Le bilinguisme vu par 5 ambassadeurs de Canada 150

Publié le 27 novembre 2017

Depuis janvier, des personnalités canadiennes vivant ici et ailleurs unissent leurs voix pour promouvoir les célébrations entourant Canada 150. En plus de leur succès, beaucoup de ces personnes ont un autre point en commun : le bilinguisme. Nous leur avons demandé ce qu’il signifiait pour eux et ce que nos 2 langues officielles avaient apporté à leur vie.

Catriona Le May Doan, une athlète accomplie

Si vous aimez les Jeux olympiques d’hiver, vous connaissez certainement la patineuse de vitesse Catriona Le May Doan. Difficile, en effet, d’oublier une triple médaillée olympique détentrice de records mondiaux!

Catriona a fréquenté l’école française dès la maternelle. « J’ai compris bien tôt l’avantage de pouvoir me faire comprendre partout au pays et presque n’importe où dans le monde », dit-elle. Pour elle, être bilingue, c’est avoir la liberté d’aller partout! Son bilinguisme est toujours un atout aujourd’hui : « Depuis ma retraite, je continue de m’exprimer dans les 2 langues en entrevue, quand j’anime des événements, à la télévision et lorsque je travaille comme bénévole. » Elle a inscrit ses enfants à des programmes d’immersion, car elle tient à ce qu’ils profitent des mêmes avantages qu’elle.

Yann Martel, le caméléon

La pluralité linguistique, Yann Martel en sait quelque chose. Né à Salamanque, en Espagne, il a vécu en Alaska, au Costa Rica, au Portugal, au Mexique, en France et au Canada. Vous connaissez sûrement son roman allégorique « L’histoire de Pi », transposé au cinéma, qui raconte l’aventure d’un jeune naufragé indien.

Yann exprime de façon imagée son point de vue sur le bilinguisme : « Quand on parle plus d’une langue, on est comme un habile caméléon qui prend une couleur dans un arbre et une couleur différente dans un autre arbre. » À son avis, ces couleurs ne sont pas qu’une façade : « Non seulement elles nous font voir le monde d’une façon différente, mais elles nous amènent aussi à le « sentir » différemment. » Pour lui, « parler 2 langues, voire 3 langues crée dans l’esprit une synergie créative qui nous enrichit et nous valorise ».

Jill Barber, une chanteuse fièrement bilingue

Auteure-compositrice-interprète originaire de l’Ontario, Jill Barber a remporté de nombreux prix. Anglophone, elle a lancé en 2013 son premier album en français, sur lequel elle interprète des succès français et québécois.

Elle nous a confié que, pour elle, apprendre à chanter et à faire de la scène en français a été comme apprendre un nouvel instrument. « En tant qu’artiste, mon rôle consiste avant tout à communiquer. Pour moi, être capable de le faire dans les 2 langues officielles n’est pas seulement un énorme atout sur le plan professionnel, mais aussi une grande source de satisfaction personnelle et de fierté d’être canadienne. »

Herménégilde Chiasson, homme-orchestre de la culture

Poésie, théâtre, cinéma et peinture : Herménégilde Chiasson touche à tout ce qui concerne l’art et la culture! Créateur actif depuis les années 1970, il accorde une grande place à l’identité et aux préoccupations sociales dans son œuvre. Le Nouveau-Brunswick, sa province natale, lui a confié la fonction de lieutenant-gouverneur de 2003 à 2009.

À son avis, nous sommes privilégiés de vivre dans un pays qui fait l’envie de la planète. Pour lui, « la concision de la langue anglaise et la précision de la langue française sont 2 notions qui se reflètent sans doute dans notre manière de vivre et dans la façon dont nous nous adaptons à l’environnement ». Si la cohabitation du français et de l’anglais est parfois source de frictions, « l’apprentissage de l’autre langue demeure la meilleure approche afin de solutionner le problème ».

Paul Davis, la mode et les affaires

Paul Davis est un jeune créateur de mode qui a fondé sa propre marque pour hommes. Après des études en design de mode, il s’est installé à Paris pour poursuivre sa formation et faire ses premières armes dans le domaine, après quoi il a établi son atelier à Berlin.

Pour Paul, le Canada a un incroyable avantage sur la scène internationale. En effet, combien de pays ont l’anglais et le français comme langues officielles? « Le français a permis à mon entreprise de prendre pied à Paris et dans l’industrie mondiale de la mode, tandis que l’anglais est la langue internationale des affaires. »

La parole est à vous à présent! Parler les 2 langues officielles du Canada vous a-t-il apporté des avantages sur le plan personnel ou professionnel? Dites-nous comment être bilingue ou multilingue a enrichi votre vie!

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Marc-André Descôteaux

Marc-André Descôteaux

Traducteur et réviseur depuis une vingtaine d’années, Marc-André Descôteaux s’intéresse au Web depuis l’époque du modem à 2400 bauds. Grand curieux, il est passionné de culture, de voyage et de langue.

 

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Soumis par Fanny Vittecoq le 27 novembre 2017 à 11 h 53

Bravo pour cet article! J'ai bien aimé le point de vue des cinq ambassadeurs sur le bilinguisme, en particulier celui de l'auteur de «Pi» (comparaison avec le caméléon). Pour ma part, j'aurai toujours le regret de ne pas être «parfaitement» bilingue, bien que je sois considérée comme «bilingue» par mon employeur. J'aimerais tellement connaître toutes les subtilités de la langue anglaise! Quand j'avais 15 ans, j'avais un correspondant anglophone de la Virginie, mon premier «amour» virtuel. J'étais capable de corriger ses fautes d'orthographe en anglais, mais pas de le comprendre complètement. J'avais souvent le nez dans mon dictionnaire bilingue, et quand on se parlait au téléphone, la conversation était frustrante et périlleuse. Plus tard, j'ai eu un conjoint pendant 20 ans de la Saskatchewan qui ne parlait pas français. Au début de notre relation, nous avons vécu quelques frustrations liées à la barrière de la langue! Quand on ne maîtrise pas une langue complètement, et principalement la culture de son locuteur, les malentendus et les fausses interprétations surgissent. Ce serait tellement moins compliqué si la population de notre planète était unilingue! J'aimerais pouvoir parler toutes les langues du monde, connaître toutes les cultures des habitants de notre planète, car c'est le laissez-passer pour entrer dans le cœur des gens, communiquer avec eux, les comprendre pour pouvoir mieux les aimer. En attendant, je me suis assurée que ma fille serait une «vraie» bilingue, dès sa naissance. Je constate en elle tous les bienfaits du bilinguisme : elle communique en anglais avec son amie bilingue quand elle ne veut pas que ses amis unilingues autour les comprennent, et elle trouve ça très cool! Au hockey, la moitié des membres de son équipe parle anglais; elle peut donc communiquer aisément avec toutes ses coéquipières. Elle peut écouter les films dans sa langue originale anglaise. Et à son école... française, elle est bien fière de dire qu'elle a des 100% en anglais! Et maman est contente parce que ça remonte sa moyenne. LOL
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