blasphème / blasphémer

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Blasphémer. Conjugaison : le é change en è devant muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel. Je blasphémais, je blasphémerai, je blasphémerais. Construction : ce verbe est intransitif : blasphémer contre Dieu, transitif direct : blasphémer le nom de Dieu, et il s’emploie absolument : « Il a blasphémé. » La construction transitive directe est vieillie et a été supplantée par la construction intransitive avec contre.

En droit canonique, blasphémer, c’est prononcer des mots ou commettre des actes dans le dessein de proférer des imprécations ou d’offenser Dieu, soit de façon immédiate, soit par l’offense envers la Sainte Vierge ou les saints.

  1. Au sens propre, le blasphème est une parole, un discours outrageant à l’égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré. Il est associé directement à l’impiété, au sacrilège.

    Par extension, le blasphème est une parole, un discours, un acte injurieux, indécent contre une personne ou une chose considérée comme respectable. Blasphémer, c’est tenir des propos déplacés et outrageants, proférer des insultes à l’endroit d’une institution ou d’un personnage vénéré : ce peut être des insultes ou des attaques contre l’intégrité et l’impartialité d’un juge de nature à entraver le cours normal de la justice, à jeter le discrédit sur la Cour ou à ravaler son autorité. Dire, lancer, proférer, prononcer un ou des blasphèmes.

  2. En droit, le blasphème se prend au sens propre uniquement. C’est un délit. À l’origine, le droit anglais définissait de façon fort imprécise cette infraction (appelée "blasphemy"). En common law, il consistait à ridiculiser la religion établie, à savoir le christianisme, et l’existence de Dieu, ses attributs, son nom. Le fait de parler de questions concernant Dieu, Jésus-Christ, la Bible dans l’intention de blesser les sentiments humains ou d’inciter au mépris et à la haine contre l’Église, ou de promouvoir l’immoralité, constituait le délit de blasphème. Telle était encore au siècle dernier la jurisprudence établie et constante : il suffisait d’émettre de n’importe quelle façon une opinion athée ou contraire à la vérité chrétienne.

    Vers la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, la jurisprudence évolue; désormais, c’est la façon d’exprimer l’opinion qui importe : « Nier la vérité du christianisme ne peut suffire à étayer une poursuite pour blasphème. Dire que pour avoir nié, sans plus, la vérité du christianisme on doit être condamné pour blasphème est une proposition dénuée de vérité(…) Je déclare qu’en droit, si l’on observe les règles de convenance de la controverse, on peut attaquer les principes fondamentaux de la religion sans être coupable de blasphème. ».

    Dorénavant les tribunaux tiennent compte des circonstances et du lieu où l’individu a exprimé son opinion. Le blasphème quitte partiellement le terrain de la religion pour rejoindre celui qui couvre la calomnie et la diffamation (diffamation 1, diffamation 2).

    L’infraction de blasphème peut être commise verbalement ou par écrit. Une publication n’est pas blasphématoire si la personne qui diffuse les opinions contestées croit de bonne foi qu’elles sont vraies. De plus, la propagation de doctrines antichrétiennes qui n’est pas fondée sur des profanités n’est pas un blasphème.

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