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3 expressions qui me font sourire… jaune

Billet de blogue sur des anglicismes syntaxiques de la région de l’Outaouais, au Québec. J’adore l’Outaouais! C’est le travail qui m’y a amené, il y a une quinzaine d’années. Je suis rapidement tombé amoureux de la région, où campagne et ville sont voisines et où francophones et anglophones se côtoient. L’Outaouais m’a fait découvrir de nouvelles expressions, dont plusieurs faisaient mal à mes oreilles de langagier. « Hein?! », me suis-je souvent dit. Laissez-moi vous présenter 3 expressions courantes en Outaouais. Courantes, mais pas pour autant correctes… 1. « Fais sûr d’avoir ta bouteille d’eau. » « Fais sûr de ci, fais sûr de ça. » On entend tellement cette expression en Outaouais qu’on en vient à se demander si elle est passée dans l’usage. Je vous rassure : non, elle ne l’est pas. Pas plus que l’expression « faire certain ». L’expression « faire sûr » n’est rien d’autre que la traduction littérale de l’anglais « to make sure ». Pourtant, la solution pour éviter l’affreux « faire sûr » est simple : utiliser le verbe « s’assurer ». Encore mieux : « N’oublie pas ta bouteille d’eau! » 2. « C’est mon oncle qui appartient ce casse-croûte où on fait les meilleurs hot-dogs en ville. » « Hein?! » Ça m’a pris quelques instants pour comprendre ce que voulait me dire mon interlocuteur. Il avait traduit littéralement le verbe « to own » par le verbe « appartenir ». Malheureusement (ou heureusement), « appartenir quelque chose », ça ne se dit pas. J’ai donc pu lui répondre : « Ah! Ce casse-croûte appartient à ton oncle. » 3. « Tous les matins, je vais marcher le chien. » « Tu fais quoi? » En Outaouais, beaucoup de gens « marchent leur chien ». Cette tournure traduit mot pour mot l’expression anglaise « to walk a dog ». On la croirait sortie tout droit d’un outil de traduction automatique! En français, la tournure ne tient pas debout, car le verbe « marcher » ne peut pas être suivi d’un complément direct (sauf s’il est précédé du verbe « faire »). On ne marche pas un chien. On le promène, tout simplement. Qu’ont en commun ces trois expressions? Elles sont fautives, certes. Mais pourquoi? Parce qu’elles reproduisent une structure propre à la langue anglaise qui n’est pas correcte en français. Évidemment, ces expressions vont à l’encontre du génie de la langue française. Vous me direz peut-être que ce n’est pas bien grave. Au contraire. Pour moi, ce genre de fautes est plus dommageable à la langue française que, par exemple, l’emploi d’un « simple » anglicisme dans une phrase. Les anglicismes de structure s’attaquent au discours, aux façons de dire. Ils défigurent la langue française. Je n’hésite pas à reprendre les gens qui font mal à ma langue, sans doute par déformation professionnelle. Et vous, osez-vous le faire? Y a-t-il des expressions venant de l’anglais qui vous agacent vous aussi? Dites-le-moi dans vos commentaires.
Source : Blogue Nos langues (billets de collaborateurs et collaboratrices)

Anglicismes variés : la chasse est ouverte!

Jeu où il faut trouver l'anglicisme dans les phrases. Dans les phrases suivantes, trouvez l'anglicisme caché, s'il y a lieu. 1. Le directeur intérimaire a offert un certificat-cadeau à tous ses employés à plein temps. directeur intérimairecertificat-cadeauplein tempsaucune de ces réponses2. J'espère qu'il sera admis, car il a encore échoué ses examens finals. admiséchoué ses examensfinalsaucune de ces réponses3. Le Département des lettres françaises de l'université offre un programme très attrayant. Départementprogrammeattrayantaucune de ces réponses4. Notre ami de longue date nous a payé la traite lorsqu'il a eu une augmentation de salaire le vendredi 13 mars 2004. ami de longue datepayé la traiteaugmentation de salairele vendredi 13 mars 2004aucune de ces réponses5. Je vais céduler un rendez-vous chez mon physiothérapeute prochainement. cédulerrendez-vousphysiothérapeuteprochainementaucune de ces réponses6. À quelle addresse dois-je vous faire parvenir ce colis exprès? addresseparvenircolis exprèsaucune de ces réponses7. Je vais prendre une vacance dès que ce projet sera finalisé. une vacancece projetfinaliséaucune de ces réponses8. Le directeur adjoint remplira les formulaires sur l'avion. directeur adjointremplira les formulairessur l'avionaucune de ces réponses9. Impossible de le contredire : il avait des arguments solides. contredireargumentssolidesaucune de ces réponses10. Le siège social est actuellement localisé sur le boulevard Saint-Joseph. siège socialactuellementlocaliséboulevard Saint-Josephaucune de ces réponses  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada

référence (faire référence à)

Article portant sur l’expression faire référence à, calque de l’anglais au sens de désigner, et qui comporte des solutions de rechange.
En linguistique, l’expression faire référence à, au sens de « désigner », est un calque de l’anglais to make reference to. On utilise plutôt référer à, qui signifie « avoir pour référent » (un mot réfère à une chose) ou se référer à, qui est d’usage moins fréquent. Selon le contexte, on peut aussi recourir aux verbes : s’appeler dénommer désigner nommer représenter signifier Exemples Le mot « gilet » réfère à/désigne un vêtement sans manches porté par-dessus une chemise. (et non : fait référence à) L’animal fabuleux qui crache du feu se dénomme/s’appelle « dragon ». Le mot « dragon » signifie « animal fabuleux qui crache du feu ». La colombe représente la paix. Sens français Une référence est l’« action de se référer ou de renvoyer le lecteur à un texte, une autorité ». On dit correctement faire référence à quelqu’un ou à quelque chose au sens de « recourir à une autorité, à quelqu’un, aux paroles de quelqu’un, à l’avis de quelqu’un ». Se référer à est synonyme dans ce sens. Ainsi on peut : faire référence à un ouvrage, un article, un tableau, un journal, une théorie, un auteur, un événement passé, un jugement en cour, etc. Exemples Dans sa thèse, il a fait référence à de nombreuses études menées par Santé Canada. Il fait référence à son accident de travail du 3 octobre. Selon le contexte, on peut aussi employer des tours comme : avoir recours à recourir à consulter se/s’en rapporter à se reporter à renvoyer à s’appuyer sur faire allusion à faire état de mentionner parler de évoquer
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

plaisir (il me fait plaisir de)

Article sur l’expression fautive il me fait plaisir de.
L’expression il me fait plaisir de est condamnée comme faute de syntaxe ou archaïsme par certaines sources, tandis que d’autres y voient un rapprochement avec la formule anglaise it pleases me to. Il serait préférable d’utiliser : j’ai le plaisir de c’est avec plaisir que j’ai l’honneur de vous annoncer je suis heureux de On peut aussi employer le pronom nous : nous avons le plaisir de c’est avec plaisir que nous… nous avons l’honneur de vous annoncer nous sommes heureux de Il faut noter cependant qu’on relève l’expression il me fait plaisir de sous la plume d’excellents auteurs. Par ailleurs, il ne faut pas la confondre avec les tours se faire un plaisir de et il me plaît que, qui sont tous deux corrects : Il se ferait un plaisir de me recevoir. Il ne me plaît pas du tout que vous fassiez cette démarche. Renseignements complémentaires Voir l’article Mots de tête : « il me fait plaisir » de Frèdelin Leroux fils dans L’Actualité terminologique (repris dans les Chroniques de langue), vol. 32, nº 4 (1999).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

Calques de l’anglais : évitez les pièges!

Jeu en français portant sur des expressions calquées sur des expressions anglaises On emploie fréquemment des expressions calquées sur l’anglais, souvent sans même s’en rendre compte. Que ces expressions soient ou non passées dans l’usage, il est souvent possible de les remplacer par une foule de tournures bien françaises.Dans les phrases suivantes, saurez-vous éviter les pièges et choisir l’expression qui n’est pas calquée sur l’anglais?1. Nous avons fouillé la maison  : la clé du cabanon demeure introuvable.de fond en comblemur à mur2. C'est mon associé qui pendant mon absence.tiendra les rênestiendra le fort3. Elle a une question à son enseignant.demandéposé4. Je pense que le télétravail !est là pour restern'est pas près de disparaître5. Si tout le monde , le travail sera terminé avant la fin de la journée.met l'épaule à la rouemet la main à la pâte6. Je vais t'aider à nettoyer la cour à mon retour. Tu peux .prendre ma paroleme croire sur parole7. J'aimerais bien me payer ce luxe, mais et j'ai d'autres dépenses prioritaires à faire.l'argent ne pousse pas dans les arbresl'argent ne tombe pas du ciel8. , elle a adopté la meilleure solution dans les circonstances.Pour autant que je sacheAu meilleur de ma connaissance9. Jules Verne était  : il a décrit la vidéoconférence dans un roman publié au 19e siècle!en avant de son tempsen avance sur son époque10. , nous voulons promouvoir la solidarité.En deux motsPour faire une histoire courte  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada

Anglicismes variés : où se cachent-ils?

Jeu où il faut trouver l'anglicisme caché dans les phrases. Trouvez l'intrus qui s'est glissé dans chaque phrase suivante, en d'autres mots, l'anglicisme.1. Le directeur nous a fait savoir qu'il y aurait un délai dans la publication du rapport annuel.directeurfait savoirdélaipublicationrapport annuel2. La superviseure a cancellé la réunion vu le trop grand nombre d'absences.superviseurecancelléréunionvule trop grand nombre3. Le bureau du ministre se trouve au septième plancher.bureau du ministrese trouveplancher4. Suzanne a ordé trois nouveaux PC et un portable pour le Service.ordéPCportable5. La balance de la commande de fournitures de bureau nous sera envoyée dans deux semaines.balancecommandefournitures de bureau  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada

anglicismes syntaxiques

Article sur les anglicismes syntaxiques, des calques ou des traductions mot à mot de constructions anglaises.
Les anglicismes syntaxiques sont des calques ou des traductions mot à mot de constructions anglaises. On commet un anglicisme syntaxique quand on reproduit en français une structure syntaxique propre à l’anglais alors qu’il existe une autre façon de construire la phrase correctement en français. Ce type d’anglicisme concerne le plus souvent : l’emploi de prépositions et de conjonctions l’emploi de la forme passive l’ordre des mots, la structure, la voix du verbe Fautes et solutions Erreurs touchant les prépositions et les conjonctions Anglicismes syntaxiques : Erreurs touchant les prépositions et les conjonctions Évitez Calque de l’anglais Erreur syntaxique Employez siéger sur un comité; être sur un comité to be on a committee préposition siéger à un comité, être membre d’un comité, faire partie d’un comité Je suis avec vous dans dix minutes. to be with you préposition Je suis à vous dans dix minutes. être sur l’aide sociale to be on social welfare préposition vivre de l’aide sociale sur l’étage on the floor préposition à l’étage une commande pour 300 crayons an order for préposition une commande de 300 crayons Combien as-tu payé pour cela? How much did you pay for that? préposition Combien as-tu payé cela? vivre en campagne to live in the country préposition vivre à la campagne permettre quelqu’un de faire quelque chose to let somebody do something absence de préposition permettre à quelqu’un de faire quelque chose payez le serveur pay the waiter absence de préposition payez au serveur échouer un examen to fail an exam absence de préposition échouer à un examen Il fait 10° sous zéro 10° under conjonction Il fait 10° au-dessous de zéro un patient sous observation under observation conjonction un patient en observation la maison que je t’ai parlé the house that I told you about conjonction la maison dont je t’ai parlé Erreurs touchant la forme passive Anglicismes syntaxiques : Erreurs touchant la forme passive Évitez Calque de l’anglais Erreur syntaxique Employez Les employés ont-ils été téléphonés? Were the employees telephoned? forme passive A-t-on téléphoné aux employés? Les employés ont-ils été appelés? Avez-vous été répondu? Have you been answered? forme passive Vous a-t-on répondu? Est-ce qu’on vous a répondu? Erreurs touchant l’ordre des mots, la structure, la voix du verbe Anglicismes syntaxiques : Erreurs touchant l’ordre des mots, la structure et la voix du verbe Évitez Calque de l’anglais Erreur syntaxique Employez au cours des prochaines dix années during the next ten years ordre des mots au cours des dix prochaines années les premiers trois mois the first three months ordre des mots les trois premiers mois Dupuis Pharmacie Dupuis Pharmacy ordre des mots Pharmacie Dupuis un bon 10 minutes a good 10 minutes ordre des mots 10 bonnes minutes la personne que j’ai parlé avec the person I talked with structure la personne avec qui j’ai parlé Il est un policier. He is a policeman. structure Il est policier. C’est 30° en ce moment. It is 30° right now. structure Il fait 30° en ce moment. deux employés ont qualifié pour le poste two employees have qualified for the job voix du verbe deux employés se sont qualifiés pour le poste  
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

Anglicismes variés : trouvez l’intrus!

Jeu où il faut trouver l'anglicisme caché dans les phrases. Dans les phrases suivantes, trouvez l'anglicisme caché, s'il y a lieu.1. Cette entreprise paie les frais de longue distance aux employés travaillant à l'étranger.cette entreprise paieles frais de longue distanceaux employéstravaillant à l'étrangeraucune de ces réponses2. Il a pris l'habitude de se préparer un café pendant les commerciaux.il a pris l'habitude dese préparer un cafépendant les commerciauxaucune de ces réponses3. Mon amie est une personne mature, mais insécure.une personne maturemais insécureaucune de ces réponses4. Il a réalisé un bénéfice clair de 10 000 $.il a réalisé un bénéficeun bénéfice clairde 10 000 $aucune de ces réponses5. La ligne est engagée, je vais appeler de nouveau demain.la ligne est engagéeje vais appelerde nouveaudemainaucune de ces réponses6. Elle se sent bien seule depuis qu'elle a divorcé son conjoint.elle se sent bien seuledepuis qu'elle adivorcé son conjointaucune de ces réponses7. Beaucoup d'événements malheureux se sont produits en dedans d'un an.beaucoup d'événements malheureuxse sont produitsen dedans d'un anaucune de ces réponses8. Il est bien gentil, mais terriblement versatile.il est bien gentilmais terriblementversatileaucune de ces réponses9. Elle a été occupée sur le téléphone tout l'avant-midi.elle a été occupéesur le téléphonetout l'avant-midiaucune de ces réponses10. Il vient de s'acheter une voiture usagée en très bon état.il vient de s'acheterune voiture usagéeen très bon étataucune de ces réponses  
Source : Jeux du Portail linguistique du Canada

résulter (en/dans)

Article sur les calques résulter en et résulter dans, et des solutions de rechange.
Les verbes résulter en et résulter dans sont des calques de l’anglais to result in. On les remplace, selon le contexte, par : entraîner engendrer produire provoquer occasionner se solder par tourner à/en dégénérer en causer avoir pour résultat aboutir à Exemple Une augmentation de la surface des feuilles entraîne une augmentation de photosynthèse. Résulter de/en résulter Le verbe résulter évoque l’idée d’être le résultat de quelque chose, et non d’avoir un résultat. Il s’emploie précédé du pronom en représentant « de cela » ou bien avec la préposition de introduisant un complément de cause : Voici ce qui en est résulté comme conséquence. Voici ce qui en a résulté comme conséquence. Il en est résulté plusieurs désaccords. Des nausées pourraient en résulter. Sa piètre note résulte d’un manque d’étude. Il résulte du gel printanier que les récoltes seront maigres.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

dû à des raisons hors de notre contrôle

Article sur l’expression fautive dû à des raisons hors de notre contrôle.
L’expression dû à des raisons hors de notre contrôle est un calque de due to circumstances beyond our control. Il vaut mieux employer l’expression pour des raisons indépendantes de notre volonté ou une autre tournure, selon le contexte : Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous devons fermer temporairement la boutique. Nous devons, malgré nous, reporter la conférence. Il faut reporter l’activité à cause de la pluie.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

responsable pour/de

Article sur l'expression responsable pour, considérée comme un calque de l’anglais, et la construction responsable de suivie de l’infinitif.
Le tour responsable pour est un calque de l’anglais responsible for. En français, on emploie plutôt responsable de ou : avoir la responsabilité de avoir pour responsabilité de avoir pour rôle de être tenu de être chargé de Responsable de peut être suivi d’un nom ou, malgré les mises en garde d’autrefois, d’un verbe à l’infinitif. Exemples La rédactrice en chef est responsable de la qualité de la publication. Thomas est responsable de concevoir la nouvelle version de notre produit électronique vedette. Renseignements complémentaires Voir l’article « Responsable, mais de quoi? », paru dans L’Actualité langagière et repris dans les Chroniques de langue.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

apprécier

Article portant sur le verbe apprécier, ses emplois fautifs et ses sens en français.
Sur cette page Apprécier que Exemples Apprécier suivi de l’infinitif Exemples Sens français On commet un anglicisme quand on utilise apprécier dans le sens d’« être reconnaissant de, être sensible à/au fait que, être touché par, être heureux de, souhaiter, désirer ». Ainsi, apprécier que et apprécier suivi d’un verbe à l’infinitif sont des formes fautives. Apprécier que Apprécier que est un calque de l’anglais to appreciate that. On doit employer plutôt : être reconnaissant de être sensible à/au fait que aimer que souhaiter que Exemples Je vous serais reconnaissant de m’envoyer vos documents par courriel. (et non : J’apprécierais que vous m’envoyiez…) Le jury a été sensible au fait que l’accusé n’avait pas de casier judiciaire. (et non : Le jury a apprécié que l’accusé…) Hélène aimerait que ses enfants rangent leurs jouets. (et non : Hélène apprécierait que ses enfants…) Apprécier suivi de l’infinitif Apprécier suivi d’un verbe à l’infinitif est un calque de l’anglais à remplacer par : être heureux de souhaiter désirer aimer être touché par Exemples Il serait heureux d’aller manger au restaurant avec vous. (et non : Il apprécierait aller manger…) Elle souhaiterait être seule. (et non : Elle apprécierait être seule.) Elle n’a pas aimé recevoir ce courriel. (et non : Elle n’a pas apprécié recevoir ce courriel.) Sens français En français, apprécier signifie notamment « porter un jugement favorable sur, aimer, trouver quelque chose agréable » : apprécier la musique, la peinture, la mer, la fine cuisine française Il peut aussi prendre le sens de « reconnaître la valeur de, évaluer, juger, juger bon (ou agréable), estimer, priser » : Ce n’est pas tout le monde qui apprécie son sens de l’humour. Son travail est très apprécié. Je déménage bientôt et j’apprécierais beaucoup ton aide.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

action (prendre action/une action)

Article sur l’expression prendre (une) action.
Sur cette page Prendre une action Prendre une action contre quelqu’un Renseignements complémentaires Prendre une action L’expression prendre (une) action est un calque de take action (to). Selon le contexte, on dit correctement : agir faire quelque chose (pour résoudre un problème) intervenir passer à l’action/aux actes prendre des mesures/une initiative Prendre une action contre quelqu’un L’expression prendre une action contre quelqu’un est un calque de take action against somebody (to). On doit remplacer ce tour par des expressions comme : actionner quelqu’un aller en justice citer quelqu’un en justice engager/entamer/intenter une procédure/poursuite contre quelqu’un intenter un procès à quelqu’un poursuivre quelqu’un (en justice) Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, voir poursuite (introduire une poursuite contre).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

pertinent à

Article sur l’expression fautive pertinent à et sur l’emploi correct de l’adjectif pertinent.
Bien qu’elle soit répandue dans l’usage, la tournure pertinent à est absente des ouvrages de langue. Il s’agit d’un anglicisme à éviter. Pertinent ne doit jamais être suivi de la préposition à. Pour traduire l’anglais relevant to (ou son synonyme pertaining to), on peut utiliser, selon le contexte : adapté à avoir un rapport direct avec concerner correspondre à être en rapport avec lié à présenter un intérêt pour/dans le cadre de relatif à revêtir de l’importance pour s’appliquer à/être applicable à Exemple La nouvelle règle s’applique à notre section. (et non : est pertinente à notre section) L’adjectif pertinent s’emploie de façon absolue : Voilà une remarque tout à fait pertinente. Il pose toujours des questions qui ne sont pas pertinentes. Il signifie « qui a un rapport direct avec ce dont il est question », « judicieux », « sensé », « approprié », selon le contexte.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

difficultés et particularités du français

Définitions et exemples des principales difficultés et particularités de la langue française.
Le tableau suivant présente une liste non exhaustive de types de difficultés et de particularités du français, accompagnées de leur définition et d’exemples. difficultés et particularités du français Type de difficulté ou de particularité Définition et exemples acadianisme Voir acadianismes. Mot ou expression propre au français employé en Acadie. mitan (= milieu, centre) s’émoyer (= s’informer, se renseigner) amérindianisme Mot ou expression emprunté à une langue amérindienne (autochtone). maskinongé achigan poulamon anacoluthe Voir anacoluthe. Rupture dans la construction d’une phrase où se côtoient, entre autres, deux propositions qui n’ont pas de lien entre elles. En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées. Le sujet de la proposition En espérant… (l’auteur de la lettre : « je ») n’est pas le même que celui de la deuxième proposition commençant par veuillez… (le destinataire de la lettre : « vous »). Il vaut mieux écrire : En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, je vous prie d’agréer… anglicisme Mot ou expression employé en français dont l’orthographe, la prononciation, la forme ou la syntaxe est propre à la langue anglaise : canceller (annuler) wiper (essuie-glace) prendre une marche (faire une promenade; sous l’influence de l’anglais to take a walk) Parmi les catégories d’anglicismes, on compte les anglicismes syntaxiques, lexicaux, sémantiques, graphiques et phonétiques. Voir anglicismes phonétiques. Remarque : En France, un anglicisme n’est pas nécessairement un terme à éviter; il signifie « emprunt à l’anglais ». anglicisme lexical; calque lexical Mot ou groupe de mots traduit littéralement de l’anglais et dont la transposition n’est pas conforme au génie de la langue française : se trouver dans l’eau bouillante (in hot water), au lieu de se trouver dans de beaux draps machine reconditionnée (reconditioned), au lieu de machine remise en état ou remise à neuf anglicisme syntaxique; calque de structure Voir anglicismes syntaxiques. Expression ou tournure grammaticale traduite littéralement de l’anglais et qui n’est pas conforme au génie de la langue française : à date (to date), au lieu de jusqu’à maintenant, à ce jour hors d’ordre (out of order), au lieu d’en panne passé dû (past due), au lieu d’échu, de périmé archaïsme Mot, expression, tournure ou sens qui n’a plus cours, qu’on n’utilise plus : à cause que est vieilli, il faut dire parce que postillon est devenu facteur barbarisme Voir barbarismes. Faute grossière de langage, emploi de mots inventés ou déformés. Un barbarisme veut aussi dire « utilisation d’un mot dans un sens qu’il n’a pas » : aréoport (au lieu d’aéroport) ils sontaient (au lieu d’étaient) bourrée de remords (au lieu de bourrelée de remords) Les termes barbarisme, impropriété et paronyme ont des sens très rapprochés. canadianisme Mot ou expression propre au français employé au Canada : motoneige débarbouillette recherchiste Un québécisme est un canadianisme. emprunt Voir emprunts à des langues étrangères. Mot ou expression emprunté à une autre langue pour désigner une réalité nouvelle : acajou pizza baseball emprunt injustifié Emprunt faisant double emploi avec un mot qui existe déjà dans la langue d’arrivée pour désigner la même réalité : bumper pour pare-chocs coconut pour noix de coco faux ami Mot qui ressemble par la forme à un mot d’une autre langue (souvent l’anglais, au Canada), mais dont les sens diffèrent : définitivement (pour de bon), definitely (sans aucun doute) Un faux ami est un type d’anglicisme à éviter. Par exemple, caméra n’a pas le sens d’appareil photo. En français, caméra n’a que le sens d’« appareil pour filmer », tandis que le mot anglais camera a les deux sens : « appareil photo » et « appareil pour filmer ». homonyme; homophone; homographe Voir homonyme/homographe/homophone. Mots de prononciation identique et de sens différents, qu’ils soient de même orthographe (homographe) ou non. Le terme homophone (mots de même prononciation) est à peu près synonyme de homonyme.  homophones : saut, seau, sceau et sot homographes : son (adjectif possessif) et son (bruit) Les homographes non homophones (le couvent, elles couvent) ne sont pas des homonymes parce qu’ils ne se prononcent pas de la même façon. impropriété Mot employé incorrectement : rabattre les oreilles (au lieu de rebattre les oreilles) Les barbarismes et les paronymes sont des impropriétés au sens large. néologisme Mot créé pour nommer une réalité nouvelle ou désigner le sens nouveau d’un mot : internaute clavardage kiosque (au sens de stand) paronyme Mots qui ont des prononciations très semblables mais des sens différents et qui peuvent être confondus : éminent/imminent Les termes barbarisme, impropriété et paronyme ont des sens très rapprochés. Pléonasme Voir pléonasme. Mots ayant le même sens répétés inutilement, mots redondants : monter en haut prévoir à l’avance québécisme Mot ou expression propre au français québécois : magasiner poudrerie (au sens de « neige chassée par des rafales de vent ») Un québécisme est aussi un canadianisme. régionalisme Mot, tournure ou expression propre à une région, à un pays ou à un peuple. marier Le verbe marier est employé au sens d’« épouser » en Belgique, en Suisse, au Canada et dans le nord de la France. solécisme Voir solécisme. Construction de phrase non conforme aux règles de grammaire. le livre que j’ai besoin (plutôt que : dont j’ai besoin) zeugme Erreur de style qui consiste à utiliser ensemble des mots ou des groupes de mots qui se construisent différemment : J’entre et je sors de la maison. Les verbes entrer et sortir se construisent avec des prépositions différentes, soit dans et de. Il faut dire : J’entre dans la maison et j’en sors.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

Les anglicismes insidieux

Un article sur les anglicismes autres que lexicaux
Jean Delisle (L’Actualité terminologique, volume 31, numéro 3, 1998, page 10) Cet article est paru intégralement en nos pages en 1987. Comme il n’a rien perdu de sa pertinence (sauf pour certains usages désormais admis), nous le présentons de nouveau à nos lecteurs. Seules l’introduction et la conclusion se trouvent écourtées quelque peu, avec l’autorisation de l’auteur. Les guetteurs au créneau du patrimoine linguistique (traducteurs, terminologues, grammairiens, professeurs, linguistes et chroniqueurs de langue) ont souvent emprunté des métaphores du domaine militaire pour décrire les dangers que représente la horde des anglicismes pour la langue française parlée au Canada, langue que l’on dit menacée, en péril. Les mots anglais apparaissent comme des envahisseurs, des intrus qu’il faut pourchasser sans relâche et bouter hors des frontières. Cette xénophobie lexicale fait en sorte que bien peu de mots anglais réussissent à être naturalisés sous leur forme originale en français au Canada, alors que les francophones d’Europe, eux, pour des raisons qu’il n’y a pas lieu d’exposer ici, sont beaucoup plus accueillants envers les mots étrangers.Le pot de terre Si certains de nos langagiers jugent nécessaire de franciser des mots tels que hamburger, muffin, pizza-burger, T-shirt, root beer, bulldozer, mots dont les équivalents proposés ont fait couler beaucoup d’encre, les lexicographes du Petit Larousse n’hésitent pas quant à eux, à faire figurer dans l’édition de 1987 de leur dictionnaire les expressions « adopter un profil basNote de bas de page 1 » (to keep a low profile), « bicross » (qu’on appelle au Québec un vélo tout terrain), « fioul » (francisation phonétique et fantaisiste de fuel, connu ici sous le vocable de mazout) et rafting (descente en eaux vives). C’est assez dire à quel point les attitudes linguistiques divergent de part et d’autre de l’Atlantique. Mais voilà, le Québec et les autres régions francophones du pays se trouvent dans la situation du pot de terre par rapport au pot de fer anglo-saxon qu’ils côtoient quotidiennement. Les moyens de protection mis en œuvre sont à la mesure du danger.La majorité visible Il est relativement facile de faire la chasse aux anglicismes lexicaux, car ceux-ci peuvent être isolés assez aisément, les mots les plus « trompeurs » étant ceux qui n’ont pas la même extension sémantique dans les deux langues, tels que responsible et « responsable », control et « contrôle », et combien d’autres. En outre, une batterie imposante d’ouvrages correctifs et normatifs traitent de la vaste catégorie des anglicismes lexicaux et proposent aux usagers des équivalents français à leur substituer. Mais l’influence de l’anglais ne se manifeste pas uniquement sur le plan lexical. Dans la suite du présent article, je donne au mot anglicisme le sens élargi d’empreinte (plutôt qu’emprunt) de la langue anglaise sur la française. Je tenterai de montrer au moyen d’exemples que le français soumis à une dose massive de traduction subit de nombreuses interférences insidieuses dues au phénomène que je qualifie de mimétisme interlinguistique. La nocivité des traductions médiocres, a écrit Jean Darbelnet, n’a pas l’évidence des fautes de grammaire caractérisées; elle est plus insidieuse et par conséquent plus dangereuse. Il s’agit presque toujours d’une légère déformation qui porte atteinte au génie de la langueNote de bas de page 2. Par « génie de la langue », il faut entendre ses tendances, ses préférences pour certaines tournures ou alliances de mots, sa façon d’articuler un message, de présenter une idée, bref, tout ce qui se situe au-delà du lexique lui-même, ou plus précisément, tout ce qui conditionne les moyens d’expression et que l’usage a consacré. Il n’est aucunement dans mes intentions de faire ici le procès des traducteurs professionnels. Bien au contraire. Mais ces spécialistes du « choc des langues » ne sont pas les seuls, malheureusement, à pratiquer l’art difficile de la traduction. Pour un traducteur professionnel rompu à son métier, combien de pseudo-traducteurs tombent tête baissée dans les innombrables pièges tendus par la langue anglaise! Voyons donc des exemples de ce phénomène de contamination insidieuse.La surtraduction La surtraduction donne lieu à de nombreux équivalents appartenant à la langue de traduction, cette langue hybride, composite, qui n’est ni française ni anglaise. Des éléments du signe anglais restent présents en français, alors que normalement ils devraient disparaître. Ainsi, dans la traduction « Stationnement interdit en tout temps » (no parking at any time), « en tout temps » est inutile et constitue un exemple de surtraduction. Si l’on veut vraiment insister, on peut dire « Défense absolue de stationner » ou « Il est strictement interdit de stationner ». On pèche aussi par surtraduction quand on écrit « les termes et les conditions d’un contrat » (terms and conditions), au lieu de « stipulations », « conditions » ou « modalités »; « vols de correspondance » (connecting flights) dans les aérogares, au lieu de « correspondance »; « cirage de soulier » (shoe polish), au lieu de « cirage » tout simplement; un « chèque au montant de 10 $ » (a check in the amount of…) au lieu d’un « chèque de 10 $ ». Au bas des contrats rédigés en anglais, il est écrit : Signed, Sealed and Delivered… C’est se rendre coupable de surtraduction que de traduire chacun de ces mots, car le français se contente de dire « Fait à… ». L’anglais transparaît aussi sous le syntagme « étudiant d’université » (university student). Dans tous ces cas d’anglicismes camouflés résultant d’une surtraduction, l’anglais déteint sur le français.L’économie par évidence L’économie par évidence est un procédé qui consiste à traduire implicitement ce qui est explicite en anglais mais superflu en français en raison de la logique ou des habitudes linguistiques des locuteurs francophones. Les bons traducteurs y ont recours pour éviter la surtraduction. En voici deux courts exemples :The 68 biggest arts groups in Canada attracted a full third of our population to spend money and time on attendance.Les 68 principaux groupes artistiques au Canada ont attiré un bon tiers de la population à leurs spectacles.CIA has some three dozens American newspeople on its payroll, including five who work for general circulation news organizations.Les services de la CIA comptent une trentaine de journalistes américains, dont cinq travaillent dans des organes d’information de masse.Les passages en caractères gras sont superflus en français. Il en va de même de sit down dans des énoncés tels que to sit down and negotiate. C’est traduire servilement que de préciser que les parties « se sont assises et ont négocié ». Et pourtant, combien de journalistes pressés, alimentés de dépêches anglaises, tombent dans ce piège. En n’appliquant pas le principe de l’économie par évidence, on aboutit parfois à des impropriétés, comme c’est le cas dans l’exemple suivant :Disconnect power supply before servicing. (Séchoir à air chaud)Débrancher l’alimentation électrique avant l’entretien.Il aurait mieux valu écrire « Débrancher le séchoir (ou l’appareil) avant l’entretien », puisque le verbe « débrancher » signifie « couper le courant électrique ». N’ayant pas su résister à la tyrannie de la forme anglaise, le traducteur a commis un pléonasme.You / On Par ailleurs, les traducteurs non avertis traduisent par « vous » le pronom « you », là où s’impose en français une tournure impersonnelle. Les Américains donnent souvent à ce pronom « familier » la valeur d’un « on », valeur attestée par un grand nombre de proverbes anglais (If you wish to ride far spare your steed : Qui veut voyager loin, ménage sa monture / You could have heard a pin drop : On aurait entendu une mouche voler). Voici un exemple en contexte :As you enter the Engineering Division of Sarvodaya, you are greeted by hundreds of metal chairs in the making. As you pick your way through the stacks of chairs and bundles of metal rods, the hammering inside the workshop gets louder.En entrant dans la section d’ingénierie de Sarvodaya, on aperçoit des centaines de chaises métalliques en cours de fabrication. À mesure que l’on se fraye un chemin à travers les piles de chaises et les amoncellements de tiges de métal, le bruit des marteaux dans l’atelier s’intensifie.Sans faire aucune entorse à la syntaxe française, le mimétisme aurait eu néanmoins pour effet de donner à la version traduite un ton abusivement familier tout en laissant transparaître encore une fois l’empreinte de l’anglais sous les mots français.Les anglicismes de fréquence Le style traduction, mauvais par définition, fait un abus du verbe « devenir » (to become), comme l’a déjà remarqué le traducteur québécois Jacques PoissonNote de bas de page 3 : « en 1896, Laurier devient le premier premier ministre de langue française du Canada ». En français libre, c’est-à-dire non asservi à la démarche de l’anglais, on a moins tendance à donner dans cette stéréotypie :Porté au pouvoir en 1896, Laurier est le premier Canadien français à diriger le gouvernement fédéral.On lit dans le Grand Larousse : « (Blériot) effectua la première traversée de la Manche en aéroplane, le 25 juillet 1909. » « Le premier satellite artificiel fut lancé d’U.R.S.S., le 4 octobre 1957. » En style traduction fortement teinté d’anglais, ces deux phrases se liraient à peu près ainsi : « Le 25 juillet 1909, Blériot devint le premier homme à traverser la Manche en aéroplane. » « Le 4 octobre 1957, l’U.R.S.S. devint le premier pays du monde à lancer un satellite artificiel. » Ces subtils anglicismes de fréquence ont pour effet d’appauvrir la langue française en laissant dans l’ombre de nombreuses tournures syntaxiques et idiomatiques. Nombreux sont les anglicismes de fréquence de cette nature. « Au cours des deux dernières décennies » est une formulation beaucoup moins courante que During the last two decades que rend mieux en français « Au cours des vingt dernières années ». Every effort must be made to : sous la plume des traducteurs inexpérimentés, effort est invariablement traduit par « effort » : « Il faut déployer tous les efforts pour… » Rarement surgissent à leur esprit des formulations telles que « Il faut tout tenter pour »; « Il faut tout mettre en œuvre pour »; « Il faut s’employer activement à ». L’auxiliaire should donne aussi lieu à des anglicismes de fréquence si on le traduit systématiquement par « devoir » :Changes to the record should be reported in the first block.Inscrire les changements à apporter au dossier dans la première case. (Comparez : « les changements doivent être apportés ».)Solution de facilité et indice d’une indigence de vocabulaire, le mimétisme abusif sous toutes ses formes a un effet réducteur : il appauvrit le vocabulaire français. Ce phénomène est tout particulièrement perceptible là où une langue est massivement traduite. C’est le cas au Canada où bilinguisme est largement synonyme de « traduit de l’anglais ». La traduction par mimétisme entraîne une « usure de la langue », un affaiblissement de ses moyens d’expression et de son caractère idiomatique.Coordination, étoffement, calques La coordination peut aussi être une source d’anglicismes camouflés. On sait qu’elle n’obéit pas aux mêmes règles dans toutes les langues. Il est souvent préférable, en passant de l’anglais au français, de recourir à la subordination là où l’anglais procède à l’agencement des idées par coordination ou simple juxtaposition.The concept of tax shelters is simple: you invest and save tax.Le principe des abris fiscaux est simple : on réalise un investissement tout en réduisant ses impôts. (Comparez : « on investit et on réduit ses impôts ».)Les anglicismes par manque d’étoffement sont aussi très fréquents. I regret the difficulties you have with the Post Office. Cet énoncé rendrait un son faux en français si on le traduisait littéralement : « Je regrette les difficultés que vous avez éprouvées avec le service de la poste. » Mais dans ce genre de message, le français affectionne la tournure négative : « Je regrette que les services de la poste ne vous donnent pas entière satisfaction. » Cet exemple illustre bien l’incessant travail de réflexion auquel doit s’astreindre le traducteur animé du souci de préserver les qualités de la langue vers laquelle il traduit et de jouer efficacement son rôle de communicateur professionnel. Et que dire de tous les comparatifs elliptiques qui émaillent les textes anglais. Les traducteurs chevronnés savent qu’il ne faut pas les traduire littéralement. To work harder, c’est « redoubler d’effort », « mettre les bouchées doubles  », ce n’est pas « travailler plus fort », si l’original anglais ne précise pas l’autre membre de la comparaison. « L’organisme a accru (intensifié) sa participation à ce projet » est une formulation correcte et préférable à « L’organisme a pris une part plus active à ce projet », calquée de l’anglais. De même Greater Federal/Provincial Cooperation, c’est le « Resserrement de la coopération fédérale-provinciale ». Bien peu de faux traducteurs savent éviter ce traquenard. Les pronoms « en » et « y » étant inconnus en anglais, on commet des anglicismes syntaxiques si l’on omet de les introduire dans certaines tournures. Ainsi, dans un manuel, on écrit : « Je pense à un nombre, j’y ajoute trois » et non « j’ajoute trois » ou pire encore « je lui ajoute trois » comme le suggère I add to it. Les calques syntaxiques du style traduction sont aussi particulièrement insidieux. Les deux cas les plus répandus au Canada français et qu’on retrouve de plus en plus dans les publications françaises (revues et journaux) sont les structures du type « la troisième plus grande ville au pays » (la troisième ville au pays) et « En 1972, lorsqu’il a été élu… » (Lors de son élection en 1972…). Mais il y en a une foule d’autres : « le dernier vingt dollars » (the last twenty dollars) au lieu de « les vingt derniers dollars »; « pendant un bon dix heures » (during a good ten hours) au lieu de « pendant dix bonnes heures ». C’est aussi sous l’influence de l’anglais qu’ont été formées les raisons sociales : Picard Surgelés, Vidéo Club et Perly Auto-Lave (car wash). Bien que le français ait déjà admis « libre-service », il reste que la démarche naturelle de cette langue est de désigner d’abord, de qualifier ensuite. Contrairement à l’anglais, le déterminé se place habituellement avant le déterminant. Il serait donc plus conforme aux habitudes d’expression des locuteurs français de dire les Surgelés Picard, un Club vidéo, un Lave-auto. Subtils anglicismes encore une fois.La couleur idiomatique Le mimétisme interlinguistique pratiqué par les traducteurs incompétents peut avoir pour effet de vider les traductions françaises de leurs couleurs idiomatiques. Ces traductions asservies à l’anglais sont exsangues, cadavériques, inexpressives, sans originalité, sans vie. Un fabricant de jouets a mis sur le marché un produit qu’il a baptisé WET BANANA. Il s’agit d’une bande plastique jaune d’un mètre sur dix qu’on étend sur une surface plane gazonnée. Fixée au bout d’un tuyau d’arrosage, une banane aussi en plastique et perforée de petits trous, forme un rideau de pluie qui garde mouillée la surface de ce « tapis » sur lequel les enfants, vêtus de leur maillot, s’élancent et glissent sur le ventre ou sur le dos. En français, on a donné à ce jeu le nom de « banane mouillée ». Cette traduction n’évoque absolument rien, si ce n’est l’original anglais… Comment ne pas associer à ce jouet sur lequel on glisse l’image de la « peau de banane » dont les cinéastes tirent tant d’effets comiques? Par servilité à la désignation anglaise, le traducteur a raté ici une belle occasion de faire preuve d’imagination. Succombant au mimétisme, il a privé sa traduction d’une image qui aurait eu une résonance beaucoup plus forte que « banane mouillée », équivalence qui plaît sûrement aux tenants inconditionnels de la littéralité, mais qui brille par sa platitude et son insignifiance. Le traducteur n’est pas un singe, mais un communicateur. « Son premier devoir est de s’émanciper de la tyrannie de la formeNote de bas de page 4. » Voici un deuxième exemple. La société Kellogg a mis sur le marché une nouvelle marque de céréales baptisée JUST RIGHT. Sur la boîte, on peut lire :A unique taste sensation that’s just right. It’s just right for starting your day. C’est peu subtil, mais correct. Voyons la version française :Un goût unique qui plaît à juste titre.Rien de plus juste pour commencer la journée. Pas très heureux comme traduction. S’étant cru prisonnier de la formulation anglaise (et peut-être même des diktats des grands-prêtres du service du marketing de la société), le traducteur a « forcé » le sens de la locution « à juste titre », et plus encore celui du mot « juste » dans le deuxième énoncé. De toute évidence, il a voulu rappeler le nom de la marque, qui n’est pas francisée bien entendu. Voilà un autre triste exemple d’anglicisme par mimétisme. Jamais il ne viendrait à l’esprit d’un publicitaire d’expression française de donner à une marque de céréales le nom de « juste titre ». En outre, si le traducteur ne s’était pas senti lié par la contrainte imposée par le nom de la marque JUST RIGHT, il aurait sûrement traduit It’s just right for starting your day par « Rien de mieux pour commencer la journée du bon pied ». La formulation banale et incorrecte « Rien de plus juste pour commencer la journée » ne veut strictement rien dire. Ce n’est pas français. Le traducteur joue faux sur un instrument mal accordé. Plus exactement, il essaie de jouer de la trompette avec un archet. Calqué sur le modèle anglais, cet énoncé appartient au style traduction. « Le traducteur ne doit pas être l’esclave des parties du discoursNote de bas de page 5. » L’emploi abusif du mot « juste » dans la version française a pour effet d’envelopper la formulation dans une sorte de flou sémantique et de compromettre la clarté de l’expression. Cet emploi impropre brouille la communication. Multipliées à des milliers d’exemplaires, de telles traductions inachevées, mal digérées, finissent par avoir un effet asphyxiant sur la langue et la pensée. On sous-estime trop le tort immense que font subir à la langue les faussaires du vocabulaire. Car tant vaut la langue, tant vaut la pensée, et vice versa. S’il est vrai que les emprunts utiles et justifiés sont l’oxygène d’une langue, et la traduction d’œuvres étrangères, l’oxygène d’une culture, le mimétisme qui détourne le sens des mots et supprime le caractère idiomatique d’une langue est un virus redoutable. Les bons traducteurs, enfin, ont appris à respecter la démarche propre aux langues vers lesquelles ils traduisent. Pour y arriver, il leur faut procéder à des réagencements parfois assez radicaux afin de préserver la richesse idiomatique et la langue d’arrivée, sa façon originale de décrire la réalité. Soit l’inscription suivante figurant sur la porte d’une chambre d’hôtel :Due to the heavy demand for rooms and the high percentage of patrons who arrive before noontime, we respectfully request your cooperation in making available, as early as possible, your particular room on the day of your departure.Toute tentative de traduction littérale ou mot à mot serait fatale. Pour contourner la difficulté, il faut s’éloigner de la structure anglaise et y substituer une équivalence de message, c’est-à-dire choisir une formulation conforme aux habitudes d’expression des locuteurs francophones. On aboutit alors à la reformulation suivante :La Direction vous saurait gré de bien vouloir libérer votre chambre le plus tôt possible le jour de votre départ, car beaucoup de clients souhaitent occuper leur chambre avant midi le jour de leur arrivée.En attaquant la phrase par « La Direction vous saurait gré… », on évite de plier la langue française aux formes du moule de l’anglais et de commettre un anglicisme de démarche.Conclusion Les anglicismes de fréquence, de coordination, de démarche ou ceux qui résultent de la surtraduction, d’un calque syntaxique ou d’un manque d’étoffement sont des empreintes laissées par l’anglais sur la langue française. Ils sont doublement insidieux. D’une part, ce sont des chausse-trappes dans lesquelles tombent presque inévitablement les traducteurs amateurs qui dissocient mal les langues et, d’autre part, ils sont insidieux comme on dit d’une maladie qu’elle est insidieuse, c’est-à-dire « dont l’apparence bénigne masque au début la gravité réelle ». La catégorie d’anglicismes étudiés ci-dessus, et dont la liste est loin d’être exhaustive, a, en effet, des conséquences d’autant plus graves sur la langue d’arrivée, en l’occurrence le français, que ce sont les fondements mêmes de cette langue massivement traduite qui sont sapés, c’est-à-dire son mode d’articulation, ses propriétés expressives, ses résonances symboliques, son caractère idiomatique. La richesse d’une langue ne tient pas qu’à son vocabulaire. Bénin en apparence, le mal décrit ici peut gangrener jusqu’à la pensée elle-même. Déjà en 1916, le traducteur et auteur Louvigny de Montigny avait bien saisi l’ampleur du danger : « … la syntaxe étant la construction de la langue, un langage joignant des mots français par une syntaxe anglaise devient littéralement un travail de démolition, une œuvre de destruction et de ruineNote de bas de page 6».Aucune attention ne doit être donnée à cette affaire. (No attention to be given to that matter.)Le Québec sait faire. (Quebec knows how.)Au meilleur de mon jugement. (To the best of my judgment.)De tels anglicismes de structure sont une source d’ambiguïté et de brouillage de la communication. Ils chambardent l’édifice sémantique du français, et c’est pourquoi ils sont si pernicieux. S’il est relativement facile d’éradiquer un anglicisme lexical, il n’en va pas de même des anglicismes d’articulation. « Le violon, disait Ingres, est un instrument qui ne supporte pas la médiocrité. » La traduction non plus. « Si, au Canada, les deux langues officielles étaient le français et le chinois ou le japonais, si entre elles n’existait pas une parenté latine, que de traquenards, tendus aujourd’hui comme hier à nos traducteurs, disparaîtraient sur le coup!Note de bas de page 7 ». Mais l’histoire en a décidé autrement, et la traduction y occupe une place très importante dans toutes les sphères d’activité. Ce qui faisait dire à Pierre Daviault que « la langue, surtout la langue écrite, sera dans une large mesure, ce que sera la traductionNote de bas de page 8 ». C’est dire la lourde responsabilité qui repose sur les épaules des traducteurs.Notes et référencesNote de bas de page 1 « Adopter un profil bas : choisir un programme d’action minimal. » Cette définition ne rend pas le sens de l’expression to keep a low profile, qui signifie « rester dans l’ombre », « s’effacer », « essayer de ne pas se faire remarquer », « se faire tout petit », « tâcher de passer inaperçu », « se tenir coi », « se faire oublier ».Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Jean Darbelnet, « La traduction, voie ouverte à l’anglicisation », dans Culture vivante, nos 7/8, 1968, p. 44.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 Le Devoir, 2 juillet 1968, p. 4.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Jean Darbelnet, op. cit., p. 45.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Jean Darbelnet, Regards sur le français actuel, Montréal, Les éditions Beauchemin, 1964, p. 63.Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 Louvigny de Montigny, La langue française au Canada, Ottawa, 1916, p. 187.Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 Séraphin Marion, « Traducteurs et traîtres dans le Canada d’autrefois », dans Les Cahiers des dix, nº 34, 1969, p. 103.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 « La langue française au Canada ». Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Ottawa, Imprimeur du Roi, 1951, p. 38.Retour à la référence de la note de bas de page 8
Source : Chroniques de langue (le français vu par des spécialistes de la langue)

tel que suivi d’un participe passé

Article sur tel que suivi d’un participe passé.
Sur cette page Fautes et solutions Emploi correct Renseignements complémentaires La forme elliptique tel que suivi d’un participe passé est un calque de tournures anglaises comme as prescribed, as agreed, as requested, etc. Elle est à éviter lorsque tel se rapporte à toute une proposition. On corrige cette ellipse en conjuguant le verbe et en employant le pronom approprié, ou encore en utilisant : comme ainsi que conformément à Fautes et solutions Tel que : Emplois fautifs et solutions Évitez Employez Tel que demandé, je vous transmets la copie du document. Tel que vous l’avez demandé, je vous transmets la copie du compte rendu. (ou : Ainsi que vous l’avez demandé, comme demandé) Il y aura une réunion ce matin à 10 h tel que convenu. Il y aura une réunion ce matin à 10 h tel qu’il a été convenu. (ou : comme convenu) Tel qu’annoncé, la rôtissoire permet de… Tel qu’il a été annoncé, la rôtissoire permet de… Le sujet de la principale doit faire l’action décrite par le participe passé. Dans le troisième exemple ci-dessus, ce n’est pas la rôtissoire (sujet de la principale) qui est annoncée ou qui fait l’action d’annoncer. Emploi correct Bien qu’encore proscrite par certains auteurs, l’ellipse est cependant correcte grammaticalement quand tel se rapporte directement à un nom ou à un pronom : Ce rapport, tel que rédigé, est illisible. Voici le rapport tel que demandé. Ces modifications, telles que décrites précédemment, ont été approuvées. L’important est que tel, étant un adjectif, s’appuie sur un nom, avec lequel il s’accorde en genre et en nombre. Dans un texte soigné, on évitera l’ellipse : Ce rapport, tel qu’il est rédigé, est illisible. Voici le rapport tel que vous l’avez demandé. Ces modifications, telles qu’elles ont été décrites précédemment, ont été approuvées. Renseignements complémentaires Voir : l’article Mots de tête : « tel que » + participe passé de Frèdelin Leroux fils dans L’Actualité terminologique (repris dans les Chroniques de langue), vol. 17, nº 1 (1984) l’article Retour sur tel que de Jacques Desrosiers dans L’Actualité terminologique (repris dans les Chroniques de langue), vol. 36, nº 3 (2003) tel que/tel (accord).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

papillon (avoir des papillons dans l’estomac/au ventre)

Article sur l’expression avoir des papillons dans l’estomac/au ventre, canadianisme calqué sur l’anglais.
L’expression avoir des papillons dans l’estomac/au ventre est un canadianisme qui n’est pas employé dans le reste de la francophonie. Elle est calquée sur l’anglais to have butterflies in one’s stomach. L’expression française attestée est avoir le trac.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

subséquent

Article sur l’adjectif subséquent, qui s’emploie de façon absolue.
L’adjectif subséquent est considéré comme vieilli ou littéraire. Il signifie « qui vient après ce dont il est question dans le temps, qui suit immédiatement ». Il s’emploie de façon absolue, c’est-à-dire sans complément : les années subséquentes Subséquent est synonyme de l’adjectif ultérieur, qui signifie « qui arrivera dans le futur, qui arrive après quelque chose ». Ultérieur a aussi pour synonymes : futur postérieur prochain suivant Il faut éviter de rendre l’anglais subsequent to par subséquent à. On remplace cet anglicisme par : postérieur à consécutif à à la suite de Exemples Les œuvres postérieures à cette technique sont facilement reconnaissables. Les décisions consécutives à l’obtention de cette subvention ont fait plusieurs heureux.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

objection

Article portant sur le mot objection utilisé dans le domaine juridique.
Dans le cadre d’un procès, les objections ne peuvent être soulevées qu’à certains moments au cours de l’instance. La prudence commande de ne pas faire objection quand l’adversaire présente ses observations préliminaires (même s’il présente des arguments fondés sur le droit ou sur les faits, qu’il fait allusion à des éléments de preuve inadmissibles ou qu’il exprime son opinion personnelle) ou expose ses conclusions (même s’il invoque erronément la preuve produite ou des règles de droit, résume une argumentation sur un point litigieux non fondé sur la preuve ou présente son opinion personnelle). Certes, des objections légitimes pourront être émises durant l’exposé de cause, les plaidoiries et les conclusions, mais le véritable terrain réservé aux objections est ailleurs. L’avocat de la partie interrogée ne manquera pas d’occasions, avec l’expérience professionnelle, pour faire valoir opportunément, efficacement et promptement des objections aux questions posées par l’avocat de la partie interrogeante ou aux réponses données à ces questions à l’interrogatoire préalable, à l’interrogatoire, au réinterrogatoire ou au contre-interrogatoire de son client et des témoins favorables à son client. Pour bien maîtriser l’art de la formulation des objections, il est impérieux de connaître à fond la technique des objections. Il conviendra d’avoir toujours présents à l’esprit la liste de contrôle des objections fondées sur les règles de preuve ou sur les points de droit et les mots clés qui correspondent à chacun des types d’objections tout en reconnaissant sur-le-champ toutes les situations qui se prêtent à l’énoncé d’une objection. Les règles de procédure régissent la présentation des objections. Au Nouveau-Brunswick, la règle 33.10 des Règles de procédure porte exclusivement sur les objections. Par ailleurs, le mode de présentation des objections et l’énumération des types d’objections se trouvent dans les manuels consacrés aux techniques de plaidoirie. L’avocat de la partie interrogée fera bien de se lever, par respect et déférence, pour soulever son objection. Devant certains tribunaux, on pourra se contenter de rester assis et de lever la main. Ce qui importe de toute manière est d’attirer l’attention du juge et du témoin interrogé, avant même que ce dernier ne réponde à la question objet de l’objection, tout en s’adressant au tribunal au moyen de la formule interjective consacrée (ou de ses variantes) : « Objection, monsieur le juge !», « Objection, madame la juge ! » ou « Objection, Votre Honneur ! ». Il y aura lieu d’indiquer dans une phrase courte la raison pour laquelle il convient d’intervenir pour formuler une objection, surtout lorsque le motif de l’objection n’est pas apparent. Dans des circonstances évidentes pour le tribunal, on fera connaître son opposition par le seul mot exclamatif et d’une voix forte : « Objection ! », sans avoir à expliquer la nature de l’objection. Généralement, l’énoncé de l’opposition à une question ou à une réponse ou à l’intention de la partie adverse de déposer une pièce comportera le motif de l’objection. Si la question posée au témoin n’a aucun rapport avec l’objet du litige, il sera impératif de faire objection pour que l’avocat de la partie interrogeante reformule l’énoncé de sa question. La décision relative à la pertinence, à la validité, au bien-fondé, à la légitimité, à la justification de l’objection appartient au tribunal. Statuer sur le bien-fondé de l’objection. Essentiellement, le tribunal doit s’assurer que l’objection est raisonnablement fondée, qu’elle est conforme aux règles de preuve et de droit et qu’elle ne vise en rien à nuire à l’interrogatoire de la partie adverse. Objection jugée fondée, légitime, raisonnable, valable. Lorsque l’objection est soulevée, le juge décide de l’admettre, de l’accueillir, de la retenir (et non de l’[accorder] ni de la [maintenir]); dans le cas contraire, il la rejette, la repousse, l’écarte. « L’objection est dénuée de tout fondement : objection rejetée. » Le tribunal pourra décider aussi que l’objection est prématurée ou non pertinente, et on sera tenu de la retirer. Les règles de procédure prévoient que la partie qui formule une objection a le droit d’obtenir une décision sur chaque objection. Le tribunal doit se prononcer sur toute objection présentée. Des manuels de plaidoirie ont recensé une trentaine d’objections fondées sur les règles de preuve et les règles de droit. Elles portent sur la question posée au témoin, sur la réponse donnée à la question ou sur la production d’une pièce jugée inadmissible. Les plus courantes sont les suivantes. Objection contestant la pertinence d’une question posée au témoin (« Objection, monsieur le juge, cette question n’est pas pertinente : elle n’a rien à voir avec le meurtre qui a été commis ! ») Objection concernant une communication privilégiée (« Votre Honneur, nous faisons objection à cette question. Il s’agit là d’une communication privilégiée qui relève du secret professionnel. ») Objection à une question violant la règle de la meilleure preuve (« Objection ! Ce document ne constitue pas la meilleure preuve du contrat. L’original se trouve entre les mains de notre adversaire, qui ne l’a pas déposé après mise en demeure. ») Objection entraînant du ouï-dire (« Objection, madame la juge ! Cette question entraînera du ouï-dire. » « Objection ! Cette réponse constitue du ouï-dire. ») Objection à une question suggestive (« Je m’oppose à la question, monsieur le juge. Dans sa question, la partie interrogeante suggère au témoin la réponse à donner. C’est une question suggestive. ») Objection à une question hypothétique (« Objection ! La question est hypothétique : on demande à la témoin d’échafauder des hypothèses. ») Objection à une question tendancieuse (« Objection ! Mon confrère prête des intentions au témoin. ») Objection portant sur le préjudice que cause la production d’une pièce par rapport à sa valeur probante (« Monsieur le juge, objection ! L’effet préjudiciable de cet élément de preuve l’emporte sur sa valeur probante. ») Objection à un témoignage d’opinion (« Objection ! Le témoin n’a pas été reconnu comme témoin expert. ») Objection portant sur la crédibilité du témoin (Objection ! Madame la juge, on attaque de cette manière la crédibilité de notre témoin. ») Autres types d’objections. Objection au témoignage rendu à l’encontre d’un écrit, objection sur le défaut de désignation d’un document, objection à une réponse narrative, à une supposition fondée sur un élément de preuve non prouvé, sur des faits incorrectement rapportés, sur des témoins mal cités. Objection à une question trompeuse, ambiguë, vague, inintelligible, multiple, répétitive, redondante, exorbitante de l’objet du litige ou de l’interrogatoire, à une série de questions visant à intimider la témoin, à l’ennuyer injustement, à la gêner, à l’accabler. Lorsque l’avocat soulève une objection, on ne peut pas dire qu’il [s’objecte], faute courante, puisque le verbe objecter n’a pas de forme pronominale. Dire, par exemple, [Je m’objecte] à cette question, à cette décision, à ce dépôt (dépôt 1, dépôt 2) est commettre un barbarisme. On dit plutôt : Je m’oppose à cette question, à cette décision, à ce dépôt. L’avocat qui ne souhaite pas faire une objection répond à la question qui lui est posée concernant l’opportunité d’une objection en disant, par exemple : « Je n’ai pas d’objection à faire valoir » ou « Je n’ai rien à objecter ». L’objection à une question est une forme d’opposition et d’intervention. L’objection élevée comme moyen invoqué pour faire écarter la demande sans faire apparaître le principe juridique sur lequel elle s’appuie s’appelle exception (exception préliminaire (et non [objection]), exception d’irrecevabilité, exception d’incompétence), celle qui vise à écarter un témoin, un candidat-juré ou un arbitre, une récusation (récusation 1, récusation 2), celle qui forme opposition à une interprétation, une contestation, et celle, enfin, qui conteste la prise d’une mesure, une protestation. Syntagmes et phraséologie Objection bien fondée. Objection captieuse. Objection décisive. Objection éventuelle. Objection ferme. Objection fondamentale. Objection fondée. Objection forte. Objection injustifiée. Objection justifiée. Objection légitime. Objection mal fondée. Objection nécessaire. Objection non fondée. Objection non pertinente. Objection pertinente. Objection prématurée. Objection raisonnable. Objection solide. Objection valable. Objection véhémente. Accueillir une objection. Admettre une objection. Adresser une objection. Avoir une objection. Dresser une objection. Écarter une objection. Élever une objection. Émettre une objection. Énoncer une objection. Faire (une) objection. Faire valoir une objection. Formuler une objection. Opposer une objection. Présenter une objection. Prévenir une objection. Proposer une objection. Rappeler une objection. Refuser une objection. Réfuter une objection. Rejeter une objection. Répondre à une objection. Repousser une objection. Résumer une objection. Retenir une objection. Retirer une objection. Se heurter à une objection. Se prononcer sur une objection. Soulever une objection. Statuer sur une objection. Voir une objection. Art (de la formulation) des objections. Bien-fondé de l’objection. Énoncé de l’objection. Formulation de l’objection. Justification de l’objection. Légitimité de l’objection. Liste (de contrôle) des objections. Mode de présentation des objections. Motif de l’objection. Opportunité de l’objection. Présentation de l’objection. Raisonnabilité de l’objection. Technique des objections. Types d’objections. Validité de l’objection.
Source : Juridictionnaire (difficultés de la langue française dans le domaine du droit)

participe présent

Article sur l'emploi parfois fautif du participe présent.
L’emploi du participe présent est parfois calqué sur l’anglais et fautif : L’usine et les points de vente fermeront à la fin du mois, entraînant 200 mises à pied. Dans cette phrase, entraînant n’a pas de sujet : ce ne sont pas les usines ni les points de vente qui entraîneront des mises à pied, mais leur fermeture. Or, en français, le participe présent doit se rapporter non pas à une proposition (ou une phrase complète), mais au sujet de cette proposition : Croyant bien faire, elle a tout gâché. Il peut aussi se rapporter à un autre élément qu’il suit sans en être séparé par une virgule : les autos roulant vers la frontière Dans la phrase citée au début, on pourrait remplacer entraînant par une relative ou reformuler la phrase : L’usine et les points de vente fermeront à la fin du mois, ce qui entraînera 200 mises à pied. La fermeture de l’usine et des points de vente à la fin du mois entraînera 200 mises à pied. Voir l’article Grandeur et misère du participe présent de Jacques Desrosiers dans L’Actualité terminologique (repris dans les Chroniques de langue), vol. 34, nº 3 (2001).
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

Mots de tête : « revers de la main »

Un article sur l’expression balayer d’un revers de main
Frèdelin Leroux fils (L’Actualité terminologique, volume 25, numéro 2, 1992, page 20) C’est méconnaître l’originalité inventive de Paul Morand que l’écarter d’un revers de la mainNote de bas de page 1.(R. Duhamel, Le Devoir, 26.5.84.) Ce n’est un secret pour personne que les dictionnaires sont incomplets. Aussi, il n’y a pas de quoi en faire un plat. Mais vous avouerez que c’est quand même agaçant de faire la tournée des grands dictionnaires (et des moins grands), à la recherche d’une expression qu’on lit ou qu’on entend à tout bout de champ, et de se retrouver Gros-Jean comme devant. Par exemple, c’est en vain que vous chercheriez revers de (la) main dans le sens où Roger Duhamel l’emploie. D’après les dictionnaires, la fonction du revers de la main est double : vous permettre d’essuyer la sueur qui vous perle au front (Lexis) et, au besoin, vous fournir le moyen de clore la bouche d’un importun (Robert). C’est un peu court, me direz-vous. Heureusement, au pays de l’école polyvalente, le revers est beaucoup plus… polyvalent. On s’en sert pour balayer, congédier, écarter, rejeter ou répudier un peu n’importe quoi : un danger, une demande, un importun, une objection, et j’en passe. En somme, tout ce qui ne fait pas notre affaire. La lecture de quelques numéros du Devoir ou de La Presse nous en fournirait une belle moisson. Et il n’y a pas que nos journalistes qui l’emploient. Des personnalités, comme on dit, Roger Duhamel, Solange Chaput-RollandNote de bas de page 2 ou René Lévesque ne dédaignent pas de s’en servir. L’autobiographie de René LévesqueNote de bas de page 3 ayant été traduite, je suis allé vérifier comment le traducteur avait rendu balayer d’un revers de main. Littéralement : to dismiss with the back of one’s hand. Aussitôt, le voyant Attention! anglicisme s’est mis à clignoter. Mais j’eus beau consulter les dictionnaires anglais, l’expression ne semble pas connue. Un collègue anglophone m’a d’ailleurs confirmé que ce n’était pas très courant, qu’il dirait plutôt to dismiss with a wave of the hand. D’autre part, comme j’avais rencontré la tournure dans un article traduit de l’anglais, je me suis reporté à l’original, pensant y retrouver… Pas du tout, voici que qu’on y lit : High court judgments can be vacated effortlessly. Pour traduire vacate ainsi, me suis-je dit, il fallait que la locution fût profondément ancrée dans le subconscient du traducteur. C’est ce qui m’a amené à écarter la possibilité d’un calque. S’agirait-il d’un québécisme, alors? Pas davantage. Plusieurs exemples le confirment. Commençons par deux citations, très près du sens propre :Ceux qui (…) étalent tout leur jeu et (…) le raflent d’un revers de mainNote de bas de page 4.Des bras de banquier, qui raflent l’or d’un revers de mainNote de bas de page 5. Enchaînons avec une traduction de l’allemand :Comme effacés d’un revers de main, les assaillants disparurent…Note de bas de page 6. Le Monde nous en fournit trois exemples :(…) les hégéliens et les spiritualistes qui éliminent Sartre d’un revers de mainNote de bas de page 7.Congédier d’un revers de main toute instance socio-économiqueNote de bas de page 8.Tout autant que l’interrogation sur le droit de conquête, qui ne peut être balayée d’un revers de main…Note de bas de page 9. Voici deux variantes, qui ont exactement le même sens :Le chef du personnel (…) fut découvert et balayé du tranchant de la mainNote de bas de page 10.Tout ça… avec le geste d’écarter quelque chose du dos de la mainNote de bas de page 11. Enfin, on trouve aussi des exemples dans des ouvrages dits sérieux :(…) les massacres des opposants sont balayés d’un revers de la main…Note de bas de page 12. Dont celui-ci, où il y a ce que j’appellerais un sens doublement figuré :(…) balayer d’un revers mental tous les ragotsNote de bas de page 13. Il ne fait aucun doute, à mon avis, que cette expression est tout à fait française. On l’emploie, au figuré, depuis une bonne vingtaine d’années. Il ne peut s’agir que d’une lacune, que les dictionnaires s’empresseront de combler. Mais il faudrait peut-être en informer les lexicographes. S’il y a un(e) volontaire qui veut bien s’en charger, je lui dédierai volontiers mon prochain billet.RéférencesNote de bas de page 1 Heureusement que L’Actualité terminologique ne publie pas toujours mes billets au fur et à mesure. Autrement, je ne pourrais pas vous faire profiter de mes trouvailles de dernière minute. D’un revers de main figure dans le Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises(note 13), avec la définition suivante : sans y attacher d’importance, en faisant un geste de dédain.Mais le plus intéressant, c’est l’exemple :Mgr Trochu (…) ne peut être écarté d’un revers de main.Il est tiré d’une chronique du célèbre Aristide, grammarien, parue dans Le Figaro littéraire du 22 septembre 1969.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Solange Chaput-Rolland, Regards 87, Montréal, Cercle du Livre de France, 1968, p. 58.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 René Lévesque, Attendez que je me rappelle, Montréal, Québec/Amérique, 1986, p. 308.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 Georges Duhamel, Scènes de la vie future, Mercure de France, 1958, p. 136. (Paru en 1930.)Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Alexandre Vialatte, L’éléphant est irréfutable, Presses Pocket, 1989, p. 296. (Article paru vraisemblablement en 1963.)Retour à la référence de la note de bas de page 5Note de bas de page 6 Ernst Jünger, Orages d’acier, Folio, 1974, p. 256. (Paru chez Christian Bourgeois en 1970. Traduit par Henri Plard.)Retour à la référence de la note de bas de page 6Note de bas de page 7 Pierre Lepage, Le Monde, 25.10.85.Retour à la référence de la note de bas de page 7Note de bas de page 8 Ibid., 29.11.86.Retour à la référence de la note de bas de page 8Note de bas de page 9 Philippe Boucher, Le Monde, 1.9.90.Retour à la référence de la note de bas de page 9Note de bas de page 10 Maurice Jaquier, Simple militant, Denoël/Lettres nouvelles, 1974, p. 69.Retour à la référence de la note de bas de page 10Note de bas de page 11 Robert Musil, L’Homme sans qualités, tome 2, Folio, 1974, p. 514. (Paru au Seuil en 1957. Traduit par Philippe Jacottet.)Retour à la référence de la note de bas de page 11Note de bas de page 12 Nina et Jean Kéhayan, La nuit du prolétaire rouge, Éditions Rombaldi, 1981, p. 30.Retour à la référence de la note de bas de page 12Note de bas de page 13 Bruno Lafleur, Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises, Éditions du Renouveau pédagogique, Montréal, 1979.Retour à la référence de la note de bas de page 13
Source : Chroniques de langue (le français vu par des spécialistes de la langue)

référence (en référence à)

Article sur l’expression en référence à, calque à éviter, et des solutions de rechange.
L’expression en référence à, calque de in reference to, est à éviter. Selon le contexte, on emploie plutôt : faire allusion à par référence à par rapport à Exemple Il a mentionné, en faisant allusion au récent cas de méningite dans cette école, que… (plutôt que : en référence à…)
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

supposé (être supposé de)

Article sur être supposé de et des solutions de rechange.
On peut remplacer le calque être supposé de (faire quelque chose), provenant de to be supposed to, par différentes solutions, notamment : être censé devoir il est convenu que en principe Exemples Il est convenu que je partirai ce soir. (et non : Je suis supposé de partir ce soir.) J’étais censée me présenter à l’entrevue hier. (et non : J’étais supposée de me présenter à l’entrevue hier.) Je devais me présenter à l’entrevue hier. En principe, j’ai une entrevue demain. (et non : Je suis supposée d’avoir une entrevue demain.) Renseignements complémentaires Voir supposé (adjectif), supposé que et supposément.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

savoir (laisser savoir)

Article sur l’expression fautive laisser savoir et des solutions de rechange.
L’expression laisser savoir est un calque de l’anglais to let someone know dans le sens de « faire savoir ». En français, le verbe laisser s’oppose au verbe faire; il implique une absence d’intervention. On remplace laisser savoir par des verbes et expressions comme : avertir communiquer déclarer dire faire connaître faire part faire savoir informer laisser entendre/faire entendre notifier publier rendre public signifier transmettre Exemples Vous me le ferez savoir aussitôt que possible. (et non : Vous me [le] laisserez savoir aussitôt que possible.) Vous m’en informerez dès que vous le pourrez. Avertissez-moi dès que possible. Le tour faire savoir doit être accompagné d’un complément d’objet direct ou indirect. De plus, faire savoir peut être suivi de que : J’ai le regret de vous faire savoir que votre candidature n’a pas été retenue. Laisser entendre L’emploi de l’expression laisser savoir peut être le résultat d’une confusion entre faire savoir et laisser entendre. Laisser entendre (ou faire entendre) signifie « laisser entendre quelque chose sans l’exprimer directement ». On dit aussi : insinuer  suggérer sous-entendre donner à entendre s’être laissé dire que (entendre que, sans y ajouter entièrement foi) entendre dire laisser deviner Exemples On ne veut pas leur laisser entendre que des gens ont commis des fautes graves. Je me suis laissé dire qu’elle déménageait à Montréal. J’ai entendu dire qu’elle déménageait à Montréal.
Source : Clés de la rédaction (difficultés et règles de la langue française)

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