’État de », « la province de », « la région de », etc. : l’État d’Oaxaca la province de Shandong Dans un long texte, cette méthode a ses limites. On doit alors utiliser un article. Dans les deux cas précédents, on sera porté à écrire : l’Oaxaca le Shandong Il n’existe pas de règle établie, mais Grevisse fait observer que la finale en a semble attirer les noms vers le masculin : le Rwanda le Nicaragua le Canada On peut également avancer que les finales en ie amènent souvent le féminin : la Scanie la Transnistrie l’Australie Voir liste des noms de pays pour obtenir une liste des noms de pays avec le genre, l’article et la préposition à employer. Trait d’union Substantif et adjectif Lorsqu’un substantif et un adjectif forment un toponyme administratif, ils sont reliés par un trait d’union, et chacun des termes commence par la majuscule. Car il ne faut pas confondre Australie occidentale et Australie‑Occidentale : la première expression est une dénomination géographique qui désigne de façon générale la partie Ouest de l’Australie, tandis que la seconde est la dénomination administrative officielle de l’un des six États fédératifs formant l’Australie. D’où le trait d’union et la majuscule à « Occidentale ». On peut faire la même distinction entre Virginie occidentale et Virginie-Occidentale. Juxtaposition de toponymes Lorsque plusieurs toponymes sont juxtaposés pour désigner un État, il convient de les relier par des traits d’union : La Trinité-et-Tobago siégera au Conseil de sécurité des Nations Unies. Si, au contraire, les toponymes ne sont employés que dans un sens géographique, on ne met pas de trait d’union : La Trinité et Tobago sont situés dans les Antilles. Les îles de la Trinité et de Tobago sont situées dans les Antilles. Il arrive que l’on crée une dénomination administrative en juxtaposant deux toponymes de genres différents. Dans ce cas, l’euphonie veut que l’on confère à la nouvelle entité le genre du premier substantif : La Rhénanie-Palatinat et le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale sont des Länder de l’Allemagne. Toponyme et point cardinal Lorsqu’un toponyme comprend un point cardinal introduit par la préposition de ou l’article contracté du, les éléments ne sont pas reliés par un trait d’union : l’Allemagne de l’Ouest la Corée du Nord Si le toponyme comporte en outre un adjectif, cet adjectif est relié au reste du nom par un trait d’union : la Nouvelle-Galles du Sud Si un toponyme comprenant un point cardinal est juxtaposé à un autre toponyme pour former une dénomination administrative, tous les éléments sont reliés par des traits d’union : la Rhénanie-du-Nord-Westphalie La juxtaposition directe d’un toponyme et d’un point cardinal, sans préposition ou article contracté, exige trait d’union et majuscules initiales : Jérusalem-Ouest Berlin-Est Le nom des océans fait exception à cette règle : l’Atlantique Nord le Pacifique Sud Remarque : Le gentilé des toponymes qui comportent un point cardinal se forme avec le trait d’union et la majuscule initiale : Est-Allemand Sud-Soudanais Nord-Coréen Toutefois, ces formes, quoique répandues, peuvent être remplacées par des tournures plus françaises, mais plus longues : Allemand de l’Est Soudanais du Sud Coréen du Nord Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, voir liste des noms de pays.noms des universités canadiennes (Recommandation linguistique du Bureau de la traduction)
Sur cette page Traduction des noms d’universités en français Recommandation générale Types d’établissement Article The Nom de ville ou de province Nom de personne Forme possessive (’s) Nom d’un saint Cas plus complexes Non-traduction Traduction partielle Traduction complète Traduction des noms d’universités en anglais Recommandation générale Types d’établissement Nom de ville ou de province Nom de personne Nom d’un saint Traduction complète Référence Traduction des noms d’universités en français Recommandation générale La plupart des noms des universités canadiennes de langue anglaise n’ont pas d’équivalent officiel en français. Le Bureau de la traduction recommande de les traduire, en partie ou en entier, et de mettre la majuscule au mot université (de même qu’aux mots collège et institut). Il existe toutefois certains cas où il est préférable de conserver l’appellation anglaise officielle, notamment dans un texte à portée juridique (un contrat, par exemple), ainsi que dans une liste ou dans une énumération comportant plusieurs noms d’universités. Il faut user de prudence lorsqu’on emploie des traductions officieuses. En cas de doute, il vaut mieux employer l’appellation officielle (le nom de la personne morale) figurant dans la loi constituant l’établissement ou dans la charte de l’université. Le nom usuel de l’établissement (celui qu’on peut trouver sur son site Web) n’est pas nécessairement un nom officiel. Nos propositions de traductions se trouvent dans TERMIUM Plus®, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada. Pour traduire ces noms, nous avons adopté les règles ci-dessous. Types d’établissement On conseille de traduire les noms des types d’établissement et de mettre la majuscule initiale : University = Université College = Collège Institute = Institut University College = Collège universitaire Exemples Canadian Mennonite University = Université mennonite canadienne Campion College = Collège Campion British Columbia Institute of Technology = Institut de technologie de la Colombie-Britannique Dominican University College = Collège universitaire dominicain Article The Lorsque le nom d’établissement en anglais comporte l’article The, l’article Le ne fait pas partie du nom en français : The University of British Columbia = Université de la Colombie-Britannique The University of Winnipeg = Université de Winnipeg Nom de ville ou de province Si l’appellation comporte le nom de la ville ou de la province dans laquelle l’établissement est situé, elle se traduit par la forme Université de (ou d’, du, de la, de l’, selon le cas) suivi du nom de la ville ou de la province. Athabasca University = Université d’Athabasca (ville) University of Victoria = Université de Victoria (ville) University of Guelph = Université de Guelph (ville) University of Alberta = Université de l’Alberta (province) Autres prépositions On traduit la préposition at ou in par à dans les appellations telles que : Algoma University at Brampton = Université Algoma à Brampton Trinity College in the University of Toronto = Collège Trinity à l’Université de Toronto Nom de personne Si l’appellation comporte un nom de personne, elle se traduit par la forme « Université + nom de personne », sans préposition de entre les deux éléments : Brock University = Université Brock (pour sir Isaac Brock) Victoria University in the University of Toronto = Université Victoria à l’Université de Toronto (pour la reine Victoria) Trait d’union On ajoute un trait d’union entre le prénom et le nom de famille : Wilfrid Laurier University = Université Wilfrid-Laurier Simon Fraser University = Université Simon-Fraser Conrad Grebel University College = Collège universitaire Conrad-Grebel Forme possessive (’s) Lorsque l’appellation comporte un ’s marquant la possession, on conserve celui-ci en français : Queen’s University = Université Queen’s Bishop’s University = Université Bishop’s St. Jerome’s University = Université St. Jerome’s Nom d’un saint Quand l’appellation comporte le nom d’un saint, on laisse celui-ci tel quel : St. Francis Xavier University = Université St. Francis Xavier Saint Mary’s University = Université Saint Mary’s Cas plus complexes Non-traduction On ne traduit pas les appellations (ou les éléments d’appellations) qui, une fois traduites, pourraient être méconnaissables ou prêter à confusion : la University of St. Michael’s College [à l’Université de Toronto] (et non: l’Université du Collège St. Michael’s ou l’Université St. Michael’s College) le University College [à l’Université du Manitoba] (et non : le Collège universitaire) le New College [à l’Université York] (et non : le Nouveau Collège) Traduction partielle On conseille de ne traduire que le type d’établissement dans les appellations qui offrent plusieurs possibilités de traduction et qui, une fois traduites, pourraient être méconnaissables ou prêter à confusion. C’est le cas notamment des appellations qui comprennent un point cardinal ou un élément géographique tel qu’un nom de région, de mont, de vallée, de cap, etc. Western University = Université Western Trinity Western University = Université Trinity Western University of Mount Royal = Université Mount Royal University of the Fraser Valley = Université Fraser Valley Cape Breton University = Université Cape Breton Royal Roads University = Université Royal Roads Memorial University of Newfoundland = Université Memorial de Terre-Neuve Acadia University = Université Acadia Traduction complète On traduit au complet les appellations qu’il ne serait pas possible de traduire partiellement, et dont la traduction ne prête pas à confusion : British Columbia Institute of Technology = Institut de technologie de la Colombie-Britannique Canadian Mennonite University = Université mennonite canadienne First Nations University of Canada = Université des Premières Nations du Canada Traduction des noms d’universités en anglais Recommandation générale La plupart des noms des universités canadiennes de langue française n’ont pas d’équivalent officiel en anglais. Le Bureau de la traduction recommande de les traduire, en partie ou en entier. Il existe toutefois certains cas où il est préférable de conserver l’appellation française officielle, notamment dans un texte à portée juridique. Voir la Recommandation générale pour la traduction vers le français pour plus de détails. Nos propositions de traductions figurent dans TERMIUM Plus®, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada. Pour traduire ces noms, nous avons adopté les règles ci-dessous. Types d’établissement On conseille de traduire les noms des types d’établissement : Université = University Collège universitaire = University College École = School Institut = Institute Exemples Université Laval = Laval University École Polytechnique de Montréal = Montréal Polytechnic School Institut national de la recherche scientifique = National Institute for Scientific Research Nom de ville ou de province Si l’appellation comporte le nom de la ville ou de la province dans laquelle l’établissement est situé, elle se traduit par la forme University of suivi du nom de la ville ou de la province : Université de Montréal = University of Montréal Université du Québec = University of Quebec Autres prépositions La forme Université du… à… se traduit par University of… at… : Université du Québec à Chicoutimi = University of Quebec at Chicoutimi La forme Université de… en… se traduit par University of… in… : Université du Québec en Outaouais = University of Quebec in Outaouais Nom de personne Si l’appellation comporte un nom de personne, elle se traduit par la forme « nom de personne + University » : Université Laval = Laval University Remarque : L’Université Laval est située à Québec. Le nom Laval renvoie à Monseigneur François de Laval et non à la ville de Laval en banlieue nord de Montréal. Nom d’un saint Quand l’appellation comporte le nom d’un saint, on laisse celui-ci tel quel : Université Sainte-Anne = Sainte-Anne University (plutôt que St. Anne, Saint Anne ou Saint Anne’s) Campus Saint-Jean = Saint-Jean Campus Toutefois, il faut respecter la graphie de l’appellation officielle anglaise lorsqu’elle existe : Université Saint-Paul = Saint Paul University Traduction complète Dans les autres cas, on recommande la traduction complète : École de technologie supérieure = School of Advanced Technology École nationale d’administration publique = National School of Public Administration Institut national de la recherche scientifique = National Institute for Scientific Research École Polytechnique de Montréal = Montréal Polytechnic School Référence Pour connaître les noms officiels ou non officiels des universités canadiennes en anglais et en français, ainsi que nos propositions de traduction, veuillez consulter TERMIUM Plus®.Disability : déficience, incapacité, handicap…
Renée Canuel-Ouellet, trad. a. (L’Actualité terminologique, volume 33, numéro 2, 2000, page 19) L’expression person with a disability a le fâcheux effet de semer le désarroi chez les traducteurs appelés à la rendre en français. La crainte d’offusquer en ne respectant pas la terminologie politiquement correcte est bien sûr à l’origine de ce sentiment, du reste fort compréhensible. Au fait, doit-on parler de personnes handicapées? À moins qu’il ne faille dire personnes ayant une incapacité… ou une déficience? Comment faire pour démêler toutes ces notions? C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vient à notre rescousse. Sa Classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps propose trois définitions rigoureuses :Déficience : Perte, malformation ou anomalie d’un organe, d’une structure ou d’une fonction mentale, psychologique ou anatomique résultant d’un état pathologique observable, mesurable et pouvant faire l’objet d’un diagnostic. Incapacité : Réduction partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon normale ou dans les limites considérées comme normales pour un être humain à cause d’une déficience. Handicap : Désavantage résultant d’une déficience ou d’une incapacité qui limite ou interdit chez un individu l’accomplissement de son rôle social et culturel.En anglais, les termes correspondants sont impairment, disability et handicap. Capables de faire la distinction entre ces trois termes, les traducteurs devraient se trouver mieux armés pour s’attaquer à leur texte. Je dis bien « devraient », car rien ne permet de croire que l’auteur du texte anglais, lui, connaît ces distinctions. Par ailleurs, celles-ci ne « collent » pas nécessairement à la réalité de l’administration fédérale et ne correspondent pas toujours à la terminologie en usage au Canada français. En effet, si l’on s’en tient aux définitions de l’OMS, les persons with disabilities devraient en français être des personnes ayant des incapacités. C’est effectivement une expression que l’on retrouve sous la plume des spécialistes de la condition des personnes handicapées. Ainsi, lors du 65e Congrès de l’Association canadienne française pour l’avancement des sciences, le président du Réseau international sur le processus de production du handicap, M. Patrick Fougeyrollas, affirmait : « Depuis le début des années 1980, le mouvement international des personnes ayant des incapacités s’est développé en fonction de stratégies mettant de plus en plus en évidence l’interaction personne/environnement. » Or, le Lexique des services de santé du Bureau de la traduction nous apprend que disability peut aussi se rendre par déficience. De plus, la législation nous impose, pour la traduction de disability, certaines contraintes terminologiques auxquelles il est impossible d’échapper. Voici quelques exemples. La Loi fédérale sur l’aide financière aux étudiants porte qu’en cas d’invalidité permanente, un étudiant peut obtenir une radiation de dette. À l’article 24 de la Loi canadienne sur les droits de la personne, on peut lire que « le gouverneur en conseil peut, par règlement, établir au profit des personnes atteintes d’une déficience des normes d’accès aux services, aux installations ou aux locaux ». Aux termes de la Loi sur l’immigration ne sont pas considérées comme admissibles au Canada « les personnes qui souffrent d’une maladie ou d’une invalidité dont la nature, la gravité ou la durée probable sont telles qu’un médecin agréé, dont l’avis est confirmé par au moins un autre médecin agréé, conclut que ces personnes constituent ou constitueraient vraisemblablement un danger pour la santé ou la sécurité publiques ». Le Règlement sur l’équité en matière d’emploi parle de personne handicapée. Par ailleurs, il existe dans l’administration fédérale et dans le secteur privé des programmes dits de gestion des limitations fonctionnelles. Vous l’aurez deviné, ce sont en anglais des disability management programs. Faut-il jeter l’éponge? Bien sûr que non. Voici quelques petits conseils inspirés par une longue pratique du domaine qui devraient suffire à tirer d’embarras quiconque est pris d’une furieuse envie de changer de métier :Dans la langue courante, c’est personne handicapée qu’on devrait voir le plus souvent comme traduction de person with disabilities. C’est d’ailleurs celle que recommande la Commission générale de normalisation terminologique et linguistique. Dans les textes de nature générale (lettres, notes de service, discours, etc.), cette traduction convient parfaitement. Votre texte porte sur la sociologie ou la santé des personnes handicapées? Fiez-vous à la classification de l’OMS et aux lexiques ou dictionnaires spécialisés. TERMIUM®, la banque de données linguistiques du gouvernement du Canada, constitue également une mine de renseignements. Enfin, si votre texte renvoie à une loi ou à plusieurs lois en particulier, il faut en respecter la terminologie, même si elle varie de l’une à l’autre. Vous y perdrez certes en uniformité, mais si vous avez soin d’étoffer votre traduction ou d’y ajouter une note du traducteur pour guider le lecteur, vous sauverez la mise.L’essentiel est de ne pas se laisser handicaper par un sentiment d’incapacité face aux déficiences terminologiques.Sources Fougeyrollas, Patrick. Communication sur le processus de production du handicap présentée au 65e Congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences, 1997. Lexique des services de santé (Bulletin de terminologie 243), Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, Bureau de la traduction. Nations Unies. Examen et évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées : http://www.un.org/esa/socdev/enable/disrawf3.htm. Organisation mondiale de la santé. Classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps. Recommandation de la Commission générale de normalisation terminologique et linguistique, novembre 1994. TERMIUM®, la banque de données linguistiques du gouvernement du Canada.Executive summary
Raymond Pepermans (L’Actualité terminologique, volume 19, numéro 5, 1986, page 7) L’expression executive summary, devenue très courante dans le vocabulaire administratif anglo-saxon depuis un certain nombre d’années, semble poser de réels problèmes aux traducteurs chargés de la rendre en français. Elle désigne, dans son acception la plus générale, un résumé, généralement destiné aux cadres d’une entreprise ou d’une administration publique, ayant pour objet de présenter de façon brève et concise les grandes parties constituantes d’un rapport. Si personne ne conteste l’emploi des termes résumé ou sommaire pour traduire summary, il n’en va pas de même pour le qualificatif executive. Cette situation n’est pas surprenante dans la mesure où l’adjectif executive est polysémique et que nous ne disposons, jusqu’à preuve du contraire, d’aucune définition de l’executive summary en anglais. La porte est donc ouverte aux conjectures. Tout traducteur expérimenté n’a habituellement aucune difficulté à rendre l’adjectif executive dans les expressions dont il fait partie; les possibilités abondent et il suffira de consulter les sources pour se faire une idée de l’extrême malléabilité de ce concept. Ce qualificatif est cependant facilement identifiable, soit par le contexte dans lequel il est inséré, soit par la définition du terme dont il forme un des éléments. Or, executive summary semble échapper aux procédés habituels de l’identification sémantique; après plusieurs années, on se demande toujours ce que, dans cette expression, executive veut dire. Situation pour le moins inhabituelle pour un terme de ce genre. Comme il est pratiquement impossible de déterminer le sens exact de cette notion, nous n’avons d’autres ressources que de soumettre à la critique les solutions déjà proposées, ce qui nous permettra, en opérant par la négative, d’exclure certaines possibilités et, d’autre part, d’étudier l’usage français en la matière. Cette méthode, qui s’apparente à la lexicographie comparée, nous aidera à établir, à défaut d’une équivalence parfaite, une correspondance notionnelle acceptable et satisfaisante en français. Demandons-nous d’abord à quelle catégorie d’objets appartient notre executive summary et ensuite, une fois ce rattachement effectué, à quelle classe, parmi ces objets, il est susceptible d’être intégré. Cette notion renvoie à un document de la classe des documents administratifs. En français, un document est généralement caractérisé par sa forme (document imprimé, non imprimé, manuscrit), par sa destination (document d’embarquement), par son origine (document ministériel, d’archives), par son contenu (document administratif, scientifique) et non par son destinataire. Une qualification de ce genre existe bien pour d’autres écrits (livre scolaire, ouvrage de vulgarisation), mais elle n’est pas courante pour les différents genres de documents. Le destinataire peut, bien entendu, être spécifié lorsque les circonstances le requièrent, par exemple, dans la phrase suivante : « Un rapport à l’usage des cadres a été envoyé par la Direction générale. » Cependant, dans le cas présent, « rapport à l’usage des cadres » ne constitue en aucun cas une unité terminologique ou lexicale, mais un regroupement fortuit de termes dans une phrase. Les constatations que nous venons de faire s’appliquent d’autant plus à un résumé, texte qui n’est pratiquement caractérisé que par son contenu (résumé des nouvelles, du cours). Hélène Du Bois Des LauriersNote de bas de page 1 dresse la liste des équivalents proposés pour le terme executive summary :résumé pour la direction ou à l’intention de la direction, termes proposés par les Services linguistiques du Canadien National. Cette proposition n’est pas acceptable parce que, comme nous venons de le voir, en caractérisant un résumé par son destinataire, elle s’inscrit en faux contre l’usage. De plus, elle traduit une forme hautement lexicalisée –executive summary –par une expression qui ne l’est pas, ce qui n’est pas recommandable du point de vue de la traduction. S’agissant du résumé, on ne spécifie jamais que le résumé d’un polycopié de cours est « à l’intention du lecteur », pas plus qu’un escalier est fait « pour monter » ou « pour descendre » : cela va de soi. résumé ou sommaire administratif, aussi proposés par les Services linguistiques du Canadien National. À ce propos, nous sommes d’accord avec Hélène Du Bois Des Lauriers pour rejeter ce qualificatif, malgré qu’il fasse allusion au contenu ou à la provenance du texte en question. Pris littéralement, ce syntagme évoque un résumé relatif au service public ou à l’ensemble des fonctionnaires qui en sont chargés, ou bien un résumé relatif à l’action administrative. En fait, il s’agit du résumé d’un document administratif, un résumé étant toujours un abrégé de quelque chose. résumé analytique : ce terme est inacceptable en raison de la redondance qu’il exprime. Il va de soi qu’un résumé est toujours analytique. sommaire ou résumé-recommandation : cette proposition d’Hélène Du Bois Des Lauriers est intéressante parce qu’elle est plus conforme à l’usage qui tend à désigner un type de document par son contenu. Cependant, elle ne peut être retenue car ces résumés ne comportent pas toujours des recommandations. Très souvent, celles-ci sont formulées à part, dans une autre section du rapport, au début ou à la fin de ce dernier.À la suite de cette étude, nous pouvons constater que tout se passe comme si chaque tentative de rendre l’adjectif executive était vouée à l’échec. C’est particulièrement le cas des tentatives impliquant les solutions consacrées pour ce terme : « administratif », « des cadres », etc. Plutôt que de poursuivre l’étude des équivalents possibles de notre terme, demandons-nous à présent comment cette réalité est exprimée en français dans des documents originaux portant sur le rapport administratif. Dans leur ouvrage consacré à la rédaction technique, Gérard Laganière et ses collaborateurs désignent sous le vocable de sommaire la notion qui nous concerne :Tous les rapports ne sont pas nécessairement précédés d’un sommaire, mais il est souvent exigé par le destinataire. Le sommaire a pour objet de présenter de façon brève et concise les grandes parties constituantes du rapport et les idées principales de l’introduction, de chacun des chapitres et de la conclusion. Il doit également faire ressortir l’intérêt et, le cas échéant, la nouveauté de la recherche.Se présentant comme un condensé du rapport, il peut servir de communiqué ou de résumé succinct permettant à un lecteur de se renseigner sur l’essentiel du contenuNote de bas de page 2. Le Bureau international du travail, dans son guide à l’intention des conseils en management, opte pour le terme résumé :Beaucoup de cadres très occupés liront le résumé et cela leur donnera une vue générale de la structure du rapport, même s’ils ne lisent pas tous les chapitresNote de bas de page 3. Cette dernière solution est aussi retenue à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris où, à côté de la mention résumé, on précise le titre et le numéro du rapport. Le terme abrégé, quant à lui, est préféré par un organisme canadien comme l’Institut de recherches politiquesNote de bas de page 4. On trouve aussi, dans un ouvrage bilingue publié par cet organisme, l’expression résumé de l’étude, traduction correcte dans certains contextes comme nous l’avons fait valoir ci-dessus. En conclusion, nous croyons pouvoir affirmer que la solution à ce problème complexe s’impose d’elle-même : on traduira executive summary par résumé, sommaire ou abrégé selon les cas et, à la rigueur, par résumé de l’étude, sommaire du rapport, etc., lorsque le terme apparaît dans le corps du texte. Par conséquent, il faut admettre que dans cette expression, le qualificatif executive ne se traduit pas. Ce n’est d’ailleurs pas un cas unique dans les annales de la traduction. Nous ne pouvons nous empêcher, pour étayer notre argumentation, de signaler qu’en anglais, on trouve aussi la forme écourtée summary pour exprimer cette notion :Summary. The next part of the business report is the summary. The summary is a brief presentation of the findings, and is placed early in the report so that a busy executive will not need to read the entire report in order to get the gist of it. The summary may be only a paragraph in length or it may be several pages, depending upon the amount of material that has been gatheredNote de bas de page 5.BibliographieNote de bas de page 1 Du Bois Des Lauriers, Hélène, Le problème que pose la traduction d’executive summary, in : C’est-À-Dire, vol. XV, nº 1, 1984, p. 5.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Cajolet-Laganière, Hélène, Collinge, Pierre, Laganière, Gérard, Rédaction technique, Sherbrooke, Québec, Éd. Laganière, 1981, p. 66.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 Kubr, Milan (dir.), Le Conseil en management; guide pour la profession, Genève, Bureau international du Travail, 1981, p. 374.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Smart, C.F., Stanbury, W.T. (Eds.), Studies on Crisis Management, Toronto, Institute for Research on Public Policy/Institut de Recherches Politiques, Butterworth and Co., 1978, p. v et 19.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Reed, Jeanne, Business Writing, NY, Gregg Division Mc Graw-Hill Book Company, p. 172 (Gregg Adult Education Series).Retour à la référence de la note de bas de page 5investiguer/enquêter
Le verbe anglais investigate peut se rendre par investiguer ou enquêter. Ces verbes sont tous deux intransitifs, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas suivis d’un complément d’objet direct ou indirect. Investiguer Le verbe investiguer signifie « faire une recherche attentive et suivie » : Les policiers iront, dans le cadre de l’enquête, investiguer sur le lieu du crime. Un bureau d’ombudsman indépendant aurait le pouvoir de recevoir les plaintes et d’investiguer. (et non : de recevoir et d’investiguer les plaintes) Enquêter Toutefois, c’est souvent le verbe enquêter qui convient. Il a le sens de « faire ou conduire une enquête » : Le comité a enquêté sur les hausses des prix des médicaments d’ordonnance. Élections Canada a vu quelque chose de passablement étrange, a enquêté et a porté des accusations. / Elections Canada saw something passing by that was quite strange and therefore investigated it and made charges.vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Selon le contexte, on traduit l’expression anglaise twenty-four hours a day par : vingt-quatre heures sur vingt-quatre 24 heures sur 24 jour et nuit nuit et jour le jour et la nuit en tout temps La locution vingt-quatre heures sur vingt-quatre est attestée au sens de « tout le temps », « sans discontinuer », quoique certaines sources la considèrent comme familière. Certains dictionnaires bilingues la proposent comme équivalent de twenty-four hours a day. On recommande toutefois d’éviter la locution 24 heures par jour (ou vingt-quatre heures par jour). 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 L’expression anglaise twenty-four hours a day, seven days a week se traduit par : 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 24 heures sur 24, sept jours sur sept tous les jours, 24 heures sur 24 tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept Ce sont des synonymes de vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On évite toutefois les locutions suivantes qui, même si elles sont fréquentes, constituent des calques de l’anglais : 24 heures par jour, sept jours par semaine 24 heures par jour, 7 jours par semaine tous les jours, 24 heures par jour 24/7 Quand on veut parler d’un établissement ouvert sans interruption, on peut donc dire : ouvert jour et nuit ouvert en tout temps ouvert jour et nuit, sept jours sur sept ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept ouvert 365 jours par annéeMots de tête : L’art de se tirer (une balle) dans le pied
Frèdelin Leroux fils (L’Actualité terminologique, volume 36, numéro 3, 2003, page 20) Les conservateurs se sont tiré dans le pied.Et comme ils avaient déjà ce pied dans la bouche,cela risque bien d’être fatal.(Michel Vastel, Le Droit, 03.06.03.) Votre dictionnaire de locutionsNote de bas de page 1 préféré consacre presque huit pages aux expressions formées avec pied. On pourrait croire que pied a déjà donné, et qu’il a mérité de se reposer un peu – après tout, quelque quatre-vingts rejetons, c’est une progéniture respectable. Mais les usagers semblent plutôt d’avis qu’il y a encore moyen d’en tirer quelque chose… De fait, depuis la parution du Rey-Chantreau, la famille « pied » s’est enrichie d’au moins trois expressions qui, sauf erreur, ont toutes du sang anglais. Il y a une quinzaine d’années, traîner les pieds faisait son entrée dans les dictionnairesAller à la remarque a, du moins dans le Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse (1985). En 1992, le supplément de l’encyclopédie présentait un néologisme du domaine de la psychologie, pied-dans-la-porte (je vous laisse le plaisir d’en découvrir le sens), que je n’ai jamais revu ailleurs. Et, plus récemment, on a vu apparaître le troisième membre du trio, se tirer dans le pied. Cette tournure n’est pas encore très répandue, mais on la rencontre quand même assez souvent, et de plus en plus semble-t-il. Lionel MeneyNote de bas de page 2, qui en recense plusieurs exemples, signale qu’il s’agit d’un calque. Pour l’éviter, il donne pas moins de huit équivalents : « agir contre son propre intérêt », « se faire (du) tort à soi-même », « mal juger son coup », « scier la branche sur laquelle on est assis », « creuser sa propre tombe », « marquer contre son camp », « ça lui est retombé sur le nez ». Il n’a oublié que les traductions proposées par le MeertensNote de bas de page 3, « se nuire à soi-même stupidement », et par le Larousse bilingue, « ramasser une pelle ». Il serait intéressant de pouvoir dater cette expression, de savoir quand elle a commencé à se répandre, mais Meney ne donne malheureusement pas ses sources. Mon exemple le plus ancien ne remonte qu’à 1990. Un journalisteNote de bas de page 4 du Devoir l’emploie, mais – cas plutôt exceptionnel – au pluriel : se tirer dans les pieds. C’est le singulier qu’on voit normalement. Jean DunoyerNote de bas de page 5 de La Presse titre un de ses articles « L’art de se tirer dans le pied ». Pierre Bourgault semble l’avoir prise en affection : il l’emploie une première fois alors qu’il était au DevoirNote de bas de page 6 : « Ils se tirent dans le pied parce qu’ils sont stupides et incompétents », et à quelques reprises quand il étaitAller à la remarque b au Journal de MontréalNote de bas de page 7 : « Nous nous tirons constamment dans le pied ». Outre la citation en exergue, j’en ai relevé un autre exemple chez Michel Vastel (24.02.02). Dans une lettre au Devoir, l’éditeur Jacques LanctôtNote de bas de page 8 trouve le moyen, dans la même phrase, d’employer deux calques : « On se tire dans le pied en laissant ce puissant outil culturel que sont les bibliothèques publiques bouder nos livres, lever le nez [sic] sur les auteurs que nous publions ». Avec un animisme en prime… Enfin, deux chroniqueurs, Denis Gratton du DroitNote de bas de page 9 et Chantal Hébert du DevoirNote de bas de page 10, semblent avoir piqué son titre à Jean Dunoyer : « L’art de se tirer dans le pied ». Je n’ai jamais rencontré cette tournure dans la presse ou les ouvrages français. Ce qui ne veut pas dire grand-chose, puisqu’on la trouve sur Internet. Le tour n’est pas fréquent, j’en conviens, mais les Européens ne l’ignorent pas tout à fait. Un certain Nicolas Beau écrit dans le Canard enchaîné (02.05.01) : « L’Algérie est assez grande pour se tirer elle-même dans le pied ». Et Catherine Bouy, sur un site belge, rapporte les propos d’un directeur général de la Région wallonne qui sent le besoin de guillemeter l’expression : « La complémentarité entre les régions belges est primordiale si l’on veut éviter de "se tirer dans le pied" ». Si se tirer dans le pied est rare en dehors du Québec, il en va autrement d’une variante, qui n’est qu’une sorte d’étoffement : se tirer une balle (ou : des balles) dans le pied. On en trouve à la pelle sur la Toile. Dans L’Indépendant (26.06.01), un député, Jean-Claude Pérez, dit que tenir une certaine manifestation « c’est comme se tirer une balle dans le pied ». Un journaliste, Jean-Paul Pouron (sept. 2001), donne à son article un titre qui rappelle celui de Denis Gratton et Chantal Hébert : « L’art de se tirer une balle dans le pied ». Sur un autre site, on apprend que la section de l’Essone du Syndicat des enseignants « se tire une balle dans le pied ». Pour faire bonne mesure, je vous signale deux derniers exemples : Gregory Schneider dans Libération (06.05.02) et Jean-Louis Boulanger dans le Figaro (11.02.03). Et je ne résiste pas à un tout dernier, pour le bel animisme qu’il nous offre. Le secrétaire d’État aux PME n’hésite pas à déclarer que les « fonds de pension américains […] ne vont pas se tirer une balle dans le pied »Note de bas de page 11. Comme en témoigne l’exemple de Catherine Bouy, se tirer dans le pied est employé en Belgique, mais la tournure avec « balle » n’y est pas inconnue. Dans Le Soir Magazine (15.02.03), on peut lire : « Quand la Belgique risque de se tirer une balle dans le pied ». Et la Suisse n’est pas en reste. Dans la Tribune de Genève (05.07.02), un ex-directeur général de la Banque cantonale de Genève déplore que la banque soit « en train de se tirer une balle dans le pied ». À l’occasion du salon de l’automobile de Genève de 2003, le président de la Confédération l’emploie, en s’excusant, et en l’amplifiant un peu : « Y renoncer sans alternative crédible c’est, permettez-moi l’expression un peu simple, "nous tirer une balle dans le pied à l’ouverture de la chasse" ». Mais avant d’aller me balader sur la Toile, j’avais déjà trouvé trois exemples avec « balle », dont le premier a à peu près le même âge que son pendant québécois :Même s’il ne lâche pas Édith Cresson – ce serait se tirer une balle dans le pied – le chef de l’État mesure aujourd’hui ses lacunesNote de bas de page 12. Les deux autres exemples sont de sources beaucoup plus sûres que tout ce que j’ai trouvé sur Internet. Jean-Marie Rouart, un immortel, semble préférer le pluriel :Cela fait partie de l’idiosyncrasie de ce peuple si génial de brûler ses vaisseaux, de se tirer des balles dans le piedNote de bas de page 13… (Une courte parenthèse, si vous permettez. Mutatis mutandis, « brûler ses vaisseaux », pourrait traduire « to shoot oneself in the foot » (si le calque vous déplaît). Chose certaine, en tout cas, c’est une belle façon, quoique un peu relevée sans doute, de rendre « to paint oneself in the corner » – que vous traduiriez probablement par « se mettre dans une impasse ». Nos politiciens, quant à eux, n’hésitent pas à « se peinturer dans le coin ».) Fermons la parenthèse, et reprenons notre « pied » où nous l’avons laissé – entre les bonnes mains d’un académicien. C’est l’exemple de Rouart qui m’a décidé à écrire cet article, et qui m’a incité aussi à consulter les dernières éditions des dictionnaires, au cas où. Après avoir fait chou blanc à trois reprises – avec le Larousse-Chambers de 1999, le Hachette-Oxford de 2001 et le Harrap’s de 2000 – je commençais à me dire que ça ne valait pas la peine de continuer. Mais la force de l’habitude aidant, j’ai quand même jeté un coup d’œil sur le Robert-Collins 2002. Ça commençait plutôt mal : rien dans la partie français-anglais et, dans l’autre, rien à « foot ». Mais enfin, à « shoot », j’ai trouvé la pie au nid : « to shoot oneself in the foot » est traduit par « se tirer une balle dans le pied ». Je sais, ce n’est pas tout à fait notre tournure, mais faut-il pour si peu bouder notre plaisir? Sur Internet, j’ai relevé des exemples de notre usage sur des sites sérieux : l’Université Laval (dont un exemple au pluriel) et l’Université de Montréal, notamment. Après tout, si les Français peuvent tirer dans les pattes ou les jambes de leurs compatriotes, au propre comme au figuré, et qu’ils peuvent même se tirer une balle dans le pied (ou plusieurs, pour plus de sûreté), je ne vois pas pourquoi les Québécois ne pourraient pas en faire autant, tout en faisant l’économie d’une balle. P.-S. : J’y pense, celui qui se tire dans le pied ne serait-il pas un peu le petit cousin de cet excentrique anglais que les dictionnaires s’entêtent à snobber, ou à traduire par « franc-tireur » (Robert-Collins)? S’ils sont incapables de nous fournir de bons équivalents, nous allons le faire nous-mêmes. Je propose donc de traduire « he’s a bit of a loose cannon » par « il a l’habitude de se tirer dans le pied ». Qu’en pensez-vous?RemarquesRemarque a Curieusement, le Grand Robert de 2002 l’ignore toujours, alors que le petit l’enregistre depuis 1993. (Mais vous chercheriez en vain la forme pronominale chère aux Québécois.)Retour à la remarque aRemarque b Pierre Bourgault, on le sait, est décédé le 16 juin dernier.Retour à la remarque bRéférencesNote de bas de page 1 Alain Rey et Sophie Chantreau, Dictionnaire des expressions et locutions figurées, les usuels du Robert, 1984.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Lionel Meney, Dictionnaire québécois-français, Montréal, Guérin, 1999.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 René Meertens, Guide anglais-français de la traduction, Paris, Chiron Éditeur, 2002.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Gilles Lesage, Le Devoir, 01.11.90.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Jean Dunoyer, La Presse, 05.04.93.Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 P. Bourgault, Le Devoir, 30.11.93.Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 P. Bourgault, Le Journal de Montréal, 03.03.01. Voir aussi les 20 et 22 avril 2002.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 Jacques Lanctôt, lettre au Devoir, 19.09.02.Retour à la référence de la note de bas de page 8Note de bas de page 9 Denis Gratton, Le Droit, 10.10.02.Retour à la référence de la note de bas de page 9Note de bas de page 10 Chantal Hébert, Le Devoir, 03.02.03.Retour à la référence de la note de bas de page 10Note de bas de page 11 Pascal Ceaux, entretien avec Renaud Dutreil, Le Monde, 16.04.03.Retour à la référence de la note de bas de page 11Note de bas de page 12 Sylvie Pierre-Brossolette, L’Express, 20.09.91.Retour à la référence de la note de bas de page 12Note de bas de page 13 Jean-Marie Rouart, Le Figaro littéraire, 17.10.02.Retour à la référence de la note de bas de page 13common law
Le terme common law, qu’il serait erroné de traduire par droit commun, droit coutumier ou droit jurisprudentiel, n’a pas d’équivalent en français. On doit donc employer common law, au féminin (il aurait pour ancêtre l’expression normande comune ley), l’écrire tout en minuscules, sans guillemets, dans les mêmes caractères que le texte, et non pas en italique. Cette distinction existe en common law. Dans certains cas, les règles de common law et de droit civil sont identiques.Traduire le monde : Que faire avec les noms d’organismes étrangers?
André Racicot (L’Actualité terminologique, volume 37, numéro 1, 2004, page 23) Faut-il dire la Food and Drug Administration ou bien l’Administration des aliments et produits pharmaceutiques? Question épineuse s’il en est. Si les noms de ministères étrangers et des principales institutions politiques sont systématiquement traduits, il n’en est pas de même pour les noms des organismes. Certains d’entre eux, surtout ceux des pays anglophones, sont mieux connus sous leur nom original, et toute traduction ne ferait que semer la confusion. Par ailleurs, les noms d’organismes internes de pays non anglophones devraient être traduits. Comment s’y retrouver? Voici la méthode que je vous propose, afin d’y voir clair.Organismes internes Dans le cas d’un pays non anglophone, le nom de l’organisme est déjà en anglais dans votre texte : c’est donc dire qu’il a été traduit une première fois. Rien ne justifie que l’appellation anglaise soit reportée dans le texte français. Exemple : la National Academy of Science in Ukraine. Ce n’est évidemment pas le nom officiel de l’organisme. Pour éviter la dénomination ukrainienne, incompréhensible pour les lecteurs, le rédacteur anglophone a traduit. Pourquoi pas nous? Donc : Académie nationale des sciences de l’Ukraine.En théorie, il faudrait faire de même avec les organismes internes des pays anglophones. Mais attention! Si l’organisation en question jouit d’une vaste renommée sous son nom original, une traduction en français risque de mêler les cartes. Pensons notamment aux organismes américains, comme le FBI. Que diriez-vous du Bureau fédéral des enquêtes? En fait, la plupart des organismes américains gardent leur nom original.La traduction des organismes anglophones présente un autre danger : les faux sens. Le sens exact des appellations parfois tortueuses qui figurent dans nos textes peut rendre leur traduction périlleuse. Pensons à l’Office of Interstate and Border Planning de la Federal Highway Administration de nos voisins du Sud. Ou encore au Department for International Development de Grande-Bretagne. S’agit-il d’un ministère, d’un organisme ministériel ou d’un simple département?Donc : si l’organisme n’est pas très connu, on peut traduire; dans le cas contraire, s’abstenir. Si le sens de l’appellation n’est pas clair, sauter un tour. Organismes à vocation internationaleDans le cas des organismes des pays non anglophones, il faudrait traduire, d’autant plus que le nom original n’est pas anglais, mais néerlandais, suédois, etc. Exemple : Swedish International Development Agency (SIDA) devient l’Agence suédoise de développement international (SIDA).Par ailleurs, certains organismes à vocation internationale sont mieux connus sous leur sigle. Ce dernier peut être une abréviation anglaise, comme la SIDA, ou encore un sigle de la langue d’origine. Exemple : NOVIB, qui signifie Nederlandse Organisatie voor Internationale Bijstand, plus commodément appelée Organisation néerlandaise d’aide internationale.Pour les pays anglophones, le nom original anglais de l’organisme sera le plus souvent utilisé, en français comme dans toutes les langues. Mais rien n’interdit d’en faire la traduction, ne serait-ce qu’une seule fois au début du texte, pour que le lecteur francophone en comprenne le sens. Toutefois, le traducteur pourrait se heurter aux mêmes écueils de compréhension que pour les autres appellations anglaises. Encore une fois : dans le doute, s’abstenir.Donc : je propose que le plus souvent on laisse l’appellation en anglais ou qu’on en fasse au besoin une traduction en début de texte pour revenir à l’appellation originale par la suite.2.1 Le cas des lignes aériennesLes sociétés commerciales, bien qu’elles ne soient pas des organismes gouvernementaux à proprement parler, constituent un cas particulier où la prédominance de l’anglais est évidente. Pensons aux Korean Airlines, Austrian Airlines, Japan Airlines, etc. Rarement verra-t-on dans un texte les Lignes aériennes japonaises. Il est probable que celles-ci possèdent un nom spécifique en langue nipponne, mais l’appellation anglaise est utilisée partout à l’extérieur du pays du Soleil levant.Notons en passant que certaines lignes aériennes ont adopté un nom en langue nationale, dont la qualité essentielle est la simplicité : Lufthansa, Aeroflot, Iberia, Aer Lingus. Il est évidemment impensable de le traduire. Enfin, certaines compagnies aériennes emploient un sigle qui peut provenir de la langue nationale (KLM) ou encore de l’anglais (SAS). Mais avant de traduire…Pourquoi réinventer la roue? D’autres ont peut-être déjà parcouru le chemin rocailleux sur lequel vous vous engagez… Pourquoi ne pas jeter un coup d’œil sur la Grande Toile? Un petit saut sur le site Web de l’organisation peut vous réserver des surprises : certains organismes ont déjà traduit leur page en français et vous offrent sur un plateau d’argent leur titre traduit dans la langue de Molière… Une aubaine.Si ce n’est pas le cas, vous pouvez soumettre votre traduction à un moteur de recherche afin de vérifier si elle existe déjà. Si les résultats sont mitigés ou nuls, essayez une variante. Bien sûr, Internet est un outil linguistique douteux, mais là comme toujours, vérifiez l’identité des sources. Si des publications de bonne renommée proposent une traduction sensée, et que celle-ci semble courante, vous pourriez sûrement la glisser dans votre texte.Dans tous les cas où vous traduisez une appellation anglaise, il conviendrait d’en indiquer le nom original entre parenthèses, si vous décidez de vous en tenir au français par la suite.Comme on le voit, tout est question de jugement. Le langagier avisé cherchera l’équilibre : éviter à la fois la facilité du tout-en-anglais et les périls des traductions trop audacieuses.Faire face à
Jacques Desrosiers (L’Actualité terminologique, volume 30, numéro 3, 1997, page 26) Que veut dire la phrase : The government was faced with severe difficulties? Elle veut dire bien sûr que le gouvernement se heurtait à de graves difficultés et qu’il devait les affronter. « If you are faced with [something difficult or unpleasant], lit-on dans le Collins Cobuild, it is going to affect you and you have to deal with it. » Peut-on rendre cette phrase en français par : Le gouvernement faisait face à de graves difficultés? La tournure est fréquente. Mais quand on y regarde de près, c’est une phrase un peu étrange et qui, en fait, n’a pas le même sens que l’anglais, du moins si l’on se fie aux dictionnaires. Car elle signifierait plutôt que le gouvernement affrontait déjà les difficultés, qu’il avait pris le taureau par les cornes et qu’il luttait. C’est le seul sens figuré de faire face à que mentionne, par exemple, le Petit Robert : « réagir efficacement en présence de quelque difficulté ». Et il en va de même dans tous les ouvrages : « faire front à, pourvoir à » (Petit Larousse); « Au fig. Être en mesure de répondre, de pourvoir à quelque chose » (Trésor de la langue française); « réagir efficacement à une difficulté » (Lexis); « fig. Être en mesure d’assumer ses responsabilités, de surmonter une difficulté » (Grand Larousse de la langue française); et ainsi de suite. Faire face à, c’est agir, c’est passer à l’action; tandis que to be faced with décrit seulement la situation passive qui consiste à se trouver devant un obstacle, à être aux prises avec une difficulté, à traverser une crise, qu’il va falloir résoudre bien sûr. Mais le pays qui traverse une crise n’y fait pas nécessairement face; il n’est pas dit que celui qui essuie des revers ne se découragera pas, au lieu de persévérer, d’aller hardiment au-devant des problèmes, bref d’y faire face. Comme il faut bien faire face un jour ou l’autre aux problèmes qui nous assaillent, les dictionnaires bilingues proposent souvent de rendre to be faced with par devoir faire face à. L’usage, qui est moins pointilleux, cherche peut-être à faire sauter cet embarrassant devoir. Mais il risque ainsi de prêter à celui qui doit faire face à un problème des qualités qu’il n’a pas encore prouvées. Passer aux actes suppose encore qu’on fasse au moins un petit pas en avant. La phrase du début aurait pu être traduite de multiples façons : Le gouvernement était aux prises avec de graves difficultés, par exemple, ou encore devait faire face à de graves difficultés. On n’a toujours que l’embarras du choix pour rendre to be faced with en français : on peut se heurter à un problème, se trouver devant ou en présence d’un problème, rencontrer des difficultés, être confronté à, devoir faire face à, être obligé ou contraint de faire face à, buter sur des problèmes, traverser une crise, etc., sans parler de toutes les tournures moins littérales comme les problèmes que suscitent… et tous les autres tours que peut suggérer l’imagination.Twitter fait gazouiller!
Marjorie Beauchamp (L’Actualité langagière, volume 8, numéro 3, 2011, page 13) L’explosion des médias sociaux a conduit à la création de nouveaux termes pour désigner ces outils de communication nouveau genre. Leur popularité est indéniable, et il est essentiel d’en fixer la terminologie française. La plateforme de microblogage Twitter ne fait pas exception. Twitter est un outil très intéressant autant pour faire la promotion d’événements ou de nouvelles que pour faire connaître une entreprise. Ayant fêté tout récemment son cinquième anniversaire, il génèrerait 200 millions de messages par jour et compterait plus de 100 millions d’abonnés. Mais qu’est-ce qu’un tweet ou un gazouillis? Il s’agit d’un message d’au plus 140 caractères diffusé sur l’application.Terminologie française et Twitter La question des désignations françaises des fonctions de Twitter est un sujet d’actualité au sein de la Direction de la normalisation terminologique du Bureau de la traduction. Si vous en consultez l’interface française, vous remarquerez que les termes anglais sont simplement repris et francisés. Par contre, si vous feuilletez des journaux comme La Presse, vous constaterez que les rédacteurs proposent une nouvelle terminologie pour désigner les fonctions de cette application. Le terme gazouillis est un bel exemple de création lexicale.Termes anglaisTermes français dans l’application TwitterTermes dérivés de gazouillisDéfinitions françaisestweet (n.)tweet (n.m.)gazouillis (n.m.)Message d’un maximum de 140 caractères diffusé sur l’application Twitter.tweet (v.)tweeter (v.)gazouiller (v.)Diffuser un message, nommé gazouillis, sur l’application Twitter.tweeter (n.);twitterer (n.)utilisateur (n.m.);utilisatrice (n.f.);twitteur (n.m.);twitteure (n.f.)gazouilleur (n.m.);gazouilleuse (n.f.)Détenteur d’un compte Twitter qui lit et diffuse des gazouillis.retweet (n.)retweet (n.m.)gazouillis partagé(proposition) (n.m.)Gazouillis qu’un utilisateur a fait suivre à ses abonnés pour propager sur Twitter des nouvelles ou des trouvailles utiles.retweet (v.)retweeter (v.)partager un gazouillis(proposition) (v.)Faire suivre à ses abonnés sur Twitter un gazouillis diffusé par un autre utilisateur.Parcs Canada semble être le premier ministère au sein du gouvernement du Canada à avoir adopté le terme gazouillis, qui est, à l’heure actuelle, tout de même moins courant que son pendant anglais tweetAller à la remarque a. Toutefois, gazouillis fait son chemin.Famille de termes Selon mes recherches, les termes gazouillis et gazouiller semblent déjà bien implantés. La création d’un néologisme pour qualifier la personne qui effectue l’action de gazouiller ou qui diffuse un gazouillis a donné lieu à gazouilleur. Ce terme est tout à fait juste puisqu’il respecte la logique de la famille de termes. Par contre, selon l’Office québécois de la langue française, le terme à privilégier pour traduire les termes anglais tweeter et twitterer serait microblogueur. Toutefois, ce dernier, lorsqu’il est employé seul, est trop générique puisqu’il peut désigner l’utilisateur de n’importe quel blogue. Pour cette raison, une forme plus spécifique serait préférable, telle que microblogueur Twitter ou microblogueuse Twitter. De plus, comme plusieurs sites Web emploient le terme gazouilleur pour désigner la plateforme de microblogage Twitter, le terme microblogueur Twitter permettrait d’éviter toute confusion. Pour l’instant, le substantif et le verbe retweet ne possèdent aucun équivalent français autre que ceux proposés dans l’application Twitter : retweet et retweeter. À la suite de demandes de renseignement terminologique, nous avons fait des recherches pour cerner l’emploi et la nature de cette fonction. Le retweet ou l’action de retweeter correspond au partage d’un gazouillis qui a déjà été diffusé. Le message de départ de ce gazouillis demeure inchangé, mais il est possible d’y ajouter un commentaire ou des renseignements pour ensuite le partager ou le retransmettre. Certains sites Web vont mentionner l’action de partager et d’autres de rediffuser. Les deux termes semblent valables et le choix de l’équivalent à utiliser demeure à la discrétion du traducteur ou du rédacteur.La terminologie et les médias sociaux Les technologies de l’information sont sans cesse en pleine ébullition et génèrent un foisonnement de nouveautés lexicales. Nous suivrons de près l’évolution des gazouillis et de leurs dérivés de même que l’évolution des autres fonctions de Twitter.RemarquesRemarque a Les termes tweet et tweeter figurent dans l’édition 2012 du dictionnaire Le Robert illustré & Dixel : tweet [twit] n.m. – 2009 – mot anglais « gazouillis » – Anglic. Court message (140 à 200 caractères maximum) posté sur un microblog, pour partager des informations et des hyperliens. – post. Poster des tweets (ou tweeter [twiter], v. intr. 1).Retour à la remarque aaudit et termes dérivés (Recommandation linguistique du Bureau de la traduction)
Au Canada, le terme français audit dans le domaine de la comptabilité a longtemps été considéré comme un anglicisme devant être remplacé par vérification. Cependant, à la suite de l’adoption des Normes internationales d’audit (International Standards on Auditing), la situation a changé. En effet, l’établissement de ces normes a entraîné l’adoption d’une terminologie commune, tout d’abord pour l’ensemble des pays de langue anglaise, puis pour la francophonie. Au stade de la traduction des nouvelles normes, un comité d’experts composé de comptables agréés et de membres des Services linguistiques de l’Institut Canadien des Comptables Agréés a été formé pour uniformiser la terminologie en usage dans la francophonie. Une liste de mots clés établie par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes de France et l’Institut des Réviseurs d’Entreprises de Belgique a servi de point de départ aux travaux du comité. Cette liste découlait de nombreux compromis issus d’une consultation internationale. Pour diverses raisons, le comité a tranché en faveur du terme audit et de ses dérivés. Équivalent français de audit Le Bureau de la traduction recommande d’employer le nom masculin audit (le « t » final se prononce) comme équivalent français du mot anglais audit dans le domaine de la comptabilité. Cet équivalent a été adopté par l’Institut Canadien des Comptables Agréés et l’Ordre des comptables agréés du Québec. Il a également été retenu dans les Normes internationales d’audit et le Dictionnaire de la comptabilité et de la gestion financière de Louis Ménard. Audit et ses dérivés Le Bureau de la traduction recommande d’employer les termes suivants : Audit et ses dérivés Termes français Termes anglais Définitions audit (n.m.) audit (n.) Étude des documents comptables d’une entité en vue de déterminer s’ils reflètent adéquatement sa situation financière. auditeur (n.m.) auditrice (n.f.) auditor (n.) Personne qui effectue un audit. auditer (v.) audit (v.) Effectuer un audit. Renseignements complémentaires Voir l’article De la vérification à l’audit de Cathryn Arnold et Vincent Halde dans L’Actualité langagière (repris dans les Chroniques de langue), vol. 9, nº 1 (2012).
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