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Anglicismes orthographiques : license ou licence?
Défi d’orthographe : du primaire à l’université
Anglicismes orthographiques : comfort ou confort?
Anglicismes orthographiques : vilain ou villain?
coordonnateur/coordinateur
Le nom coordonnateur est concurrencé par coordinateur (avec un seul n), qui est formé sur coordination. Les deux termes sont admis, mais coordonnateur est plus répandu au Canada.Consonne simple ou double : échalote ou échalotte?
Consonne simple ou double : balade ou ballade?
Consonne simple ou double : conifère ou connifère?
Consonne simple ou double : silicone ou sillicone?
Consonne simple ou double : enseveli ou ensevelli?
coupure de mots et coupure entre les mots
Sur cette page Types de coupures Coupures permises Nombre de lettres minimales en fin et en début de ligne Entre deux consonnes Avant la consonne qui sépare deux voyelles Entre une voyelle et une consonne (division étymologique) Dans un mot composé Forme interrogative Nombre exprimé en lettres Coupures non permises Mots d’une seule syllabe Première syllabe composée d’une seule lettre Entre deux voyelles Consonnes inséparables Avant ou après x et y Pronoms y ou en (verbe à l’impératif) Apostrophe Abréviations, sigles et acronymes Abréviation etc. Syllabe muette Nombres écrits en chiffres Nombres exprimés en lettres Nombres en chiffres romains ou arabes Fractions exprimées en chiffres Noms de personnes et titres Dates et heures Énumération Mots anglais ou étrangers Espace insécable et trait d’union insécable La coupure (ou division) des mots est soumise à des règles bien définies. On essaie généralement d’éviter d’y avoir recours en rédaction. On évite notamment les coupures dans : les textes soignés les titres les en-têtes de lettres les appellations d’organismes et de sociétés l’affichage On le fait toutefois dans des circonstances particulières tenant à la nature du texte, notamment dans les lignes courtes, les colonnes, les tableaux et les alignements spéciaux. Pour diviser des mots en fin de ligne, on emploie couramment le signe « - », qui est également le trait d’union. Remarque : Les coupures non permises sont indiquées ci-dessous par une barre oblique (/) et les coupures permises par une barre droite (│). Types de coupures La coupure syllabique, c’est-à-dire la division entre les syllabes, est de loin la plus pratiquée. On doit garder au moins deux lettres en fin de ligne et reporter au moins trois lettres au début de la ligne suivante. À moins que le texte soit présenté en colonnes, on évite de renvoyer en début de ligne toute syllabe muette : in│no│va│tion tran│sac│tion par│ti│ci│pant dé│chif│fre│ment en│cy│clo│pé│die po│li│tique syn│thèse On emploie la coupure étymologique pour certains mots dont la racine (latine ou grecque) est nettement perceptible. Le premier élément du mot doit se terminer par une voyelle autre que le e non accentué : chlor│hydrique électro│statique extra│ordinaire hémi│sphère mal│honnête méta│psychique Mont│réal trans│action Coupures permises Nombre de lettres minimales en fin et en début de ligne Dans toute coupure, on doit garder au moins deux lettres en fin de ligne : aryth│métique (et non : a / rythmétique) étu│diant (et non : é / tudiant) On doit aussi rejeter au moins trois lettres au début de la ligne suivante : com│merce (et non : commer / ce) compo│sante (et non : composan / te) inter│dire (et non : interdi / re) Entre deux consonnes On peut couper un mot entre deux consonnes, c’est-à-dire entre les consonnes doubles d’un mot, de même qu’entre bv, cq, ct, mb, mn, mp, nc, ng, nt, pç, pt, rc, rt, sc, sh, sp et st : ac│quérir com│mis│saire cons│cience dés│habiller désar│çonner im│médiat soup│çonner On peut aussi faire des coupures aux endroits suivants : Avant la consonne qui sépare deux voyelles cargai│son déchiffre│ment enga│zonner géronto│logie poly│culture Entre une voyelle et une consonne (division étymologique) électro│statique hémi│sphère mal│honnête Voir plus haut, dans la section Types de coupures, d’autres exemples de la division étymologique. Dans un mot composé On peut évidemment couper les mots composés comportant un trait d’union. Dans ce cas, la coupure se fait après le trait d’union et seulement au trait d’union : chasse-│neige quatre-│vingt-huit bain-│marie c’est-│à-│dire Entre deux voyelles En principe, on ne coupe jamais entre deux voyelles (monsi│eur, intu│ition). Toutefois, dans les mots composés agglutinés (qui s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union), on peut couper après le préfixe ou le premier élément qui se termine par une voyelle et avant le second élément qui commence également par une voyelle : extra│ordinaire rétro│actif télé│objectif bi│oxyde ré│unir Après la deuxième voyelle On peut aussi couper après la deuxième voyelle si celle-ci termine le premier élément du mot : oléo│duc (et non : olé│oduc) Forme interrogative Le trait d’union reste le meilleur point de coupure : Viendriez-│vous? Qu’en pensez-│vous? Dans le cas des verbes à la troisième personne qui demandent le t euphonique, on coupe autant que possible avant le t : Pleuvra-│t-il demain? Que lui reproche-│t-on? Nombre exprimé en lettres On peut séparer un nombre écrit en toutes lettres du mot auquel il se rapporte : quinze │ mètres dix millions │ de │ dollars Coupures non permises De façon générale, on évite de couper les mots importants dans une phrase et le dernier mot d’un paragraphe ou d’une page, de même que de séparer les constituants des noms propres. On évite également de faire des coupures de mots sur plus de trois lignes consécutives. Mots d’une seule syllabe On ne coupe pas les mots d’une seule syllabe : co/in no/eud pi/ed Première syllabe composée d’une seule lettre On ne coupe jamais après la première syllabe d’un mot lorsque cette syllabe comporte une seule lettre : a/chat é/tat i/dée Entre deux voyelles En principe, on ne coupe jamais un mot entre deux voyelles : cré/ancier monsi/eur intu/ition Cependant, comme cela est énoncé plus haut, la coupure entre deux voyelles est permise dans le cas des mots composés agglutinés : extra│ordinaire, rétro│actif, auto│adhésif. Consonnes inséparables On ne sépare pas les consonnes inséparables, soit bl, br, ch, cl, cr, dr, fl, fr, gl, gn, gr, pl, pr, th, tr et vr : renseig/ner tab/leau marc/hette mat/hématique Avant ou après x et y On ne coupe jamais un mot avant ou après x ou y si ces deux lettres sont placées entre deux voyelles : mo/y/ennant netto/y/er vo/y/age Bru/x/elles Lu/x/embourg On tolère toutefois la coupure avant x si cette lettre correspond au son z : deu│xième Toutefois, si le x ou le y est suivi d’une consonne, la coupure peut se faire entre les deux : pay│san ex│citant inex│plicable Pronoms y ou en (verbe à l’impératif) On ne sépare pas les pronoms y ou en du verbe conjugué à l’impératif : Retournes-/y aussitôt que possible. (s de liaison) Distribues-/en les trois quarts. (s de liaison) Apostrophe On ne coupe jamais un mot avant ou après une apostrophe (’) : aujourd’/hui presqu’/île l’/entreprise Abréviations, sigles et acronymes On ne coupe jamais une abréviation, un sigle ou un acronyme, sauf ceux qui sont maintenant considérés comme un nom commun : CR/TC --> CR/TC C majuscule R majuscule barre oblique T majuscule C majuscule UNES/CO mais : cé│gep la│ser Abréviation etc. On ne sépare jamais l’abréviation etc. du mot qui la précède : Apportez des vêtements chauds : manteau, foulard, mitaines,/ etc. Syllabe muette On ne coupe jamais un mot avant une syllabe muette : cadas/tre pana/che Nombres écrits en chiffres On ne coupe pas un nombre écrit en chiffres, même après la virgule : 15/ 000/ dollars 5/ 235,/25 De plus, on ne sépare jamais un nombre écrit en chiffres du mot ou du symbole qui l’accompagne : 15 000/ dollars 14/ h14 barre oblique H minuscule 450/ mg 25/ %25 barre oblique signe de pourcentage 1er/ janvier/ 2017 Il ne faut pas couper les numéros de téléphone, les symboles ou les formules mathématiques, chimiques, physiques, etc. : 819-/555-/1212 H2/O x >/y Il en va de même des numéros d’ordre : nº/ 30 art./ 12 XIXe/ siècle Toutefois, lorsqu’un groupe formé d’un nombre et d’un substantif comprend la conjonction et ou la préposition à, le groupe peut être divisé avant la conjonction ou la préposition : les nos 45│ et 48 de 15│ à 20 ans Nombres exprimés en lettres Si l’on veut couper un nombre écrit en toutes lettres, il est préférable de le faire entre deux nombres non reliés par un trait d’union : cent│dix-sept On ne fait pas de coupure non plus dans les cas suivants : Nombres en chiffres romains ou arabes 40/ 800 10/ 345/ 880/ 795 MCM/LXXX/VIII --> MCM/LXXX/VIIIM majuscule C majuscule M majuscule barre oblique L majuscule X majuscule X majuscule X majuscule barre oblique V majuscule I majuscule I majuscule I majuscule Fractions exprimées en chiffres 20/ % 20/ pour/ cent 47°/ 11’/ 3’’/ de latitude N. --> 20/ %20 barre oblique signe de pourcentage 20/ pour/ cent 47°/ 11’/ 3’’/ de latitude N.N majuscule point Noms de personnes et titres Il est préférable de ne pas séparer un prénom (ou les initiales d’un prénom) du nom de famille qu’il accompagne, surtout s’il est abrégé. Il en va de même pour les titres honorifiques et les titres de civilité abrégés comme Dr (docteur), Me (maître), Mme (madame), M. (monsieur), etc., qu’on ne sépare pas du nom qui suit : Me / Dubois Dre / Hélène/ Laroche Mme / Lapointe P./ K./ Péladeau J.-F./ Lisée --> Me/DuboisM majuscule E minuscule en exposant barre oblique Dubois Dre /Hélène/LarocheD majuscule R E en exposant barre oblique Hélène barre oblique Laroche Mme /LapointeM majuscule M E en exposant barre oblique Lapointe P./ K./ PéladeauP majuscule point barre oblique K majuscule point barre oblique Péladeau J.-F./ LiséeJ majuscule point trait d’union F majuscule point barre oblique Lisée Caroline/ Samson Dates et heures Dans une date, il faut éviter le plus possible de séparer le jour du mois et le mois de l’année. Dans la représentation de l’heure, il ne faut pas séparer le ou les chiffres de part et d’autre du symbole : 31/ juillet/ 2017 15/ h/ 28 --> 15/ h/ 28quinze barre oblique H minuscule barre oblique vingt-huit Énumération Dans une énumération présentée à l’horizontale, le jalon énumératif (chiffre ou lettre) n’est jamais laissé seul en fin de ligne : Le présent fascicule est conforme : │1°/à la norme internationale… Mots anglais ou étrangers La division des mots étrangers utilisés dans un texte français se fait, autant que possible, suivant les règles de division de la langue étrangère. Pour ce qui est des mots anglais, il suffit de consulter un dictionnaire; la division des mots y est généralement indiquée par un point entre chacune des syllabes : con/vert/ible equip/ping re/lo/ca/tion Espace insécable et trait d’union insécable Pour s’assurer que certains mots, symboles ou nombres ne sont pas séparés en fin de ligne, on emploie l’espace insécable ou le trait d’union insécable, selon le cas.Défi d’orthographe : trophé ou trophée?
Consonne simple ou double : oculter ou occulter?
Consonne simple ou double : afinité ou affinité?
bouddhiste/bouddhique
L’adjectif bouddhiste se dit surtout pour des personnes : des moines bouddhistes une prêtresse bouddhiste L’adjectif bouddhique qualifie généralement des choses : un temple bouddhique On rencontre parfois aussi bouddhiste : un sanctuaire bouddhiste un temple bouddhiste Lorsqu’il s’agit d’abstractions, l’usage est flottant : la pensée bouddhiste les vertus bouddhiques Les deux adjectifs prennent deux d : bouddhiste et bouddhique.L’orthographe dans toute sa complexité
cristallisation / cristalliser
Le mot cristallisation comme tous les dérivés de cristalliser s’écrivent avec deux l. Termes venus des sciences biologiques, ils décrivent l’action ou le fait (ou l’aptitude) d’amener une substance à l’état de cristaux (on trouve souvent la forme fautive [crystaux] sous l’influence de l’anglais), de donner à ce corps solidifié la contexture régulière des cristaux. Le droit a emprunté ces mots; il en use au figuré en emploi métaphorique. Le mot cristallisation et cristalliser illustrent un aspect important de ce qu’il faut entendre par ressources du français juridique : ils appartiennent à la fois au langage du droit et à la langue courante. Ils ont un sens technique en droit canadien et divers emplois imagés dans tous les droits d’expression française. Le mot cristallisation ("crystallization") s’emploie en common law pour décrire le phénomène de conversion ou de transformation de la charge flottante en charge fixe. Le créancier se trouve dépourvu de garantie sur les biens personnels grevés si la charge flottante n’est pas cristallisée par la nomination d’un séquestre. Déclaration de cristallisation (et avis de nomination de séquestre). Opérer, provoquer la (une) cristallisation. « L’ordre de priorité n’est pas déterminé lors d’une cristallisation que provoque le débiteur au moyen d’un avis. » En droit québécois, cette sûreté de common law n’existant pas, la doctrine préfère recourir à une terminologie différente pour décrire une situation juridique apparentée. On emploie les expressions hypothèque ouverte et clôture d’une hypothèque pour éviter le rapprochement avec les notions d’hypothèque flottante et de cristallisation de la common law. Il reste que la clôture de l’hypothèque est l’action par laquelle le titulaire d’une hypothèque ouverte en provoque la clôture ou la cristallisation par la signification d’un avis au débiteur ou au constituant irrespectueux de ses obligations envers lui. L’avis de clôture a pour effet de désigner les biens visés par l’hypothèque, de la rendre opposable aux tiers et de lui faire prendre rang à compter de cette date. En matière de prêts et d’emprunts, on appelle aussi cristallisation ou matérialisation sous le régime du droit commercial canadien la conversion d’une charge flottante en charge fixe pour garantir les liquidités disponibles. Les mots cristallisation et cristalliser s’emploient fort avantageusement comme termes usuels pour décrire un phénomène qui passe d’un état à un autre, une situation mouvante, évolutive, qui soudain s’organise, se concrétise, devient cohérente, se fixe, s’établit pour trouver sa forme définitive. Les idées de transformation en un état nouveau, durable, stable, et les notions de fusion, de renforcement, de fixation de ce qui était jusque-là diffus, d’organisation, de métamorphose et de synthèse permettent d’évoquer la cristallisation pour faire image. Ainsi, dans le droit des contrats, les parties ayant conclu une opération commerciale entreprennent de cristalliser leurs droits et obligations respectifs dans le cadre d’une convention juridique en vertu de laquelle elles seront liées. En outre, la bonne foi contractuelle a pour rôle de cristalliser l’exigence de collaboration nécessaire à l’exécution du contrat. « Par ce contrat de prêt, les parties entendent cristalliser le taux d’intérêt. » Dans le droit en général, la cristallisation se dit souvent des droits, des règles, des principes, des méthodes (« Ce rapport cristallise la méthode que nous avons suivie depuis plusieurs années »), des situations, des positions, des revendications qui se fixent de façon certaine, définitive et irrévocable. « Les conséquences de l’article 2602 du Code civil entraînent la cristallisation des droits de la victime au jour du sinistre. » On dit aussi qu’un texte, la Charte canadienne des droits et libertés par exemple, n’a fait que consacrer et cristalliser des droits existants. La formule de style sous toutes réserves ("without prejudice") que l’on trouve au bas d’un acte de procédure ou au haut d’une lettre envoyée à un client, n’a pas le même sens dans chacun des cas; elle sert à indiquer, dans le premier cas, que les conclusions déposées en justice par l’avocat ne cristallisent pas la position du plaideur, c’est-à-dire qu’elles ne fixent pas irrévocablement le terrain du débat, alors que la mention sous toutes réserves dans un contrat ou dans la correspondance indique que l’obligation ou la responsabilité de l’auteur du document ou des parties contractantes ne sont pas cristallisées définitivement. Cristallisation de qualifications, d’éléments. « Une loi d’amnistie cristallise la qualification choisie dans l’ordonnance ou l’arrêt de renvoi. » Actes ayant pour effet de cristalliser les éléments légaux sur la base desquels le juge pourra statuer. Cristallisation juridique d’une demande, d’une revendication. Ainsi, l’avis de réclamation ou de sinistre a pour rôle de signaler à l’assureur l’existence éventuelle d’une action. Le fait d’intenter l’action constitue la cristallisation juridique de la réclamation et en établit l’ordre et la portée. On trouve aussi les syntagmes cristallisation ou concrétion d’une coutume, d’un usage constitutionnel. Le verbe s’emploie comme transitif direct et à la forme pronominale. Cristalliser une situation : « Cette solution parfaitement justifiée permet dès ce moment de cristalliser la situation juridique ». Se cristalliser en qqch. : charge financière qui se cristallise en obligation, règles communes qui se cristallisent en règles de droit.accommodation
Sur cette page Accommodation ou accommodement Hôtellerie Épicerie de quartier Orthographe Accommodation ou accommodement En français, le mot accommodation désigne l’« action d’accommoder ou de s’accommoder (aux circonstances, aux individus) ». Son sens se rapproche de celui du mot adaptation. Il ne faut pas le confondre avec accommodement, qui signifie « règlement à l’amiable (d’un différend, d’une querelle) », et dont le sens se rapproche d’arrangement, de compromis ou de conciliation. Hôtellerie Dans le domaine de l’hôtellerie ou du voyage, on commet un anglicisme quand on utilise accommodation. On emploie plutôt hébergement, logement, chambre, installations hôtelières ou accueil : L’employeur vous remboursera pour la chambre d’hôtel ou le logement (et non : pour l’accommodation). Cet hôtel offre une importante capacité d’accueil (ou capacité d’hébergement, capacité hôtelière) pour notre événement (et non : de nombreuses accommodations). Le personnel s’est occupé de votre hébergement (et non : de votre accommodation). Épicerie de quartier Le terme accommodation est un calque de accommodation store au sens de « petite épicerie de quartier ». On emploie plutôt dépanneur, un canadianisme très bien implanté. Orthographe Il faut faire attention à l’orthographe du mot accommodation : il prend deux c et deux m.braconnage / braconner / braconnier, ière
S’écrivent avec deux n. Le braconnage se rapporte à la chasse. Ce n’est que par extension qu’il en est venu à s’appliquer aussi à la pêche. « La gravité des dommages que le braconnage cause à la pêche constitue un profond sujet d’inquiétude. » Ce délit a trait, en régime de common law comme de droit civil, aux déprédations commises sur les terres ou les cours d’eau d’autrui et se range dans la catégorie des actes d’intrusion. Au sens général, le braconnage s’entend d’acte illégal de chasse ou de pêche, et, au sens technique, de la recherche et de la poursuite de gibier et de la capture de poissons à l’aide d’engins interdits, sans permis, en période de fermeture, en des lieux réservés, aux fins de les tuer. Le mot braconnage et ses dérivés s’emploient exceptionnellement dans le langage du droit. Les textes qui portent sur le braconnage sont, au Canada, le Code criminel et les lois provinciales et territoriales sur la pêche sportive et la chasse, et les décisions judiciaires relatives à des causes reliées à la faune et aux droits de chasse et de pêche en milieu autochtone, tandis que les dispositions pertinentes en France se trouvent notamment dans le Code rural. Au Canada, sont associées au braconnage des activités illégales telles la chasse de nuit ou hors saison, l’utilisation de moyens illicites, la destruction d’espèces menacées et la prise de gibier ou de poisson en grande quantité pour en faire le commerce. Le braconnage peut être une infraction à une activité réglementée (sanctionnée par une amende) ou une infraction criminelle (punissable d’emprisonnement). « Les anciennes lois sur la chasse et la pêche avaient comme but la répression du braconnage; les nouvelles lois visent plutôt la gestion et la protection de la faune. » Le mot braconnage s’emploie, entre autres, avec un complément de nom. Braconnage du homard. « La protection de la société contre le braconnage du homard est un objectif suffisamment important pour justifier la suppression du droit de l’accusé d’être présumé innocent. » Relevant de la plus stricte analogie, l’idée de braconnage s’applique à d’autres situations juridiques dans des emplois figurés. Par exemple, dans le droit de la concurrence, on parle du braconnage commercial dont les lignes aériennes Sabena et S.A.S. étaient accusées par suite de décisions protectionnistes britanniques visant à favoriser la société anglaise B.O.A.C. « La Sabena et S.A.S. ne se livrent pas au braconnage; ce sont des sociétés qui ont organisé des services qui sont utiles et qui satisfont une clientèle. » Dans le droit du travail, le maraudage syndical, pratique utilisée par un syndicat et visant à recruter des travailleurs qui font partie d’un autre syndicat déjà établi, est souvent comparé à un acte de braconnage. Dans pareils emplois figurés, on remarquera que le braconnage consiste en fait dans la violation d’un droit (intérêt juridiquement protégé ou moralement défendu) ou dans l’abus d’un droit; c’est une chasse non autorisée sur le terrain d’autrui ou une chasse excessive sur son propre domaine. Braconner. Certains dictionnaires font de ce verbe un transitif, d’autres, un intransitif. En réalité, braconner s’emploie surtout comme intransitif, mais l’emploi transitif est possible. Le verbe signifie, dans ce dernier cas, chasser ou pêcher sans permis dans un lieu, ou encore chasser ou pêcher illégalement : braconner une rivière, une forêt; braconner du saumon, du homard, de l’orignal. Le sujet du verbe est toujours une personne. Braconner à qqch. signifie à l’aide d’un engin quelconque : braconner au petit collet, au filet. Le verbe s’emploie au figuré dans l’expression braconner sur les terres d’autrui, qui signifie soit, généralement, empiéter sur les droits ou les prérogatives d’autrui, soit, dans le domaine plus particulier du droit de la propriété intellectuelle, plagier (on dit alors : braconner dans les œuvres de qqn). Braconnier, braconnière. C’est la personne qui se livre à la chasse ou à la pêche furtivement et illégalement : Les régionalismes [braconneur] et [braconneux] sont à éviter. Au sens général noté au point 1), le mot braconnier s’emploie par opposition au chasseur ou au pêcheur respectueux des lois et des règlements : « Selon les statistiques, la population de grizzlis diminuera si plus de soixante ours par année meurent naturellement et par suite de la chasse légale et du braconnage (et il y a tout lieu de croire que les braconniers en prennent autant que les chasseurs légitimes). ». Syntagmes et phraséologie Acte de braconnage. Braconnage généralisé. Élimination, répression du braconnage. Fait de braconnage. Réseau de braconnage. Défendre, interdire, réprimer le braconnage. Engager des poursuites pour braconnage. Se rendre coupable de braconnage. S’emparer de qqch. par braconnage. Vivre de ou du braconnage. Braconner chez qqn. Braconner dans un bois, une rivière. Braconner sur les terres de qqn, sur une réserve. Braconner sur ou dans la chasse ou la pêche réservée de qqn. Surprendre qqn à braconner. Braconnier de pêche, de chasse. Le braconnier tend des pièges, des filets. Saisir, condamner un braconnier.accommoder
Sur cette page Emplois d’« accommoder » sous l’influence de l’anglais Dans le sens d’« aider » Dans le sens de « loger » Sens d’« accommoder » reconnus en français Dans le sens d’« apprêter » (en cuisine) Dans le sens d’« ajuster » (en optique) Dans le sens de « se contenter de quelque chose » Dans le sens de « s’adapter à quelque chose » ou d’« adapter quelque chose » Renseignements complémentaires Emplois d’« accommoder » sous l’influence de l’anglais Deux sens du verbe accommoder sont considérés comme des anglicismes sémantiques. Dans le sens d’« aider » Le verbe accommoder est fréquemment employé dans le sens d’« aider ». Or, il s’agit là d’un calque de l’anglais to accommodate que l’on doit remplacer par des verbes ou locutions verbales comme aider, rendre service, satisfaire, donner un coup de main, etc. : Si je le pouvais, je vous aiderais (et non : je vous accommoderais). Nous avons pris le soin de réserver votre chambre pour vous rendre service (et non : pour vous accommoder). Il est évident que tu as à cœur de satisfaire ta clientèle (et non : d’accommoder ta clientèle). Tu es seul en cuisine demain; je peux bien prendre quelques heures pour te donner un coup de main (et non : pour t’accommoder). Dans le sens de « loger » Dans le sens de « loger », accommoder est un anglicisme que l’on doit remplacer par des verbes comme loger, héberger, accueillir, etc. : Nous avons dormi dans un refuge pouvant loger dix personnes (et non : pouvant accommoder dix personnes). Les nouvelles résidences pourront héberger plus de personnes âgées (et non : pourront accommoder plus de personnes âgées). Notre hôtel peut accueillir 300 personnes (et non : peut accommoder 300 personnes). Mon amie a dû quitter son appartement, alors j’ai accepté de lui offrir l’hospitalité quelques nuits (et non : de l’accommoder quelques nuits). Sens d’« accommoder » reconnus en français Le verbe accommoder s’emploie dans les sens suivants. Dans le sens d’« apprêter » (en cuisine) Le verbe accommoder s’emploie en cuisine dans le sens d’« apprêter ». Selon le cas, différents synonymes peuvent aussi être utilisés. Je n’avais jamais eu l’idée d’accommoder du poisson avec une sauce au curry (ou : de préparer du poisson avec une sauce au curry). Il n’y a personne de mieux que Fabiola pour accommoder les restes (ou : pour apprêter les restes). Regardez cette vidéo pour apprendre comment accommoder vos plats de viande (ou : comment cuisiner vos plats de viande). Dans le sens d’« ajuster » (en optique) Dans le domaine de l’optique, le verbe accommoder s’emploie dans le sens d’« ajuster, mettre au point », en parlant de l’œil : Cet examen permet d’évaluer la capacité de l’œil à accommoder. Dans le sens de « se contenter de quelque chose » À la forme pronominale, s’accommoder suivi de la préposition de signifie « se contenter » : s’accommoder de quelque chose. Selon le cas, différents synonymes peuvent aussi être utilisés. Caleb s’est accommodé de cette modeste chambre pendant des mois. (Ou : Caleb s’est satisfait de cette modeste chambre pendant des mois.) Elle s’accommode de très peu. (Ou : Elle se contente de très peu.) Les ouvriers se sont accommodés longtemps de ce maigre salaire. (Ou : Les ouvriers ont longtemps accepté ce maigre salaire.) Remarque : À la forme pronominale, le participe passé du verbe accommoder s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet. Dans le sens de « s’adapter à quelque chose » ou d’« adapter quelque chose » À la forme pronominale, s’accommoder suivi de la préposition à signifie « s’adapter » : s’accommoder à quelque chose. Selon le cas, différents synonymes peuvent aussi être utilisés. Jérôme a eu du mal à s’accommoder à sa nouvelle vie. (Ou : Jérôme a eu du mal à s’adapter à sa nouvelle vie.) Après quelques semaines, Mina s’était accommodée à son école secondaire. (Ou : Après quelques semaines, Mina s’était habituée à son école secondaire.) Mes cousins se sont bien accommodés à leur nouvel environnement. (Ou : Mes cousins se sont bien intégrés à leur nouvel environnement.) Remarque : À la forme pronominale, le participe passé du verbe accommoder s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet. Lorsqu’il n’est pas employé à la forme pronominale, le verbe accommoder peut aussi avoir le sens d’« adapter ». Dans certains ouvrages, ce sens est considéré comme vieilli ou littéraire. Selon le cas, différents synonymes peuvent être utilisés. Jared a accommodé son discours à la conjoncture économique. (Ou : Jared a adapté son discours à la conjoncture économique.) Il faudra accommoder l’offre à la demande. (Ou : Il faudra ajuster l’offre à la demande.) Renseignements complémentaires Accommoder : prépositions (Le Rouleau des prépositions) Accommoder : conjugaison (Conjuguart) Accommodation / accommodement / accommoder (Juridictionnaire)dessaisir / dessaisissement
La première syllabe de dessaisir et de ses dérivés se prononce dé, mais s’écrit sans accent aigu. Attention aux deux s des deux premières syllabes. Le premier sens du verbe dessaisir marque un état et se trouvera souvent employé à la voix passive. C’est enlever à quelqu’un ce dont il est saisi. À la voix pronominale, se dessaisir signifie renoncer volontairement à la possession de ce qu’on détient. Si saisir la justice est le fait pour un plaideur de soumettre sa prétention à l’examen du tribunal, dessaisir, qui est l’antonyme, peut toutefois être le fait du tribunal lui-même. Car le juge doit nécessairement être saisi (juge saisi) s’il doit connaître d’une affaire; c’est ce qu’on appelle l’acte de saisine. La saisine oblige le juge à statuer sous peine de déni de justice. Mais si, pour quelque raison – cas d’incompétence ou de doute fondé de partialité ou d’intérêt dans l’affaire – il doit se retirer de l’instruction de la cause qui lui est soumise, on dit qu’il se dessaisit. Dessaisir a ici un sens technique. « Le tribunal s’est dessaisi de l’affaire. » « Chargé du dossier, le juge a pensé subséquemment devoir s’en dessaisir. » Arbitre complètement dessaisi d’une question. Par exemple, si l’avocat plaidant a une crainte raisonnable de partialité, il n’a qu’à en faire part au juge saisi, qui se dessaisira probablement. En outre, il peut être ordonné au juge saisi de se dessaisir. Tout en tenant compte des circonstances et de l’intérêt des parties, le juge en chef ou le premier président, selon le système d’organisation judiciaire, pourra, d’office ou sur requête de l’une des parties, dessaisir d’une affaire le juge qui fait défaut de rendre jugement et ordonner qu’elle soit confiée à un autre juge ou qu’elle soit remise au rôle. Ainsi, pour une juridiction, le dessaisissement se dit dans le cas de la perte du pouvoir de juger une affaire dont elle était saisie, soit avant de la juger (cas d’incompétence, par exemple), soit en cours d’instance (cas de maladie du juge, par exemple), soit du fait de l’avoir jugée (cas de l’épuisement, en jugeant, du pouvoir de juger). Se trouver dessaisi. « Par le prononcé du jugement définitif, le tribunal se trouve dessaisi et sa juridiction est épuisée. » Le juge, le tribunal qui est déchargé de sa compétence, qui l’a perdue du fait du dessaisissement, est dit functus officio. Par ailleurs, le dessaisissement est une dépossession qui se produit dans d’autres situations juridiques. Être dessaisi d’un droit. « L’appelant prétend être dessaisi de tout droit sur l’action. » Dessaisir un constituant : « Selon le droit antérieur, l’acceptation du fiduciaire suffisait pour dessaisir le constituant. » Dessaisir le jury ("to take, to withdraw the case from the jury"). S’il advient que le défendeur ne présente aucune preuve, le juge présidant un procès devant juge et jury peut dessaisir le jury et prononcer un verdict d’acquittement. « Les raisons pour lesquelles un juge peut dessaisir le jury sont très limitées. » Si, dans un sens moins technique, saisir s’entend de l’acte de soumettre une demande à l’examen d’une autorité pour qu’elle lui donne suite, alors, dessaisir se dit également dans le cas d’une autorité ou d’une personne qui se trouve dépossédée d’un pouvoir ou d’une fonction ou à qui est retiré le pouvoir de faire quelque chose. Le deuxième sens du verbe dessaisir marque une action; le verbe sera souvent employé à la voix active. C’est abandonner volontairement un pouvoir, un titre, une faculté. Se dessaisir sur-le-champ, automatiquement, sans tarder. Se dessaisir d’un bien, d’un titre, d’un héritage. « Celui qui a rédigé l’original d’un acte authentique (ou la minute) ou l’a reçu en dépôt ne peut s’en dessaisir. » On se dessaisit au profit, en faveur de qqn. « La Cour a décidé de se dessaisir, avec effet immédiat, au profit de la Cour plénière. » Se dessaisir de qqch. entre les mains de qqn. « Le juge ne peut se dessaisir de ce pouvoir entre les mains de l’expert. » Se dessaisir est suivi d’un complément d’objet et non de l’infinitif. Ainsi, le juge se dessaisit d’une cause, mais il ne peut se dessaisir [de poursuivre l’audience]. Le dessaisissement s’opère en matière de faillite : dessaisissement des éléments d’actif. La faillite entraîne le dessaisissement au profit du syndic de successions (dessaisissement du successible le plus proche pour défaut d’acceptation) et de donations. Dans ce dernier cas, le dessaisissement peut être partiel, relatif, actuel et définitif, irrévocable. Par exemple, l’exigence de dessaisissement actuel de la part du donateur constitue un élément essentiel de la donation entre vifs. « La donation entre vifs est celle qui emporte le dessaisissement actuel du donateur, en ce sens que celui-ci se constitue actuellement débiteur envers le donataire. » Le dessaisissement est une forme de dépouillement. Ainsi, dans la donation entre vifs, le donateur se dépouille à titre gratuit de la propriété d’une chose en faveur du donataire dont l’acceptation est requise et rend le contrat parfait. En ce sens, on dit que la donation est un acte de dessaisissement. Renseignements complémentaires évocationSimple ou double? Re(s)soulever la question, c’est re(s)semer le doute
Emmanuelle Samson (L’Actualité langagière, volume 8, numéro 4, 2012, page 31) Il est court. Il est pratique. Il est polyvalent. Je parle bien sûr du préfixe re–. Celui qu’on n’a qu’à greffer à un mot, généralement un verbe, pour annoncer un retour en arrière (revenir), un renforcement (redoubler) ou, plus fréquemment, la répétition d’une action (refaire). Il est si fréquent dans l’usage que les dictionnaires ne sauraient répertorier tous les mots qu’il peut modifier. Mais une si grande facilité d’emploi cache un vice : devant un radical commençant par s et suivi d’une voyelle (comme sentir), le préfixe re– est suivi d’un seul s dans certains cas, de deux s dans d’autres. Par exemple, les dictionnaires nous donnent resaler et resituer, mais ressortir et ressaisir. Ces graphies sont-elles régies par des règles ou font-elles partie des nombreuses exceptions dont souffre la langue française? Et qu’en est-il des nombreux verbes en re– qui ne figurent pas dans les dictionnaires, comme re(s)sabler et re(s)surprendre? Doit-on privilégier une graphie en particulier? Ces questions, je ne fais que les re(s)soulever, car grammairiens, linguistes et autres spécialistes les ont longuement examinées, sans parvenir à un consensus. Conséquence : la plupart des ouvrages de langue éludent la difficulté; quant à ceux qui en parlent, ils se contredisent les uns les autres. Pour faire le tour du problème, il m’a fallu éplucher quantité de dictionnaires et de grammaires, et même quelques traités de philologie. Je me suis vite rendu compte que ces questions touchaient à de nombreux aspects de la langue : lexicologie, prononciation, orthographe, étymologie, usage. Je ferai donc état de mes constatations pour chacun de ces aspects. Vous verrez, les contradictions abondent!La fréquence du s simple et double Tous les ouvrages que j’ai consultésAller à la remarque a, récents et moins récents, s’entendent sur un point : certains verbes prennent toujours le s simple et d’autres, toujours le s double. Les verbes suivants présentent la même graphie dans au moins deux ouvrages de langue récents :FormationVerbess simpleresaler resalir resaluerresituer resocialiser resonnerresurchauffers doubleressaisir ressangler ressasser ressauter resseller ressemblerressemeler ressentir ressolliciter ressortir resserrer resservirressouder ressouffrir ressouvenir (se) ressuer ressuivreÀ première vue, les verbes redoublant le s semblent plus nombreux (17 contre 7). Ce sont, pour la plupart, des verbes répertoriés dans à peu près tous les dictionnaires généraux. Mais contrairement à ce que laisse croire ce tableau, les verbes prenant un s simple ne sont pas quasi absents des dictionnaires. Ils sont en fait disséminés dans différents ouvrages, chacun n’étant répertorié que dans un seul. C’est le cas du verbe resupplier, qui figure uniquement dans le Dictionnaire d’orthographeNote de bas de page 1 de Robert, du verbe resiffler, qu’on ne trouve que dans le Grand Robert, et du verbe pronominal se reséparer, présent dans le Trésor de la langue française. Fait intéressant : c’est le Littré qui recense le plus grand nombre de verbes contenant un s simple qui ne figurent pas dans les ouvrages généraux : resarcler, resaucer, resécher, resouper et resubdiviser. Si l’on tient compte des huit verbes mentionnés, l’écart s’amenuise considérablement entre le nombre de verbes qui prennent un s simple et ceux qui le redoublent (17 contre 15). Comme le Littré ne recense l’usage que jusqu’au XIXe siècle, l’absence de ces verbes dans les dictionnaires récents dénote peut-être leur rareté dans la langue moderne. Si les ouvrages s’entendent sur certains verbes, c’est loin d’être le cas pour d’autres. Le tableau qui suit le montre bien :VerbePrécisionre(s)souleverUne seule occurrence trouvée dans le Trésor de la langue française, qui précise qu’on peut l’écrire avec un ou deux s.re(s)semerLes ouvrages s’entendent sur le s double, sauf Robert qui indique qu’on peut aussi écrire resemer.re(s)songerLe Trésor nous laisse le choix, mais le Grand Robert et le Littré proposent un seul s.re(s)saignerLes ouvrages proposent le s double, à l’exception du Trésor qui nous laisse le choix.re(s)surgirTous les ouvrages nous laissent le choix. Resurgir et ressurgir font généralement l’objet de deux entrées distinctes.re(s)servirOn le voit généralement avec le s double, mais le Dictionnaire des difficultés du français de Robert atteste les deux graphies.Dans le Trésor de la langue française, à l’entrée resservir, on trouve un exemple de François Mauriac qui ne contient qu’un seul s : « José, le gros mangeur de la famille, oubliait de se reservir… »re(s)soufflerLe Grand Robert l’écrit avec un s simple, le Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne (Hanse) met le s double et le Littré propose deux entrées distinctes, l’une avec le s simple, l’autre avec le s double.Sachant que certains verbes redoublent le s, que d’autres non, et que l’usage demeure flottant dans quelques cas, on ne peut se fonder uniquement sur la fréquence pour déterminer quelle graphie constitue la norme et si l’une ou l’autre des graphies devrait être considérée comme l’exception. Voyons d’autres facteurs susceptibles de nous fournir des éléments de réponse.Les règles de la prononciation française Plusieurs ouvrages justifient le redoublement du s dans les verbes commençant par re– en se fondant sur une règle générale de prononciation : le s simple se prononce comme un z lorsqu’il est placé entre deux voyelles (oiseau = [wazo]), alors que le s double se prononce comme un ç (assaut = [aço]). Cette justification ne date pas d’hier; dans le Dictionnaire de l’Académie française, elle fait son entrée dans la troisième édition, en 1740 : « C’est pour cela que certains mots composez, dont le simple commence par une S suivie d’une voyelle, s’écrivent ordinairement avec deux SS, […] dans la crainte que si on les écrivoit avec une seule S, comme alors elle se trouveroit entre deux voyelles, on ne crût devoir la prononcer comme un Z. Tels sont les mots, […] resserrer, ressortir, ressemeler, etc. » Encore aujourd’hui, le Bon usage soutient cet argument : « Le préfixe est écrit res– traditionnellement devant s pour éviter une prononciation [rez] : ressortir, ressuer, etc. » Certes, le s double permet d’éviter une prononciation incorrecte en z, mais il ouvre la porte à une autre erreur, soit la prononciation [rès]. Par exemple, pour ressortir, on pourrait croire qu’il faut prononcer [rès/sortir] plutôt que [re/sortir]. Mais les linguistes ont veillé au grain. Dès la 6e édition de son dictionnaire, en 1835, l’Académie précise que « S double fait prendre à l’e non accentué qui la précède, le son de l’é fermé ou de l’è ouvert, […] excepté dans les mots Dessus, dessous, et dans la plupart de ceux qui sont formés avec la particule Re, tels que Resserrer, ressemblant, ressort, etc. (Prononcez : Deçus, deçous; recerrer, recemblant, reçort, etc.) ». Cette remarque sur la prononciation figure toujours dans la dernière édition du Dictionnaire de l’Académie. Elle est également présente dans le Grand Robert : « Devant les mots commençant par un s, l’s est généralt redoublé (ressaisir, ressortir) mais le e qui précède reste sourd (re–sor–tir). » Ce serait bien simple si la règle était de toujours redoubler le s entre deux voyelles. Mon article se terminerait ici. Mais vous aurez deviné que ce n’est bien sûr pas le cas; il existe des règles qui justifient l’emploi du s simple après le préfixe re–. En effet, le s simple se prononce comme un z entre deux voyelles, mais comme un ç lorsqu’il commence un mot (p. ex. serrer). Suivant ce raisonnement, le Grand Robert précise que le s simple se prononce comme un ç « lorsqu’il est à l’initiale d’une racine (ex. : […] préséance, resaler, resucée) ». Et Robert n’a rien inventé; cette règle de prononciation figurait déjà dans des ouvragesAller à la remarque b du XIXe siècle. Quant au Petit Robert, il y va d’une règle encore plus précise : le s simple se prononce z entre deux voyelles « sauf après le préfixe re– (resalir) et dans certains composés (antisocial, parasol) ». Il semble donc qu’en français, le s simple et le s double puissent exprimer le même son dans les mots contenant le préfixe re–.Les graphies possibles Les règles de prononciation que nous venons de voir, avec leurs contradictions, donnent lieu à plusieurs graphies possibles des mots en re–. En effet, dans un ouvrage de philologie de 1878Note de bas de page 2, le grammairien belgo-russe Jean Bastin avançait qu’on ne redouble pas le s dans les verbes en re– ayant une valeur itérative si le verbe dont ils dérivent se trouve déjà dans la même phrase (p. ex. il a servi les invités et il les reservira demain). Il maintenait toutefois le redoublement du s pour les autres verbes en re–, tels ressembler et ressentir. Bastin introduisait donc l’idée que la graphie des mots pouvait varier en fonction de leur valeur. Cette « règle », qui ne favorise certainement pas l’uniformité, ne semble pas avoir traversé les années. De son côté, le Bon usage fait état d’une pratique qui laisse miroiter une possible solution : « pour les verbes qui ne sont pas dans l’usage général, les auteurs séparent parfois le préfixe par un trait d’union ». On pourrait donc re-surprendre, re-signaler, re-souligner. À première vue, le trait d’union semble une bonne option; il règle tout problème de prononciation et fait bien ressortir la valeur itérative du mot. Toutefois, selon le linguiste et philologue Vladimir G. Gak, cette solution a ses défauts. Comme les mots qui commencent par le préfixe re– dans les dictionnaires sont toujours soudés, l’emploi du trait d’union « présente l’inconvénient d’isoler ces mots de la série des autres composésNote de bas de page 3 » construits avec ce préfixe. Je vois un seul cas où le trait d’union semble inévitable, soit lorsque le préfixe re– est employé dans un mot qui comporte déjà un trait d’union. Par exemple, dans le Trésor de la langue française, on trouve le verbe re-sous-traiter. Lorsque les ouvrages ne s’entendent pas sur la règle à adopter, il peut être intéressant de retourner aux sources. L’étymologie des mots en re– permettrait peut-être de déterminer si une graphie devrait être préférée à une autre.L’étymologie et la datation des mots En règle générale, la graphie d’un mot découle de son étymologie, qui est latine dans le cas du préfixe re–. Malheureusement, plusieurs anomalies se seraient glissées dans l’orthographe française des mots prenant un s simple ou double. C’est le cas, par exemple, du mot pressentir, qui devrait prendre un seul s puisqu’il tire son origine du latin praesentire. Ainsi, le verbe resaluer, du latin resalutare, respecterait son étymologie; mais le verbe re(s)semer, pour lequel l’usage est flottant, pourrait être considéré comme une anomalie, puisqu’il dérive du latin reserere. Et qu’en est-il des autres verbes en re–? Dans un ouvrage de 1857 sur l’origine et la formation du françaisNote de bas de page 4, on précise que le préfixe « re est celui de tous les préfixes qui est entré dans le plus grand nombre de composés français dont les correspondants n’existent pas en latin : […] ressaisir, ressasser, ressauter, ressortir, etc. ». L’origine latine des mots ne peut donc pas dans tous les cas déterminer le redoublement ou non du s. Explorons une nouvelle piste. La graphie des mots en re– serait-elle liée à l’époque à laquelle ils seraient apparus en français? Les datations données dans le Petit Robert fournissent quelques indices. On constate que la plupart des verbes qui redoublent le s aujourd’hui seraient apparus en français entre le XIe et le XVIIe siècle, et que certains d’entre eux ne prenaient à l’origine qu’un s. Le Littré en donne plusieurs exemples :Par tels paroles vous resemblez enfant (Chanson de Roland, fin du XIe siècle).Et un penser qui me suit et resuit (Pierre de Ronsard, Les amours et les folastries, 1553).Ceulx qui s’estoient jettez en leurs maisons estoient contraints par le feu d’en resortir (Jacques Amyot, Les vies des hommes illustres, 1559). Parmi les mots qui, de nos jours, sont répertoriés dans les dictionnaires avec un seul s, certains sont très anciens : resaluer (XIIIe siècle) et resaler (XIVe siècle). Par contre, trois verbes seraient apparus très récemment dans la langue, soit resurchauffer (1960), resocialiser (1975) et resituer (1980). Avant le XXe siècle, on ne peut établir de corrélation claire entre la graphie des mots en re– et leur date d’apparition en français. Mais ces trois nouveaux verbes permettraient-ils de dégager une tendance? Pourraient-ils, bien qu’ils ne soient que trois, nous dicter la règle à suivre pour les mots non répertoriés dans les dictionnaires généraux? Seul l’usage pourra nous le confirmer.Les graphies présentes dans l’usage Dans les médias canadiens et européens, on voit un peu de tout. Les publications ne sont pas constantes; les journalistes non plus. À preuve, Pierre Foglia « ressalue » avec deux s – bien que ce verbe n’en prenne qu’un selon les ouvrages –, mais emploie le verbe resouhaiter – non répertorié dans les ouvrages – avec un seul s :… les collègues étrangers qu’on ressalue d’un coup de tête (La Presse, 2008-08-06).Avec ou sans moi, je vous resouhaite une bonne année et un joyeux Noël (La Presse, 2009-01-03). L’orthographe des mots figurant dans les dictionnaires est généralement respectée. C’est le cas des verbes très courants, tels ressaisir, ressembler, ressentir et ressortir. Cependant, dans certains verbes – peut-être moins courants –, des journalistes s’accordent la liberté de mettre un seul s, alors que les ouvrages en indiquent deux. Les nombreux cas recensés donnent à penser qu’il ne s’agit pas de coquilles. En voici quelques-uns :M. Strauss-Kahn a reserré son pronostic (La Presse, 2009-10-05).Une fracture sociale à resouder… (L’Express, 2011-04-14).Il voulait resauter et mordre… [en parlant du bichon maltais du couple Chirac] (Le Figaro, 2009-10-02). Pour ce qui est des mots qui ne sont pas répertoriés dans les dictionnaires généraux, c’est le s simple qu’on voit le plus souvent dans la presse écrite :Déjà je me sens bien au club et à Brest, j’avais envie de resigner (Le Figaro, 2011-07-01).Il entend toutefois resoumettre sa candidature à l’appréciation des membres de l’Association (Le Journal de Montréal, 2011-02-17).En reprenant l’humour, j’avais peur de resombrer (Le Soleil, 2009-10-24). Mais la variante avec trait d’union est également populaire, peut-être pour faire ressortir la valeur itérative du verbe :… on pourrait à toutes fins pratiques re-simuler exactement ce qui s’est passé (Le Droit, 2010-02-11).Il faut re-soulever ce débat de manière sereine (Le Nouvel Observateur, 2009-10-10).Bedonnant et adipeux, Jake entreprend de re-séduire Jane (Le Point, 2009-12-23). Chose certaine, que ce soit avec ou sans trait d’union, c’est le s simple qui l’emporte dans le cas des mots non répertoriés. À tel point que cette tendance commence à déteindre sur les mots pour lesquels les dictionnaires redoublent toujours le s.Mes conclusions Vous l’avez vu comme moi, cette difficulté orthographique est loin d’être simple à résoudre. Pour ma part, je m’en tiendrai aux graphies figurant dans les dictionnaires généraux, mais j’opterai pour le s simple – sans trait d’union – dans le cas des mots non répertoriés. Et dans le doute, c’est le s simple que je privilégierai. Cette solution ne favorise peut-être pas l’uniformité, mais elle reflète les tendances actuelles. Pour terminer, je vous laisse sur un passage d’un journal de 1838 regroupant des travaux de grammairiens : « On doit espérer que, plus tard, quand l’orthographe se régularisera, l’on écrira avec un z les mots où l’s en a usurpé le son, tels que base, maison, saisie, visa, que l’on devrait écrire : baze, maizon, saizie, viza; et qu’on n’emploiera qu’une seule s dans les mots où un usage ridicule en a introduit deuxNote de bas de page 5. » Si l’auteur de l’article était encore vivant, il serait probablement déçu de voir que la réforme de l’orthographe de 1990 n’a pas encore mis fin à cette « aberration orthographique ». Qu’on le veuille ou non, l’orthographe française évolue, mais lentement. Peut-être un jour pourra-t-on resentir une émotion ou même resortir de sa maizon. Qui sait?RemarquesRemarque a Le Grand Robert, le Petit Robert et d’autres ouvrages de difficultés des éditions Le Robert, le Petit Larousse et d’autres ouvrages de difficultés de la maison Larousse, le Trésor de la langue française, le Littré, le Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne de Hanse, le Dictionnaire Bordas des pièges et difficultés de la langue française, ainsi que le Bon usage de Grevisse et Goosse.Retour à la remarque aRemarque b Entre autres : Benjamin Legoarant, Nouvelle orthologie française, ou Traité des difficultés de cette langue, des locutions vicieuses, des homonymes, homographes, paronymes, et des verbes irréguliers, 1832, et Cyprien Ayer, Grammaire comparée de la langue française, 1876.Retour à la remarque bRéférencesNote de bas de page 1 André Jouette, Dictionnaire d’orthographe, Le Robert, 2002.Retour à la référence de la note de bas de page 1Note de bas de page 2 Jean Bastin, Étude philologique de la langue française ou Grammaire comparée et basée sur le latin, vol. 1, Saint-Pétersbourg, 1878.Retour à la référence de la note de bas de page 2Note de bas de page 3 Vladimir Grigorevich Gak, L’orthographe du français : essai de description théorique et pratique, SELAF, 1976.Retour à la référence de la note de bas de page 3Note de bas de page 4 A. de Chevallet, Origine et formation de la langue française, vol. 2, J.B. Dumoulin, 1857.Retour à la référence de la note de bas de page 4Note de bas de page 5 Journal de la langue française, 3e série, tome 1, Institut des langues, 1838.Retour à la référence de la note de bas de page 5annexe 1 / annexé, ée / annexer
S’écrivent avec deux n. En droit, l’annexe est une disposition jointe à un acte pour en compléter les énonciations ou encore un document, une pièce, une note que l’on joint à un acte quelconque. Annexe se construit avec les prépositions à ou de. La construction annexe à signifie document qui est joint à, qui est rattaché à (« Règlement constituant une annexe au règlement intérieur de l’établissement. ». Sous forme d’annexe à la Loi sur les banques. Comme annexe à ma lettre), tandis qu’annexe de signifie soit pièce que comporte le document (Les annexes du dossier. Annexe A des Lois révisées du Canada (1985)) soit dispositions additives et complémentaires (Les annexes du traité). On dit en annexe à qqch. : mettre, placer en annexe au rapport, le tableau qui figure en annexe à la présente étude. Le mot annexe s’emploie également comme adjectif et signifie qui se rapporte à l’objet principal et qui y est joint. Une note annexe. Les documents annexes du mémoire des avocats. Les pièces annexes d’un dossier. Dans le droit des biens en régime de common law, l’adjectif annexe correspond au mot anglais "appendant" et forme plusieurs termes normalisés : bien annexe, profit annexe ou profit à prendre annexe, droit annexe. Annexé s’emploie comme adjectif dans acte annexé, qui n’est pas une annexe proprement dite, mais un acte qui est joint à un document et qui en fait partie intégrante. « Les annexes et actes annexés font partie intégrante du présent accord. » L’expression [administration avec le testament annexé] en droit successoral de common law est une traduction littérale du latin "administration cum testamento annexo". Le terme retenu par le Comité de normalisation de la terminologie française de la common law est administration testamentaire. Renseignements complémentaires annexe 2 cédulealternatif, ive / alternativement / dilemme 2 / subsidiaire
Le substantif alternative désigne la faculté de choisir entre deux partis à prendre, l’option entre deux issues. Ainsi l’alternative présente-t-elle un choix entre deux termes, deux solutions. Le mot anglais "alternative" a ce sens également. Mais, le plus souvent, il indique chacune des possibilités entre lesquelles il faut choisir, l’un des moyens qui s’offrent pour résoudre un problème. Il est donc incorrect d’employer en ce sens les tournures [choisir entre deux alternatives], [prendre la première alternative], [se décider pour une alternative], [se trouver devant une double alternative] plutôt que d’employer le mot alternative au sens d’éventualité et de solution. Venue d’un glissement de sens sous l’influence de l’anglais, la faute est très répandue. Les meilleurs auteurs ont galvaudé ce vocable. Il ne faut pas user indifféremment des mots alternative et dilemme (noter l’orthographe : mme). Alternative indique un choix entre deux possibilités et dilemme impose une seule conclusion à deux hypothèses contradictoires et, le plus souvent, fâcheuses, un choix très difficile ou impossible à résoudre, ou encore une situation qui impose un choix entre deux maux. Ainsi, l’exemple qui suit illustre un emploi fautif du mot dilemme : « Son [dilemme] était de gagner sa cause ou de perdre la face. » : il s’agit ici d’une alternative. L’exemple qui suit réunit les deux mots bien employés : « Mon client se trouve dans l’alternative suivante : ou il intente des poursuites contre son meilleur ami et il le blesse, ou il ne fait rien et continue de subir son préjudice; cette alternative est pour lui un douloureux dilemme. » En contexte de traduction, on fera bien de distinguer les cas où le mot anglais "alternative" est pris comme nom ("to choose between these two alternatives") ou comme adjectif ("an alternative proposal"). Si le sens du mot anglais correspond à celui du mot français, soit situation où deux choix seulement sont possibles, c’est par alternative qu’il sera naturel de traduire le mot anglais. Dans le cas contraire, le sens du mot anglais étant l’un des deux choix, le français offre des ressources variées : proposition, éventualité, possibilité, option, autre ou double suivis du substantif adéquat, ou encore solution de rechange, solution de remplacement ou solution de substitution. L’article 590 du Code criminel (Canada) prévoit qu’un chef d’accusation n’est pas inadmissible du seul fait qu’il impute sous forme alternative plusieurs choses, actions ou omissions différentes. Une accusation est dite alternative lorsqu’elle présente le fait comme constituant soit telle infraction, soit telle autre infraction. Une accusation alternative comporte donc deux accusations. Il est incorrect de parler d’[accusations alternatives] pour viser les deux accusations comme le ferait l’anglais ("to lay alternative charges"). Ce serait un contresens en français de traduire par accusations [subsidiaires]. La solution est d’employer alternative au singulier : on pourra dire porter une accusation alternative ou encore porter des accusations sous forme alternative. De même, en droit pénal français, il est interdit de poser des questions alternatives au jury. Les exemples qui suivent illustrent l’emploi correct du substantif alternative et de l’adjectif alternatif. « L’alternative dans une question est une des formes de la complexité : une question alternative ne peut être résolue au scrutin par un oui ou par un non. » « La jurisprudence tolère les questions alternatives sous certaines conditions; elle décide que la nullité n’est encourue que si l’alternative ne permet pas d’apprécier exactement la portée de la réponse. Si donc les conséquences pénales d’une déclaration de culpabilité résultant du premier ou du deuxième terme de l’alternative ne sont pas identiques, l’arrêt de condamnation rendu à la suite d’une réponse affirmative du jury est frappé de nullité. » « Tandis que la Cour de cassation annule les arrêts correctionnels qui déclarent, sous forme alternative, que la chose détournée avait été remise au prévenu ’à titre de mandat ou de dépôt’, elle admet que le jury peut être interrogé sous cette forme alternative. » En droit civil, une obligation est dite alternative lorsqu’elle a pour objet deux ou plusieurs prestations qui sont dues de telle sorte que le débiteur se libère entièrement en exécutant une seule d’entre elles. En droit successoral de common law, on nomme à juste titre legs alternatif soit la disposition de biens qui contient une alternative quant au destinataire de la chose léguée, soit le legs de l’une ou l’autre de deux choses, fait à une même personne. On appelle également [legs alternatif], et cette fois à tort, le second de deux legs alternatifs. Il serait plus juste dans le cas du second legs de parler de legs subsidiaire, de legs de remplacement ou de legs de substitution. Le plus souvent, c’est l’adjectif subsidiaire (ou l’adverbe subsidiairement, notamment en procédure) que retient le discours juridique. Sont dites subsidiaires, par exemple, les cautions, demandes, hypothèques, ordonnances ou prétentions offertes comme solution de remplacement. Dans ses plaidoiries, l’avocat plaidera à titre subsidiaire ("in the alternative") ou subsidiairement ("alternatively"), pour le cas où ses prétentions principales ne seraient pas accueillies. Notons, cependant, que l’adjectif subsidiaire n’a pas le même sens que alternatif, comme en témoignent les termes demande alternative et demande subsidiaire de la procédure française. Une demande alternative est une demande tendant à deux fins dont l’une, si elle est admise par le juge, exclura l’autre. Une demande subsidiaire est formulée seulement pour le cas où la demande principale ne serait pas acceptée. L’adjectif subsidiaire ne conviendra donc pas dans le cas où les deux termes de l’alternative sont au même niveau. L’adverbe alternativement peut s’employer dans le sens de à tour de rôle : « Le fardeau de la preuve se déplace au cours du procès et pèse alternativement sur chacune des parties. » « Le président sera alternativement un ouvrier ou un employé, ou un patron. » Syntagmes et phraséologie Être devant une alternative, en face, en présence d’une alternative. Se trouver dans, devant une alternative, en présence d’une alternative. Hésiter devant une alternative. Placer quelqu’un dans, devant une alternative. Donner, laisser, offrir, proposer une alternative à quelqu’un. Imputer sous (la) forme alternative. Question alternative posée au jury, question posée sous la forme alternative. Responsabilité alternative. Prescription alternative annale. Présidence alternative. Dans la liste qui suit, le mot à proscrire ([alternative] ou [alternatif]) a été remplacé par l’expression correcte. Allégation subsidiaire. À titre subsidiaire. Autre mode de signification personnelle. Cause subsidiaire d’action. Certificat de remplacement. Conclusions subsidiaires. Contre-projet, contre-proposition, contre-rapport. Disposition subsidiaire. Exécuteur supplémentaire suppléant. Garantie de remplacement. Mesure de rechange. Ordonnance subsidiaire. Plan de rechange. Prétention subsidiaire. Recours distinct subsidiaire. Sanction de remplacement. Service de remplacement, service de substitution. Variante (dans un projet de traité ou un projet d’accord). Renseignements complémentaires subsidiairebanni, ie / bannir / bannissement
Bannir et ses dérivés s’écrivent avec deux n. Dans le Code pénal français, le bannissement, comme la dégradation civique, est une peine infamante. Pour un crime politique, elle consiste à interdire au condamné l’accès du territoire national. C’est un acte de l’autorité judiciaire qui tombe en désuétude. « Quiconque aura été condamné au bannissement sera transporté, par ordre du Gouvernement, hors du territoire de la République. » Expiration du bannissement. Bannir du territoire. Le substantif bannissement désigne donc trois choses : c’est l’action de bannir (on l’a vu dans la citation précédente), le résultat de cette action (« Le bannissement emporte la dégradation civique. ») et la durée du bannissement (« Le bannissement sera de dix ans. ») Bannissement temporaire, perpétuel. Bannissement à temps ou à vie. Bannissement prononcé, proclamé contre qqn. Infraction à la sentence de bannissement. Être puni du bannissement. Le banni coupable de rupture de ban est frappé de la détention criminelle. Le banni en rupture de ban est une personne expulsée de sa patrie ou de son lieu de résidence. Mettre au ban signifie exclure. Au Canada, le droit d’un citoyen canadien de choisir librement d’entrer au pays, d’y demeurer ou d’en sortir est reconnu au paragraphe 6(1) de la Charte canadienne des droits et libertés. À première vue, le bannissement de ce citoyen enfreint ce droit, auquel il ne peut être porté atteinte que si cette violation est justifiée comme nécessaire pour réaliser un objectif raisonnable de l’État. Ce droit garanti par la Charte aurait été formulé différemment si on avait voulu qu’il protégeât seulement contre l’expulsion, le bannissement ou l’exil. Il vise à protéger contre l’exil et le bannissement, qui ont pour objet l’exclusion de la participation à la communauté nationale. « L’avocat a soutenu que le paragraphe 6(1) de la Charte ne devrait s’appliquer que si un citoyen canadien est menacé d’exil, de bannissement ou d’expulsion, ou que si une action gouvernementale a pour effet de priver arbitrairement ou totalement un citoyen de son droit de demeurer au Canada. L’extradition ne vise pas à porter atteinte à ce droit, elle est de nature temporaire et n’a aucune incidence sur la citoyenneté. Elle existe dans notre pays depuis plus d’un siècle. » Il y a lieu de comparer les emplois de chacun des mots de la série synonymique bannir, déporter, exiler, expatrier, expulser, extrader. Les nuances sont parfois importantes; par exemple : « Je considère que l’extradition tient beaucoup plus de l’application du droit criminel interne que la déportation. Elle ne constitue pas à proprement parler un bannissement de nos frontières comme c’est le cas de la déportation. » Au figuré, bannir s’emploie au sens de ne pas admettre, d’écarter, de rejeter définitivement, d’exclure de propos délibéré quelque chose ou quelqu’un que l’on considère néfaste ou nuisible, et appartient au style soutenu. Bannir une publication. « L’intimé a soutenu que le texte vise non pas à bannir de la route les mauvais conducteurs, mais à punir les individus qui, étant déchus du droit de conduire, décident simplement de conduire. » Le sens juridique est celui d’interdiction, de prohibition. Bannir un usage, une coutume. « Au Canada, les filets à monofil ont été bannis de la pêche du saumon au filet maillant sur la côte du Pacifique depuis 1956. » « La notion de cause de la demande était devenue si controversée que les auteurs du nouveau code l’en ont bannie. » Le complément de bannir a souvent rapport à la langue. Bannir un mot de son vocabulaire. « Le juge se doit de toujours rechercher le terme exact et de bannir de sa langue les incorrections. » « Il faut bannir tous les archaïsmes que l’on trouve dans le langage du droit. » Renseignements complémentaires ban expulsion prohibition
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