3 raisons d’adopter l’orthographe rectifiée

Publié le 14 novembre 2017

Vous a-t-on déjà demandé de rédiger ou de corriger vos textes selon la nouvelle orthographe? Vous sentez-vous perdu devant ces rectifications orthographiques qui restent bien inconnues malgré leur implantation en 1990? Bien sûr, la langue française semble complexe, car remplie d’exceptions, mais je préfère plutôt la voir comme étant riche et colorée.

Mais pourquoi devrait-on adopter l’orthographe rectifiée, vous demandez-vous?

Parce que toute langue évolue

Darwin disait : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais bien celles qui s’adaptent aux changements ». Les dictionnaires nous présentent chaque année de nouveaux mots pour nommer les dernières tendances ou réalités de notre société (véloroute, flexitarien, notification, postvérité, ubériser, etc.). Une société évolue, ses mots aussi! Pensez simplement au terme « clef » qui s’écrit aussi « clé ». Lequel est le plus utilisé de nos jours?

Les rectifications de l’orthographe ne touchent que les règles d’écriture de quelque 5 000 mots. Elles ont été adoptées pour simplifier certaines graphies ou supprimer des anomalies, des exceptions et des irrégularités de l’orthographe française.

Bien sûr, il y a des changements qui en font sourciller certains. Je pense, entre autres, à « oignon » qu’on écrit dorénavant « ognon » ou à « chariot » qui prend maintenant deux « r » ou encore à « nénuphar » qui s’écrit avec un « f ». Sachez toutefois qu’il y a une explication pour chacun des changements proposés. « Ognon » se veut la correction d’une anomalie et « charriot » s’harmonise avec les mots de sa famille qui prennent deux « r ». Quant à « nénufar », il s’agit de la correction d’une erreur étymologique, car on croyait que ce mot venait du grec et non de l’arabe.

Pour une plus grande cohérence

Ces nouvelles graphies ont été pensées et regroupées selon 7 grandes règles :

  • le trait d’union et la soudure
  • le pluriel régularisé
  • les accents et le tréma
  • la simplification des consonnes doubles
  • le participe passé du verbe « laisser »
  • les anomalies
  • les recommandations générales

D’accord, il faut tenir compte de nouvelles exceptions, mais elles semblent beaucoup moins nombreuses qu’en orthographe traditionnelle. Aussi, il faut retenir que ces rectifications ne s’appliquent pas aux noms propres et marques de commerce.

Parce qu’il est facile de s’y retrouver avec les bons outils

La plupart des dictionnaires et outils de référence linguistique ont intégré les nouvelles graphies au cours des 10 dernières années environ. Divers correcteurs peuvent être réglés selon l’orthographe recommandée. Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, ainsi que le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick, le ministère de l’Éducation de l’Alberta et celui de la Saskatchewan reconnaissent la nouvelle orthographe. Un élève ou un étudiant de ces provinces peut donc écrire un texte en orthographe traditionnelle ou rectifiée sans être pénalisé.

Bien sûr, la maitrise croît avec l’usage. Pour y voir clair, je vous invite à consulter les liens proposés dans la Recommandation linguistique du Bureau de la traduction sur la nouvelle orthographe ou à vous procurer le « Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée » écrit par Chantal Contant, une linguiste qui a à cœur l’utilisation de l’orthographe rectifiée.

Plusieurs réformes ont eu lieu au fil des siècles, et ces phénomènes n’étaient pas propres à la langue française. Je serais d’ailleurs curieuse d’en apprendre davantage sur les réformes d’autres langues. N’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires!

Avertissement

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Martine Grenier

Rédactrice agréée et réviseure, Martine Grenier est une spécialiste des communications écrites qui crée et peaufine des textes dans le but de transmettre un message clair et concis et de valoriser l’image d’une entreprise. À la barre de Martine Grenier Communication rédaction depuis 2009, elle offre des services de rédaction et de révision linguistique aux grandes entreprises et donne aussi des formations en français des affaires. Curieuse de nature et fine observatrice de l’évolution de la langue, elle trouve toujours des façons plus simples, plus actuelles et plus concrètes de présenter les choses ou de raconter les évènements.

Vous pouvez suivre Martine Grenier sur Twitter.

 

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Commentaires

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Soumis par M.-A. Descôteaux le 14 novembre 2017 à 9 h 40

Personne ne m'a encore demandé d'écrire selon la nouvelle orthographe, mais j'avoue que je me sentirais bien démuni si ça arrivait!
Merci pour les conseils. Je vais mettre la main sur le Grand vadémécum à la première occasion.

Soumis par Martine Grenier le 29 novembre 2017 à 10 h 11

Merci à vous.

Au plaisir!

Soumis par SafiaL le 19 décembre 2017 à 9 h 46

Pour ma part, le seul endroit où j'ai vu la nouvelle orthographe dans ma vie de tous les jours, c'est dans le menu de Pacini! À part bien sûr les mots qui sont entrés tout naturellement dans l'usage, comme "clé". Comme quoi la langue touche de très près nos émotions. Sinon, pourquoi accepter certains changements et pas d'autres? Intéressant comme sujet!

Soumis par Traoré Seydou N'golo le 5 septembre 2019 à 17 h 20

À mon sens, cette nouvelle orthographe n'est pas encore répandue dans le monde linguistique ou rédactionnel. Mais visiblement, dans l'avenir, elle nous sera très utile. Par conséquent, nous devons tous nous en imprégner dès maintenant. Merci!

Soumis par André le 17 février 2021 à 14 h 02

Il me semble que cette nouvelle orthographe est un peu parallèle aux nouvelles saveurs de boissons gazeuses : tout le monde préfère les classiques, même les écoles qui enseignent l’écriture en français (dans tous les pays francophones).
Ça fait déjà 31 ans qu’elle existe, mais personne ne la prend au sérieux.
(Pour la comparaison, dans un pays presque francophone, mais qui parle une autre langue en premier, dans cette langue il y a eu un changement de « î » à « â » pour pas mal de mots en 1993. Même si c’était difficile, ça a marché pas mal vite. Je me rappelle qu’au milieu d’une année scolaire tout le monde avait changé. Si pour le français ça ne change pas en 31 ans, je pense que le monde veut rester classique.)
Soit ça, soit on évolue à pas de tortue, genre un mot par année ou moins. (« Clé » semble avoir marché au lieu de « clef », le tréma sur le ü aussi, vu qu’il est plus logique, mais pas encore le reste.)
*** Est-ce bien ça ou je me trompe? (Avec des preuves, SVP) ***
Deuxièmement, si quelqu’un voulait faire changer ça, il devra faire changer les logiciels de correction d’orthographe (surtout les dictionnaires des navigateurs… et ceux des traitements de texte) ainsi que les traducteurs automatisés.
Sinon, 95 % des choses de nos jours sont écrites à l’ordinateur, donc elles vont rester classiques.

Soumis par Martine Grenier le 22 février 2021 à 17 h 32

Bonjour, André,
Oui, en effet, le mot « clé » semble avoir pris le dessus sur « clef ». Pour le tréma, je ne suis pas convaincue que les gens aient adopté la nouvelle version. Il y a aussi « évènement » qu'on voit de plus en plus, contrairement à « événement ».
Pour les logiciels, il est possible d'ajuster nos réglages dans certains correcteurs pour l'orthographe rectifiée.
Pour ce qui est des dictionnaires de navigateurs, je ne m'y fis pas trop encore. Tant que les manuels scolaires ne seront pas écrits en orthographe rectifiée, je crois qu'il n'y aura pas beaucoup de changements de la part des utilisateurs.
Notre langue évolue, mais à pas de tortue comme vous dites.
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