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Anglicismes lexicaux : voyez-y plus clair!
Anglicismes variés : la chasse est ouverte!
matériau/matériel/matière
Sur cette page Matériau Matière Matériel Il ne faut pas confondre les mots matériau, matériel et matière. Matériau Le mot matériau relève de la langue technique et désigne une matière servant à la fabrication de quelque chose. Le mot matériel est à éviter dans ce sens. Le béton est un matériau bon marché. L’aluminium est un matériau résistant à la chaleur. Le diamant est le matériau qui possède la plus grande dureté. Le pluriel matériaux s’emploie surtout en construction et signifie « diverses matières nécessaires à la construction d’un bâtiment, d’un ouvrage » : Nous n’avons pas encore reçu tous nos matériaux de construction. (et non : notre matériel de construction) Ils ont acheté les matériaux pour le nouvel immeuble. Matière Le mot matière s’emploie pour parler d’une substance (matière précieuse, matières grasses) et de tout produit destiné à être transformé par l’activité technique (matières premières, matières plastiques). La soie est une matière noble, connue pour sa douceur, sa souplesse et sa brillance. Matière s’emploie aussi comme synonyme de matériau dans la langue générale : Il fallait d’abord déterminer de quelle matière serait fait le bateau. Serait-il en bois, en aluminium, ou en fibre de verre? Matériel Le mot matériel désigne un ensemble d’éléments, d’objets, d’outils, etc. : Le peintre a apporté tout son matériel. Nous vendons du matériel de laboratoire. Leur matériel éducatif est de grande qualité. Il s’emploie généralement au singulier, mais le pluriel est admis, surtout dans la langue technique quand il a le sens d’équipements ou d’outillages : L’entreprise a obtenu le contrat pour le renouvellement des matériels de l’armée. Il est d’emploi courant en informatique pour désigner les éléments physiques d’un système informatique. Il remplace l’anglicisme hardware : L’employeur fournit le matériel informatique. Il met à votre disposition son matériel et ses logiciels. Pour parler de tissu ou d’étoffe, le mot matériel est un calque de l’anglais material : Utilise du bon tissu pour la confection de ta jupe (et non : matériel)Anglicismes variés : où se cachent-ils?
Anglicismes variés : trouvez l’intrus!
fruits et légumes (noms de variétés)
Sur cette page Minuscule Majuscule Termes anglais Minuscule Le nom des variétés de fruits et de légumes prend la minuscule initiale lorsqu’on l’emploie seul : une granny smith la bartlett une boston Majuscule Si le nom de la variété est précédé du nom du fruit ou du légume, il prend la majuscule : une poire Bartlett une laitue Boston Si le nom de la variété est composé de deux éléments, chacun des éléments prend la majuscule : une pomme Granny Smith un melon Santa Claus Termes anglais Les variétés de fruits et de légumes proviennent souvent de mots anglais. Il est préférable d’employer l’équivalent français plutôt que le terme anglais lorsque le terme a été traduit : la courge musquée (plutôt que : la butternut, la courge Butternut)L’anglais envahi par le français
date (avoir une date)
L’expression avoir une date est un anglicisme à remplacer par avoir un rendez-vous ou sortir avec quelqu’un. Hier soir, j’ai eu un rendez-vous avec Sébastien. (et non : j’ai eu une date avec Sébastien) Hier soir, je suis sortie avec Sébastien.c./ca (date approximative)
En français, pour indiquer une date approximative, on emploie l’abréviation v.V minuscule point (pour vers) plutôt que c.C minuscule point ou caC minuscule A minuscule : v.V minuscule point 1580 Les abréviations c.C minuscule point et caC minuscule A minuscule, utilisées en anglais, sont d’origine latine; elles correspondent à circa (qui signifie en anglais around). Dans une bibliographie, quand la date de parution d’un ouvrage est incertaine, on l’indique entre crochets, suivie d’un point d’interrogation : [1980?]adapteur
Sous l’influence de l’anglais adapter, on rencontre fréquemment adapteur dans le sens de « dispositif permettant d’adapter un appareil à un autre usage que celui prévu au départ ». Ce terme n’est pas attesté en français. On doit plutôt employer adaptateur : adaptateur de courant électrique (et non : adapteur de courant électrique) adaptateur pour appareils électriques adaptateur de prises électriquesdifficultés et particularités du français
Le tableau suivant présente une liste non exhaustive de types de difficultés et de particularités du français, accompagnées de leur définition et d’exemples. difficultés et particularités du français Type de difficulté ou de particularité Définition et exemples acadianisme Voir acadianismes. Mot ou expression propre au français employé en Acadie. mitan (= milieu, centre) s’émoyer (= s’informer, se renseigner) amérindianisme Mot ou expression emprunté à une langue amérindienne (autochtone). maskinongé achigan poulamon anacoluthe Voir anacoluthe. Rupture dans la construction d’une phrase où se côtoient, entre autres, deux propositions qui n’ont pas de lien entre elles. En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées. Le sujet de la proposition En espérant… (l’auteur de la lettre : « je ») n’est pas le même que celui de la deuxième proposition commençant par veuillez… (le destinataire de la lettre : « vous »). Il vaut mieux écrire : En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, je vous prie d’agréer… anglicisme Mot ou expression employé en français dont l’orthographe, la prononciation, la forme ou la syntaxe est propre à la langue anglaise : canceller (annuler) wiper (essuie-glace) prendre une marche (faire une promenade; sous l’influence de l’anglais to take a walk) Parmi les catégories d’anglicismes, on compte les anglicismes syntaxiques, lexicaux, sémantiques, graphiques et phonétiques. Voir anglicismes phonétiques. Remarque : En France, un anglicisme n’est pas nécessairement un terme à éviter; il signifie « emprunt à l’anglais ». anglicisme lexical; calque lexical Mot ou groupe de mots traduit littéralement de l’anglais et dont la transposition n’est pas conforme au génie de la langue française : se trouver dans l’eau bouillante (in hot water), au lieu de se trouver dans de beaux draps machine reconditionnée (reconditioned), au lieu de machine remise en état ou remise à neuf anglicisme syntaxique; calque de structure Voir anglicismes syntaxiques. Expression ou tournure grammaticale traduite littéralement de l’anglais et qui n’est pas conforme au génie de la langue française : à date (to date), au lieu de jusqu’à maintenant, à ce jour hors d’ordre (out of order), au lieu d’en panne passé dû (past due), au lieu d’échu, de périmé archaïsme Mot, expression, tournure ou sens qui n’a plus cours, qu’on n’utilise plus : à cause que est vieilli, il faut dire parce que postillon est devenu facteur barbarisme Voir barbarismes. Faute grossière de langage, emploi de mots inventés ou déformés. Un barbarisme veut aussi dire « utilisation d’un mot dans un sens qu’il n’a pas » : aréoport (au lieu d’aéroport) ils sontaient (au lieu d’étaient) bourrée de remords (au lieu de bourrelée de remords) Les termes barbarisme, impropriété et paronyme ont des sens très rapprochés. canadianisme Mot ou expression propre au français employé au Canada : motoneige débarbouillette recherchiste Un québécisme est un canadianisme. emprunt Voir emprunts à des langues étrangères. Mot ou expression emprunté à une autre langue pour désigner une réalité nouvelle : acajou pizza baseball emprunt injustifié Emprunt faisant double emploi avec un mot qui existe déjà dans la langue d’arrivée pour désigner la même réalité : bumper pour pare-chocs coconut pour noix de coco faux ami Mot qui ressemble par la forme à un mot d’une autre langue (souvent l’anglais, au Canada), mais dont les sens diffèrent : définitivement (pour de bon), definitely (sans aucun doute) Un faux ami est un type d’anglicisme à éviter. Par exemple, caméra n’a pas le sens d’appareil photo. En français, caméra n’a que le sens d’« appareil pour filmer », tandis que le mot anglais camera a les deux sens : « appareil photo » et « appareil pour filmer ». homonyme; homophone; homographe Voir homonyme/homographe/homophone. Mots de prononciation identique et de sens différents, qu’ils soient de même orthographe (homographe) ou non. Le terme homophone (mots de même prononciation) est à peu près synonyme de homonyme. homophones : saut, seau, sceau et sot homographes : son (adjectif possessif) et son (bruit) Les homographes non homophones (le couvent, elles couvent) ne sont pas des homonymes parce qu’ils ne se prononcent pas de la même façon. impropriété Mot employé incorrectement : rabattre les oreilles (au lieu de rebattre les oreilles) Les barbarismes et les paronymes sont des impropriétés au sens large. néologisme Mot créé pour nommer une réalité nouvelle ou désigner le sens nouveau d’un mot : internaute clavardage kiosque (au sens de stand) paronyme Mots qui ont des prononciations très semblables mais des sens différents et qui peuvent être confondus : éminent/imminent Les termes barbarisme, impropriété et paronyme ont des sens très rapprochés. Pléonasme Voir pléonasme. Mots ayant le même sens répétés inutilement, mots redondants : monter en haut prévoir à l’avance québécisme Mot ou expression propre au français québécois : magasiner poudrerie (au sens de « neige chassée par des rafales de vent ») Un québécisme est aussi un canadianisme. régionalisme Mot, tournure ou expression propre à une région, à un pays ou à un peuple. marier Le verbe marier est employé au sens d’« épouser » en Belgique, en Suisse, au Canada et dans le nord de la France. solécisme Voir solécisme. Construction de phrase non conforme aux règles de grammaire. le livre que j’ai besoin (plutôt que : dont j’ai besoin) zeugme Erreur de style qui consiste à utiliser ensemble des mots ou des groupes de mots qui se construisent différemment : J’entre et je sors de la maison. Les verbes entrer et sortir se construisent avec des prépositions différentes, soit dans et de. Il faut dire : J’entre dans la maison et j’en sors.céduler
Utilisé sous l’influence de l’anglais to schedule, le verbe céduler n’existe pas en français. Selon le contexte, il faut le remplacer par d’autres constructions : inscrire au programme dresser le calendrier de ajouter comme annexe inscrire à l’horaire fixer fixer la date de programmer programmer une réunion Exemples Mon rendez-vous est fixé à 15 h 30. Nous avons inscrit à l’horaire de l’atelier deux pauses pendant la journée. Renseignements complémentaires Voir cédule (anglicisme).chèque / chéquier
Le mot chèque s’abrège ainsi : ch. Selon certains lexicographes, le mot chèque est un anglicisme. Il viendrait du verbe "to check". Pour d’autres, l’étymologie le rattache à l’ancien français eschec ou échec, devenu "check" en anglais. En dépit de la controverse, il reste que l’usage du chèque a commencé en Angleterre à la fin du 17e siècle; il n’est apparu en France qu’au milieu du 19e siècle. La prononciation à l’anglaise [tchèque] n’en est pas moins un anglicisme phonétique : le ch se prononce comme dans chef. Il y a un droit du chèque, rameau de la branche du droit des effets de commerce ou, tout au moins, des effets négociables. Il y a aussi un droit pénal du chèque. En France, le chèque est régi par décret. L’article 398-1 du Code de procédure pénale donne compétence au tribunal correctionnel statuant à juge unique pour connaître des délits en matière de chèques. Au Canada, les infractions relatives au chèque sont prévues au Code criminel. La législation canadienne sur le chèque renferme un ensemble de dispositions contenues dans la Loi sur les lettres de change. Il existe enfin une loi uniforme sur le chèque et une réglementation du chèque. La jurisprudence est riche en causes ayant trait à des abus commis dans l’utilisation de chèques en blanc (on ne dit pas [blanc de chèque] "blank cheque" préalablement signés par le ou la titulaire du compte. Par exemple, on reprochera au prévenu d’avoir inscrit sur les chèques des sommes supérieures à celles dont il avait été convenu entre les parties ou encore d’avoir utilisé les chèques pour virer sur son propre compte des sommes destinées à régler diverses factures (le détournement (détournement 1, détournement 2) de fonds). Le chèque est un instrument ou un titre de paiement à vue et de retrait de fonds déposés en banque. On peut le définir descriptivement comme un écrit (et, donc, un acte solennel) par lequel le tireur (tireur 1, tireur 2) ou la tireuse (titulaire du compte bancaire et émetteur ou émettrice du chèque) donne au tiré ou à la tirée (l’établissement financier qui doit payer, lequel ne peut être que la banque du tireur ou un établissement de crédit habilité à tenir des comptes (de) chèques) l’ordre de payer à vue une somme déterminée prélevée sur le crédit de son compte au ou à la bénéficiaire (le porteur ou la porteuse) du chèque ou à son ordre. Le bénéficiaire peut être le tireur lui-même qui présente le chèque à l’encaissement; s’il s’agit d’un tiers, le document est appelé chèque de paiement, sinon, c’est un chèque de retrait. La désignation du bénéficiaire peut être simple (Payez à X…), alternative (Payez à X ou Y…) ou cumulative (Payez à X et Y…). L’ordre de paiement, généralement formulé ainsi Payez (ou Veuillez payer) (contre ce chèque étant souvent sous-entendu) à l’ordre de…, s’adresse au tiré. La personne qui présente le chèque au paiement (on dit aussi en paiement), bénéficiaire du chèque, en est aussi le preneur ou la preneuse. Le chèque est créé en un lieu : on dit qu’il est établi, dressé en ce lieu. Lieu, date de création du chèque. Établir conjointement un chèque (à l’ordre du vendeur et de son créancier par exemple). Il est par la suite émis. Aussi convient-il de distinguer l’émission du chèque de sa création. Cette dernière opération consiste à porter sur le chèque les mentions obligatoires (la loi prévoit aussi des mentions facultatives et des mentions interdites). L’émission fait accéder le chèque à la vie juridique. La réalisation de l’émission s’effectue par l’endossement du chèque ou sa présentation au paiement. Le document sur lequel sont portées les indications ou mentions obligatoires est la formule de chèque. Y figurent diverses informations, dont le mot chèque, l’ordre de paiement, le nom de la banque, le numéro de chèque et le numéro de compte, la signature du tireur et la mention de la somme à payer indiquée en toutes lettres et en chiffres. « La Cour enjoint au titulaire du compte de restituer à tous les banquiers dont il est le client les formules de chèques en sa possession et en celle de ses mandataires. » Le chèque (signé, remis) en blanc a été signé par le tireur, mais n’y sont pas indiqués le nom du bénéficiaire, la somme à payer ou la date du chèque. Ces mentions seront complétées avant la présentation au paiement. Compléter un chèque. On fait, on établit, on libelle, on rédige un chèque (à l’ordre d’un bénéficiaire). On émet un chèque en un ou plusieurs exemplaires lorsqu’on le produit; on l’émet lorsqu’en le faisant, on le met en circulation. On le touche ou en l’encaisse (on ne le [change] pas). On l’endosse si, étant le ou la bénéficiaire (l’endosseur ou l’endosseuse), on y appose sa signature au verso. L’endos ou l’endossement est l’inscription au dos du chèque de l’ordre de le payer. « L’endos doit être inscrit sur le chèque ou sur une allonge qui lui est attachée. » Verser à son compte le chèque reçu. Le chéquier ou carnet de chèques (et non le [livre de chèques]) rassemble des formules de chèques vierges. Il est formé de souches affectées d’un numéro de série. On appelle souche ou talon de chèque la partie non détachable du chéquier où l’on inscrit les renseignements sur le chèque émis correspondant. Souche d’un chéquier. Perte, vol de chéquier. Obtenir un chéquier. On ne doit pas confondre le carnet de chèques avec le livre ou registre des chèques, expression employée en comptabilité et désignant le journal dans lequel sont inscrits les chèques émis pour assurer la bonne tenue des comptes. Il existe toute une variété de chèques : le chèque bancaire, le chèque de voyage (éviter [traveller’s] ou [travellers(-) chèque]) ou le chèque postal (pas de trait d’union puisque ce n’est pas un mot composé), lequel peut prendre diverses dénominations selon la fonction qu’il remplit : s’il donne l’ordre d’un paiement en espèces, c’est un chèque de paiement, appelé chèque de retrait (chèque nominatif ou chèque d’assignation) dans le cas où il est émis au profit du titulaire du compte à débiter ou au profit d’un tiers; s’il a pour objet de transférer une somme d’un compte courant postal à un autre, c’est un chèque de virement; on l’appelle aussi chèque à porter en compte. Le chèque au porteur n’est pas libellé au nom du bénéficiaire (s’il l’est, c’est un chèque à personne dénommée); étant émis avec la mention au porteur, n’importe qui peut le toucher dès lors qu’il en a la possession (cette personne s’appelle le détenteur ou la détentrice du chèque). Si le porteur du chèque, la porteuse du chèque est titulaire du compte désigné, on dit chèque à soi-même. Le chèque de virement sert au tireur à transférer des fonds d’un de ses comptes à un autre compte. Le chèque de garantie n’est pas destiné à être présenté au paiement, mais à être rendu au tireur lorsqu’il aura exécuté l’obligation promise. Le chèque est dit certifié dans le cas où le tiré, constatant que la provision (c’est-à-dire la créance de somme d’argent du tireur contre le tiré dont il est convenu qu’il peut disposer par chèque) dans le compte bancaire est au moins équivalente au montant à payer, la bloque jusqu’au terme du délai légal de présentation. Le banquier peut remplacer le chèque certifié par un chèque de banque, chèque tiré sur lui-même et dont le bénéficiaire doit être désigné. S’il n’y a pas blocage de provision (situation prévalant en certains pays), la loi distingue le chèque certifié du chèque visé. Les expressions [chèque NSF] et [chèque sans fonds] ("NSF cheque") sont à proscrire. On dit d’un chèque émis qu’il est sans provision (sans s) lorsque le compte bancaire du signataire ne contient pas de provision équivalente au montant que le tiré doit payer. Autrement dit, le chèque est alors tiré sur un compte insuffisamment approvisionné. Il y a lieu de remarquer, toutefois, qu’on parle d’un chèque non provisionné plutôt que d’un chèque [non approvisionné]; c’est le compte bancaire qui n’est pas approvisionné, et non le chèque : la faute est commune. « En l’absence chez le tireur de vigilance et d’une honnêteté totale, voire stoïque, le chèque [non approvisionné] (= non provisionné) constitue le risque inhérent à l’existence même du chèque. » Chèque tiré sans provision. Police du chèque sans provision. Complicité d’émission de chèques sans provision. Délit de chèque sans provision. Répression des chèques sans provision. Le chèque barré comporte au recto deux traits parallèles en diagonale tracés par le tireur ou porteur afin d’empêcher l’encaissement du chèque par un porteur illégitime. Pour un complément d’information à ce sujet et une liste de syntagmes, se reporter à l’article barrement. On fait opposition à un chèque lorsqu’on avise le tiré de ne pas accepter le chèque en paiement. Le chèque qui, ayant été annulé par le tiré après paiement par l’apposition d’une estampille, est retourné au tireur s’appelle chèque oblitéré ou chèque payé. Le chèque est qualifié de périmé une fois écoulée sa durée de validité au moment où le bénéficiaire le présente au tiré pour l’encaisser; on l’appelle aussi chèque prescrit. On écrit chèque de paie et chèque de paye, mais la première forme est plus moderne. Plusieurs termes sont formés du mot chèque mis en apposition et suivi du trait d’union. Ces mots composés se regroupent sous deux sens : le document correspond à une formule légale de chèque : par exemple le chèque-guichet ou chèque de caisse (et non le [chèque au comptoir]) est la formule de chèque que l’on utilise au guichet de l’établissement du tiré pour effectuer un retrait, ou il s’agit d’un bon remis par l’émetteur à un consommateur, à un client, à un employé, et imitant le chèque, ne comportant pas de mandat de paiement donné au tiré, mais un simple engagement de la part de l’émetteur : par exemple le chèque-cadeau, le chèque-essence, le chèque-repas, le chèque-restaurant ou le chèque-vacances ne répondent pas à la définition légale du chèque et ne constituent pas des chèques au sens de la loi. Le mot chèque peut être le deuxième élément du mot composé : la lettre-chèque est une lettre attenante au chèque; elle prévoit une clause énonçant une date d’échéance ou une clause subordonnant à une condition la présentation à l’encaissement. Le chécographe est la machine de bureau qui sert à imprimer les chèques, à les émettre et à inscrire les montants à payer. La liste qui suit ajoute un certain nombre de syntagmes à ce bref aperçu de la phraséologie du chèque. Syntagmes et phraséologie Chèque à découvert. Chèque antidaté, postdaté (remarquer l’absence du trait d’union). Chèque à ordre. Chèque assigné (sur une banque). Chèque bancaire (il est tiré sur une banque). Chèque circulaire (il est tiré par la banque sur une de ses succursales). Chèque civil. Chèque commercial. Chèque complet, incomplet. Chèque contrefait, falsifié postérieurement à l’émission (et non [chèque forgé], chèque faux (dès l’origine). Chèque contre(-)passé. Chèque de complaisance. Chèque de dépannage. Chèque de remboursement. Chèque détourné. Chèque d’indemnisation. Chèque d’intérêts. Chèque en double (ou double de chèque ou encore duplicata de chèque). Chèque frappé d’une opposition (irrégulière, verbale…). Chèque impayé, payé. Chèque libellé (en dollars, en francs). Chèque non provisionné, provisionné (par une ouverture de crédit). Chèque nul. Chèque omnibus ou passe-partout (sans souches ou, plus exactement, non numéroté). Chèque prébarré, préimprimé. Chèque prescrit (ou atteint par la prescription). Chèque refusé, rejeté, renvoyé. Chèque régulier. Chèque stipulé payable. Chèque tiré sur (une ville, les mots une banque de étant sous-entendus). Chèque valable. Altération du texte d’un chèque. Caractéristiques du chèque. Certification du chèque. Compte chèques postal. Contentieux du chèque. Contrefaçon, falsification du chèque. Date de valeur du chèque. Défaut de provision d’un chèque. Délai de présentation du chèque. Délit de chèque. Droits résultant du chèque. Endos d’un chèque. Escompte de chèque. Fonction (monétaire) du chèque. Fonctionnement du chèque. Interdiction (bancaire, judiciaire) de chèques. Montant du chèque. Nature du chèque. Personne interdite de chèque. Produit du chèque. Prohibition du chèque (dans les règlements de peu d’importance). Propriété du chèque. Qualification de chèque. Qualité légale du chèque. Reçu de chèque. Régime juridique du chèque (sans provision). Règlement du chèque (en numéraire). Régularité du chèque. Sécurité du chèque (Loi relative à la). Spécimen de chèque. Statut (international) du chèque. Tirage d’un chèque. Traitement (automatisé) des chèques. Validité du chèque. Accepter un chèque. Antidater, postdater un chèque. Annuler un chèque (pour cause d’insanité d’esprit). Apposer une clause sur un chèque. Confier un chèque (comme on dit confier des titres). Contre(-)passer un chèque. Déposer un chèque (dans un compte bancaire). Endosser un chèque. Détourner un chèque (à son profit). Établir un chèque. Faire certifier un chèque. Faire porter un chèque au crédit d’un compte. Faire tirer un chèque (sur un particulier, une personne morale, un compte en dépôt), tirer un chèque. Honorer un chèque. Négocier un chèque. Présenter un chèque (falsifié). Régler un chèque (à qqn). Remettre un chèque. Signer un chèque. Transférer un chèque. Usurper, voler un chèque. Renseignements complémentaires barrementcanceller
Le verbe canceller est un anglicisme dans le sens d’« annuler ». Selon le contexte, il peut être remplacé par : abolir abroger annuler barrer biffer casser contremander décommander invalider radier rayer résilier révoquer supprimer Exemples Le vol de 17 h a été annulé (et non : a été cancellé). Il y a soixante ans, le Parlement a abrogé la Loi de l’immigration chinoise, aussi appelée Loi sur l’exclusion des Chinois et, ce faisant, a mis fin à des générations de racisme. (Parlement du Canada, 2007) L’enregistrement de ce produit a été révoqué avec effet au 31 mars 2001 et ne sera pas remplacé. (Journal officiel de l’Union européenne, 2000) Il existe des États dans le monde qui n’ont pas encore aboli la peine de mort. Il a été radié du Barreau. Ne pouvant plus payer le loyer, elle a dû résilier son bail et déménager chez ses parents.questionnable
L’adjectif questionnable n’existe pas en français; il est un calque de l’anglais questionable. Selon le contexte, on dit plutôt : contestable critiquable discutable douteux incertain louche Exemples Ses pratiques sont contestables. Cette question est moralement discutable.c.c. / p.c.c. / vidimer 1 / vidimus
Dans les conventions relatives à la correspondance administrative et commerciale, c.c. est l’abréviation reconnue de l’expression copie conforme (à l’original étant sous-entendu). Cette abréviation est une mention complémentaire que l’on utilise dans les documents administratifs et les actes juridiques : copie conforme au manuscrit original; copie conforme à l’acte de transfert. La mention s’écrit en lettres minuscules suivies du point abréviatif et généralement sans espace. Elle atteste que la reproduction est fidèle à l’original; son objet est d’informer le destinataire qu’une reproduction exacte ou double (il y a lieu de faire une distinction entre les mots copie, double, duplicata, exemplaire, original et reproduction) – ce double pouvant d’ailleurs être reproduit par photocopie – a été envoyée à certaines personnes : c.c. Me Paul Larue. Le nom de la personne peut être suivi du titre de celle-ci ou de ses fonctions : c.c. Lise Dubuc, huissière. Les personnes à qui a été adressée une copie (non conforme nécessairement) ne sont pas mentionnées à la suite de cette abréviation. Pour ce qui est des personnes qui ont reçu copie conforme, on énumère leurs noms dans l’ordre alphabétique. Dans la correspondance administrative et commerciale, la mention c.c. se place à la fin de la lettre originale, au coin inférieur gauche, après les initiales d’identification du signataire (en lettres majuscules) et du ou de la dactylo (en lettres minuscules), séparées par la barre oblique; plus rarement, elles sont coordonnées par la conjonction et (JP/ab ou JP et ab), immédiatement en dessous de la mention des pièces jointes (p.j.). Ces mentions s’écrivent d’ordinaire en abrégé. Même si l’usage courant et la norme française ont consacré l’écriture c.c., la documentation consultée atteste d’autres formes : C.c. (on justifie le fait que la première lettre soit une majuscule en disant qu’elle se trouve à la ligne de fin de marge), copie conforme (en toutes lettres) et CC, ainsi : c. M. le juge Adrien LeBlanc c.c. le greffier du tribunal Il est à noter que les deux-points (précédés préférablement et toujours suivis d’une espace en français, selon les conventions typographiques) sont facultatifs et recommandés; ils sont généralement omis dans la correspondance, mais se mettent s’il s’agit de textes administratifs ou juridiques. La mention copie conforme présente un double intérêt : pour le ou la signataire de la lettre, l’auteur ou l’auteure du document administratif ou de l’acte juridique, elle confirme que copie a bien été envoyée au premier destinataire; pour ce dernier, elle permet de connaître l’identité des personnes qui ont en main la lettre, le document ou l’acte. S’il convient de ne pas porter à la connaissance du ou de la destinataire qu’un double a été adressé à quelqu’un d’autre, on inscrit, sur le double seulement, contre la marge de la deuxième ligne en dessous de l’indication p.j. ou des initiales d’identification, la mention t.c. (pour transmission confidentielle), suivie du nom de cette personne, ou c.c. sans mention sur l’original : t.c. Me Jean Lebeau c.c. sans mention sur l’original. Si on souhaite faire savoir que le ou la destinataire a reçu un double et les pièces jointes, la mention c.c. (suivie de la barre oblique ou coordonnée par la conjonction et) est suivie sur la même ligne de l’indication p.j., ainsi : c.c./p.j. ou c.c. et p.j. Me Jean Lebeau. L’abréviation P.c.c., p.c.c. ou PCC signifie pour copie conforme. Cette formule sert à attester qu’une copie reproduit exactement l’original (et non que la copie a été envoyée). C’est une variante de la mention copie certifiée conforme. Dans le vocabulaire administratif, l’attestation par laquelle on certifie qu’un document a été vérifié, en le comparant plus précisément, qu’il a été collationné, se reporter à l’article collation, sur l’original et certifié conforme à celui-ci – ou le document lui-même s’appellent le vidimus, du même mot latin (de videre ou voir) signifiant nous avons vu, c’est-à-dire ici nous avons vu le document à certifier. Des vidimus. Mettre le vidimus à un document. Dire certifier (un acte) par un vidimus n’est pas une forme critiquable, bien que ce soit commettre là un léger pléonasme. Le dérivé verbal est vidimer : vidimer la copie d’un acte; documents vidimés. L’emploi du mot vidimus n’est pas différent en droit. Il désigne soit l’opération qui permet d’attester qu’un acte a été collationné et constaté conforme à l’original, soit l’acte lui-même trouvé conforme à l’original et commençant par la formule vidimus. « Ce n’est pas l’acte original, c’est un vidimus. » « Le juge a mis le vidimus à cet acte. » Dans le vocabulaire de la diplomatie par exemple, on définit le vidimus comme l’acte qu’une autorité politique constituée délivre et qui contient la transcription d’un acte antérieur, dont l’insertion est annoncée par la formule vidimus; en ce sens, expédier un document antérieur sous la garantie du sceau de l’autorité constituée ou transcrire un acte certifié conforme à l’original, c’est le vidimer. Faire vidimer un acte. Actes (d’huissier, de procédure) vidimés. Copie vidimée. L’abréviation c.c. (et ses variantes typographiques) s’utilise dans plusieurs domaines du droit pour signifier autre chose. Elle peut signifier, entre autres, tout aussi bien cahier des charges, compte courant, convention collective, corps consulaire que cours de compensation, mais elle ne devrait en aucun cas servir à désigner, en français du moins, le nom d’un code (Code civil : C. civ.; Code criminel : C. cr.; Code de commerce : C. com.; Code des communes : C. comm.; etc.) ou d’un tribunal (Cour communale : C. comm.; Cour constitutionnelle : C. const.; Cour criminelle : C. crim.; Cour de cassation : C. cass.; Cour de chevalerie : C. chev.; Cour de circuit : C. circ.; Cour de commerce : C. com.; Cour de comté : C. cté; Cour de la Chancellerie : C. Chanc.; etc.).blague/farce/histoire
Sur cette page Nuances entre les mots Blague Farce, tour, plaisanterie Canular Gag Histoire (drôle) Nuances entre les mots Il existe certaines nuances à faire entre les mots blague, farce, tour, plaisanterie, canular, gag et histoire (drôle). Blague Une blague est une histoire inventée de toutes pièces à laquelle on essaie de faire croire. Son but est de faire marcher quelqu’un, de lui monter un bateau, de le tromper. Par extension, une blague est une plaisanterie, un tour, une farce. On ne doit pas confondre le mot blague avec l’expression histoire drôle, même si certains dictionnaires les donnent comme synonymes. On peut employer les verbes suivants avec le mot blague : conter dire faire lâcher pousser raconter Voir rire une blague et sans blague/blagues. Farce, tour, plaisanterie Quand on fait une farce, un tour ou une plaisanterie, on essaie de se moquer d’une personne, de faire rire l’entourage aux dépens de celle-ci. Les farces, les tours et les plaisanteries sont généralement dépourvus de méchanceté. Par extension, blague est synonyme de ces trois mots. Canular Le canular est une tromperie, une mystification : on monte ou on fait un canular dans l’espoir de faire croire quelque chose, par exemple une histoire embarrassante pour le ou la destinataire ou une nouvelle qui est fausse. Dans le domaine de l’informatique, un canular est une information fausse transmise par messagerie électronique qui peut parfois inciter les destinataires crédules à effectuer des opérations dommageables ou inutiles. Il peut s’agir d’une fausse alerte aux virus, de fausses chaînes de solidarité ou pétitions, de promesses de cadeaux. Gag Un gag est un effet comique et burlesque, rapide, engendré par un mot, une situation, un geste, etc. Certaines sources qualifient ce terme de familier. Histoire (drôle) Une histoire (drôle) est un court récit dont la fin est comique. Son but est de faire rire. Elle commence parfois par des phrases comme : Connais-tu l’histoire de…? ou Il était une fois trois enfants/une jeune fille/un gars qui… Dans ce sens, il faut éviter le terme blague (même si certains dictionnaires le donnent comme synonyme d’histoire drôle) et l’anglicisme joke.boni / bonus
Au pluriel, boni fait bonis. Bonus est invariable. Le mot boni, qui appartient au domaine du droit commercial et des relations de travail, est condamné par certains comme anglicisme. Quant à bonus, des auteurs prétendent qu’en français il n’existe pas. Boni n’est correct que dans deux cas. Il désigne l’excédent d’une somme affectée à une dépense ou le surplus d’une recette par rapport aux prévisions. Dans cette acception, il s’apparente aux notions de profit, de gain, de bénéfice. Il convient de souligner qu’il est rarement employé dans ce sens. Faire, toucher un boni (gagner en plus). Son antonyme est déficit. Il désigne l’excédent de salaire accordé au salarié qui dépasse à bon droit les normes de production. De nombreux auteurs condamnent comme anglicisme l’emploi du mot boni en ce sens et lui préfèrent prime et gratification. Verser un boni à un employé à titre de rémunération supplémentaire. La circonspection s’impose donc, surtout lorsqu’on veut employer le mot boni dans le deuxième sens. Le mot bonus a lui aussi deux sens. Un bonus est une gratification accordée par une entreprise sur le salaire d’un employé. Il est alors synonyme de boni (second sens) et frappé d’anglicisme. Il doit être remplacé par les mots prime ou boni, en tenant compte des réserves déjà formulées au sujet de ce dernier mot. Un bonus est un rabais consenti sur le montant de sa prime d’assurance à l’automobiliste qui n’a pas enregistré d’accidents. Il est alors dérivé du latin bonus (bon). Contraire : malus. DÉRIVÉS : bonifier (au sens de donner à titre de boni), bonification (action de donner à titre de boni).versus
La préposition latine versus, ou son abréviation vs (sans point abréviatif), composée en italiques (ou en caractères romains dans une phrase déjà en italiques), s’est répandue dans l’usage sous l’influence de l’anglais. Elle signifie « opposé à ». On s’en sert notamment pour opposer deux éléments courts : finance versus comptabilité connaissance vs performance Cependant, les dictionnaires courants n’attestent l’usage de versus qu’en linguistique; il est donc préférable de la réserver à ce domaine, qui emploie plus couramment l’abréviation : le verbe emmener vs amener quoique vs quoi que singulier vs pluriel apocope vs aphérèse Dans les autres cas, on peut recourir, selon le contexte, à : contre par opposition à opposé à au lieu de par rapport à comparativement à en comparaison de Exemples Un taux de 3 % comparativement à 9 % l’an dernier. La qualité du travail opposée à la production. Religion raëlienne par opposition à ufologie. Les livres neufs par rapport aux livres usagés. Une espérance de vie de 73 ans chez les hommes contre 82 ans chez les femmes. Barre oblique La barre oblique (/) peut s’avérer utile pour indiquer un choix binaire, ou encore pour opposer deux mots contraires ou deux éléments courts : oui/non chaud/froid bouton marche/arrêt vrai/faux ouvert/fermé finance/comptabilité connaissance/performance quoique/quoi que Voir barre oblique. Contre (dans les compétitions sportives) Dans les compétitions sportives, la préposition contre, ou son abréviation c., est utilisée entre deux noms d’équipes ou d’adversaires : la finale Italie contre Espagne les Canadiens contre les Sénateurs Federer c. Nadal On rencontre aussi le trait d’union : la finale Italie-Espagne Contre est également employé dans la langue juridique : le procès de Dubé contre Lemieux Kramer c. Kramermalle (boîte à malle)
L’expression boîte à malle est un anglicisme et un archaïsme à remplacer par boîte à lettres ou boîte aux lettres. La boîte à/aux lettres se trouve au bout de la rue. (et non : la boîte à malle) Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, voir boîte à/aux lettres.lipsing
Le mot lipsing est une déformation de l’anglais lip-sync ou lip-synch (synchronisation des lèvres). Les mots lipsing et lipsync ne sont pas attestés en français pour désigner ce numéro de variété consistant à faire semblant de chanter (to sing) sur une bande sonore préenregistrée (paroles et musique) en « mimant » des lèvres (lip) les paroles de la chanson. Pour désigner cette technique en français, on utilise plutôt : synchro synchronisation des lèvres synchronisation labiale (rare) Le nom surjeu (ou sur-jeu) avait été recommandé par une commission ministérielle française, mais il ne s’est jamais implanté dans l’usage. Le mot synchro-lip est à éviter. Les termes présonorisation, présono et préenregistrement désignent la technique de cinéma ou de télévision qui consiste à enregistrer le son avant l’image pour que les interprètes puissent synchroniser leur jeu avec la bande sonore. Ces termes ne traduisent pas lip-sync, mais plutôt prescoring ou prerecorded playback. Le karaoké, mot attesté dans les dictionnaires, se distingue de la synchro par le fait qu’il s’agit d’un divertissement collectif où des amateurs chantent réellement, généralement l’un après l’autre, sur une musique préenregistrée.attestation / attester
Le verbe attester se prend en deux sens. Lorsque le sujet du verbe est une personne, attester signifie rendre témoignage d’un fait verbalement ou par écrit, certifier. « Le témoin atteste la vérité de sa déclaration » ou « (…) atteste que sa déclaration est vraie. » « J’atteste avoir été directement le témoin de ces faits. » « L’avocat atteste la passation du testament. » Lorsque le sujet du verbe est une chose, attester signifie servir de témoignage, contester. « Ce document atteste la vérité des faits. » « Le bordereau attestant l’achat a été produit au procès comme pièce no 1. » « Sa conduite atteste sa bonne foi. » « C’est un fait attesté. » Le verbe attester est toujours transitif direct. Il ne faut pas suivre l’habitude très répandue dans nos lois et notre jurisprudence, et qu’attestent certains dictionnaires, de le considérer comme un transitif indirect et de dire, par exemple, attester [de] la validité du testament, attester [d’] une procédure. Cette faute s’explique par un effet de contagion avec le verbe témoigner, synonyme d’attester, qui, lui, demande la préposition de. Attester se construit avec une proposition introduite par que et non de ce que : « Le témoin atteste que la copie est conforme. » « Le défendeur atteste que l’accident s’est produit à minuit. » Le mot attestation s’entend, d’une part, de l’action d’affirmer l’existence, la réalité d’un fait (« À la demande de la partie rédactrice de l’acte, le témoin instrumentaire a procédé à l’attestation du document. »), et, d’autre part, de l’écrit, de la pièce qui certifie un fait : « La clause ou formule d’attestation a été souscrite (souscrite 1, souscrite 2) par le témoin instrumentaire et la clause ou formule de signature a été souscrite par le testateur. » Dans les formulaires, les déclarations, le mot attestation correspond au mot anglais "certification". Le droit fiscal canadien connaît l’attestation des qualités d’un bien culturel aux fins de l’impôt sur le revenu et l’attestation de conjoint (crédit d’impôt pour enfant). Ce qui distingue l’attestation du certificat, c’est que le premier terme désigne toute déclaration, toute affirmation, verbale ou écrite, alors que le second désigne l’attestation écrite, officielle ou dûment signée d’une personne autorisée. [Attestateur] ou [attesteur] n’existent pas. Ce sont des calques de l’anglais "attester" (ou de ses variantes "attestor", "attestator" ou "attestant"). On trouve, selon les contextes, attestataire, auteur de l’attestation, certificateur, déposant, témoin, témoin certificateur et témoin instrumentaire. Syntagmes Attestation d’approbation, de bonne conduite. Attestation du jugement ("certificate of judgment"). Attestation de nomination, de signature. Attestation d’un contrat de vente, d’un document, d’un instrument. Attestation du résultat du scrutin ("certificate of court"). Attester un contrat, un privilège, une signature. Attester par affidavit, par signature, par témoin. Attester sous le sceau, sous serment.bona fide / bonne foi
La locution latine bona fide signifie de bonne foi. Elle a été anglicisée, mais non francisée. On commet un anglicisme lorsqu’on emploie l’expression latine bona fide dans les textes juridiques français. Ainsi, dans le domaine des relations de travail, au lieu de parler d’[association bona fide], on doit dire association de fait ou association de bonne foi. On trouve aussi association authentique. En droit, la locution de bonne foi a deux sens. Elle s’entend en premier lieu de la loyauté dans la conclusion et l’exécution des actes juridiques. Acheteur de bonne foi, négocier de bonne foi. Convention exécutée de bonne foi, achat fait de bonne foi. C’est également la croyance erronée mais non fautive en l’existence d’un fait, d’un droit ou d’une règle juridique. Erreur commise de bonne foi. Protester de sa bonne foi. Dans le style juridique, on trouve être dans la bonne foi ou la mauvaise foi et être en bonne foi ou en mauvaise foi. « Si, étant en mauvaise foi, il a reçu la chose, il est responsable de la perte de celle-ci par cas fortuit. » « Si celui qui a indûment reçu la chose la vend, étant dans la bonne foi, il ne doit restituer que le prix de vente. » Traduction. En anglais, bona fide s’emploie comme locution ayant valeur adjectivale au sens de réel, de véritable, d’authentique, par opposition à fictif. Le français dispose d’une foule d’adjectifs et d’expressions précises pour exprimer cette notion. Voici une liste partielle de termes anglais comportant la locution bona fide et leurs équivalents français. Termes dérivés de bona fide Équivalent français "bona fide belief" croyance honnête "bona fide visitor" visiteur authentique (droit de l’immigration) "bona fide offer" offre ferme, offre sérieuse "bona fide interest" droit ou intérêt légitime "bona fide social club club social authentique "bona fide holder" détenteur de bonne foi "bona fide agent" représentant réel "bona fide company" compagnie sérieuse "bona fide purchase" achat fait de bonne foi "bona fide reason" raison valable Renseignements complémentaires bonchiffre de jour/d’après-midi/de nuit
Les expressions chiffre de jour/d’après-midi/de nuit sont calquées sur l’anglais shift, déformé en chiffre. Il est préférable de les remplacer par des mots comme équipe, poste ou quart. Équivalents français des termes anglais day shift, afternoon shift et night shift. Anglais Heures Équivalents français corrects day shift 8 h – 16 h quart/poste/équipe de jour (ou du matin) afternoon shift 16 h – minuit quart/poste/équipe d’après-midi (ou du soir, de soir, de soirée) night shift minuit – 8 h quart/poste/équipe de nuit, poste de minuit, poste noir (familier) Les expressions équipe homard ou équipe cimetière, qui désignent le quart de nuit, sont calquées sur l’anglais lobster shift et graveyard shift. Elles sont à éviter.Boxing Day
L’expression anglaise Boxing Day désigne le lendemain de Noël (le 26 décembre), jour où l’on trouve des rabais importants sur le prix des marchandises en magasin. Il vaut mieux lui préférer une formulation française : après-Noël/Après-Noël (noms communs) lendemain de Noël liquidation du 26 décembre prix d’après Noël soldes d’après Noël soldes de l’Après-Noël soldes du lendemain de Noël Exemples Cette année, je profiterai des soldes d’après Noël. La liquidation du 26 décembre attire beaucoup de clients. L’après-Noël n’offre pas que de bonnes affaires…
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